by admin | Sep 14, 2023 | Anthologie
Arnaud SEGLA
Arc en ciel
« Gougoune, j’aurais ta peau ! »
Roman
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Segla, Arnaud, 1978-, auteur
Arc en ciel, Gougoune j’aurais ta peau / Arnaud Segla.
Comprend du texte en anglais.
ISBN KDP : 9781790833351
- Wisemen Council, organisme de publication. II. Titre.
PS8637.E445A72 2018 C
843′.6
C2018-942291-2 PS9637.E445A72 2018
Dépôt légal
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2018 Bibliothèque et Archives Canada, 2018
Maquette et mise en pages: ASSOUKA
Photo de couverture © Farinoza
Conception couverture: Amrane Salah
admin@thewisemencouncil.com.
© THE WISEMEN COUNCIL, 2018
Chaque Homme est important
aux yeux de Dieu
Sommaire
Sommaire. 5
Avant-Propos. 8
Introduction. 13
DAKAR, LE REFUGE DE LA MECQUE. CENTRE. 18
Dakar rekk. 76
MONTRÉAL, LA NOUVELLE JÉRUSALEM. OUEST. 80
Mon réal 117
PARIS, LA CORRECTION DE ROME. NORD. 122
Je n’ai pas ri 153
LIBREVILLE, LA DESCENTE SUR DAMAS. EST. 156
Le vrai way (wé) du lit on dort. 188
COTONOU, LES MÉCRÉANTS DE MÉDINE. SUD. 192
La femme est l’auxiliaire de l’homme. 212
BEIJING, LES MURS DE CONSTANTINOPLE. EXTÉRIEUR. 216
Freedom, Trade Fighters. 239
United Diasporas and Africa for economic sovereignty Act. 243
Acte d’union des Diasporas et de l’Afrique pour la souveraineté économique. 246
LE NUAGE, LES CAMÉLÉONS À ARC EN CIEL DE LA MER. TEMPS. 251
Les Fondations. 303
Conclusion. 309
Hiéroglyphes ou griffes des Héros?. 309
DANS NOTRE COLLECTION.. 314
Collection Développement économique : 315
Collection Identité ethnique : 320
Collection développement durable : 322
Aux héritiers du Royaume, Amaru.
À ceux qui ont le courage de faire croitre la graine jusqu’à à l’Arbre de Vie
Au jour de la récolte et au témoignage de la Tare silencieuse
A l’esprit de Correction, le Temps et la Main Providentielle qui guident vers l’accomplissement des destinées
Un rêve même prophétique demeure allégorique.
Avant-Propos
La compagnie Gougoune a été créé le 4 septembre 1981 dans le garage Gougoune à « Mets l’eau » Parc en « Cali! Fornique » par Le Riz Page et Serge E-blis. Leurs slogans est « Don’t believe! » et « Don’t be! Live! » (Ne croyez pas; ne vous accomplissez pas! Vivez!) dons ambivalents (dont bien ils se veulent mais dons de bien qui se voile)
Contrairement au sous-titre de ce livre, il ne s’agit pas ici de parler d’une firme babylonienne mais plutôt de faire un voyage de contextes simulés à travers des lieux qui serviront de cadre d’observation et de méditation sur notre contemporain. Nos guides, Hakam et Hakim des frères bénis Noirs s’identifient à deux hypostases ou attributs de Dieu dans Sa Seigneurie de la Vie où il s’est présenté comme Le Point (de la lettre Ba en arabe ou des stèles discoïdale de l’avant christianisation du pays Basque). Hakam symbolise le Juge, il est doté de grandes capacités et a le défi de leur transcendance. Il vit à Dakar, capitale du Sénégal qui est notre Mecque en terre de Téranga et dans cette ère en guère. Quant à Hakim, il est doté d’un capital de vie riche et symbolise le Sage qu’il recèle dans son immanence. Il vit à Montréal, capitale économique du Québec qui est la nouvelle Jérusalem dans cette ère du combat en quête du grand Râle : la Calebasse (du mandarin) ou le Bol (du mendiant) qui doit subir le Bâton (des bangandos; bon dits et bandit). Autre étape de ce voyage Paris où la pieuvre mafieuse tenant dans ses tentacules l’avènement du Futur économique de nombreux pays anciennement sous sa tutelle officielle mais toujours sous domination de fait. Un pré-carré dont personne ne s’étonne mais qui laisse un goût amer aux jeunes de l’économie naissante qui n’auront aucune alternative dans quelques années que de vivre le poids de l’impasse sociale si rien n’est fait. D’où l’attente d’un Sauveur descendant sur le minaret blanc symbolique à l’est de Damas pour réduire à zéro cette iniquité financière.
Aussi, un simple oracle de Le Point est rendu à Libreville, capitale du Gabon, par le mystérieux Guerrier guère héro porteur d’une nouvelle Attitude. Il s’érige contre certains abus de précocité voire de préciosité d’un antique membre de sa famille spirituelle qui s’acharne à s’opposer au dévoilement de la nouvelle Voie et surtout se rit de la menace qui plane sur lui et le Système auquel il contribue : la révolte des jeunes sans emploi baignant dans la contrainte de relations contre nature forcées. Les esprits nous donnent rendez-vous à Cotonou plus précisément à Ouidah, par la Porte Mystique, du non-retour pour lancer l’appel au concours des dieux exilés pour le retour à la Confiance autrefois trahis et déportés à travers les eaux afin qu’ils reviennent reprendre leur Sceaux au côté des saints, prophètes et bouddhas qui ont élus domicile depuis sur leur terre en leur absence. C’est le Chantre qui officiera cet Appel du retour au rituel simple de vie qui honore les 4 Voies aux couleurs d’uniforme, les unit en brisant la croix qui les sépare et les décline dans chaque aspect du destin des Hommes tel un arc-en-ciel spirituel… Un Arc en Ciel unissant Justice et Sagesse d’une seule traite et en traitre.
Tel est la carte de ce parcours ou le développement économique, l’identité ethnique, le pouvoir mystique et le pourvoi antique s’enchevêtrent.
« Tout Homme est tiraillé entre deux besoins, le besoin de la Pirogue c’est-à-dire du voyage de l’arrachement à soi-même, et le besoin de l’Arbre c’est-à-dire de l’enracinement, de l’identité, et les Hommes errent constamment entre ces deux besoins en cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre ; jusqu’au jour où ils comprennent que c’est avec l’Arbre qu’on fabrique la Pirogue. »
(Mythe mélanésien de l’île de Vanuatu)
Pour l’Actionnariat des Diasporas du Nord et l’Entrepreneuriat des Favelas du Sud ainsi que l’Intelligentsia des Sultanats du Centre.
« La Renaissance ou les remords, nous vaincrons!»
Introduction
Hakam et Hakim étaient les héritiers du Royaume. Respectivement fils de Myriam et de Fanta, les deux concubines du désormais célèbre magnat du management informel qui avait suivi la voie du Prophète du sud. Les deux frères se voyaient peu mais échangeaient souvent. Étant l’un pour l’autre la seule famille qui leur restait après le décès prématuré de leurs parents dans la série de représailles qui avait suivi l’émergence de la branche armée, non voulue initialement, du mouvement social, responsable et d’une Conscience universelle. Seul l’oncle Koua servait encore de mémoire de cette époque. On ne savait plus qui était le plus à maudire : les militants radicaux qui refusaient l’entropie culturelle due à l’oppression économique– succédant à la mondialisation – ou la nouvelle génération de tyrans qui sévissaient en représailles diverses contre les élans d’autonomie financière par lesquels les foyers prenaient vie çà et là.
Les deux frères s’étaient retrouvés pour les festivités du jour de la renaissance africaine qui avait été proclamé par l’Union africaine sous la pression des intellectuels et surtout des hommes d’affaires du continent. Nouvelle force d’influence légitime. Cela marquait un autre cap dans l’histoire de Kama. Après les indépendances on se devait d’avoir un nouveau sens dans lequel investir l’espoir. Non plus se définir par rapport à une souffrance et une domination passée – indépendance faisait penser systéma-tiquement à colonisation- mais plutôt se retourner vers le futur et l’idéal de construction d’un essor économique auquel toute la civilisation Kamite croyait. Le Monde s’essoufflait et les dépositaires de la connaissance divine asphyxiaient sous les derniers jougs des anciens geôliers. Pourtant ce n’était plus qu’une question de temps, se réapproprier le Futur économique du continent avec ses attributs de pouvoir : économies florissantes, monnaie indépen-dante, Inc performant et reconnaissance de la qualité dans le savoir lié à l’action. Le combat était lancé.
La situation avait fini de se détériorer et d’écœurer le Peuple. Les maquis sales régnaient dans des territoires où la noblesse de cœur n’était plus la norme. On réprimait la sexualité pour tolérer la spéculation malhonnête. A part ça tout allait pour le mieux dans le meilleur du Monde. Ailleurs l’austérité avait fini à se mettre les pelles à dos. Tanné de déneiger les mesures du Deaficit. Barbe blanche. On rêvait de souveraineté économique comme d’une légende à l’instar de l’ancienne gloire de l’Égypte antique pour le peuple Noir. Pouvait-on défier le Temps et faire marche arrière en remettant en cause les enseignements de l’histoire et effacer les conséquences de notre karma ? Enfin le vin coulait à flot pour célébrer la paresse et le désir de richesse rapide. L’effort de conviction était remplacé par la criminalité rituelle ou anale. Une descente en enfer pour des mœurs qui mêlait innocence et Influence de l’Étranger. Le vin était tiré, il fallait le boire jusqu’à la lie dont le bon gout au dit bas essayerait de s’éterniser dans le palais à soi fait. Le tout sous les auspices de maris ânes qui luttaient pour garder leur virilité dans un monde d’images et de donné où ils perdaient pieds. Les privilèges d’antan laissaient place au marasme, à l’exode et pour ainsi dire au rejet. De leurs modèles. Cent pas, pillés. Les dieux étaient de retour et entraient en action tandis que les prophètes étaient jugés. On s’apercevrait au jour du jugement de cette ère et de cette communauté, que les prophètes en auront trop fait et les dieux auront dit, eux !
Gougoune symbolisait parfaitement l’oppression économique qui sévissait à la fois en tant que réussite en affaires que domination sans partage sur Internet qui donnait lieu à l’admiration ou l’admonestation. La firme de « Cali! Fornique! » se hissait au sommet de la reconnaissance du marché par sa performance par rapport au Temps – devenue une action boursière des plus aimées en quelques années – mais violait de plus en plus les fondements et la fidélité à son slogan et à son âme – transgression du droit à l’information privée des communautés au profit des gouvernants. Qu’en serait-il de cette double composante de sa vie au moment inévitable de son déclin ? Hakim était gai et y voyait une source d’émulation et Hakam fier et y voyait des sources d’humiliation. La paire parfaite. L’Arc-en-ciel se révéla à leurs yeux. Un rappel de l’Alliance d’autrefois. Tous deux décidèrent de faire un vœu dans leur cœur pour un sacrifice de sanctification de leur vie. Le sort voulut que ce fut exactement le même :
« Gougoune, j’aurais ta peau ! »
DAKAR, LE REFUGE DE LA MECQUE. CENTRE.
Le Prophète – que la Paix et le Salut soient sur lui – a dit:
« Il est dans le corps un morceau de chair qui, s’il est sain, rend tout le corps sain, mais s’il est corrompu, corrompt tout le corps. Il s’agit du cœur. »
(Hadith)
Le port du casque est salutaire mais le porc de casque ruine tout sur son passage par son appétit insatiable d’essences. Un vicaire déchu qui n’a plus droit de cité dans cette ère et qui est condamné au recyclage civilisationnel. Longue épreuve de purification du Karma collectif que Kama a connu et dont elle se relevait tranquillement.
L’harmattan sévissait tout autant que l’hiver dans la terre et l’ère du Royaume. Bien que les températures ne soient pas les mêmes on se couvrait et surtout on se plaignait du froid et de ses variations. Cette année-là, il faisait plus chaud qu’à l’accoutumée. Le réchauffement du climat était dans les esprits mais comment limiter les dégâts quand certains locataires du globe ignoraient volontairement ou non l’impact de leur habitudes domestiques sur la nature. Après la couche d’ozone, les mers polluées, c’était la température qui servait d’indicateur de l’inconduite d’une minorité visible mais puissante sur une majorité invisible et impuissante. Les pions étaient posés dans le camp de mère Nature et en face d’elle l’Homme discutait encore stratégie en grande pompe dans des sommets où les experts et les politiques finissaient de consommer le gras de leur égo logique. Pour l’instant seul les soldats et les fous avançaient et s’affrontaient soigneusement dans des manifestations où le désespoir ainsi que l’urgence de conscientisation et de sauvetage des générations futures donnait des poussées d’adrénaline. La Nature gardait la reine pour plus tard. L’air du numérique transcendait les frontières et le temps. Le contenu digital permettait de sauver quelques ressources mais ne rencontrait pas encore l’accueil nécessaire pour opérer la révolution écologique. Le recyclage des déchets électroniques était un soin au coût souvent pire que le mal lui-même. En attendant une solution contre l’obsolescence matérielle ou l’insolence sensorielle qui faisait consommer toujours plus chaque jour, on se donnait bonne conscience dans des crises d’exaltation de « high » technologique. « High phone », « High pod » etc. Dans l’aire de connexion, les deux frères utilisaient la matrice pour se maintenir en état de marche au-delà de la nécessité économique d’être connectée. Cette dernière était la sainte fréquentation préconisée par ASSOUKA avant son rappel par Dieu. Hakam et Hakim était sur messagerie instantanée et échangeaient en travaillant chacun à leur projet. Les applications révolutionnaient les échanges tout isolant les membres des communautés locales. Le seul intérêt était dans la distance et la disponibilité. Humainement le défi demeurait de pouvoir troquer un hashtag contre une bière Flag. La parole était le sang par lequel les communautés devaient se maintenir. Hélas on « textait » en familier pour, l’instant d’après, se parler en étranger tant la gêne que ce médium naturel nous imposait était grande. On aurait aimé rire aux éclats en s’exclamant « lol! Loooool! Lol!! ». Ce contact humain, la nouvelle richesse en manque dans les pays dits « développés », qu’on venait retrouver volontiers dans des séjours touristiques dans les contrées où les âmes communiaient encore – officiellement. Le lien âme-paire, force vitale et corps n’était pas encore vraiment brisé. La mondialisation avait diffusé ses modèles culturels dans des séries et autres novelas qui greffait l’illusion dans les esprits autrefois préoccupés par les rapports de voisinage et la cohésion du groupe et par de là de la communauté. À ce tableau en édification s’ajoutait, à présent, le désir de la richesse matérielle non pas en coupe faim de l’aide internationale, qui n’est que miettes d’un festin de légions destinées aux porcs, mais en acquisition réelle d’un pouvoir économique.
« Salam Aleykoum Hakam.
– |
Hakim on dit quoi? Wa aleykoum Salam |
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Tu sais que ASSOUKA, que Dieu agrée son secret, avait parlé de ce penchant. |
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Oui je sais. Je fais des efforts pour lâcher prise. |
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Tu n’es pas obligé de faire aussi bien que notre père. |
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Hum. Au fait pourquoi utilises-tu systématiquement la salutation des compagnons du prophètes pour
ASSOUKA ? |
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C’est une question de reconnaissance. Entre mystiques on sait retrouver les signes de l’élection d’un personnage. |
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J’espère moi aussi que son secret sera agréé. Car de nos jours il n’y a plus aucune pudeur. On parle à tort et à travers de vies qui ne nous concernent même pas. |
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Oui je vois. Tu parles de secrets au sens terrestre. Tu sais par exemple Bambi a été décrié par les mystiques pour sa source d’énergie et par les profanes pour les rumeurs qui ont entourées sa vie. |
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Sans doute le meilleur chanteur de l’ère passée. Le roi de la Pop ! |
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Un élu que les gens n’ont pas compris. Comme le Christ Jésus, Il a eu droit à son procès, son martyr crucifié et sa lutte contre les ténébreux qui maintiennent ce Monde contre Nature. |
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Ce fut un élu assez excentrique d’ailleurs. |
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Dieu choisit qui il veut pour le servir. Au jeu d’attendre les Messies, les hommes perdent toujours car leurs critères ne sont jamais à jour ou au goût du plan divin. Comme on dit : Jésus viendra comme un voleur dans la nuit. Spirituellement il revient périodiquement sous des traits différents pour juger un Monde et sauver une communauté. |
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C’est tout de même bizarre qu’après autant d’années et d’histoires saintes consignées ou non dans des livres on soit incapable de comprendre la leçon. |
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Ce n’est pas si facile. ASSOUKA, que Dieu agrée son secret, en tant que Mahdi, Messie et dieu de l’a-guère protecteur de la force vitale. Avoue que ça tient de l’imprévisible divin de choisir des personnes qui ne payent pas de mine ou ne correspondent à aucun critère attendu. |
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De toute façon ce ne sont que des stations spirituelles que certains atteignent par efforts d’élévation ou par grâce après transgression et repentir » |
Le téléphone fit résonner l’adhan. Le muezzin lui emboita le pas. La mosquée n’était pas loin. Hakam prit congé « le devoir m’appelle » déclara-t-il simplement. « Je vais aller me prendre un café et une boite de Timbits » répondit Hakim.
***
Hakim mit ses bottes et son manteau. L’hiver, on ne s’y faisait jamais mais bon fallait se faire au moins une raison au fait que dame Nature nous imposait ses règles. Blanches. Neiges. On attendrait pour l’étreinte moite de l’été. Il descendit l’escalier sans un mot ni salutation. Ici les voisins se distinguait aux différents fumets des repas. Il était rare de se voir, de se saluer encore plus de discuter sur son palier. Un fait avéré des pays « des enveloppés ». Il devinait à la richesse des senteurs qu’il habitait une carotte d’immigration que la liste de nom sur l’interphone trahissait innocemment. Il ouvrit la porte du bâtiment et se tint sur le perron. L’air frais lui rappela avec insistance qu’il avait oublié son écharpe. Pas question de faire demi-tour. Ça changerait l’enchainement des évènements projetés d’avance par ses pensées. Vieille superstition qui avait la vie dure en lui. Il marcha d’un pas rapide. La station d’essence où le point service café se trouvait n’était pas loin. Une formalité.
Il se Plongea dans une réflexion anodine sur ce concept de Fierté cher à ASSOUKA. Il avait entendu dire que ce dernier citait souvent en exemple son compagnon d’arme Luanda, le danseur, pour sa vision prophétique parlant des déracinés de la diasporas Noires : « Wewillmakethemwant to beAfrican ». Mais comment amener le peuple Africain à continuer à se valoriser au point de devenir ou tout simplement redevenir un modèle culturel. Les premières rasades de son café le ramenèrent sur Terre. Le Noir était sur toutes les langues. Le gout amer de sa saveur ne faisait pas oublier sa nécessité réconfortante pour le travail et les nuits de veille chères aux palais. Sa diversité ne dérangeait même plus. Il savait juste savoir quoi choisir et adapter ses attentes en matière d’effets. Hakim lui s’intéressait uniquement à la Richesse. C’était le défi qu’il s’était donné. Le Temps pressait. Non pas à la manière outrancière de ceux qui le subissaient sans espoir pour leur humanité. Lui, en faisait une question d’accomplis-sement spirituel sur les traces de son défunt père. Paix à son âme.
La Fierté dont parlait ASSOUKA c’était la Confiance retrouvée du peuple Noir pour l’Action d’affirmation économique par le changement d’Attitude.
Oui. L’Afrique avait été le berceau de l’humanité. Elle avait reçu le dépôt concentré de la connaissance de Dieu par le dieu Adam. La Providence et le Temps s’étaient chargés de diffuser et diluer cette copie de la Loi originelle, respectivement dans l’espace et les temps, à mesure que les vicaires évoluaient dans ses deux sphères. Hélas au niveau de l’être, l’involution était manifeste. L’âme et le corps se désalignaient régulièrement. La Force vitale s’évertuait à les maintenir en harmonie malgré les effets de l’Égo. Les transgressions s’insinuaient dans la chaine de transmission de ce flux subtil. Les Messagers se succédaient heureusement pour sonner le Rappel… Que seul les moins pressentis, « le peuple de vils » , acceptaient sincèrement de suivre.
Hakim déposa la boite de Timbits vide à même le sol en s’asseyant dans son fauteuil. Il prolongeait la pause. La détente ne s’enclenchait pas. L’éclairage était trop vif. Il grommela, se releva et alla éteindre la plupart des lampes sauf le petit abat-jour sur la table basse. Il revint au fauteuil et dévisagea l’écran de télé et le décodeur de chaînes. Pourquoi pas ? Au point où il en était de toute façon. Dès les premières images la tension monta. Il n’y était pas du tout. La dépressurisation était violente. Il luttait. Il recherchait parfois l’évasion temporaire dans le ridicule d’un monde sans phare qui maquillait la réalité et dans lequel il ne se reconnaissait pas. Il fuyait les flashs de nouvelles alarmistes, caricaturistes et aliéniste, esquivait les séries électrisantes qui donnaient la tétée excitante en « suce ; pince » ainsi que les jeux et les animations douteusement désopilantes. Les documen-taires lui apportaient la bouffée fraiche qui seule justifiait qu’il ait pris cet abonnement. Tout lui semblait niais. Il prit son téléphone « un tel et gens » et sonda avec frénésie les dernières publications sur le réseau social. Ceux qui affichaient les faits de leur vie ou le niveau atteint par leur conscience. Une communion du comble informationnel du narcissique exhibitionniste et de l’hypo-condriaque victime tout azimut. Il déposa le téléphone, saisit un livre. L’attention se porta sur la foule de lettres qui protestèrent avec des slogans indéchiffrables. Il enferma les manifestants sous le couvert des pages sans tact ni tics. L’écran scintilla. Les personnages y jouaient à présent une scène qui semblait irréaliste. Lui parlait-il ? Tout lui semblait aller vite. Les yeux se révulsèrent.
Le bruit de la télécommande heurtant le sol. Le réveilla. Un court instant de lucidité profonde s’empara de lui. « Je suis seul » déclara-t-il. Le besoin de complétude intime n’était pas le seul à blâmer. Le déficit de chaleur humaine était l’un des collatéraux de la vie des diasporas. Il était dur de se définir et d’adhérer à une communauté de référence où les membres savaient à la fois témoigner de l’affection et montrer de l’empathie. Mais voilà, la notion de solidarité en diaspora n’était-elle pas un artifice ? Sur le papier elle était nécessaire contre les coups durs de l’intégration socioéconomique mais y voir de plus près ce n’était une fois de plus qu’une question d’intérêts de masse et d’affinités minces. L’hypocrisie qui s’immisçait déjà dans les métropoles noires ne faisaient que prendre ses quartiers dans la Cité où le lien familial pouvait souffrir d’imperfection et de critères déterminants. Là où le dialecte n’autorisait que la fratrie ou le lien générationnel, chez l’accueillant (autrefois accueilli) on ne se définissait que par les différences (cousins, neveu, demi-frère, fang, wolof, peul, yorouba). À chaque explication de lien, le fossé de solidarité se creusait. Sur un autre plan, la réussite cible qui se matérialisait par le diplôme, l’emploi honorable, la maison ou encore la voiture dans un foyer à enfants, prenait du temps à se matérialiser tant le parcours était demandant avait tendance à créer des semi produits humains. On pouvait réussir professionnellement mais attendre encore de bonnes conditions pour créer le foyer. Ou avoir le foyer mais pas encore l’emploi rêvé. Il se créait des effectifs caméléons qui apparaissaient aux évènements selon le centre d’intérêt. On venait rayonner à un 5 à 7 professionnel et on s’excusait pour le mariage d’un ami pas trop proche ou un peu posh. Avoir le profil parfait prenait soit du temps soit du courage pour arrêter de vivre selon un modèle de vie qui était finalement devenu individualiste comme celui de l’accueillant voire encore pire que celui-ci : travestir sa réalité intime par impuissance de s’aligner face aux standards communautaires sains et couver plutôt sa jalousie, sa honte, son envie etc. Péchés et cas piteux.
Le Sentiment était la référence d’échange, et la parole n’était que le vecteur alimenté par le foie et la foi. « Faut pas rester seul » lui avait dit un jour un maitre spirituel et « Fréquentez-vous ! » était l’exhortation de ASSOUKA pour sa communauté. « Ok. Il va falloir se faire des amis. » prononça-t-il à mi-voix comme pour prendre le mobilier du salon à témoin. « De plus avec toutes ces femmes fières dans notre contemporain qui préfèrent rester seule avec leur sexe appeal et leur sexe à piles, il n’est plus aisé d’être complété dans une respectueuse équité. On doit faire la place à l’utopique égalité des diapasons de réussite sociale pour que le couple soit en harmonie. J’ai fait des études, il doit avoir des diplômes. J’ai le permis de conduire, on doit pouvoir s’acheter une voiture. J’ai des économies, il doit pouvoir participer à l’hypothèque, il doit me permettre de procréer comme les copines de ma génération et s’il ne fait plus l’affaire j’élèverai mon enfant seul. Triste tableau des foyers sans foi liée » Il se leva et alla éteindre le set de télévision. Une musique douce jouait. Elle n’avait jamais cessé de jouer. Pourquoi ne l’avait-il pas remarqué ? Pourquoi avait-il réagi ainsi ? Pourquoi cet emballement inutile de son humeur ?
La réponse se fit évidente et tranchante : le stress.
La frénésie des Cités était exaltante. Les chantres et les poètes avaient chanté Paris, New York, Abidjan et bien d’autres. Le Jeux rentrait aussi à Montréal où le fil d’Ariane ramenait à la Mouffette. Deux miles neufs. Inoubliables. L’un menait à l’illumination d’un timoré et l’autre à la distance du timonier. L’Omniscience avouait la limite de l’Amour. Cette part ration qu’il fallait accepter. Faire de la Mouffette le symbole du stress ? Ce n’était ni tout noir ni tout blanc. L’odeur persistante de ce mécanisme de défense du Système changeait l’humeur. Et c’était là le combat du siècle : l’humeur de l’Homme confronté au stress causé par son mode de vie. C’est tout!
Derrière ce conflit banal se profilait l’affrontement de la famille de la Force vitale et de celle de l’Égo. Un match perdu d’avance par ce dernier mais qui s’éternisait. Le stress conduisait à la plupart des morts spirituelles connues dans la longue Tradition initiatique. On vivait en mort et mourrait pour la vie. Le minerai des égos rentrait en collision produisait une étincelle qui allumait le feu consumant des pensées dans le corps d’où une fumée s’en échappait. Le stress aveuglant qui à son tour poussaient à l’en faire… Trop. L’outrance dans le mode de vie. L’excitation de la conscience. L’idolâtrie du Temps. Égo. Les troubles affectifs de l’humeur devenaient monnaie courante et la médecine les considéraient comme une pathologie normale. La bipolarité faisait osciller humeur entre l’éther du pôle spirituel de l’âme dans l’envolée de l’exaltation et la masse du pôle charnel dans la pesanteur de la dépression. L’être avait besoin de régularité. De rituels et de rythme de vie pour maintenir la connexion entre les deux eaux, celle du firmament et celle de l’Abime. Que la Lumière soigne ! L’être en vie et la vie en l’être. Pilules, thérapie et un peu d’essai erreur rassurait l’esprit scientifique, raisonnable et froid. De son côté, la science informelle, résolument holistique, s’attaquait à cette subtilité de l’Énergie. Un mot encore vague pour certains mais qui contenait, sans aucun doute, en son sein la graine de Vie, la réponse au mal du Futur. Il fallait se tourner résolument vers la reconsidération de l’âme et de son soin énergétique. Pour Hakim, la diaspora et les citadins africains compromettaient leur équilibre à s’éloigner de leur rapport naturel au Temps que leur civilisation maitrisait depuis les origines. Mais voilà, ils ne respectaient plus leurs modèles de référence dans le concert des nations. Il fallait marcher, produire, vite. Croissance. Développement. Vite. Souffrir, mourir, vite. Le tout sans s’échapper du moment présent qui officiait en carotte pour faire avancer l’âne sans qu’il ne se préoccupe d’autre chose que de ses factures, de ses loisirs et de sa retraite. Le sens de la vie pour laquelle on avait été déchu de Sion n’importait que peu, voire plus du tout. Et même en s’adonnant, par confort moral, aux religions qui avaient pignon sur rue on en oubliait le sens du culte et l’importance de l’élévation spirituelle finale. Et Si on disait que la vie n’était que routine à maintenir contre les aléas de la Providence ? Alors jouons et jouissons en enfants. La Justice et la Sagesse attendront. L’Heure.
***
Le Temps s’arrêtait dans les villages africains. Le silence, à peine troublé par des incongruités du modernisme, installait le tableau intemporel de l’immortalité. Une sensation de paix imprégnait les habitants. Les tâches tournaient autour du rituel de la Vie. Avec le départ des jeunes pour la ville, la paie aussi s’installait dans les esprits. Leurs bras manquant pour les métiers traditionnels ou la récolte, ils s’amendaient par des virements fait pour l’honneur et le bonheur.
Le Cheikh avait réinstallé cette paix dans son habitation de Dakar qui servaient accessoirement de Zaouia quand il ne pouvait se déplacer à la Masjid. Il recevait les étudiants dans sa cour. L’harmattan ne lui avait imposé que le port de chaussettes. Rare douceur qu’il s’accordait. Hakam et Mor attendaient que leur hôte sorte de sa chambre. Une étudiante soigneusement voilée apporta du thé à la menthe. La djellaba moulante offrait la tentation du regard dérobé ou d’une dérobée de regard. On n’eut pu dire avec certitude si le vêtement avait épousé si intimement les formes de la jeune femme par accident ou si elle avait rempli l’espace d’elle-même par trahison d’engraissement d’un corps paresseux. Ce qui était sûr c’est que le fessier élogieux qui mettait l’étoffe et les « tough » sous tension en attirant inévitablement la vue, rendant méditatif, contemplatif, inattentif et aussi… Agressif.
Mor reçu le coup de canne sur la clavicule. « Lahilah! » s’écria-t-il. « il est là! » ajouta Hakam. « Imbeutchile! » « Margouillat! » lança le Cheikh courroucé.
Hakam ne put s’empêcher de rire de l’infortune de son jeune camarade qui fut sorti douloureusement de sa contemplation. La jeune étudiante gênée se retira sans même offrir l’excellent breuvage au maitre des lieux. « Maïmouna! Maïmouna! » ne voyant pas la pauvre revenir, il saisit son chapelet entama un Dhikr « astaghfirullah, astaghfirullah, astaghfirullah… » Quelques minutes plus tard l’incident était clos.
Hakam s’engagea dans le moment et prit la parole en laissant le soin à Mor de traduire.
« Je suis très honoré de vous rencontrer chez vous Cheikh, mon propre Cheikh m’avait recommandé de faire cette ziara mais depuis que je me suis installé à Dakar je n’ai pas eu cette occasion.
– je suis très content que tu sois là avec ton ami. Ton Cheikh et moi sommes des amis de longue date. Il m’avait parlé de tes difficultés de l’époque. Est-ce que ça va mieux à présent ?
– Oui je traversais une grande période de doute et comme mon frère les troubles bipolaires semblaient ne pas se résorber malgré les différents traitements.
– Oui c’est important de ne pas arrêter de prendre tes médicaments.
– J’ai aussi pris des traitements traditionnels mais il arrive toujours un moment où on doute à nouveau ou qu’on ne respecte pas une consigne.
– Tu es allé bien loin me semble-t-il.
-Finalement mon Cheikh m’a recommandé de revenir à une pratique plus rigoureuse de l’Islam car j’y trouverai tous les éléments pour guérir par moi-même. Personnellement j’éprouve le désir de perpétuer l’héritage traditionnel de ma famille. Je me retrouve à faire un compromis entre le soufisme et l’animisme.
– Je vois. Ce que tu veux entreprendre n’est pas facile. Certes il est vrai que les plus grands marabouts sont ceux qui associent islam et tradition animiste mais ne te perds pas à vouloir suivre plusieurs voies à la fois. L’islam est une voie assez complète mais si tu ressens l’appel de ton identité alors ne te contorsionne pas.
– Oui. Cela m’impose une certaine flexibilité et de la nouveauté dans mon Attitude pour ne pas utiliser le terme innovation. Ce que j’apprécie le mieux est le discours avec Dieu par-delà tous les clivages de cultes et de rites. Le fait de pouvoir demander moi-même ma guérison à Dieu à travers un rituel quotidien d’entretien après un autre de réalignement qui fait du sens pour moi malgré la dépense de sommes faramineuses en sacrifices. Cela me semble une solution viable et à oser.
– Il faut s’efforcer pour accomplir son destin et je pense que tu es déjà assez avancé sur le plan de la connaissance et de l’expérimentation spirituelle.
– Oui je suis conscient que j’ai un certain rôle à jouer sur Terre avant de mourir comme la plupart des gens qui en prennent conscience un jour.
– Ton Cheikh m’a dit qu’il avait vu en toi un grand avenir et surtout réussir tout ce que tu devais faire.
– Oui cela m’a encouragé à reprendre ma pratique spirituelle car elle est sensée m’aider à acquérir les éléments dont j’ai besoin pour mon chemin.
– C’est juste.
– Je crois fermement que je pourrais réussir mon projet mais il me faut beaucoup de ressource et la bénédiction du Tout Puissant.
– Le chemin de chacun est personnel et Dieu pourvoie selon Sa grande Munificence. Il suffit de pas grand-chose quand on manque de moyens si ce n’est la foi qui est la confiance en soi et en Dieu »
Hakam pris et vida la coupe de thé à la menthe qui avait un peu refroidi. Mor s’occupa de servir le Cheikh non sans trembler. Dans le Salon était accroché des tableaux de sourates et quelques photos de maitres spirituels. Il put reconnaitre le tableau de Mawlana Cheikh Ibrahim Niass le détenteur de la Fayda Tidjaniya[1]. Il avait été très impressionné par la vie de ce personnage comme des nombreux qu’il découvrait dans ses lectures. Cela donnait au lieu un aspect encore plus marqué de sanctuaire. Cependant, Hakam s’était toujours demandé d’où venait cette propension à l’usage d’images de saints dans les maisons, les magasins, sur les voitures. C’était monnaie courante à Dakar. Est-ce que cela ne revenait pas à idolâtrer ces saints en lieu et place de Dieu. L’histoire religieuse rappelait que les premières communautés de Croyants s’étaient faites trompées par Satan qui leur avait appris à conserver des portraits de saints récemment décédés et dont ils n’arrivaient pas à faire le deuil ce qui déplut à Dieu qui les châtia et ne voulut plus que le nom de ces saints soient rappelés. Certains allaient même jusqu’à conserver des portraits des membres vivants de leurs familles or il était connu des spirituels que les Anges n’aimaient pas entrer dans de telles maisons. Or la plupart des prières soufis se font en présence de ceux-ci. Pourquoi tant de contradiction dans une terre qui recèle de tant de connaissants et qui pourraient rectifier le tir. Hakam repris ses esprits et attaqua le cœur de son propos pour cette visite.
« Cheikh vous allez m’excuser mais j’aimerai parler d’un sujet que j’ai sur le cœur depuis que je suis à Dakar j’ai du mal à l’exprimer ouvertement à une autorité religieuse.
-Vas-y. SI Dieu me donne les mots je te répondrai.
– Voilà. Les sénégalais dans leur ensemble et dans un jugement grossier semblent avoir un rapport biaisé avec l’argent où ce dernier dénature leurs qualités humaines et les rends plus vils qu’ils ne devraient l’être naturellement.
– Ça c’est gros parlé. Qu’as-tu sur le cœur réellement.
– Je remarque que la plupart des sénégalais sont malhonnêtes.
– Je vois tu es dans le jugement.
– Ça saute aux yeux et j’en suis victime au quotidien.
– Mon Cheikh m’avait déjà parlé de tes prises de position pendant vos séances de thé.
– Oui j’ai souvent soutenu l’idée qu’ils étaient hypocrites, menteurs, xénophobes par voilage de la langue, adorateur de cheikh et de wali en lieu et place de Dieu, que leur condition physique était artificielle.
– Je vois beaucoup de souffrance en toi. De tels jugements viennent de quelqu’un qui ne s’est pas assez intégré ou qui a peur de l’autre.
– Oui, je suis un solitaire et ça peut se comprendre. Mais il y a une sourate qui condamne de tels agissement et personne ne dit rien. Je me réfère au début de la Sourate sur les fraudeurs : Coran LXXXIII : 1-6.
– Au nom de Dieu, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux.Malheur aux fraudeurs qui, lorsqu’ils font mesurer pour eux-mêmes exigent la pleine mesure, et qui lorsqu’eux-mêmes ou pèsent pour les autres, [leur] causent perte. Ceux-là ne pensent-ils pas qu’ils seront ressuscités, en un jour terrible, le jour où les gens se tiendront debout devant le Seigneur de l’Univers ?
– Oui c’est cela. N’ont-ils pas à craindre de châtiment pour toute leur escroquerie.
– Tu oublies que le Sénégal est aussi une Terre de grands Saints dont certains ont atteint de hautes stations auprès de Dieu et qu’il se poursuit un flux après eux. La région de Dakar par exemple tient un rôle important dans l’eschatologie contem-poraine et c’est une partie d’un secret gardé. De plus il règne une longue tradition de cohésion et de cohabitation entre les diverses ethnies. Les sénégalais savent se montrer solidaires entre eux.
– Oui d’accord les blagues sur les sérères par les wolofs font partie du folklore mais spirituellement pourquoi ne se rendent-ils pas dignes de ces maîtres, vu que leur terre a, semble-t-il, été bénie ?
– Tu vois la réalité sous un angle qui n’est pas le bon. Tu as pris dans ta conversion décente à l’Islam la voie de la pureté et oublier que la soumission du cœur que chaque musulman vise est un long voyage. Même dans l’hypocrisie et la malhonnêteté comme tu dis, le sénégalais a une saveur spirituelle que Dieu apprécie et que tu ne perçois pas de ton regard externe.
– Que dois-je donc faire pour mieux le percevoir. J’ai déjà bénéficié de la Téranga mais y ai vu des limites aussi quand ces attentions d’accueil n’étaient pas suivies pour construire des relations stables.
– le Sénégal n’est pas la seule terre où ce type d’agissement est à déplorer. Il s’agit plus d’un travers de la nature humaine.
– C’est tout de même dommage de prôner la pauvreté dans la vie par rejet du Monde et désir du Paradis et de voir que cela mène à la malhonnêteté qui est un frein à la purification de l’âme.
– Il s’agit plus de pauvreté de cœur. De simplicité du rapport au Monde. Y être en tant que référence spirituelle sans y perdre sa valeur humaine.
– Je vois. Aussi je pense que la noblesse enseignée par l’Islam est devenue de plus en plus une question de d’apparence ici et mène à l’hypocrisie de bienséance. On soigne la réputation de son nom, évite de dire non au lieu de prendre soin du rapport humain qui devrait être honnête tout simplement.
– Je pense que ton problème d’intégration est vraiment rendu difficile par les jugements que tu portes, la différentiation et la séparation de l’autre qui s’en suit. Tu aurais pu voir dans le sénégalais un frère spirituel, même imparfait, ou un frère panafricain. As-tu fait l’effort de te faire une place dans une association ou un milieu social où on te repère et te donne des repères ? C’est à toi de faire le reste de la danse après qu’on t’ait ouvert les portes par la Téranga. Ton problème est humain et si je dois te le dire simplement tu manques d’Amour dans ton cœur. Retiens bien ceci : Pour s’intégrer à une société il faut d’abord l’aimer sinon on prend le chemin de la marginalité en répondant en victime aux obstacles inhérent à l’adaptation à la culture locale. »
Le silence se fit. Hakim avait été touché. L’Amour c’était la blessure éternelle d’une personne qui se considérait comme un guerrier engagé dans une cause juste. Son frère et lui était officiellement solitaire. Il savait que Hakim n’aimait pas souvent lui parler de ses projets matrimoniaux. Lui voulait fonder un foyer et avoir une famille mais pour un jeune à Dakar ce n’était pas aisé de trouver une situation. Hakim avait repris en mains l’entreprise de leur père. Lui avait pris sa part d’héritage pour suivre une formation de pointe en informatique. Il était expert mais le marché sénégalais ne lui permettait pas de s’exprimer comme il voulait. Il avait eu quelques emplois çà et là mais il s’ennuyait très vite. Il tenait à vivre dans un pays africain mais en même temps ces compétences méritaient la Silicon Valley. Il était fier de ses connaissances et vivotait en attendant de mettre en œuvre son projet personnel. Il n’avait pas la fibre entrepre-neuriale comme son frère et se contentait d’une vie de professionnel haut de gamme. Question de risque. Le temps avançait. Il voulait partir à la prière de Asr pour que le Cheikh puisse faire son Dhikr de la Tariqa avant la prière de Maghrib. Hakam se décida à conclure.
« Cheikh j’ai été très touché par ce que vous avez dit sur l’Amour. J’avoue que ce sentiment s’est asséché en moi. D’abord, je pense que cela est dû à une série de déception puis par la mauvaise pratique d’un ascétisme émotionnel pour éviter de me faire mal avec les femmes.
– Vraiment ton français là est parfois dur à suivre.
– Je n’éprouve plus l’Amour et je ne sais si je suis condamné à vivre solitaire.
– Il ne faut pas en faire un souci. Dieu pourvoit à tout. Tu as choisi la voie spirituelle. Si c’est dans son plan il mettra sur ton chemin une personne de ton niveau pour t’accompagner dans ta vie et vous fonderez un foyer.
– Donc je ne dois pas fermer la porte à un mariage même si je consacre ma vie à Dieu.
– Non. C’est lui qui décide. Si c’est dans son plan tu rencontreras quelqu’un. Cesse de te donner l’étiquette de solitaire. Tu es célibataire pour le moment. C’est tout. Certains attendent plus ou moins longtemps et se marient et ont des enfants. D’autres n’ont pas d’enfant. D’autres enfin ne se marient jamais. C’est La Volonté de Dieu. Soit patient et vis ta vie. Un dernier conseil en spiritualité comme en Amour, ne juge pas selon les apparences, Dieu sait ce que cache les poitrines. Les sénégalaises et sénégalais ont une certaine relation avec Dieu. Lui seul peut décider de les châtier s’il trouve qu’ils transgressent ses lois notamment l’honnêteté mis en perspective avec l’accueil de l’Étranger. Pour le reste suis ta Voie. Tout ira bien insha‘Allah.
– Insha’Allah. »
Le Cheikh tendit ces mains et psalmodia des formules de bénédictions auxquels Mor et Hakam répondaient par « Amin ». Ils attendirent la prière de Asr qu’ils dirent avec des disciples du Cheikh venus les rejoindre entre temps. Hakam tendit discrètement une enveloppe au Cheikh comme l’enseignait l’étiquette pour le remercier du temps et des conseils qu’il avait prodigué.
Mor oublia de regarder à nouveau Maïmouna qui s’était changée pour prier derrière eux. Elle avait mis un grand voile qui cachait ses hanches.
Mor et Hakim sortirent dans la rue. Un vieux chien blanc aux allures de chèvre passa près d’eux. Il ne lui manquait que les cornes pour que l’illusion fut parfaite.
Mor s’adressa à son ami en scrutant les taxis « il faut que tu apprennes le wolof si tu veux vraiment t’intégrer ici et surtout si tu veux avoir une femme aussi belle que Maïmouna.
– C’est toi qui rêve maintenant de Maïmouna. Mais je suis d’accord pour le wolof. Ça peut être utile. »
Hakam arrêta un taxi « Salam Aleykoum
-Malekou Salam
– Cité Biaguinyatta?
– 2500
– deedet 1500
– 2000
– 1500 barna
– Ok »
Mor sourit et lui glissa « tu t’améliores. Encore 10 ans et tu parleras comme ma fille de 3 ans. » Hakim lui sourit pendant que le taxi s’engageait sur la VDN[2] embouteillée. « Hum Mor ! Tu es un p’tit railleur sénégalais. » s’exclama-t-il. « Que veux-tu les Mor sont plein de vie ici » répondit son ami. Ils éclatèrent de rire ensemble pendant que le taximan zigzaguait entre les espaces laissés par les véhicules trop lents.
***
À Babylone, la prostituée aux bas mats avait fait rêvé au début puis avait joué un rôle classique au nom de l’intérêt de l’état : l’a-guère. Il a ri. L’alibi était tombé dans l’indifférence en reléguant la vision d’une nique monnayée pour le pouvoir écono-mique qu’à mite et puce, elle servirait toujours de symbole et de souvenir d’une trahison dans l’Histoire, falsifiée, des gueux. La veridadsiempre en la Kama. La prostituée souriait et se montrait cool à la fin de sa prestation de séduction sans sédimentation durable pour le Futur. Une forme d’amitié se dégagea. Hakim se rappelait ceux de sa famille qui faisaient à présent partie du panthéon des dieux, ancêtres honorés et méritant qui s’étaient accomplis pour servir Dieu. « Mère, quel Ange est là ? » c’était la phrase favorite qu’il se disait quand l’objet de son désir se pointait devant la porte de son cœur, Keur Hakim. Il payait d’avoir laissé le sentiment immigré dans les sphères de l’esprit et délaisser le corps. Posséder ou rester possédé. Ne pas respecter sa force vitale qui demandait cette libation. Ce simple entretien. Une poutine venait clore le rituel. C’était le tableau si commun du règne occidental sur le raisonnement sophistiqué d’un jeune acteur économique. N’en déplaise à ceux qui se brisaient l’échine à satisfaire uniquement des besoins impérieux face aux habitudes d’Aliens à Sion. « Quand ça empire ça bride » disait le Noir Auteur amusé des nouvelles dépendances : substituer les « laisses » en lieu et place de l’« allez graisse! ». Il était temps.
Le repas de midi ramenait à l’esprit la corvée du mangé équilibré pour un jeune actif. Que prendre ? Une salade et avoir bonne conscience face aux autres qui se maintenait en forme ou être bon vivant et dire que de toute façon on mourrait de la mort qu’on avait mérité. C’était tout de même vite dit pour quelqu’un qui vivait dans la Cité. Les pièges étaient nombreux. Bien que les mesures sanitaires aient aseptisées quelque peu les produits, la mort se cachait dans les détails et devenait plus subtile : cancer, AVC, hypertension, obésité. Des maladies du trop bien vivre ? Ou encore des maladies de riches ? Le ventre était la clé du problème. Le gros de la communauté en souffrait. Hakim se l’avouait dans son embonpoint.
Avec la présence de plusieurs cultures sur le sol des Cités, le choix ne manquait et le dépaysement était offert aux palais pour peu d’investissement. Pour le repas de midi ce serait un « général Tao » épicé et un soda. Ok fallait pas le crier sur les toits mais la junkfood, ce n’était pas une prise de tête et ça donnait une sensation de liberté. On attendrait la femme et surtout l’exemple à donner aux enfants pour se reconvertir ou en manger en cachette avec le reste de potes irréductibles. Hakim n’aimait pas se compliquer la vie avec les discours qui conditionnaient le Peuple. Qui pouvait vraiment prédire qu’un burger raccourcissait la vie d’un humain quand on était destiné à mourir dans un accident de voiture où les tranches de viandes n’y avaient joué aucun rôle. Bon ben il fallait laisser le Système continuer à nous faire peur avec ses statistiques et ses experts payés par de grands groupes pharmaceutiques ou industriels si ce n’est aussi par des gurus qui associaient à leurs doctrines d’un nouvel âge, un régime alimentaire dit « sain » ou de « Saints ». Pour un sein pur le ventre devait être ceint et les bourses aussi parfois. Mais ça c’est un autre débat.
Hakim mangeait ainsi. Seul. Pris dans un monologue interminable sur des sujets sans aucun lien. C’était sa radio par défaut. Le luxe lui venait quand il mangeait avec son baladeur et que les écouteurs s’imposaient sur le flot de pensées. Sinon c’était le silence. La paix. Moments rares qui étaient le fruit d’une prise de conscience ou d’un choc émotionnel. Il termina son repas dans le même état d’agitation avec lequel il l’avait commencé. Le stress ne le quittait presque plus sans doute bossait-il trop. En tout cas il ne savait plus s’arrêter et attendait d’être en rupture de carburant pour prendre du repos. Épuisement. Besoin d’énergie. Pilules miracles du médecin qui faisaient dormir et limitait l’anxiété. On mettrait en place la bonne hygiène de vie plus tard. Toujours plus tard. On y courrait et mourrait en attendant.
L’application sonna. C’était Hakam.
« L’homme on dit quoi ? Attends je tombe en case. Là j’utilise le forfait de mon phone. Donne-moi 5 minutes » Répondit Hakim.
Il quitta le restaurant comptoir à proximité de chez lui et s’engouffra dans la rue à peine déneigée puis la cage d’escalier sans marquer d’arrêt si ce n’est pour ouvrir les portes qui s’exécutaient avec grande soumission.
L’application sonna à nouveau. Cette fois-ci Hakim enclencha la caméra pour signifier à son interlocuteur qu’une visioconférence était mieux.
« Salam Hakam on dit quoi ?
– On est là. Je ne sais pas si je pourrais rester en visioconférence longtemps car le réseau est tellement mauvais ici.
– ce n’est pas grave. C’est juste pour revoir ta longue tête pointue.
– Toi là et ta bouche. » ils rirent de bon cœur.
Hakam reprit « tu viens de manger ?
– Oui un général Tao.
– C’est vous autres les cannibales. Après vous allez nier.
– Tu voulais que je prenne un croque-monsieur ?
– Ça aurait était peut-être plus équilibré.
– Nous on n’a pas la chance de manger du bon tieboudieunne.
– Parfois je me demande si c’est encore une chance surtout quand tu manges ça presque tout le temps. Il y a tellement de plat que nos mères faisaient que je ne mange plus.
– Ah ! Il est temps de te marier.
– Hum ! Les femmes de maintenant travaillent, ont de l’ambition et ne veulent pas qu’on les considère comme de simples boniches ou des cuisinières.
– Bof ! Tant que tu ne leur en mets pas trop sur les épaules et que tu participes un peu ça devrait aller mais je n’ai aucune expérience dans le domaine.
– Justement c’est bien qu’on aborde le sujet. Tu sais que suis finalement allé voir le Cheikh qu’on m’a conseillé. On a eu une assez belle discussion et il a abordé un point qui m’a touché dont je voulais t’en parler.
– Lequel ?
– La solitude.
– Ah je vois.
– Je sais que tu es célibataire comme moi mais nos solitudes ne semblent pas avoir la même origine. J’ai longtemps pensé que c’était mes hôtes qui ne voulaient pas m’intégrer à leur société par xénophobie cachée justifiée par la culture mais que toi tu avais plus de chance car l’intégration chez toi était plus institutionnalisée. Tu peux jouir de droit et de liberté qui te mettent à l’abris de certains abus et t’offre certaines possibilités de fait.
– Oui mais ça c’est assez caricatural ce que tu décris. Les lois n’ont jamais fait des communautés et nous vivons des liens empathiques entre êtres humains. Ce n’est pas parce que je suis entrepreneur canadien d’origine africaine que j’ai de fait une communauté qui me supporte et dans laquelle je trouve des sources de ressourcement et d’épanouissement.
– Je te comprends et c’est justement ce qu’il m’a fait comprendre. Ce qu’il semble nous manquer c’est l’Amour au quotidien. C’est pourquoi nous sommes si asséchés et que tu vis, me semble-t-il autant de stress dans ta bipolarité tandis que moi je commence à m’en servir dans ma spiritualité même si je ne le maitrise pas encore très bien.
– Mais l’Amour ça ne s’achète pas comme une boite de conserve. Ou veux-tu que je trouve cet Amour. Nos parents ont cru en cet Amour prôné par ASSOUKA à travers l’Amitié et l’on incarné pour au final mourir pour lui. Nous sommes des fruits blessés de cette aventure qui aurait pu être si belle.
-Ne remettons pas la volonté de Dieu en cause. Ce que je dis c’est qu’après méditation, l’Amour semblait un élément essentiel avec la Confiance, le Réalisme et la Vérité pour venir à bout de notre égo. Pense au fameux texte de l’apôtre Paul. L’hymne à la charité. 1 Co 13.
– Oui je sais il y a aussi les remèdes traditionnels animistes contre la colère, la faiblesse, les illusions et la spéculation qui passent par le rituel. Moi aussi je connais la doctrine de ASSOUKA mais je me concentre sur le volet économique du Message.
– L’Amour pourrait te donner cette Paix et ce lâcher-prise qu’il est nécessaire de cultiver pour œuvrer sous la guidance de Dieu présent dans le cœur et la Vie.
– Pour l’heure je ne me plains pas trop à part ces crises d’angoisse que je noie dans la junkfood et ma libido.
– Ce comportement est proche du déni tu fuis la réalité et tes responsabilités.
– Niveau responsabilité, diriger une compagnie, c’est déjà pas mal et question réalité je pense être lucide sur les défis et rôles que m’apporte la Providence. Il faut que tu comprennes que je suis plutôt terre à terre et que j’applique à la lettre la Définition. Ce que nous vivons est une maladie chronique due à un certain nombre de causes intimes qui nous ont fragilisé. Je n’ose même pas aller jusqu’à incriminer l’hérédité mais bien plus l’environnement. Tout ça n’est qu’un débalancement énergétique qui peut se soigner de façon rituelle.
– On n’a pas manqué d’Amour à ce que je sache.
– Oui mais on a évolué dans un environnement violent et à risque sur le plan financier et ça fait peur.
– Notre père n’a pas démérité pour autant.
– Oui c’est vrai. Il a fait ce qu’il a pu. Pas de blâme aux générations précédentes mais on assume notre propre rôle dans le présent »
Hakim regarda autour de lui. Sa maison était dans un ordre parfait. Un peu trop parfait. Une esthétique poussée dont il était fier. Le rêve d’esthète. Une envie de donner un grand coup de pied dans toutes cette vie bien rangée le prit. Lui qui rêvait de vivre libre en derviche authentique et décalé plus qu’en solitaire bon chic bon genre. C’était peut-être ça qui le faisait souffrir : ne pas pouvoir vivre sa vérité intime au grand jour. Le déni dont parlait son frère. ASSOUKA disait que le destin était composé de l’être et de la Vie. A présent il voulait aligner les deux dans la même Vérité, le même Réalisme, la même Confiance et pourquoi pas le même Amour. Après un court silence, il reprit la parole. « Hakam j’ai quelque chose à t’avouer.
– Oui bien sûr vas y.
– Je vois à la fois des femmes et des hommes. »
Le silence à l’autre bout du fil fut long. L’expression de Hakam fut figée. Il déconnecta sa caméra. Hakam répondit tout simplement : « Tu es bi »
Hakim acquiesça. « J’ai des rapports hétérosexuels purs avec des femmes sans pratiques contre nature et j’ai des rapports homosexuels avec des hommes…
-contres natures, coupa sèchement Hakam. » La communication fut interrompue à ce moment-là. Hakam tapa sur son clavier « laisse-moi le temps d’y réfléchir et de murir tout ça. Prends soin de toi. »
La plage du virage à Dakar n’était pas la plus belle de la ville mais tenait son charme de sa simplicité désuète. Une plage parmi les moins entretenues où familles et couples s’entassaient les weekends de vacances. Sa digue simple où les flirts s’accommodaient des pêcheurs à la ligne du soir. C’était aussi le repère des surfeurs en tout genre qui se côtoyaient amicalement lorsque les condi-tions météo étaient favorables. Hakam qui était sorti faire les cent pas pour digérer la nouvelle que lui avait annoncé son petit frère, l’enfant gâté de la femme préférée de son père. C’était toujours le problème des enfants gâtés, ils manquaient de réalisme et vivaient comme si le monde entier leur était dû. Hakam s’approcha de la gargote qui s’insérait parfaitement dans le tableau du lieu. Une faible musique reggae se diffusait vue l’heure. Hakam salua le gérant, un grand monsieur au tient noir qui savait vous accueillir et dont on devinait au premier regard qu’il avait du vécu. Il commanda une assiette de frite et une omelette. Il voulait manger léger. Une envie sourde le suivait depuis que ces pas l’avaient amené sur cette plage une soif de désobéissance. Faire lui aussi l’enfant gâté comme son petit frère. Prendre une bière. Pourquoi pas ? Une Gazelle ou une Flag bien fraiche. Il se ravisa. Les paraboles d’enfants prodigues il connaissait. Il tenait toujours le mauvais rôle. Il savait que la sanction serait plus lourde pour lui que pour son puiné qui se laissait vivre. « A’oudhouBillahi mina shaytanirajim. » il commanda une bouteille d’eau.
« Hakim, Hakim, Hakim que fais-tu de ta vie ? » se demanda-t-il. Ce qu’il faisait était grave au plus haut point. S’en rendait-il compte ? Surement pas. Il réagissait de façon inadéquate au stress que ASSOUKA avait pointé du doigt en l’appelant la «possession » . Cette transgression et ses corollaires dans l’ère du temps que les sociétés des Cités les plus puissantes voulaient imposer comme norme ou modèle au reste du monde sans tenir compte du respect des traditions de peuples dont l’orthodoxie préservait la nature humaine. L’environnement n’était plus sain, la production et la consommation de masse était encore les valeurs héritées de l’homo oeconomicusqui peinait toujours à laisser la place au nouveau vicaire l’homo animus plus modéré.
Être seul ou en minorité à dominer le monde c’était avoir la tentation ou le défaut d’imposer sa façon de penser au reste du Monde. Dans son domaine propre Gougoune caracolait en tête depuis des années sans qu’il y ait une alternative de qualité dans les moteurs de recherche et services connexes. Tout était à la merci de Gougoune. Bien sûr la secte A-Peul pouvait se targuer de narguer un peu leur succès. Mais très vite ces transfuges de la Silicon Valey devenaient des géants qui occupaient tout l’espace de marché qu’ils avaient créés ou dans lesquels ils s’étaient positionnés. C’était cette injustice qui enrageait Hakam : ne pas tenir compte de l’importance des autres Hommes dans leur aspiration à s’accomplir personnellement par l’économie surtout par un autre mode de médiation. Et voilà que l’information véhiculée par les moyens technologiques qui faisaient le cœur de leur métier rendait « cool » des interdits spirituels et poussait à la transgression. Les valeurs se perdaient et la grandeur de l’Homme régressait à mesure que ses dites innovations le faisait évoluer selon lui. On finirait nains avec des robots plus habilles que nous à espérer une miséricorde de Dieu pour chaque nouveau pas en avant dans la rébellion face à la Loi divine et à celles cosmiques plus assez « in » pour le contemporain vécu. Après l’avarice, le racisme et plus récemment la pédophilie, l’homosexualité s’invitait au débat des Élus. Des questions posées à l’Amour ; des Hommes vers Dieu; quand la Vérité vivante voulait se mirer dans la seule créature capable de lui apporter les réponses contemporaines au même Appel à Vivre. Kun ! Sois ! Accomplis-toi ! Et dis-Moi un jour « je suis » la Vérité mise en moi.
La mode du Big Data avait fini par écœurer Hakam. On captait la moindre information laissée par les individus pour les orienter dans leur choix de vie et leur faire croire qu’ils trouvaient tout facilement à leur portée. Un piège. Un piège à la hauteur du « Truman show »[3] mais mis au goût de l’univers Internet. C’était les moins doués, les couches populaires connectées, qui se laissaient bernés, abusés sans ménagement. Des consommateurs de premier plan. Le dégout saisi Hakam. Sans doute que son frère avait lui aussi été victime de ces influences et tendances guidée par Internet. Le sexe était promu et rendu disponible sans réel control. Puis des programmes validaient que vous étiez célibataire en recherche d’âme sœur et sélectionnaient les publicités de site de rencontre pendant votre navigation même si vous êtes dans un cadre professionnel. Laissant le soin aux collègues d’imaginer vos soirées de solitude quand ils ne vous suggéraient pas de vider souvent votre mémoire cache ou d’utiliser le mode incognito. Hakam connaissait son frère. Il avait dû céder par faiblesse sous l’exposition à toute cette mélasse pseudo médiatique ou informationnel. Les entreprises en mode vaches à lait usaient du cookie chez leur consommateurs pour garantir des conversions en continu. On devait respecter le droit à la propriété de l’information personnelle sur Internet. Pas juste du bout des lèvres ou dans des clauses élusives d’accord de confidentialité que les internautes acceptaient le plus souvent sans même lire. Il était temps qu’il passe à l’action lui aussi. Son projet de hack de Gougoune pouvait se faire sans problème. Il voulait une action significative qui permette de relayer les revendications de ceux qui voulaient que leur vie privée soit respectée et non un triste échange d’utilisateurs de service Internet contre la monétisation de leurs données personnelles. Il irait jusqu’au bout. Pour lui Gougoune avait vendu son âme en devenant trop gros et en voulant occuper toute la bulle du marché sur lequel elle était positionnée. Un règne sans partage qui ne pouvait qu’aboutir que sur des abus même si officiellement on affichait une cause noble. Sans alternative proposée au consommateur le jeu ne pouvait qu’être biaisé voire baisé. On se prendrait très vite pour Dieu et se donnerait des libertés sans consulter les usagers. C’était le même malaise qu’il éprouvait face à la prép-ondérance de la démocratie et du capitalisme comme modèle de référence par excellence qui faisait la promotion du mode de vie occidental par la même occasion. Habituel prosélytisme que les autres cultures subissaient depuis des siècles. Dans la confrontation avec le monde arabe, le communisme, le socialisme et bientôt l’informel, c’était la même recherche de domination sans partage et donc d’oppression qui semblait motiver ce profil d’homo oeconomicusqui résistait à son passage de témoin. Gougoune en était le symbole parfait selon lui.
Ce n’était pas un hasard s’il avait atterri à Dakar ou plus généralement en Afrique et s’était confronté à la malhonnêteté née de la misère face à une nature humaine peu résolue à suivre la Loi. Il ne fallait jamais que le cœur se corrompe au point de voir en bien ce qui est mal. Sa décision était prise il demeurerait dans son emploi actuel mais commencerait ses activités d’hacker anti Big data. C’était sa contribution d’adversaire du fameux et mythique « ordre mondial », un Système, une Matrice, qui maintenait la masse dans l’ignorance et la servitude (factures, crédits, dettes) tel des moutons d’élevage.
***
Le chantre traversa l’espace du temps et composa à Dakar des lignes venues de la Voie des dieux.
Dakar rekk
Séduit par les courbes invitantes et le regard de tes femmes
J’ai souhaité planter une graine d’Amour au nom de ta Téranga
Mais tu m’as plutôt laissé sur la paille, roulé par la ruse de tes gars
Dakar c’est l’invitation à la vie simple ou l’effort côtoie la flemme
Les maisons cossues sont cousues sur l’étoffes des couches populaires
Comme une aire que ne pollue pas l’air, la communauté s’unit en frère
Demain le danger viendra prôné par notre autre cousin d’outre-mer
Il fera rugir le lion rouge fier gardien de la conscience de notre terre
L’argent n’est pas le nerf de la guerre mais le neex de l’a-guère
Il fait monter l’adrénaline locale et draine les limites aux cales
Les fils et filles de Dakar se battent pour survivre aux mirages
Ceux d’une économie de chômage et de dettes brûlant les cœurs fiers
Justice
La malhonnêteté est acceptée par le plus grand nombre
Sagesse
« Il y a-t-il une équité à prélever ou obtenir de celui qui a plus ce dont il ne saurait avoir un usage plus utile que celui qui a faim ? La frustration de l’Abusé équilibre-elle par la satisfaction de l’Abuseur qui participerait à une loi du Karma ? Non ! Le Sentiment du Cœur que porte l’Attitude se détériore au profit des éléments de l’égo généré par ce Karma issu de l’intention et des actes. Au jour du jugement le Cœur de l’Abusé pourrait encore avoir des séquelles de la malhonnêteté subie et pour lesquelles il demandera réparation à l’Abuseur. Loi est impartiale et la Miséricorde divine. Il est étonnant que les Cheikh, Imam et Juristes ne dénoncent pas assez ces pratiques et éduque ce Peuple. Car c’est un risque de compter sur le pardon de l’Abusé (Chrétienté) ou la Miséricorde divine (Islam) au lieu de purifier son Cœur par ses efforts d’Attitude (Lean Intention). Le préjudice à Autrui sera évalué à la rectitude (pieuse) éprouvée Vie à Vie de l’être et de la Vie car tel est le Message :
Chaque Homme est important aux yeux de Dieu. »
MONTRÉAL, LA NOUVELLE JÉRUSALEM. OUEST.
Sur les bords des fleuves de Babylone, Nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion.
Aux saules de la contrée Nous avions suspendu nos harpes.
Là, nos vainqueurs nous demandaient des chants, Et nos oppresseurs de la joie : Chantez-vous quelques-uns des cantiques de Sion !
Comment chanterions-nous les cantiques de l’Éternel Sur une terre étrangère ?
Si je t’oublie, Jérusalem, Que ma droite m’oublie !
Que ma langue s’attache à mon palais, Si je ne me souviens de toi, Si je ne fais de Jérusalem Le principal sujet de ma joie !
Éternel, souviens-toi des enfants d’Édom, Qui, dans la journée de Jérusalem, Disaient : Rasez, rasez Jusqu’à ses fondements !
Fille de Babylone, la dévastée, Heureux qui te rend la pareille, Le mal que tu nous as fait !
Heureux qui saisit tes enfants, Et les écrase sur le roc !
(Psaume 137)
Montréal la ville reine du striptease. Ses célèbres bars à danseuses qui faisaient la joie des professionnels de passages et des jeunes et moins jeunes actifs aux penchants lubriques. Il faut dire que ce plaisir de dépouiller contre de l’argent était une habitude locale bien installée dans l’inconscient collectif, même si fait de façon métaphorique. Les premiers à en faire les frais étaient l’immigrant, les demandeurs d’asiles et autres déplacés économiques ou politique, qui, fragilisés par la rupture avec leur ancien environnement tutélaire insatisfaisant et ne disposant pas de soutien solide à leur arrivée, acceptaient de monter sur le podium et d’attaquer la barre pour plaire à nouveau et refaire du magot. Les précieux attributs acquis après de longs et difficiles parcours étaient abandonnés sans un rictus à l’erectus voyeur qui au lieu de miser sur l’émulation jouait d’humiliation pour maintenir son niveau au plus haut d’un faîte eu de paille à partir de l’incendie de la poutre maîtresse. Tout y allait des diplômes aux influences, en passant par les statuts, les grades, l’estime et autres soutiens de linges ris comme monnaie de singe ici. Une fois le cor dévoilé, il n’y a plus qu’à souffler dedans et rompre le sceau : Jérusalem j’ai vu l’Ange révéler ton goût immodéré pour le rabaissement des compétences de l’étrangers. Mais toi-même que sais-tu faire ? Penses-tu que dans l’exposition de ma nudité, je ne t’ai pas vu te « pogner le cul », masquer tes lacunes et ta rancune ou encore « bitcher » dans le dos du collègue par couardise? Quand on cultive la culture de la maladresse à défaut de celle de la paresse. L’Ange regarda sa montre, après tout ce n’était pas la seule fin du Monde. Les communautés se succéderaient encore. Il avait donné de son cor. C’était tout.
Le son agaçant tira Hakim de sa concentration. La messagerie de son réseau social. Il y en avait qui ne dormait pas apparemment.
« Wesh Élisa Whats up ?
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Nothing much, samething ? |
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Attends je t’appelle plutôt. |
Elisa décrocha après la première sonnerie.
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Not so bad. Je bossais. |
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Comme toujours Hakim. On te connait maintenant. |
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Oui à Babylon, l’esclave travail sans arrêt donc ici aussi on subit. |
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C’est tout de même triste |
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Que veux-tu ? D’habitude les gens qui ont quelque chose à compenser, réagissent par l’égo et se montrent sous un jour plus favorable qu’ils ne le sont dans la réalité. Mais ici on choisit plutôt d’user de couardise pour rendre l’autre indigne de son statut légitime. |
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Nivellement par le bas. |
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J’ai l’impression qu’il y a un complexe d’infériorité qui est soit refoulé ou qui doit être constamment alimenté par le rabaissement de l’hôte. |
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Cet hôte qui réagit sans réel désir d’affirmation dans la société d’accueil pour se mettre à l’abri de ses propres prédateurs. Par lassitude ? |
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Oui c’est parfois surprenant. Je pense qu’il y a la peur de remettre en cause un choix d’immigration qui reste bien souvent l’ultime réalisé et portant tous les espoirs. Ça devrait normalement justifier un mécanisme d’intégration naturel avec le modèle du communautarisme et non de l’assimilation. En plus certains affranchis se désolidarisent de ceux qui sont pris dans les rouages du système et ne les aident pas par le bénéfice des retombées de leur réussite. |
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La pudeur dans l’indifférence voire l’accompagnement à la mort sociale assistée. |
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Et on s’étonne que nous soyons encore ceux qui réussissent moins leur immigration. |
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L’esprit de clan brise tout élan de solidarité. |
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Non ! La diversité n’est pas un frein à une œuvre commune. Je pense que c’est plus un manque de leadership. Les plus grands empires africains ont été fondés par un monarque suzerain qui maintenait les autres, vassaux, en état de marche pour le grand bien de tous. |
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J’avoue que j’aime bien ton idée mais avec la démocratie, la liberté d’expression et encore plus les réseaux sociaux, tout le monde veut être sa propre star au dépend des autres. Ne rêve plus d’un grand fédérateur comme ASSOUKA. D’autant plus qu’il s’agit d’une diaspora d’uniforme et de sang Noir. |
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Il nous faut trouver une solution car on ne pèse plus rien à se disperser ainsi dans notre action communautaire si vraiment il y en a une. Notre apport à la société ne sera jamais valorisé ni nos compétences reconnues. Or c’est la base de l’accueil à réserver à un migrant économique. Lui permettre de gagner sa vie de façon équitable vis-à-vis des locaux. |
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Je te vois dresser un scénario catastrophe. Il doit bien y avoir une solution sinon je vois mal comment de telles sociétés pourraient se bâtir et rester stable avec tant d’amertume accumulée par certains de ses membres. |
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Je ne suis pas négatif. Je cherche une solution. Si je me rappelle bien ASSOUKA avait écrit :Le leadership communautaire fait de diversité ne fait plus tant appel au pouvoir d’une minorité d’individus au nom du groupe mais à l’action convergente et indépendante de ce dernier vers un but précis par l’effet des flux d’information et monétaire. Cela implique d’œuvrer avec stratégie pour la maîtrise de ceux-ci par leur partage et leur diffusion entre les membres cibles d’une cause. » |
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C’est intéressant cette approche mais il n’en demeure pas moins qu’il est dur de gérer les susceptibilités d’une société dont la majorité des membres refoulent un complexe d’infériorité sur le plan de la connaissance et qu’ils le compensent par l’arbitraire tant au niveau des lois ou des relations de travail si ce n’est par la rébellion quand ils se sentent menacé dans leur image. |
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Cela pourrait caricaturer par le pseudo intellectuel qui investit tout son discours sur un bout de matière qu’il maitrise le mieux et fait tourner la problématique des débats autour de sa fragile connaissance. Quand ils n’ont pas recours à l’érudition temporaire et planifiée par Internet pour avoir du grain à moudre. |
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Les complexes individuels sont déjà durs à gérer à plus forte raison ceux collectifs mis dans le cadre d’échanges interculturels et des migrations. |
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Mais bon ne généralisons pas même s’il n’y a pas de fumée sans feu et que beaucoup d’immigrant viennent avec un regard sans suie. |
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On est parfois pris dans le paradoxe ou le comble du français ayant un complexe de supériorité qui critique tout et veut réformer le Québec à sa façon et le québécois au complexe d’infériorité qui réplique mou et veut conformer le métèque. |
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Comme je te le dis, je connais de bonnes personnes qui donnent l’aval rapide aux sollicitations d’accueil de l’immigrant. |
Le ventre de Hakim gargouilla. Il regarda l’heure bientôt 11h.
« Dis-moi Élisa, tu fais quoi en ce moment ?
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Moi rien de spécial. Je suis aussi chez moi. Je relaxais. |
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J’ai envie d’une bonne omelette avec des frites. |
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Je vois où tu veux aller. |
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Tu veux allez à Côte-des-Neiges ou au Centre-ville ? |
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Bien que ce soit dur de stationner, je pense que le centre-ville serait mieux comme ça je pourrais aller visiter deux trois magasins. |
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Ok je prends le métro. On se dit dans 30 minutes sinon on aura tous les travailleurs prenant leur pause qui rempliront le restaurant. |
Hakim s’étira et ferma son ordinateur portable. Il regarda par la fenêtre il avait cessé de neiger. L’hiver s’achevait et bientôt avec le printemps la reprise des embauches attirerait les immigrants les plus avertis. Éviter la mauvaise saison pour ses premiers pas était un calcul sage. Il enfila ses bottes et son attirail anti-froid.
Le 3 ½ bouclé, plus qu’un seul objectif rattraper au plus vite la station de métro. Il était habitué au froid mais il n’aimait pas être en retard. Une relation au temps qui avait la vie dure dans la famille. Il vérifia qu’il avait bien sa passe de transport.
Les premiers mouvements hors de l’immeuble furent accueillis par un air frais. Le soleil devenait un peu plus réchauffant même si des nuages le masquait un peu. La station n’était pas loin pas besoin de prendre le bus. Une marche rapide serait un bon exercice pour un champion de l’ermitage. Il avait une bonne condition physique malgré son poids et avala la distance en peu de temps. Les premières perles de sueurs apparurent. Il arrivait à la station de métro. Il salua le vendeur de journaux mais n’en pris pas. Il ne voulait pas s’encombrer les mains et de toutes les façons il lisait les nouvelles sur son application mobile. Il repoussa les invitations d’un représentant d’une organisation humanitaire avec un gros sourire et un non verbal qui lui signifia qu’il était pressé. Enfin les tourniquets. Le changeur était absorbé par sa tâche et contrôlait peu les mouvements à l’extérieur. Le métro arrivait. Hakim dévala les escaliers et se mêla aux usagers déjà sur le quai. Plus que 15 minutes. Faisable si aucune panne ou ralentissement de service n’était annoncée. Il trouva une place et s’assit dans le sens de la marche. La station Espace-des-arts serait sont point de chute avant la rencontre avec Élisa.
Sacré Élisa. Une amie dont il ne pouvait plus se séparer. Il l’avait connue dans un emploi de début de carrière. Son père l’avait préparé à la dure : connaitre les contraintes et l’autorité du monde professionnel avant l’autonomie et le risque de l’entrepre-neuriat. Élisa l’avait toujours impressionné. C’était une femme belle et séduisante. Un corps de sirène et une intelligence vive. Tout pour impressionner et intimider l’homme qu’il était. Il la désirait secrètement mais à ses premières allusions à une relation, elle répondit par l’humour que l’amitié lui convenait mieux. La « friend zone » s’était alors installé même s’il gardait espoir que dans un moment de faiblesse ou une illumination que son sort soit changé. Depuis il appréciait et recherchait sa présence dans des sortes de « dates » entre amis dès que l’occasion se présentait. Élisa était une fleur caribéenne qu’il ne butinerait sans doute jamais. Son miel de pseudo conquêtes sexuelles devait s’en passer mais elle était inscrite dans le harem des muses de son cœur. Espace-des-arts. Il sortit du métro. La station était assez achalandée. Bientôt l’heure de la pause du midi.
Il parvint au restaurant et attendit dans le sas d’entrée. Elle aurait sûrement du retard. Le stationnement ou la simple habitude féminine. C’était sans doute un attribut de genre qui s’ajoutait à leur charme. Sauf quand, dans certaines cultures, ce charme devenait éprouvant voire insultant. Justement elle arrivait. Il la voyait marcher. Et La morsure du regard atteint le Serpent. Un plaisir. Il eut aimé que cet instant soit gravé dans un coin de son cœur pour l’éternité. Les sentiments aideraient plus tard au développement du cliché. Sauf si son Moïse intérieur, bien élevé, lui rappelait de rester de bronze dans son désert précédent la faim de son Monde pour l’au-delà.
« Désolé pour mon retard.
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Non c’est correct. Je n’ai pas vu le temps passer. |
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A la mezzanine comme d’habitude ? |
L’hôtesse d’accueil les conduisit à une table située près du balcon. C’était parfait. Hakim avait l’habitude de la carte. Un steak des œufs et des frites pour Hakim et un nouveau plat à découvrir à chaque fois pour Élisa. Elle ne les finissait jamais d’ailleurs. La culpabilité de prendre du poids. Les femmes vivaient avec beaucoup d’exigences qu’elles s’imposaient ou héritaient naturellement de la société. Le serveur leur apporta des verres d’eau et ils commandèrent deux cafés en attendant les plats.
Le service fut fait. Élisa prit une photo de son plat pour sa « chronique » en ligne sur son réseau social. « C’est toujours mieux que les bénédicités » ricana Hakim.
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ne m’en parle pas. Je suis dans le péché d’Image et j’assume pleinement. Dieu bénira peut-être les « like » de mon repas. |
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Effectivement le Ciel doit se mettre aussi à jour j’imagine. |
Ils sourirent volontiers et goutèrent leurs plats.
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Alors ? Tu racontes quoi de beau ? |
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Tu sais toujours la même chose. Je cherche toujours l’emploi à temps partiel pour pouvoir financer et relancer les activités de mon entreprise. |
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Pas facile j’imagine. Tu cherches dans le même domaine ? |
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Oui la rédaction technique. |
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C’est bizarre tout de même qu’avec tout ton talent tu n’arrives pas à trouver. |
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Je ne sais plus quoi penser. Je ne veux pas rentrer dans le rôle de victime pour autant. Tu me connais je sais rire de la vie malgré tout. |
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As-tu pensé à faire le fameux transfert de compétences ? |
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Tu sais ce que ça veut dire. C’est le mot sournois pour légitimer une barrière à l’emploi à ton égard. Et c’est aller vers les métiers que les locaux ne veulent pas pour eux ou dans lesquels ils veulent commander ou avoir un pouvoir sur l’immigrant. Ça permet aussi de combler des fonctions nécessaires pour que l’économie tourne. Sachant que les locaux eux aussi sont en lice pour ces emplois. |
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Centre d’appels, manutention, préposé aux bénéficiaires, adjointes administratives, caissières, agent de sécurité, taxi. Bref la liste est longue. Tous ceux qui sont exposés aux sévices de Babylone. |
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Bof as-tu vu une société qui donne les meilleures places à des personnes immigrantes ? |
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Oui certes, mais il ne s’agit plus des mêmes conditions que les autres pays. Le Canada a une politique jusqu’ici d’immigration. Je suis canadien. Tu es résidente permanente et bientôt canadienne. On a les mêmes droits que les autres vu qu’on remplit les mêmes devoir. Et encore je dis les autres parce que je ne sais pas comment les appeler. |
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Tu peux dire les québécois ou les canadiens de souche comme beaucoup de personnes. |
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Mais tu sais on rentre d’emblée dans les pires clichés. Je vis au Québec depuis de longues années mais je me sens plus canadien francophone vivant au Québec que québécois. La poutine et le français ne font pas de moi un québécois. |
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Tu devrais plus souvent aller cueillir des pommes à l’automne ou aller à la cabane à sucre au printemps. |
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Tu penses que je deviendrais québécois pour autant? |
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Je pense du moins que tu commencerais à t’intégrer. |
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Plutôt à singer une culture. Sans adhésion à un fond profond de valeurs partagées je ne vois pas pourquoi je me considérerai québécois. Ça doit partir d’une mutuelle acceptation et d’une communion. Je me sens plus fier à voir les athlètes canadiens aux jeux olympiques que de vouloir participer aux festivités de la Saint Jean-Baptiste. |
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Tant que cette découverte et cette acceptation de l’autre ne sera pas favorisée, on construira une société faite de communautés culturelles qui coexistent en parallèle et ne partagent que droit et devoir. Une simple juxtaposition culturelle et non un réel melting pot. |
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N’oublie pas que le multi culturalisme et non l’assimilation est favorisée ici. |
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Pas plus qu’à Toronto que je sache. |
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Quoi qu’on veuille on sera toujours des minorités visibles. |
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Aaaahh ce terme me fatigue. Ils ont décimé ceux qui possédaient cette terre, sont venus en grands nombre, ont établis leur couleur de peau en standard et traitent tous les autres de minorités visibles. En tout cas c’est vrai qu’on ne nous demande pas de nous assimiler comme dans d’autres pays mais ici c’est plus sournois. Il y a qu’à voir toutes les barrières d’accès aux ressources stratégiques que l’on vit. Et je ne parle pas des programmes bidons qui sont plus mise en place pour donner de l’emploi à des québécois qui se disent travailleur social, agent de sensibilisation ou coordonnateur venant à l’aide du migrant. On finance à gros coup de subvention une intervention de l’état qui n’a pour but que d’animer voire distraire l’immigrant. Tu sais le crédit bancaire est à la base du capitalisme mais ici on rajoute le discrédit bancal. |
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Je ne te suis plus. Tu parlais de partager des valeurs communes pour que le sentiment à la société soit plus fort. |
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Oui mais que l’on ait le courage d’être honnête. L’esprits latin est souvent un esprit malin si ce n’est malsain. L’hypocrisie est la donne. Pourquoi crois-tu qu’on ait tant de mal à trouver de l’emploi ou à entreprendre si la volonté était de nous inclure à la société? |
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Parce que tu ne parles pas le français d’icit » |
Ils éclatèrent de rire. L’atmosphère se détendit un peu.
« Non à vrai dire pour être plus sérieux. C’est tout simplement un problème de racisme qui ne dit pas son nom. Les Latins en général et francophones en particulier ont un problème viscéral avec cette question. A croire qu’ils doivent toujours mettre le Noir ou d’autres races aux attributs de peaux visibles dans une position d’infériorité. C’est plus fort qu’eux. Et tous les prétextes sont bons. Ils doivent se faire fureur pour nous donner nos droits car ce n’est pas naturel chez eux.
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L’anglophone serait plus pragmatique et flegmatique si je te suis dans cette lignée de clichés |
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Tu fais bien de me rappeler qu’on développe ici des clichés et que ça nous donne une image assez négative de notre société. Il est vrai que des exceptions existent. Mais c’est comme en toute chose c’est le comportement de la majorité qui donne le ton général. |
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Ma foi il est vrai que je veux bien qu’on me pince quand la plupart des québécois accepteront facilement et plus souvent qu’un immigrant soit leur superviseur sur le plan professionnel. Pour le moment leur système bien huilé fait le tri et créé le clivage socio-économique. Ils sont fiers d’avoir une élite préfabriquée et bâtarde dont la seule marque d’élocution consiste à l’emploi des mots « surette » et « procrastiner ». Il semblerait paradoxa-lement que dire simplement remettre à plus tard leur écorche la bouche. Mais d’après toi, d’où vient ce sentiment de racisme envers l’immigrant ? |
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Je ne saurais trop le dire. Sans doute un problème viscéral refoulé dans l’inconscient collectif où on se sent menacé par ce qui n’est pas comme nous. Le gaulois se sent supérieur à tous de par sa prétention aux rôles historiques et les descendants des filles du roi se sentent sans doute inférieur car extrait d’un reliquat au pédigrée peu noble. Ils compensent une faiblesse d’identité par un ego démesuré. Tout cela est bien loin des traditions d’accueil et d’hospitalité du Peuple Noir. |
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Une différence fondamentale de valeurs. |
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Qui remonte à la création quand le Djinn fait d’un feu sans fumée refusa de s’incliner devant l’Homme, nouveau vicaire fait d’argile noire. |
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Ooooooh toi, je te vois déjà venir. Prenons l’addition. |
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Dieu merci on se dit encore bonjour dans les rues pas trop achalandées. Tout n’est pas perdu. |
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Quoi qu’il en soit, retient bien cette leçon : si tu veux réussir ta carrière, évite de te montrer plus intelligent que le québécois. C’est frustrant pour nous mais rassurant pour eux. |
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Ma foi a-t-on vraiment le choix? En attendant que les immigrants osent s’exprimer en louant, sous forme de Bail de Capacités et de Capital d’action et de compétences, leurs talents en tant que consultants ou travailleurs autonomes à la pige avec un emploi alimentaire qu’on a laissé faire à temps partiel en soutien. |
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Le fameux Cri des Calebasses version Calottes basses envers les Nouvelles France! » |
Le serveur ne tarda pas. Élisa alla se rafraichir pendant que Hakim payait la note. Rien de calculé de sa part elle savait que le jeune homme tenait à sa galanterie même si elle aurait aimé montrer son indépendance financière. Mais voilà sans boulot il ne fallait pas se compliquer la vie. « Je te dépose » proposa-t-elle. « Volontiers » répondit-il enjoué. Win-Win. Elle avait encore du temps de stationnement. Ils s’arrêtèrent dans une parfumerie ou elle prit des échantillons et dans un magasin de chaussure. Elle aimait les chaussures. L’homme d’affaires regarda sa montre. « Ok ! Ok ! On y va ! » dit-elle amusée.
La circulation à cette heure-là était presque un enfer. Heureusement, il n’avait pas beaucoup neigé et la glace avait fondu. Rien à voir cependant avec la période estivale où les habituels travaux de réfection des voies n’avait pas fini d’agacer toutes les catégories d’usagers. Hakim s’était toujours demandé comment ils faisaient dans des pays à l’hiver plus rude. Ne pouvait-on s’inspirer de solutions durables pratiquées ailleurs ? Il soupçonnait le gouvernement d’entretenir artificiellement l’économie en ordonnant des travaux qui donnait de l’ouvrage au secteur de la construction. Un secteur bien ancré dans la culture québécoise. Il était frappant de voir que la période de vacances la plus significative était celle de la construction alors que dans la plupart des cultures c’était les vacances scolaires qui rythmaient l’activité. Sans parler des non-dits collusifs et corrosifs construction-gouvernement. Fallait croire qu’on s’accommodait facilement des injustices icit plus facilement que de la météo. Une forme de paresse à la revendication qui justifiait le musellement de l’immigrant plus réactif que les locaux. On obtenait une économie sociale faite de subvention et d’intervention masquée de l’état pour combler les manques de performances et être toujours en lice pour la réduction du déficit budgétaire. Chaque gouvernement avait sa recette miracle qui lui faisait gagner les élections par les électrons libres du « partisanat » politique régulier en marge de la traditionnelle question de l’identité et de la souveraineté. De fait, il s’était développé une industrie de l’associatif qui se faisait rattraper par les crises économiques et l’injonction de trouver des sources de revenus alternatives notamment par des offres de services concurrentielles pour pérenniser leurs activités. Fini l’état pro évidences. Celle des budgets systéma-tiquement reconduits. Le capitalisme imposait sa loi tout comme la démocratie et à tous deux représentaient le modèle sinon la norme pour toute l’humanité. Pour le moment du moins. Les fissures apparaissaient d’ores et déjà dans les iniquités dues à la finance boursière et les impérialismes venant des Cités sensées montrer l’exemple de bonne gouvernance. De quoi faire réfléchir les opprimés à l’instar des combattants des guerres mondiales revenus remettre en cause l’image du colon tout puissant. Avec plus ou moins de réussite dans l’absolu.
La voiture s’arrêta à deux pas du porche de l’immeuble où habitait Hakim. « On ne peut pas faire mieux » dit Hakim. Elle sourit. Le moment de la bise d’au revoir approchait. Moment de tentation. Un concentré d’attraction et de regret de sa condition d’ami. Il pensait toujours aux lèvres mais bon, le « happy end » n’était pour cette relation ni pour cette vie hélas. Il prit congé comme d’habitude en retenant son envie. Elle démarra et disparut dans le flot des véhicules affairés à conduire des destins vers leur échéance.
Hakim monta rapidement les escaliers. Un voisin lui adressa une salutation au passage à laquelle il répondit poliment sans réelle empathie. Fait commun de la vie dans la Cité et rare de la vie dans les blocs d’immeubles où chacun s’enfermait généralement sur son quotidien et fuyait les rencontres. Quelques amitiés émergeaient de temps à autre au gré des besoins, de la fréquence des salutations ou de l’audace d’aller plus loin dans la relation ou la connaissance. Une fois dans son appartement, il retira ses vêtements chauds et se dirigea vers son bureau. « Bon, ce serait bon de faire le point avec l’équipe. ». Il alluma son ordinateur lança une session de visioconférence. Le modèle de Ka avait quelque peu évolué suivant les dernières recommandations des tenants de la Méthode qui avait pris la relève de développement pratique et idéologique. Hakim travaillait à présent avec 9 associés consultants à temps partiel au lieu de 7 dans le modèle initial ainsi qu’avec une base de données fournies de potentiels pigistes, travailleurs autonomes et autres partenaires.
A mesure que les connexions s’établissaient, Hakim ressentait de la fierté et de l’enthousiasme à voir autant de bonne volonté consacrée, à temps partiel, à faire durer le rêve de son père même s’il avait redéfini les objectifs selon sa propre vision personnelle. L’entreprise était appelée à durer mais les orientations stratégiques devaient s’adapter à chaque nouveau dirigeant. Malheureusement, quatre associés ne pouvaient se joindre à la visioconférence. Problèmes techniques. L’Afrique n’en finissait pas avec ses défis économiques. Vouloir un dynamisme dans l’entrepreneuriat et le monde des affaires mais négliger la mise à niveau des infrastructures pour permettre le confort de travail des acteurs. C’était l’éternelle comédie jouée par les dirigeants qui faisaient de la simple figuration pendant leur règne pendant que certaines anciennes puissances coloniales maintenaient leur mainmise sur les sources de richesses. Rien n’avait réellement changé. L’espoir d’une libéralisation de la production et de la gestion de l’énergie et de l’Internet pouvait donner lieu à une mobilisation de lobbying du secteur privé. La santé et l’éducation avaient déjà montré, hélas, qu’il fallait sans doute se résigner à ces réalités à deux vitesses. La performance et le confort aux riches et le service minimum et la débrouillardise aux pauvres. C’était déjà un bon début si l’objectif était de relever les minima sociaux par l’autonomisation des couches populaires par l’entrepreneuriat comme le proposait ASSOUKA pour mettre fin aux antiques iniquités dans les classes.
L’écran d’Hakim identifiait les connectés : Étienne en France, Paolo au Brésil, Debbie aux USA, Clara en Chine et Karl en Afrique du Sud.
Hakim prit la parole pour introduire le sujet. « Bonjour à tous, j’espère que vous allez bien. Désolé pour ceux qui ont dû se connecter tard. On va essayer de faire court comme d’habitude pour garder notre efficacité. Voilà, les ventes stagnent. La mise à jour de notre offre de service est passée inaperçue. On ne peut cependant aller jusqu’à faire un repositionnement. Cela serait perçu par le marché comme un manque de cohérence dans notre stratégie. Que proposez-vous ? » Clara commença car elle devait se déconnecter plus tôt que les autres. Elle optait pour renforcer la stratégie de promotion par les médias traditionnels. Il fallait trouver le bon vecteur pour diffuser le Message. « Concrètement que proposes-tu ? » demanda Hakim. « Une vaste campagne de distribution de prospectus par des correspondants dans les pays cibles » répondit-t-elle. Karl prit la parole : « N’oublions pas qu’on a choisi de faire de nous positionner dans le numérique et d’éviter tout support physique. Je suis d’accord pour une campagne d’envoi de courriel mais pas de prospectus physiques. C’est trop couteux pour un faible impact. ». Étienne renchérit : « Il nous faut mieux cibler notre clientèle on peut utiliser des moyens très simples pour nous assurer que ceux à qui nous envoyons l’information sont ceux qui ont l’utilité de nos services. ». « A quoi penses-tu ? » demanda Hakim. « Le Big data » dit Étienne. « C’est dommage de rentrer dans la vie privée des membres de la communauté. » déclara Paolo. Debbie trouvait que c’était une excellente idée et désirait prendre ce volet en charge. Elle connaissait de bons spécialistes. Clara qui devait se déconnecter rappela que l’entreprise s’était engagée à respecter la dualité dans ses actions donc les moyens traditionnels aussi devait coexister avec cette stratégie. « Ok Clara, Étienne et Debbie est-ce que je peux avoir une proposition de plan d’action ? ». Les trois acquiescèrent et prirent l’échéance de la tâche qui leur était demandée. Clara se déconnecta. Hakim reprit la parole pour conclure. « Ok je pense qu’on peut commencer avec ça pour cette saison on s’adaptera selon les effets que l’on observera. Je ne vous cacherai pas que j’ai fait le vœu qu’on ait un essor aussi rapide que la firme Gougoune dans les deux premières décennies de leur existence. Pour moi ce serait un objectif suffisamment motivant pour l’expérience managériale que ça représente. Je vous écrirai un mémo à ce sujet bientôt. Merci beaucoup pour votre temps et votre contribution à l’entreprise. On se retrouve dans deux semaines pour faire le point. ». Les associés prirent acte et se déconnectèrent les uns après les autres après quelques paroles informelles d’encouragement.
Hakim restait seul devant son écran vide. Il s’absorba dans une profonde pensée. Tant de talents et de potentiels étaient gâchés par un manque d’effort à s’adapter à la réalité. Il croyait au dépôt d’un projet intime et divin dans l’âme de chacun et que chaque entrepreneur devait aller chercher cette définition. La sienne. Puis il fallait se former et avoir l’habilité de construire quasiment une œuvre d’art à partir de son projet. C’était le sens de l’émulation qu’il ressentait pour les grandes entreprises. Qu’importe le déclin qui les attendait, il voyait la beauté des histoires qui témoignait de la capacité à concrétiser un rêve, développer ses capacités au maximum et mobiliser une communauté. Montréal, symbole économique du Québec pour l’immigrant, détruisait le plus souvent ce processus d’accomplissement de la personne à travers sa compétence formelle et informelle tandis que Gougoune avait jusqu’ici constamment recherché à valoriser la créativité de ses employés et leur bien-être. Deux logiques diamétralement opposées. Celle d’un système politique de gestion qui voulait protéger la culture locale isolée dans une Amérique du Nord prêt à édulcorer cette présence francophone et de l’autre côté un pragmatisme et une dédicace aux résultats économiques qui justifiait de sortir de l’ornière des modèles classiques de management. Certes les Éco animistes attendait la venue des Amaru en Co-Recteurs, captifs de case réhabilités, pour accomplir le rêve de ASSOUKA, mais à vrai dire tous étaient des Amaru en devenir en processus de transmission du modèle prototype à l’archétype dont l’avènement se ferai au-delà des attentes de la communauté. Dieu se jouaient des spéculations. La prophétie était donnée. Il fallait lui laisser le temps d’aboutir dans un autre Monde. « Dussé-je faire allégeance à un Recteur Amaru venant de Chine, je ne renierai pas l’importance de porter un projet pour l’humanité quel que soit la famille spirituelle à laquelle appartient les membres de ma communauté cible. » Déclara-t-il en se levant de son fauteuil.
Il se dirigea vers la cuisine pour prendre une collation avant de se replonger dans ses dossiers. Il se servi un mélange de noix et de fruit séchés et un jus. Il regarda rapidement les nouvelles. Rien d’alarmant. Il s’installa à la table de la salle à manger et pris sa pause en écoutant une musique relaxante.
***
Ni le Temps, ni l’espace ont de prise sur lui. Le chantre fit son apparition et fredonna son message à Montréal, la nouvelle Jérusalem, Cité de référence des Simples. Écoute Jérusalem le chœur de tes enfants battre la mesure…
Mon réal
La tête est pleine de rêves en bleu et blanc du Lys de délice où j’entrevois mon réal
L’espoir consacre notre camp du statut d’illégitime pour l’envie ultime d’un sol idéal
C’est le combat dans les doc humant administratif et sédatif : l’attrait justifie le sacrifice
Le vice déforme le Porc trait de son laid cahier après la saillie, le décochant de son rôle d’artifice
Les mains perdues dans les posh de mon champ d’ail, je cherche mon réal
L’herbe crisse dans mes doigts et le chant dans mon labeur n’émeut peu l’air royal
C’est la crise dans les esprits et dans l’équation comptable : la bête hideuse dévore les profils
La gousse du Simple me prémunis de ce système vampire qui fait ripaille de l’immigrant en file
Le ventre est léger malgré l’emploi d’ami dont la timide aide en roseau devait garantir mon réal
La connaissance ne fait pas la communauté sans l’exercice de la fréquentation loyale
C’est la dette dans la coupe, fin de moi et de mes jours de jeunes : la vie assiste alors au défilé du Temps
La compétence chair acquise par l’effort et l’identité sang tabou exprimée aux Césars cherche son Sauveur battant
Les pieds sont meurtris d’avoir suivi le chemin, lavé, irrité et l’avis, je pleure mon réal
Le choix d’entreprendre était la seule issue, solution n’incluant pas les débouchées vitales
C’est lent, bas, raz d’images dans la quête de soie : persévérer ou revenir à l’originel Éden
La création de richesse et de valeur est un métier qui a ses codes à apprendre même pour l’Ébène
Et te voici ville ceinte qui avorte les plus beaux joyaux de la couronne du Créateur
Piège, en faire, tu te contentes d’avoir un centre vil et n’y fait pas battre ton cœur
A quand ta soumission au flux d’essences multiculturelles qui se déverse providentiellement sur toi pour l’immolation
Celle du Peuple à l’uniforme et au sang Noir, remplaçants économiques qui appellent sur toi le feu divin depuis Sion
Ô Montréal quand me laisseras-tu enfin gagner, mon réal ?
Justice
Les Compétences de l’immigrant sont déniées.
Sagesse
« As-tu déjà ressenti l’amer gout de la dévalorisation. Traverser les mers par les airs pour finalement ne pas plaire et vivre des situations précaires ? Quel plaisir il y a-t-il à niveler pas le bas la concurrence que tu accueil sur ton sol ? Ne peux-tu prendre graine par l’émulation et grandir en Arbre fort de la richesse de son Éco système ? L’accueil va au-delà du simple renforcement du nombre d’administré francophones. Il concerne des vies qui ont choisie de s’établir pour s’accomplir et partager le sort des accueillants.
Les compétences sont le viatiques acquis et servis à fil de nombreuses années de labeur ailleurs. Il convient de le respecter comme un capital précieux. Le miel n’a-t-il pas meilleur goût quand il est issu de différentes fleurs. Au final le patrimoine intellectuel de la province ne sera jamais plus grand que la somme des savoirs résidant sur son sol et non la rançon des besoins à combler pour une société plaçant de fait l’hôte au faîte de la réussite.
Puisses-tu transformer l’amertume des larmes de l’Autre que tu rabaisses pour le salé des sueurs que tu fourniras par tes efforts d’Apprentissage.
Chaque Homme est important aux yeux de Dieu »
PARIS,LA CORRECTION DE ROME. NORD.
Ils arrivèrent à l’autre rive de la mer, au pays des Géraséniens. Et comme il venait de sortir de la barque, vint à sa rencontre, (sortant) des tombeaux, un homme possédé d’un esprit impur, qui avait sa demeure dans les tombeaux ; et nul ne pouvait plus le lier, même avec une chaîne, car on l’avait souvent lié avec des entraves et des chaînes, et il avait brisé les chaînes et broyé les entraves, et personne n’était capable de le dompter. Continuellement, de nuit et de jour, il était dans les tombeaux et sur les montagnes, poussant des cris et se meurtrissant avec des pierres. Ayant aperçu Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui, et, ayant poussé des cris, il dit d’une voix forte : ” Qu’avons-nous affaire ensemble, Jésus, fils du Dieu très haut ? Je vous adjure, par Dieu, ne me tourmentez point. “C’est qu’il lui disait : ” Esprit impur, sors de cet homme. ” Et il lui demanda : ” Quel est ton nom ? ” Et il lui dit : ” Mon nom est Légion, car nous sommes nombreux. ” Et il le priait instamment de ne pas les envoyer hors du pays. Or, il y avait là, près de la montagne, un grand troupeau de porcs qui paissaient. Et ils lui firent cette prière : ” Envoyez-nous dans les porcs, afin que nous entrions dedans. ” Il le leur permit ; et les esprits impurs sortirent et entrèrent dans les porcs, et le troupeau, (qui était) d’environ deux mille, se précipita par les pentes escarpées dans la mer, et ils se noyèrent dans la mer.
(Mc 5 : 1-13)
Long était le chemin de réappropriation de soi et d’alignement avec son destin quand le poids du mal empêchait le réveil décisif. L’Homme Noir, L’Homme Blanc. Mystère des origines. Antagonistes séculiers des Heures.
L’Homme Blanc, le conceptuel, l’institu-tionnel, et non le cohabitant, sympathisant, frère de sang, oui cet homme blanc régnait en maître sur la Terre de Kama depuis que ses habitants avaient perdu la confiance en eux et en Dieu. Oui confiance en eux et en Dieu. Perdu ce courage qui nourrit la Foi et non l’emploi. Ce dernier était propension à se satisfaire dans le faire d’un rituel sans sentiment en se gargarisant de paroles sans fondement spirituel. On parlait d’égrégore et de traditions gores qui nous avaient amené à Gorée ou à la mer d’Érythrée. Blanc ou Arabes, le mâle était « faits ». Faits dans l’histoire dans laquelle nous n’entrions pas assez. Par devant? Par derrière? Somme toute enculés. Par cette virilité violente de prosélytisme. Les religions abrahamiques et leur culture étaient-elles à condamner sachant qu’il était dit que Dieu révélait une partie de la Vérité à chaque peuple, époque et espace. Quelques exemples de résistances montraient à juste titre le fond vicarial et légitime des habitants de Kama que des Élus étaient venus raviver lorsque la balance devait être rétablies. Autrefois l’accomplissement visait à devenir des hommes-dieu, des dieux et porter ainsi la responsabilité de poser les actes sur la Terre au nom de Dieu. Une relation intime qui s’ouvrait par l’immortalité ou tout simplement la permanence de la Force vitale qui une fois maîtrisé permettait d’agir de son vivant ou, au-delà, en tant qu’ancêtre. La mort n’étant qu’un passage vers une autre réalité, un « déménagement » de l’âme. Mais voilà après des millénaires de règne glorieux, le déclin avait été inévitable après que les transgressions opérées sur cette Force vitale se soient multipliées. L’Homme Noir avait perdu son alignement avec Le Roi, le Soi, la Loi et la Foi. Intégration des modèles de régulation exogènes, perte de l’authenticité de l’identité, transgression imposée ou concédée de lois cosmiques et naturelles et perte de la relation de confiance entre l’âme humaine et l’Âme du Grand Tout. Les souffrances endurées par les mises sous tutelles répétitives et les colonisations du sol avait laissées des traces. La simple habitude de tolérance et de d’accueil de l’étranger se mêlait avec un syndrome de Stockholm où il entretenait des sentiments ambivalents. Parfois amour du bourreau et parfois armure rembourrée. Le Porc bien qu’illicite faisait rêver. Consommer de tout sans prendre soin de la propreté de son vêtement spirituel mais au moins consommer de tout en envoyant des portions de vie sans port à Sion. Le port du projet intime de Dieu en soi. Voilà qui motivait l’expulsion des démons de la pauvreté et de la précarité. Pour la fierté retrouvée. Celle qui ne fait plus transgresser. Parce qu’on est conscient de son état de vicaire de Dieu.
En effet, la situation économique et l’exacerbation des conditions de vie où entrevoir le Futur, Dieu, était de plus en plus problématique mettait les familles dans la tristesse, les jeunes générations dans la détresse et certain dans des embarcations de fortune vers la quête de richesse.
La solution était paradoxalement à la portée du Peuple mais demandait une intention sans faille si ce n’est une volonté de tous les instants : Recentrer l’Homme au cœur des échanges mondialisés. Une mondialisation obsolète qui évoluait du libre-échange tout azimut, du moins officiellement, aux accords de groupes entre zones à intérêt commun. Un consensus qui préservait l’intégrité territoriale et ne fermait pas la porte au commerce international.
C’était le tableau. À l’intérieur, l’africain devait retrouver un rôle actif au lieu de créatif où être subtilement être mis dans une « réserve » avec pour seul rôle la consommation chez eux. Ce, à l’instar des peuples natifs de l’Amérique du Nord dont le combat force à la fois le respect et le regret. L’homme Blanc, fils de la lune, sans être vraiment une couleur de peau mais un symbole malsain de désordre cosmique. Qu’il soit appelé visage pâle ou plus mythiquement Renard pâle, c’est son Attitude qui était montré du doigt par les autres locataires de la planète. Plus connectés à l’Âme et la Nature.
Dans ces conditions, Kama devrait son Salut au réveil de son Peuple, Africain et Diaspora, fils du Soleil et transfuge de la Lune. Ce Salut passerait par un rituel intense de Correction des Attitudes pour rétablir la Confiance par le Courage et le Calme. Ce dernier étant l’état de gravité naturel échu à la race et qui fait toute sa solennité. Le tout définissait une nouvelle Foi orienté vers l’économie et respectant les aspirations spirituelles de chacun. Cette Croyance faisant la promotion de l’Amitié de l’effort continu de reconstruction comme gage de piété. L’Humanité avait atteint la maturité et le rapport à Dieu pouvait se faire dans une philosophie de Vie personnelle rattaché à une Tradition religieuse maintenant la notion de communauté. L’objectif était de dominer cet égo que constituait la composante « chronos » du Temps en ce sens qu’il nous définissait et nous limitait trop dans la nécessité de manifester notre force d’action dans cette vie pour en faire un allier dans la perspective de l’éternité. L’Âme collective de l’Africain était habituée à la connexion avec un Temps ressenti, « kairos » et le destin « aiôn » par des pratiques initiatiques recourant au Fa, l’Iboga et les connaisances des Alphas pour ne citer que cela. Le Passé antérieur était glorieux, Le passé simple fait de domination et d’actes de rebellions, le présent fait des disparités socioéconomiques, de l’oppression des Systèmes impériaux et de l’appétit du Tigre et du Dragon et autre Gog et Magog. Quant au Futur il était infini, spirituel, eschatologique. Mais personne ne s’aventurait à partager la vision de ceux qui voyaient Kama prospère à nouveau et surtout souveraine choisissant librement d’accomplir son destin dans la soumission à Dieu, la richesse modérée respectant les besoins de chacun et la fréquentation communautaire seul forme d’union conforme à notre sentiment ethnique. Le dit rituel devait libérer l’effort, le plaisir, la conscience, l’énergie et le sentiment qui sont les éléments essentiels pour construire le nouveau vicaire, l’homo animus, l’Homme Attitude capable de s’adapter aux nouvelles réalités économiques et de donner à sa communauté son plein essor.
***
La musique résonnait dans les enceintes placées près du bar. Le quartier de Ngor recelait de nombreux lieux de détente et la clientèle cible n’était pas loin calfeutrée aux Almadies où d’autres night-club et bars tenaient en haleine les élites, riches et rivée, et la nouvelle classe moyenne, bourgeoise et bourgeonnante. A cette heure-là la piscine dégageait une grande impression de calme. Des tables avaient été disposées en demi-lune faisant face à des transats à l’autre bout du plan d’eau. Le bar et l’hôtel semblait en harmonie même si séparé par une allée. Mor et Hakam s’était donné rendez-vous pour décompresser un peu.
« Et ton frère ? questionna Mor.
– |
il est à Paris pour affaires. |
– |
Tchipp il est allé croquer les petites weshwesh tu veux dire. |
– |
je ne sais pas. On n’a pas parlé longtemps la dernière fois qu’on a échangé. » |
Mor senti de l’agacement dans la voix de Hakam et changea légèrement de sujet.
« Je me suis encore fait avoir par « On range ». Ils m’avaient promis un bonus si j’achetais du crédit avec la fin de la semaine. Finalement je n’y ai jamais eu accès. Le bonus apparait mais je consomme ce que j’ai acheté. Ils nous prennent vraiment pour des cons.
– |
Hum encore « On range ». On engrange… vos sous. Je ne peux vraiment pas t’aider. J’ai cessé d’avoir des attentes de leur part. Ils sont en position dominante comme beaucoup d’opérateurs économiques de ce fameux pays qui nous maintient sous vérin à défaut de nous laisser souverain. |
– |
J’ai l’intime conviction qu’il y aura une fin à cette oppression un jour. Mais il faut cesser d’attendre que ce soit la génération suivante qui leur remette les pendules à l’heure. Chaque génération doit faire sa part dans la cognée contre les fondations du mal mâle. |
– |
C’est tout simplement un système mafieux où les déstabilisateurs offrent le choix entre la protection ou encore plus d’ennui. Et bien entendu ceux qui s’opposent à eux sont systématiquement éliminés. |
– |
Mais qu’en sera-t-il dans le cas d’un soulèvement populaire. Le 14 juillet 1789 ça ne leur rappelle rien ? Penses-tu que l’avenir de la jeunesse africaine puisse être indéfiniment sacrifié au confort, l’influence et au maintien du pré carré de la tyrannie par leur culture, de leurs prosélytes et des élites zélées ? |
– |
Sans le maintien de ce pré carré, ce pays n’est qu’un hexagone économiquement à la merci de ses pairs. C’est dégoutant plus qu’irritant. |
– |
Le Salut annoncé par le mouvement social, responsable et d’une Conscience universelle me remplit toujours d’espoir même si les évènements seraient bien fâcheux. Au moins on sortirait du statut quo de domination des minorités « racisées » pour aller vers de nouvelles bases sociales. |
– |
Certes mais comme tu l’as si bien dit avant que cela ne se produise il faut œuvrer chacun à notre niveau pour enrayer le Système et nous faire une place avec nos pratiques informelles et notre identité. |
– |
Oui l’essentiel est de ne pas étouffer sous des modèles qui ne nous respectent plus et ne sont là que pour assoir une domination culturelle et maintenir un pré carré géopolitique. » |
Le serveur apporta la commande, un tonic pour Mor et des fajitas et un virgin mojitos et un plat de wok pour Hakam.
« Je me demande comment concrètement enrayer le Système et ramener l’équité dans nos rapports avec tous ces prédateurs.
– |
Il faut que ça vienne du Peuple. Nos dirigeants ne sont que des gouverneurs coloniaux qui font de la figuration habile, il faut le reconnaitre, mais sans grand impact sur notre vision d’une Afrique et de sa Diaspora à nouveau digne de manifester la gloire de Dieu par la santé économique de sa civilisation. |
– |
Tu as tout à fait raison, vu qu’il s’agit d’un pouvoir économique, quoi de plus indiqué que les acteurs du secteur pour créer cette richesse qui leur donnera ce poids décisionnel. » |
Le disque jockey enchaina les morceaux en vogue pour inciter les clients à se lancer sur la piste. Quelques demoiselles attendaient, le regard scrutant les alentours et berçant tout doucement leur tête sur des airs de Kizomba. Le signes que nos deux prédateurs attendaient. « Je crois que je vais faire quelques pas de danse pour décompresser.
– |
Je te suivrai volontiers mais attendons de digérer un peu. Je veux pas faire asphyxier ma partenaire dans une échappée de grisous. |
– |
Tu perdrais ta précieuse veine si ce n’est toute ta mine pour ne pas dire la face ». Ils éclatèrent de rire. |
***
Hakim et Étienne était assis sur la terrasse d’un café dans le quartier Latin. Il n’avait pas fallu longtemps à Hakim pour marcher de la station de métro Cité sur la ligne 4 jusqu’au lieu de rendez-vous. Il avait pris une chambre dans le marais, pour quelques jours, tout en restant discret. Il aimait l’odeur du bois vieilli qui avait accumulé des années de fumée de cigarette et d’effluve d’expresso. Étienne pris la parole.
« J’ai pas mal travaillé sur la campagne de promotion qui devrait nous permettre d’augmenter nos ventes.
– |
Je ne crois plus trop au marketing en ligne tout azimut. Il faut proposer l’utilité de notre projet aux personnes qui ont le plus de chance de consommer sans trop de réticences. Puis, on a plus de chance de convertir ces clientèles en ambassadeurs passifs, par leur bouche à oreille, si elles sont satisfaites avec le service. Au début je pensais que le Big data pouvait nous servir à d’abord mieux identifier notre clientèle, la comprendre puis utiliser les canaux de communication auxquels ils sont familiers avec les mots clés pertinents. Mais à chercher les mots clés pour attirer le trafic j’ai vite compris qu’il fallait évoluer. |
– |
Je suis d’accord sur le principe mais concrètement ça donne quoi? |
– |
La segmentation de notre marché par nos outils de communication. |
– |
La promotion est notre nerf de la guerre. On a trop l’habitude de voir le marché sous l’angle des consommateurs ou des produits et services. Voyons plutôt sous forme d’un ensemble, et je ne veux pas employer le mots système, un ensemble de canaux de communication qu’utilisent les communautés que nous visons. Il suffit de s’y greffer et y inoculer, entre griffe, notre Message. |
– |
Donc si je te suis on doit faire l’inventaire des moyens de communication utilisés par les communautés que nous visons et juste adapter notre Message pour convertir. Il n’y a rien de nouveau. Je pense que cela a déjà été fait par le passé. Non? |
– |
Peut-être mais tout le monde oublie les vieilles recettes de grand-mère pour se lancer dans une sophistication de vogue qu’ils ne maitrisent pas toujours. |
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Ok ça me semble jouable. Ça nous permettrait d’intégrer les médias classiques à nos campagnes comme le suggérait Clara. Il y a encore des communautés qui en sont aux signaux de fumée. |
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Nous les rejoindrons si Dieu le veut. |
– |
Ok qui rencontrons nous demain? |
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Le directeur d’une agence de com. Il veut nous fait une proposition pour créer une nouvelle identité visuelle au Ka. |
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14h métro Bibliothèque François Mitterand Ligne 14 |
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Ok j’y serai insh’Allah. » |
Hakim prit congé d’Étienne et longea les quais de Seine mélancolique. Son père était parti de rien il y a quelques années. Se contentant d’un emploi d’appoint et mettant tous ses efforts dans la promotion des services de l’entreprise naissante. Un pari difficile. Un pas que beaucoup hésitaient à faire. Il était en effet dur de quitter le confort d’un salaire régulier jamais suffisant mais donnant l’illusions du pouvoir d’achat. À crédit bien sûr. C’était moins héroïque mais tout aussi érotique. La voiture, la maison puis les enfants, les études des enfants, le mariage des enfants, les petits enfants etc. A crédit. Tout sa vie.
Avec le para-entrepreneuriat et le concept de richesse ascétisme on ne vivait qu’à hauteur de son avoir d’épargne. C’était certes du crédit mais c’était un levier financier qui reposait sur du tangible. Maintenant l’idée d’une masse salariale de plus en plus composée de travailleurs autonome et de consultant faisaient son chemin chez les employeurs qui profitaient de la flexibilité en même temps que le risque de manquer de bras en cas mauvaise conjoncture. Au moins le jeu était clair et la règle du marché plus équilibrée. Il arriva chez son hôte. La pensée d’Hakam lui vint à l’esprit. Il était tard. Il l’appellerait demain avant son rendez-vous.
***
Hakam venait de se lever. Le café Touba qu’il avait pris à la boutique du quartier lui brulait la langue à chaque rasade. Son téléphone sonna. Son frère. Bon! Il fallait crever l’abcès. Ce n’était pas bon pour un musulman, fusse-t-il d’un mouvement post-moderne, de rester fâché contre son frère en religion à plus forte raison son frère de sang.
« Allo? Salam Aleykoum Hakim. Comment vas-tu?
– |
Wa Aleykum Salam. Hotep. On dit quoi? |
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Tranquille je m’apprête à aller au boulot. Je prenais mon petit déjeuner. |
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Ok. Toujours fâché? |
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Non je pense que c’est dans l’air du Temps. Dieu est le seul qui connait le contenu des poitrines. J’ai longtemps médité sur ton orientation. Tu sais tu es mon frère et je sais que tu as de bonnes qualités d’âme. Ce que je n’ai pas vu chez des Croyants ici qui se comportent parfois comme des voyous avec leurs frères en religion ou leur femme. L’homosexualité a déjà été jugée à l’époque du prophète Lot (psl). Mais la pratique a ressurgi par la suite comme la plupart de nos transgressions. C’est le principe éternel d’entropie et d’involution pour lequel Dieu envoie régulièrement ses serviteurs pour sonner le rappel aux Hommes. Ce qui faut se dire c’est que l’Amour inconditionnel de Dieu doit être cherché en toute chose et non la simple peur du châtiment. |
– |
Wow bien dit. Je suppose que j’ai l’absolution. |
– |
Tu as surtout la solution. Elle est en toi. Tu pars avec un gros handicap spirituel si on peut dire mais je sais qu’avec ta foi tu pourrais franchir des étapes vers ta purification dans cette vie et dans l’au-delà. Dieu est aux commandes des destinées de ceux qui lâchent prise ou se soumettent totalement et non qui disent qu’ils en sont maître sans savoir ce qu’ils en feront et surtout quelles étapes ils devront franchir pour s’accomplir. |
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Je sais que le christ disait aux pêcheurs « ta foi ta sauvé ». J’espère que j’ai encore une chance au tirage même si le grattage n’est pas favorable. |
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Je dois filer sinon je vais être en retard. |
Hakam prit le premier Ndiaga Ndiaye qui se présenta à défaut de sa ligne de Tata habituelle. Il longea la plage du rivage et repensa à ses derniers mots avec son frère. À son pardon. Oui le Messie Issa Ibn Maryam avait dit dans sa prière parfaite aux 7 versets : « pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé ». C’était un équilibre voulu pour l’âme qui se devait de se voir en une entité endurante dans l’épreuve et non comme une victime. En effet, Il était si facile de se sentir victime sans pour autant reconnaitre les moments où le rôle de bourreau nous avait si particulièrement échu. L’horizon à la vue de la corniche et de ses pêcheurs aux barques multicolores lui donna l’impression que la vie lui apporterait bientôt un Message clair sur son propre accomplissement. Lui qui priait tous les jours pour se défaire des pièges de son nafs[4] irréalisé, délivré du côté sombre de ses inclinaisons humaines. L’embouteillage pris place. Quelques privilégiés imposaient au commun des dakarois le rituel d’accompagnement de leur progéniture à leur lieu d’étude au détriment de tant de travailleur. C’était une épreuve de patience chaque matin. Bientôt il serait au centre-ville encore plus engorgé dans ses heures de pointe où la mégapole montrait sa faiblesse dans la régulation du trafic. A son arrivée une foule de badauds était regroupée près de l’entrée de son bâtiment. Le brouhaha de mots échangés en wolof ne l’interpella pas lui qui ne comprenait que très peu cette langue. Il se fraya assez difficilement un chemin vers la porte d’entrée et aperçu la secrétaire en larmes. « Que se passe-t-il? » demanda-t-il interloqué. « Hakam non! » eu-t-elle le temps de dire. Une main ferme le saisit et sans qu’il ne puisse résister un instant le propulsa dans un fourgon qui démarra aussitôt.
***
Hakim rencontrait le transfuge de la communication qui, après une courte période à l’emploi d’un cabinet privé, avait choisi de voler de ses propres ailes. C’était le propre des personnalité innovante, indépendante et surtout qui avaient hâte de s’accomplir dans l’espace d’une vie. Hakim le dévisagea plein d’interrogation sur un parcours si atypique mais plein de brio. Du moins en apparence. « Aux âmes bien nées la valeur n’attendait pas le nombre d’années » disait-on mais à présent la valeur n’était plus qu’une question de stratégie marketing et de communication qui bâtissait des leaders à partir de rien tant qu’on avait les moyens de la financer. Les vrais êtres charismatiques étaient de plus en plus noyés et leurs messages pollués. C’était alors la lutte pour retrouver la légitimité. Distinguer l’ivraie du blé. L’e-vrai du blé. L’information et la monnaie. Oui les média sociaux et l’internet avait démocratisés le pouvoir de construire des communautés. C’était à la fois une chance et un défi. L’élu et l’auto-promu utilisaient alors les meilleures tactiques pour avoir l’impact qu’ils méritaient ou désiraient. Hakim l’écoutait sans passion. On voyait très clairement la limite des deux écoles de vie se tracer. Celle qui menait au sacrifice ultime honoré ou non par Dieu et qui engendrait l’expression du sentiment décadent de l’époque. La stratégie de l’interlocuteur était intéressante. Il avait fait une maquette de l’image que prendra le Ka avec de nombreuses déclinaisons et la conservation du message central. Hakim demanda s’il était familier avec la philosophie du mouvement auquel se rapportait le travail du Ka. « Oui bien sûr, j’ai étudié les éléments de votre philosophie. » répondit le communicateur sûr de lui. « Y adhérez-vous? » demanda simplement Hakim? Le silence se fit. Hakim pensa. Comment sincèrement s’engager à prendre en charge un élément du travail d’une firme quand on n’a pas pris le soin de croire à la vision que partage le client. Cette empathie qui fait toute la différence entre les communauté forte et solidaire et une simple juxtaposition de professionnels. Étienne prit la parole pour détendre l’atmosphère qui était devenue quelque peu électrique. Le téléphone de Hakim sonna. C’était Dakar. Il écouta sans rien dire. La nouvelle était lourde. Il raccrocha et poussa un long soupir oubliant la présence des deux autres. « J’ai une urgence je dois y aller. » Il promit de reprendre contact un peu plus tard. De toute façon aucun travail n’est perdu. Tout étant recyclable ou adaptable il espérait que ce n’était qu’un différé dans l’établissement de leur rapport commercial mais espérait une plus grande proximité dans la prise en charge de l’image de sa compagnie qui plus est était la référence d’un mouvement d’affirmation.
La chevalière se démarqua dans la poignée de main. Un autre coup dur pour la rencontre. Hakim pensa « encore un Ténébreux ». La question des obédiences était devenue épineuse pour lui depuis que la brèche avait été ouverte pour des philosophies individuelles éclaires par la recherche de la Vérité et l’Amour pour Dieu dans une Vie acceptant l’effet de la Providence. Il savait que bon nombre d’élites et de dirigeant entretenait ce rapport mafieux qui liait leur intérêt personnel à la volonté des maîtres du Monde. Il sacrifiait bien vite le devoir envers les ancêtres et la communauté pour un peu de protection et de sécurité sans voir que cela ne faisait qu’accroitre leur esclavage (Coran VXXII, 6).
On divertissait la masse dans des soulèvements plein d’espoir pour la liberté tandis que les verrous continuaient d’être serrés dans le secret donnant ainsi lieu à des contradictions en les principes universels prônés et leur application promenée. Un système qui avait été savamment instauré dès les premières heures du déclin de la civilisation Noire : la perte de voies de proximité avec Dieu. La Mystique.
La solution viendrait sans doute de la fronde du Système : un refuge des couches populaires faibles dans des alternatives se tenant en marge des intérêts des élites et de leurs maîtres jusqu’à effondrement. La fronde de David contre Goliath. « Dieu opposait régulièrement les plus fort aux plus faibles et il appartenait toujours à ces derniers de rétablir la Justice sinon le désordre règnerait sur Terre. » se souvint-il. « Emmanuel, Dieu, est avec nous. » lui fit remarquer son rictus de leader tendu.
À présent il était facile, pour certains d’attribuer le sobriquet de « d’aliéné » à tout vent sans tenir compte de l’héritage de l’histoire et scander par le même temps un retour aux sources bien lointaines. Le retour devait se faire certes, mais vers le Futur (Coran XL, 4). Dieu avait lancé la création pour qu’elle se poursuive dans le sens de l’évolution et non dans un mouvement qui intégrait le rebroussement de chemin. La rupture. Pour du neuf. Le nouveau vicaire l’incarnait déjà. Restait plus qu’à attendre la descente du Messie sur le Minaret de la Damas symbolique de cette ère afin qu’il anéantisse définitivement ce Dajjal que représente la monnaie scripturale dans les pays sous oppression…
Le klaxon et l’insulte sorti Hakim de sa rêverie. Il ne songea même pas à se défendre d’être un abruti auprès du chauffeur. Ce qu’il était dans l’état mais pas dans l’être. Combien de temps avait-il été sans conscience de l’environnement? C’était le risque encouru par cette sensibilité d’âme dont il souffrait. Recevoir les coups durs et mauvaises nouvelles et être perturbé pendant un moment. Choc émotionnel. Pourtant il avait le remède dans « la Définition ». La sacro-sainte Acceptation qui caractérisait le Lâcher-prise. No stress. Maintenant le combat se déplaçait sur le front d’Hakam. Pas de répit. « L’Homme est fait pour une vie de lutte » était-il écrit. L’adaptation se devait d’être continue sinon c’était… la mort!
***
Le Temps n’était qu’une perception du cœur, du Sentiment, selon l’enseignement d’ASSOUKA. Hakim avait beau y mettre du sien pour prendre philosophiquement la catastrophe qui lui était tombé dessus rien n’y faisait. Tout d’abord s’armer des meilleures armes juridiques pour défendre son frère. Ce n’était pas chose facile. La justice avait souvent en Afrique une impartialité qui dépendait des enjeux financier ou politiques du cas. Après plusieurs efforts pour obtenir un allègement des accusations. Il prit résolument le chemin de l’abandon à la Volonté divine. Nous n’étions que les acteurs d’un grand œuvre qui nous laissait que la liberté d’adhérer ou non au rôle qui nous revenait et d’y prendre le plus de plaisir pendant notre passage sur cette scène qu’était la vie.
Hakim avait fait tout ce qu’il pouvait. Le chef d’accusation pour terrorisme était dur à contre carrer. La moindre activité qui s’opposait aux intérêts des systèmes impériaux pouvait avoir de graves répercussions. L’Afrique était le pré carré des anciennes puissances coloniales qui en faisait un prêt carré à leur partenaire du nouveau monde et de la table ronde. Les chevaliers tenaient à leur quête du grand râle tropical. Hakam serait extradé sous peu aux États-Unis. Triste réalité. Gougoune faisait partie du patrimoine stratégique du pays et avec le spectre de la cyberguerre mondiale qui se dessinait, des mesures de sécurité avait été renforcée. Hakam les chaînes aux pieds et aux mains pris un avion militaire vers une destination inconnue sur le sol américain dans l’attente de son procès.
***
Les ancêtres consternés par le péril d’un membre de leur égrégore dépêchèrent le Chantre auprès d’Hakim qui reçut ce Message par le Fa musical qui était à présent le commun de sa Vie d’exil dans la Cité.
Je n’ai pas ri
Mon combat pour le respect de ma personne
Se termine en sacrifice de fou qui déraisonne
Dieu mon enfer brûle de cet Arbre qui m’abattu
La douleur perdure dans la chair et l’air de déchu
L’Homme Blanc a propagé sa mort dans mes entrailles
Et de mes cris impuissants soigné sa commune grisaille
Ô ancêtres, Ô pères, Ô mères, je suis tombé pour l’Afrique
Possédé par l’esprit impur de ceux qui en veulent à notre fric
Demain la vague suivante déferlera sur leurs remparts d’égoïstes
Assoiffés de justice et avec le courage des nouveaux économistes
Qui œuvrent pour le renouveau de la civilisation de l’Énergie
Fièrement portés par leur Foi qu’ils ont su établir en philosophie.
Justice
L’Afrique est exploitée par des grandes puissances usant de l’inertie de la peur et de l’ignorance de son Peuple à fédérer.
Sagesse
« Espoir. Oui espoir. Un mot que j’ai trop souvent caresser sans pouvoir. Oui Pouvoir. Ce qui nous manque pour nous libérer. Je ne me fais d’illusion sur une clémence du geôlier : aide au développement, annulation de la dette, réduction de la pauvreté, bonne gouvernance etc. Autant de subterfuge pour endormir la fureur du lion et de la lionne.
Le prise de conscience s’opère en ligne, dans des files où nous n’attendons plus la ration mais la bonne génération.
Le relais doit être lancé. A chacun son action pour converger vers la libération. L’Afrique a rendez-vous avec un nouveau grand moment de son histoire : le renouveau et l’affirmation économique par l’effort de ses fils et filles de toutes les latitudes.
Chaque Homme est important aux yeux de Dieu. »
LIBREVILLE, LA DESCENTE SUR DAMAS. EST.
Un efféminé avait amené chez lui un homosexuel et celui-ci, l’ayant culbuté par terre, se mit à remplir son office. A ce moment, il vit qu’un poignard dépassait de la ceinture de sa victime consentante.
“Ô mon mignon ! dit-il, qu’est-ce que ce poignard ?”
L’autre répondit :
“Si quelqu’un avait des intentions perverses à mon égard, je lui ouvrirais le ventre avec.”
L’homosexuel de répondre :
“Dieu merci ! Je ne suis pas tombé dans ce piège.”
Quand tu n’as pas de dignité, à quoi te sert un poignard ? Tu possèdes un bateau de commerce mais où trouveras-tu un marin tel que Noé pour le piloter ? Tu veux réconforter ceux qui sont effrayés, mais toi, tu trembles encore plus que les autres.
Ô efféminé ! Tu es à la tête de l’armée mais ton membre dément la fierté de ta barbe. Tant que la peur habite en toi, cette moustache et cette barbe ne t’attireront que des quolibets ! (RUMI, L’efféminé, Mesnevi)
L’ancienne Cité Damas, Da Mas, la peur, la masse. Ce poison qui ne quittait plus l’Africain depuis sa rencontre avec le nouvel Homme à sa vue, blanc, porteurs de mords, porteurs de morts. Celui qui deviendrait son négrier, son colonisateur, son oppresseur économique. Pas celui qui était jadis venu apprendre dans ses universités, Univers Cités et Uni vert cité. Mais celui de retour avec la science, la poudre à canon et l’alchimie. Secrets violés, volés, dévoilés. A présent la peur s’offre l’orifice en sacrifice pour pervertir le rituel des ânes nus.
Les États-Unis était la terre par excellence du rêve. Tout était possible. Le libéralisme portait les plus hardis et les plus chanceux à la tête d’empire financiers. Il fallait aimer l’odeur de l’argent et en faire son culte. C’était aussi officiellement une terre de liberté. Libertés individuelles et communautaires qu’une statue qui l’incarnait si bien avait ravi le regard de plusieurs générations d’immigrants de partout dans le monde. Simple mise en scène que personne ne remettait en cause. Certes tout était permis, même le droit de tuer, d’humilier le plus faible au nom de principes élitistes exécutés par de vils servants.
Le vieil homme attendait dans la cellule le retour de Hakam.
Celui-ci revint épuisé et sanglotant.
« Ils t’ont encore violé?
– |
Je ne sais pas combien de temps je tiendrai. |
– |
Ne les laisse pas avoir ta peau. AwoMawugnin! O lé djaxwudévio! » |
Hakam fut encore plus désemparé à entendre la langue de sa mère. Il sentait la présence de ses ancêtres en son sein depuis le début de cette épreuve. Ici, il était mal vu d’être musulman et il le payait à chacun des interrogatoire-torture qui passaient le contrôle-qualité des ONG les plus concernées, con cernées. Le chien se retourne rarement contre celui qui le nourrit. « C’est toujours le caca des autres qui sent » disait souvent sa Tante. Les dictateurs se trouvaient toujours en Afrique, Moyen Orient Asie et Amérique Latine bref le « tiers immonde ». Chez eux c’était la lutte contre le terrorisme ou la fraude et sa suspicion, la dernière trouvaille fourre-tout après le communisme. On passait de la guerre froide aux mesures de sécurité renforcée contre un mal qu’ils avaient d’une façon ou d’une autre contribué à créer. C’était dans l’intérêt de leurs nations. Côté face la protection des individus côté pile la promotion sur les stocks d’armes invendus.
« In Godwe trust ». L’affiche dans le bureau du juge lui glaça le sang cette fois-ci. Lui qui l’avait si souvent entendue auparavant sans y trouver à redire. Pensant que se réclamer de Dieu impliquait un état d’esprit de croyants. N’avait-Il pas longtemps observé le combat des Noirs, Africains-Américains, des Amérindiens et autres communautés ethniques pris dans le tumulte des politiques de favoritisme social? Il prenait souvent acte des injustices sans se sentir lui-même menacé et ce manque de danger le laissait dans son confort de spectateur jusqu’à ce que le trop plein de sa frustration se transforme en acte désespéré et isolé de rébellion. Sans endoctrinement. Une pulsion réactive à l’excès d’iniquité. Qui n’a même pas su prendre de précaution dans une arrestation précoce et naïve. Quand le don de soi à un projet dont on ne mesure pas les conséquences donne la sensation d’être utile. Tant de jeunes marginalisés éprouvaient ce sentiment. Ceux qu’il était difficile à prévoir tant pour les auteurs que pour les victimes ainsi que pour les autorités. Son monde à lui avait basculé. Il mettait pourtant lui aussi sa confiance en Dieu sans savoir sur qui le choix de Dieu se porterait. Il écoutait désabusé le juge pensant participer à une simple mascarade en attendant son retour à la séance de viol collectif, puis sans doute sa condamnation pour un long moment. Une vie perdue.
Le juge lui demanda s’il avait compris. Hakam sortit de sa rêverie. Apparemment son avocate s’attendait à une autre réaction. La traductrice repris en français vu qu’il semblait n’avoir pas saisit la version originale « Vous serez jugé au Canada compte tenu de votre double nationalité et de l’acceptation de la demande introduite par votre gouvernement ». Hakam reprenait ses esprits. Il allait au Canada. Il ne broncha pas et hocha la tête. Il se sentait mort. Et pourtant l’étincelle revint dans son cœur. Elle lui donna la dimension spirituelle de son épreuve.
Sur le chemin du retour Hakam repensa à l’histoire de son vieux compagnon de cellule. Son péché à lui avait été d’offenser le régime en place dans un pays d’Afrique où se mêlait illégitimité, manque de sagacité et de moralité ainsi que l’impunité pour nombre d’atrocités. Il avait été rappelé à l’ordre et extradé pour une petite correction que son statut d’américain et de sage allégeait.
Il repensa aux mots prononcés par ce libre penseur, comme il en naissait de plus en plus face au voile délibéré de la vérité. Les mots lui venaient comme s’il les avait lui-même écrit :
Le Point parle à Libreville.
Nous sommes passé de l’érotisme colonial à la sodomie fraternelle et je ne m’excuse pas des termes. Oui, les très craints francs-tireurs ont travesti la FrançAfrique en Françanique. Et Le Titanic sombre. Ass. Berg. Le voile secret pudique et hermétique est devenu viol publique et ludique. Pour des jeunes cons sacrés dont on brise l’élan, l’air pédéraste.
Que dire du défi pour le membre de la communauté d’évoluer spirituellement et collégialement avec ses frères d’armes comme c’est le cas dans le monde des cercles et sociétés initiatiques de la grande Tradition. Le modèle sert de patron mais à présent les patrons se servent en modèle. La lumière blanche blafarde pure est composée de plusieurs radiations. Hélas, face à la perte de qualité dans la luminosité de certaines, l’Énergie se fraie de nouveaux chemins et recréé le Monde près des ruines de l’ancien. La nouvelle pyramide se doit d’y être construite par les nouveaux bâtisseur pour communier avec le Royaumes céleste de la nouvelle race d’Hommes. Une autre demeure. Le pouvoir économique n’est plus le discriminant réducteur de la spiritualité. L’éradication de la pauvreté ne consiste donc pas à rendre tous les Hommes riches mais à permettre à tous d’avoir la possibilité devenir riche s’ils le désirent. L’Attitude reprend le flambeau du doigt qui juge, sage au nom permanent de Yehweh, YHWH, la Force vitale.
L’homosexualité est un choix ou une conséquence de vie et ne peut être institué comme système de cooptation ou comme épreuve de recrutement. Elle doit, sans doute, avoir pour l’Homme, des vertus pénétrantes de rédemption et de rachat de dette pour une forme de mort de l’être (Jn 21, 15-25) mais ne doit pas le pousser à devenir une simple super chérie. Annihilation ultime des égos. Église de Vie.
Tes maux clés sont paresse, déficit de Fierté, Homosexualité, pauvreté, mauvaise répartition des richesses, droit de cuissage pour travail, mœurs débridée, trahison de l’initiation, Spéculation, désir de célérité dans l’acquisition de revenu, résistance à l’effort. Je passe.
Cesse de spéculer sur les fondations de ton Royaume économique. Le secret de l’immortalité est porté au sein de chaque membre de ton peuple : Courage et Calme.
« Il [l’homme] a par devant lui et derrière lui des Anges qui se relaient et qui veillent sur lui par ordre d’Allah. En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les [individus qui le composent] ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes. Et lorsqu’Allah veut [infliger] un mal à un peuple, nul ne peut le repousser : ils n’ont en dehors de lui aucun protecteur. »
Coran XIII, 11
Libreville, à toi et ton peuple, j’avertis de mon châtiment.
Le doigt.
Qui freinera ta quête du Grand Râle.
A toi le Prince à lit.
***
Hakam avait pris conscience du Message de son vieil ami qui lui en parlait tout le temps avec passion. Un simple article, une pièce d’opinion, qui n’avait ému que ceux qui faisaient semblant d’avoir des scrupules mais qui pourtant avait une valeur symbolique.
Ce recours systématique au crime rituel et, dont la version élémentaire instituait le rapport homosexuel, de façon affligeante la disposition intérieure d’une majorité du peuple pris dans la paresse et la folie des grandeurs en matière de biens matériels. Ils engrangeaient de fait un karma qui pèserait lourd et pendant longtemps sur la destinée de tout un pays. Il était impératif de fournir l’effort de conscientisation pour que l’effort soit accepté comme médium d’échange avec la Richesse et la Fierté. Il fallait changer d’Attitude.
Hakam pensa à haute voix à une citation du Cheikh ASSOUKA qui caricaturait son enseignement : « la Vie c’est comme la sodomie plus tu résistes plus tu auras du mal. » Une belle illustration de l’acceptation qu’il devait maintenant consentir sur son destin comme Hakim l’avait déjà fait. A quoi bon se maintenir dans l’orthodoxie et laisser son âme refouler l’appel d’une allégeance à la Simplicité de l’Attitude. Les adorateurs de Dieu en Esprit et en Vérité. Mystique et Réaliste. Spiritualité et Authenticité. Soumission et Philosophie.
Il se sentait souillé par la barbarie et l’acharnement contre sa confession religieuse. Une pratique qui avait la vie dure chez les habituels bourreaux et opposés aux peuples remettant leur vie entre les mains de Dieu.
A présent plus rien ne le différenciait à présent de son jeune frère. L’orifice avait reçu son office. L’un le faisait par plaisir et orientation et l’autre avait dû le subir avec abandon. La réflexion s’attaquait à son miroir intérieur. Celui qu’il avait consacré à son Seigneur. Cette homosexualité chez l’homme condamnée à l’époque du Peuple de Lot persistait pourtant dans chaque Monde. A être un peu machiavélique, on pouvait dire que si, comme le pensent beaucoup, le péché originel avait été l’acte charnel et que si à l’origine il n’y avait pas de différenciation de genre du fait de la nature hermaphrodite des créatures, alors le premier rapport sexuel était de fait homosexuel par définition. Était-ce la cause de la condamnation vue que la première forme d’Amour requis était platonique. A chaque Monde, un Amour était célébré et offert à Dieu en guise de Foi tandis que la transgression de la loi l’avait fait naître et était montrée du doigt. Un tableau initiatique qui se perpétuait en Tradition. Mais bon la consommation du fruit défendu était préalable à tout cela et avait initié la première involution spirituelle chez l’Homme à la mesure de l’évolution du matériel dans sa dépendance. Une addiction issue de la marque de l’égo, l’Intelligence, implantée par son célèbre défenseur et imposteur usant de cette illumination pour l’amorce du processus des pensées et la formation du Mental en ennemi de l’Esprit de Dieu, la Conscience, insufflée à la Créature d’argile.
Certains mystiques le savaient, le siège de la peur était justement dans ce « Bottomlesspit » or la peur se guérissaient le plus souvent par l’Amour, des formes d’Amour qui venaient sauver les archétypes vicariaux à chaque Monde, et dont la forme constante prescrite à l’Homme était l’Amour de soi et de Dieu à travers l’Amour de soi en Dieu ou de Dieu en soi (Jn, 14 :11) c’est-à-dire : le Courage. Un Courage nécessaire pour dominer la Terre en Commandeur de la Nature, et Maître de la Création. C’est sûr qu’offrir sa « boite à caca », en Montagne, à la pénétration reviendrait de fait à perdre ce privilège de noblesse, tentative de Seth aux tentations d’Horus, car c’est chercher refuge face à ce penchant auprès d’un mâle, d’un mal et non auprès de Dieu pour cheminer vers l’affranchissement et le retour à la Vie après la mort spirituelle. De façon complémentaire se développait un penchant concupiscent chez l’homme partenaire qui assouvit un désir de possession de l’autre par perversion de l’acte d’Amour qui est rituel sacré et offrande faite à Dieu. Ce penchant de peur était un fait hérité par l’acquisition des pensées or beaucoup de peur étaient le fait de ces pensées, donc illusoire, et généraient dans notre Monde le phénomène du stress non réflexe, la possession.
Les neufs (7 + 2) perversions récurrentes de l’acte d’Amour dans le Temps à savoir l’adultère, la sodomie, la fornication, l’avortement l’homosexualité, l’inceste, la pédophilie (devenant prédation à présents), la masturbation et la prostitution, font l’objet de nombreuses exhortations de modération mais sont des sacrifices après Miséricorde. Cette dernière se justifiait, si on peut dire, lorsque des Croyants, bien qu’ayant la foi, peinaient à respecter la loi. Ainsi, des Pôles sur lesquels demeuraient le regard de Dieu, étaient soit des référents légaux soit des pénitents moraux. Cette pénitence concernait certaines trans-gressions de l’ère qui sans la compromission de ces saints auraient de graves répercussions pour le Monde dans l’ici et maintenant et pour les membres des communautés prophétiques dans l’au-delà (Jn 3 :17). Les rappels de la loi et les innovations civilisationnelles s’accompa-gnaient donc de Miséricorde. Hélas, certains misaient tout sur la Miséricorde et ne faisaient plus aucun effort pour respecter la loi encore moins pour avoir la foi. Si on revenait sur les évènements d’une certaine époque, le rappel de la loi en tant qu’Amour de Dieu et l’annonce de la foi en tant que Vérité émanant de Dieu. Dieu étant désigné dans une Seigneurie de Père, et du prochain ou celui suscitant en nous l’Amour d’Abandon (Paix, Pardon et Partage) du Messie Issa ibn Maryam (psl). L’innovation était l’eucharistie ou partage contre l’avarice ou peur de manquer en temps de famine. La Miséricorde concernait plusieurs penchants frappés de culpabilité et qui nuisaient à la vie en profondeur, éternelle et non immortelle (Jn 3 :8), à laquelle étaient invités les Hommes en Fils, Saints universels, usant de la vertu de Sincérité du Père des Croyants et origine des deux législations divines. Le chiasme symbolique lors de la rédemption par le sacrifice, Paix, Pardon et Partage, de l’antihéros prenait tout son sens dans la réconciliation entre la vie de chasteté et d’ascétisme requise pour les serviteurs et initiateurs : les Juifs, adorateurs au Temple, Terre rouge fertile, argile glissante et sainte, avant la calomnie de vol puis fornication à l’endroit de celle qui secoure adorablement les damnés… Et la vie d’érotisme et de charité des héritiers et honorés de ce Royaume des Cieux (Jn 19 : 25-27) : les Samaritains, adorateurs sur la Montagne, Terre noire fétide, argile malléable et habile, avant la venue du Paraclet puis de l’Esprit de Vérité à l’endroit désert où pousse abondamment les dattiers…
Un Mythe séculier de fraternité Jaune difficile entre l’abd El, M’ma lick, et l’affreux Caïn, Ka life, dans la descendance de l’Adam et du Souffle. Mère Noire fendu (Sion : ass ou ka) et Feu Rouge défendu (Passion : âme à Rû). Cela permet de préserver la Blanche pureté du Saint Grand Râ, Conscience des Hommes dans le Ciel.
Au commencement était le Verbe (Rouge). C’est le Cri du bébé à la naissance qui lui donne le sens de la Conscience (Blanc – Lumière), assumant son entrée dans la Vie (Noir) pour devenir Vicaire, c’est-à-dire Roi de son Livre (Jaune) d’Amour (Âme sœur soumise à Dieu) et de Vérité (secret transmis au Fils pour purification) à l’accomplis-sement de son destin.
L’Essence, Dieu, englobe tous ces éléments (Conscience, Verbe, Vie Amour et Vérité) sous 4 saisons et s’oppose au dernier Vicaire déchu à cause de son orgueil (Coran XXXI, 18) promis à la désintégration sous forme de poussières cosmiques avant la révélation de l’innovation de la Correction des Attitudes pour un regain d’immortalité et d’élus.
Ainsi, les Peuples primordiaux, de la Famille spirituelle d’Adam, précédents la famille spirituelle d’Abraham, n’ayant rien en commun avec cette disposition de loi et de foi mais par l’observation de la voie contemporaine, étant relativement plus évolués et puissants. Ils étaient jugés eux directement par La Conscience alors naturellement présente en eux.
La nouveauté que vivait cette ère était le mouvement poursuivi pour la recon-naissance, par l’union sacré du mariage, d’une des huit perversions de l’acte d’Amour. On passe ainsi de la Miséricorde à la légitimation source de discorde. Il y avait le besoin de donner un cadre légal à un type de foyer au sein des sociétés qu’on pouvait comprendre dans un contexte de constant progrès dans les droits humains et les libertés individuelles. Cependant, en matière de Tradition et Mystique, qui étaient le fondement des communautés croyantes, la préservation de l’orthodoxie était gage de cohésion dans le groupe et de cohérence avec la chaîne de transmission des Messages (Coran XXXIV, 49). Paradoxalement, c’était dans ces moments de blocage conservateur menant à la condamnation, l’oppression et la persécution qu’un nouveau Message se faisaient jour, portant en soi une innovation visant à accomplir un volet de la Tradition et de la Mystique et ouvrir une nouvelle Voie permettant aux Hommes vivant une autre Réalité de prétendre eux aussi à « une demeure dans la maison du Père » en suivant la prescription accompagnant le Message. Hakam, prit alors mieux la dimension du Message de ASSOUKA visant à revivifier le rapport au Souffle, la Conscience : « Chaque Homme est important aux yeux de Dieu. » C’était un appel au respect de la Vie, Seigneur, en chaque humain avec l’apparition de l’homo animus, « animus » non seulement en lien avec l’Attitude qui sera jugée selon la Simplicité, mais aussi « animus » dans le sens de l’âme qui doit s’affranchir de toute contrainte religieuse et de toute peur pour retrouver sa Nature originelle dédiée à la relation sincère et intime avec Dieu. Al Din al khalis ou le recours à l’universalité des cultes, en philosophies, styles de vie et gnoses personnelles tournées vers Dieu (Jn 4 :23-24).
Du coup, l’homosexualité pouvait sortir du sillage du contrat de mariage qui avait été institué pour l’hétérosexualité vers le nouveau contrat de partenariat de vie, où ce qui était recherché était l’affection envers une âme sœur quel que soit le sexe ou le genre dans lequel elle s’est incarnée pour le parcours d’épreuves sur Terre. Seul comptait le retour dans l’au-delà par le Sentiment d’Amour pour sa contrepartie vicariale selon la loi et sa foi. Paire vers Sion. Le mariage donnait un cadre moral pour célébrer et contrôler le pouvoir de procréation. Le contrat de partenariat de vie donnait un cadre légal pour pratiquer et accompagner le devoir de réalisation, d’accomplissement humain, spirituel. C’était là l’erreur de la cause homosexuelle vouloir changer la loi précédente pour insérer leur réalité au lieu d’adhérer au près aidant initiant le licite de leur sexualité à Sion. Autrement dit mettre du vin nouveau dans la vieille outre de l’humanité. La conséquence était la déchirure entre ces membres.
Autrefois, il s’était agi de l’Invocation secrète contre la corruption morale (Coran III, 38-39) ayant abouti à une nouvelle réalité de la sublimation de la peur rustre, du fils ou archétype de Jonas, par l’Amour d’abandon à la Volonté de Dieu (Mt 16 :17-19 et Jn 21 : 15-21) mais aussi de la peur de manquer, du Peuple élu alors, par l’eucharistie. A présent, il s’agissait de la Correction de l’Attitude de peur la limitation financière et de celle du péril de la perfection de l’image, du fils ou archétype des deux Pôles de la famille de l’Énergie (Temps et Providence), par l’Amour de Simplicité mais aussi l’insuffisance de revenu et le poids du rôle socioéconomique, du Peuple élu alors, par l’effort de promotion (entreprendre) et l’effort de charisme (grandir).
Ce Message, Hakim l’avait déjà pris à son compte seul lui manquait la stabilité affective dans une union pour célébrer honnêtement le secret des dieux et qui était combattu au moyen de divers périls sanitaires et injonctions morales par ceux étrangers à cette famille spirituelle de l’Énergie. La Vie.
Pour Hakam, le plus important avait été de sortir des tenailles du rouleau compresseur du Babylon en treillis. Le transfert dans une prison « régulière » avec des détenus de droit commun était une bouffée d’oxygène. La mesure d’extradition avait été aussi assortie d’un certain nombre d’allègement. Il était possible de payer à présent une caution et d’avoir une relative liberté de mouvement avant le procès sur les terres canadiennes. L’anathème populaire de « terrorisme » dans son cas été requalifié en « activisme sectaire préjudiciable » ce qui facilitait les choses laissait entrevoir une issue plus clémente que prévu. Dieu était à l’œuvre.
Hakam se sentait sale et souillé par le traitement reçu pendant sa détention. Le traumatisme était palpable mais il se refusa au gavage habituel en pilules anesthésiante d’une douleur morale. Sa fragilité du moment ne nécessitait pas ce genre de béquilles qui pourraient devenir permanente s’il se laissait dorloter dans une Attitude de victime et qu’il ne prenait pas la responsabilité de sa réhabilitation dans la communauté humaine. Il voulait affronter ses démons par une voie en laquelle il avait toujours eu foi : la spiritualité.
« Hakim, j’éprouve le besoin de me purifier et de partir à zéro dans ma vie.
– |
Je comprends tout à fait après tout ce qui t’es tombé dessus. |
– |
J’ai beaucoup réfléchi et je veux répondre à un appel profond de réconciliation avec moi-même. Aligner mon être et ma Vie. |
– |
Je veux découvrir la culture de nos ancêtres. Je pense que je pourrais combler ce vide en moi. Même si je poursuis tant bien que mal avec une forme de mystique, je veux faire ma propre opinion sur la connaissance traditionnelle. |
– |
Ce qui est sûr ça ne peut pas être un trop long séjour mais je pense qu’on peut demander une évacuation pour raison sanitaire. On peut voir avec un psychiatre pour valider ton état. |
– |
Je pense qu’un ethnopsychiatre serait le mieux indiqué pour éviter d’être jugé par des gens qui ont du mal à saisir certaines réalités non rationnelles. |
– |
Ok je comprends. Je vais faire le nécessaire. |
– |
J’aimerai aussi que tu viennes avec moi. |
– |
Oui, tu es ma priorité tant que nous ne sommes pas sortis de la situation » |
Hakam raccrocha le combiné et quitta le parloir las et pensif. Le gardien le tenait par le bras et le conduisit à sa cellule.
Il entra dans sa cellule et se mit en méditation. Une simple connexion avec son être profond, sa Vérité. Un voyage qu’il entreprenait maintenant sans trop grand dhikr même si ceux-ci lui semblaient essentiel de temps en temps. Il était maintenant conscient un peu plus de son appel : la Justice. C’est sans doute pourquoi son père lui avait donné ce prénom. Simple prémonition ou influence du prénom sur la personnalité? Toujours est-il que Dieu ne faisait rien au hasard.
Il ne comprenait plus ce Monde et les habitants de la Terre. Terre des Hommes. Justement Antoine de Saint-Exupéry disait : « Nous ne vivons pas des choses mais du sens des choses. » Voilà que ce sens et ces valeurs transmis par la Tradition et la Mystique était méconnus des nouvelles pousses de l’Arbre. Il y avait tant de petit « cons » qui ne respectait plus rien et qui voulait faire les Hommes et diriger alors qu’ils ne prenaient pas le temps de mûrir et d’attendre l’élection légitime pour la voie à laquelle ils appartiennent. Autrefois les parents n’hésitaient pas à talocher ou fesser des récalcitrants pour leur donner la crainte de l’ordre et de la hiérarchie dans le groupe et la famille. Maintenant ils avaient des droits et savaient en user. Le résultat était forcément visible, baisse du civisme, délinquance, effronterie, immaturité et toujours cette propension à la célérité dans tous leurs désirs. Une idolâtrie du Temps, simple Messager de la Providence qui savait à quel moment attribuer les mérites ou les grâces. L’image prophétique de l’Islam prenait son sens : la servante engendrait, dérangeait ou voulait commander le Maître. Aberration!
C’est à ce moment que les serviteurs de Dieu intervenaient selon leur famille spirituelle. Comme disait le Messie Issa ibn Maryam : « la où deux ou trois personnes sont rassemblées en mon nom, je suis au milieu d’eux. » Rien de trop miraculeux. D’ailleurs il fallait repousser les frontières du sensationnel par un minimum de connaissance et de Vérité pour lever le voile sur les vrais miracles. Oui, il arrivait qu’à un moment de l’histoire d’un Monde le leadership, selon une nouvelle réalité qui se faisait jour, soit mis en jeu et des belligérants apparaissaient. Alors au milieu d’eux se tenait normalement un arbitre et ou un soutien. Un Mahdi. Un Sauveur. Un Messie. Un Juge, Prophète et Roi. Ou autre rôle de la Tradition. Il facilitait alors la transition du pouvoir entre chaque famille. Un peu selon le schéma d’une compétition sportive. Un beau symbole plein d’enseignements. Il est vrai les plus lâches et puissant choisissaient parfois de prendre les armes et faire couler le sang mais rien ne peut dépasser Dieu. Tôt ou tard le secours divin arrivaient et la moindre des choses était de lui faire allégeance et de lutter avec lui jusqu’au retour du bon droit.
Dieu avait de tout temps corrigé des peuples récalcitrants ou rebelles. Cette Correction s’était oubliée avait le Temps dans tous les sens du terme. C’est pourquoi ASSOUKA (RA) avait été suscité avec le renfort de cet Esprit pour trier les bon des mauvais grains. C’est à présent cet Esprit de Correction qui animait Hakam face à Gougoune et consorts.
Voilà que son ami avait été incarcéré et avait succombé pour avoir suivi l’influence néfaste d’un Koolmondjer de la gare à Max, en gros Boa, qui avait trahi son con Paire en révélant le secret de son initiation à l’Ennemi qui cherchait à les tuer depuis. Orgueilleux mais pas Fier, Il braquait à présent les Armes, traditionnelles et mystiques non méritées, en Ibo Ga, sur les Panthères de la forêt des abeilles et détruisait l’héritage du Père que seuls certains initiés pouvaient apprécier en dépit des critiques et atteinte à sa Sainte image. Nos Rois n’était pas toujours parfaits mais les méfaits de ceux qui dénigraient n’apparaissaient pas comme des crimes de lèse-majesté vu que la souveraineté des pays anciennement sous vérin colonial était encore artificielle hélas.
En face, un Pingre oint par des huiles périmées, rêvait tout de même de faire sa marche d’empereur pour un panthéon détruit depuis. Arborant le jaune des foies et des cœurs orgueilleux, qui ne peuvent se retirer pour préserver la Paix et des vies après le mérite d’avoir montré les limites d’un système auquel il a contribué et entretenu tant localement que régionalement. Se sentant indispensable pour renverser des années d’une dynastie dites nasty lorsque le dieu Père, sa part faite à l’imparfait, est rentré dans le retrait des ancêtres observant son héritage brûler à chaque soulèvement attisé de façon métissée.
Une vie encore à déplorer. La rumeur dit que le Père depuis son siège d’ancêtre refuse le Pingre et ne veut plus du Fils. Seule la Rose aurait pu encore recombler le vide. Par un intérim vers une consultation. Le temps de l’avènement d’une nouvelle Bouille à Baise ni annale ni « front Tall ». Une Correction contre les érections de barrages et les troubles de genre. Haine-ami et Fils âme à Rû. Un présent du Sénat pour l’un récompense de la Victoire, un pouvoir présidentiel pour l’autre friandise pour l’ego à ne pas perdre la face mais surtout un super premier ministre aux pleins pouvoir constitutionnels de règne pour travailler à rétablir la situation désastreuse. Tel était le tableau voulu par les dieux pour cette monarchie bantu convertie à la démocratie dans les Monde des Boules dogs qui déboulent à la Baule.
C’est ainsi que le grand Caïn Pingre avait administré la « Tall hoche » et qu’on se demandait au petit Abel Koolmondjer « Thiam mal? ». Voici que ce dernier refusait de mourir. Le Mythe perdait sa valeur initiatique et ne s’accomplissait pas. Dieu réécrivait. Et le Temps s’arrêtait. Et Paris dit « art gens » et Beijing « a mines ».
Une situation inextricable où le Peuple subissait stoïque en espérant le retour à la Paix offerte autrefois par le luxe et la luxure et qui maintenant était tout simplement Paie du luxe et de la luxure. Le Peuple. Le Peuple. Le Peuple. Mamo! le Peuple. Et le Coup embellit.
***
Hakam perçu dans son cœur une musique de combat s’entamer. Awana Africa. Awa na A free Caïn. Le chantre revenait porter les pleurs et les souffrances d’un peuple au bord l’amère.
Le vrai way (wé) du lit on dort
Le dieu est disposé au courage et abandonné à Dieu.
Il entre dans l’éternité puis l’immortalité
Il est la Main de Dieu sur la Terre
Son culte est adapté à voie spirituelle d’énergie :
Il s’abaisse et célèbre l’acte sacré d’Amour de Dieu
Et transmet l’Esprit de cette Tradition à l’héritier légitime
La transgression de l’acte d’Amour appelle la Grâce
Mais ne peut devenir race.
Le mariage célèbre la pro-création du dieu
C’est le vrai way (wé) du Lion d’or.
Okondja!
Justice
Le crime rituel tue toute initiative d’accomplissement réel. Il est le fait d’initiés ratés ou ayant choisi les biens de ce Monde au lieu d’œuvre permanente au service de Dieu.
Sagesse
Il y a ceux qui font des efforts pour construire leur patrimoine et leur identité et ceux qui font des sacrifices pour attirer ou maintenir la chance des suscités qui ont de par leur étoile un potentiel de richesse et de charisme pour leur Vie. Il est clair qu’un nouvelle Alliance prenant en compte le nouveau besoin de rapport homosexuels ferait un jour l’objet d’une Miséricorde du Créateur.
Le mariage ayant une fonction précise et séculière. Un type d’union, le partenariat de vie, conjonction de la dot traditionnelle qui avalise le couple devant la communauté et les ancêtres ainsi qu’un contrat légal serait un format pour réhabilité et faire rentrer ce penchant dans une nouvelle forme adaptées de la Tradition.
Cependant la perversion de l’esprit ne doit pas présider dans cet acte. Cela reste une célébration de l’Amour sans procréation tant que la crainte de Dieu est de mise. Un chemin pour les Paires vers Sion. Nous avons besoin de toutes les bonnes volontés pour reconstruire et libérer le continent.
Alors revenir au respect de l’élection humaine légitime et de son parcours de préparation et d’initiation tant dans le pays, la communauté, le groupe ethnique, la famille ou le couple devrait rendre caduque le recours aux crimes rituels pour s’aliéner en voulant posséder.
L’héritage de Paix, ailleurs appelé Fa, d’un Élu de la voie d’Énergie doit être préservé et renforcé pour l’avènement d’une nouvelle réalité après l’ère de la Rénovation et du changement de mentalité pour choisir l’effort à la paresse.
« Chaque Homme est important aux yeux de Dieu. »
COTONOU,LES MÉCRÉANTS DE MÉDINE. SUD.
Raphaël (de l’hébreu : refa- : guérir et -El : Dieu ; c’est-à-dire « Dieu guérit ») est le troisième archange reconnu par l’Église catholique et cité dans le livre de Tobit (12:15) : « Moi, je suis Raphaël, l’un des sept anges qui se tiennent ou se présentent devant la gloire du Seigneur »
Wikipedia
Le bougainvillier de Vie rosit tandis que les Bougres avilis rougissent.
Hakim s’était déjà endormi dans sa cellule quand il fut plongé dans une atmosphère d’un bleu sombre donnant à ses couvertures une couleur grisâtre. Sans voir ceux qui l’entouraient, il avait l’impression qu’un cercle s’était formé et attendait. La voix du dieu se fit entendre. Nous sommes venus t’initier au secret de la terre dans laquelle tu veux te rendre pour te ressourcer et ressusciter. Elle t’accueillera que si tu fais partie de ses membres vivants dès ici puis ancêtres à ta mort. Elle entrainera ta perte si tu ne respectes pas ses codes. Ceux qui régissent la Vie du groupe. Hakam éberlué sortait tranquillement de sa torpeur. Plus de repères temporels, ni de repères spatiaux. Le dieu (dont la voix s’apparentait à celle de son défunt père) demanda : « es-tu un Homme? »
Hakam sentant la profondeur de la question se tut. Une première voix de l’assemblée s’éleva : « Il n’est pas un Homme car il n’a pas sa femme. » Il avait reconnu celle qu’il avait convoité discrètement le temps d’avoir un trousseau minimum pour s’installer avec elle et fonder un foyer. « Tu t’es dit bon travailleur et homme droit mais que fais-tu réellement de tes journées? » Il eut la vision de ces longs passages à s’occuper de projets personnels au lieu d’effectuer les tâches demandées par son employeur. Bien sûr à la fin de la journée, il était à jour car tout avait été rattrapé. Que de temps il aurait pu utiliser pour être proactif ou plus efficace. Les griefs se mirent à fuser assez vite dès cet instant. Les membres de l’assemblé Accusateurs renchérissaient et les Défenseurs atténuaient et attendaient sa position. Le tout dans un parfait silence apparent rompu par le froissement de drap dû à son inconfort à voir sa vie mise à nue en pleine nuit.
L’Esprit avait ouvert la dimension de ce monde, et les esprits des Accusateurs et des Défenseurs se donnaient le relais pour ramener le calme dans cette branche de l’Arbre de Vie dont on attendait toujours les fruits. (Luc 13 : 1-9)
Les débats durèrent un temps ineffable, une fable, sans plus d’heures, sans pudeur, sans pue d’heurts. Au final, la question fatale éclata : « qu’as-tu appris des mois de parcours personnel depuis le décès de ton père? » Hakam se hasarda à utiliser le langage du cœur de cette télépathie : « prendre ses responsabilités dans la vie par l’effort, le calme et le courage pour se transcender en temps de lutte. » le dieu lui dit que ce n’était pas ce qu’il attendait de lui. Hakam interloqué réfléchi. L’Ange qui secrètement le gardait prit la parole. « je l’ai observé tout sa vie durant faire cela. Mais je l’orientais vers des chemins et des épreuves devant lui permettre de prendre des responsabilités de Vie, par l’effort certes mais par l’acceptation et le lâcher-prise. En préparation de son second destin voulu par notre Seigneur. Le dieu là-dessus sentant la confusion faite par l’impétrant dans les nuances du Message et pour lui donner encore une chance dans son initiation, riche comme toujours en révélations et illuminations, demanda simplement à Hakam : « Que choisis-tu de faire à présent dans la vie? ». Hakam perplexe entre impudence et imprudence à choisir le témoignage de sa Voie ou l’héritage spirituel de son père qui se révélait être le même que son dieu intérieur, Dieu en Seigneur Père au-delà de Dieu avec tous ces Attributs de Leader Absolu de toutes les communautés de créatures.
Il choisit l’héritage de son père : « efforts stratégiques, acceptation sellant la foi et lâcher-prise selon la loi » dans le sillage de la Vérité. Le Seigneur ne se renfrognait pas. Les schismes temporaires ou non étaient fréquents dans les Voies. Il aurait aimé garder l’unité avec Hakim qui s’évertuait déjà à « l’effort stratégique, la renonciation à soi » en valorisant l’Amour. Il aurait aimé prolonger l’initiation pour faire admettre cette valeur aussi et faire de même en admettant ce pan du Message. Mais à quoi bon. Toujours cette propension à la perfection et non la Correction. Éternelle résistance au chant « je mens ». Une simple valeur pouvait créer la dualité ou bipolarité vécue par ASSOUKA mais qui était dure à gérer quand elle était juste transmise d’âme à âme à travers le monde des Esprits d’un Père à son fils héritier au moment de se produire devant Dieu lorsque cela n’a pas été fait au moment de se dire adieu. Habitude qui se perd vu les éloignements dus aux migrations économiques.
La voix spirituelle (voix de son Ange) d’une femme de la famille Mer, calme et silence, apaisa le débat et ajourna la rencontre et libéra l’impétrant montrant qu’au final tout ce qu’il suffisait pour faire dans son époque était de faire preuve de réalisme dans la Vie par les résultats issus de son Attitude. Son frère d’âme, sensé et sage, précisa qu’il fallait plutôt « être dans la réalité ». Nuance. Il le mettait au défi de prouver qu’il adhérait et suivait réellement la Voie du Réalisme, La Voie Noire. Ce fut alors le début d’une phase d’apprentissage d’aspects de la Vie par une âme sensible sous le regard mûr d’une âme sensée, frère d’âne. L’assemblée disparue.
Hakam s’assit sur son lit, un peu hébété. Il urina dans le coin de sa cellule et se rassit. A quoi bon aller dans son pays où le visa naturel, traditionnel et mystique s’obtenait à domicile. Avance sur le Temps de délivrance virtuel et de tous les documents électroniques qui étaient déjà à l’horizon. Monde de Fu, Monde de Wu et Monde de Rû.
La Voie serait donc longue pour rejoindre non pas la Terre des Ancêtres mais juste le « Tètre d’aisance-être ».
Le regret et le rejet du jardin de sa mère se mêlait à sa confusion de revoir un Bougainvillier en fleur, la senteur du jardin, les noix de coco, les levés de soleil, les taxi moto. Nostalgie. Jeune lait pur. Jeûne laid. Pur.
La mer lui apparût et au-dessus d’elle le soleil de rois Noirs. L’Homme au-dessus de la femme. Dieu au-dessus des Hommes. Signes de la Nature. Symbole visible des lois de l’Univers.
« Vois-tu ce voyage t’aurais été funeste. Nos âmes de migrants errent à travers la Terre, âmes seules à force de ne plus trouver leurs âmes sœurs et bâtir les Arbres de Vie, Temples spirituels piliers de Sion, dont nos forêts regorgent en portes vers ce Paradis. Part à dix.
Nous avons quitté nos Terres pour effectuer nos combats, ceux contre l’infestation d’une culture Aux-terre, qui recouvre, celle de l’affection pour une race Aux-frères, qui couve, celle de l’agression pour une guerre house-terre. Et nous y voilà. Dans les combats de l’équilibre de l’eau et du feu, entre Amour et Richesse dans le Pouvoir de la Vie et autre Pureté et Asservissement dans le Pourvoi de la mort. Homme et djinn. Où la volonté est le partage et non l’affrontement.
Nous dieux, sommes les bras de Dieu sur Terre, Os d’Aisselle, tout comme d’autres familles spirituelles ont leur fonction en lien avec leurs dons. Mais voilà, ce savoir se perd et avec l’immonde dialyse à Sion, nous ne savons plus où forer, fourrer et forger nos races pures dotées d’attributs légitimes pour les futures combats de la Terre. La Conscience directe de jadis. La race n’est plus un indicateur ni un critère de famille, le sang aussi s’est quasiment perdu. Le caractère vient d’être abrogé en matière de tare de jugement. Il ne nous reste plus que la révélation sur les âmes. Elles-mêmes, le sont par le jugement de l’Attitude (disposition intérieure et comportement) dans le contemporain avec une ouverture sur le Résultat de la Vie en fruit de Vie éternelle. Modération. C’est le Point.
La Terre est à présent Source de convoitise et seul une élite Simple issue des anciennes familles spirituelles pourra aider les Hommes à faire face à ce nouveau péril : la faim du monde! Oui la faim. Pas seulement celle du ventre ancien siège de l’Esprit dans l’Animisme avant les Mains dans l’Islam. La Faim ultime pour notre race.
Ultime dans le Monde où résident plusieurs réalités cosmiques et qui ne sauront pas toutes où trouver leur pairs et paires pour ouvrir la voie du Pourvoi. Car la femme, la bonne, la mine, la femme vers mine et non mine de femme, femme mine, aura cessé de faire descendre la manne de Dieu dans les vies tant le fruit de leur sein ne sera plus béni après une union astral authentique sur la reconnaissance et la mise en relation des Archétypes d’Adam, d’Eve et d’Houris et l’allégeance de ces dernières.
La présente manifestation de ce changement des valeurs traditionnelles et humaines, qui nous nuit à tous, est de faire de la femme (la flamme; celle qui apporta le feu) le Vicaire de Dieu et non le complément de celui-ci. Malgré tout le respect quant à leur droits légitimes et la condamnation des préjudices et iniquités qu’elles subissent dans cette ère. Il ne serait donc pas judicieux de voir en l’oppression de l’homme la solution à l’Heure. Problème d’image qui vient de l’ego et non d’une Fierté qu’elle n’ont plus ou, en tout cas, temporairement perdue : « Une femme n’a pas à réclamer de la dignité, elle a à ressentir sa Fierté. » Fierté n’est pas image. Fierté vit de l’intérieur. Image dépend de l’extérieur.
De même l’enfant gâté, puiné, perd les repères de la Vie où il doit se conformer à la loi, grandir et cesser de jouir d’un confort qu’il obtient le plus souvent par manipulation. Du fait de sa vulnérabilité, apparente, ou de sa situation tout simplement. Violon. Par ignorance et innovation sur l’existant des rouages qu’ils corrompent pour dénaturer des socles séculiers, séculaires et sécuritaires sur lesquels sont bâtis la Vie :
Amour pour la Procréation et l’évolution de l’humanité (l’homosexualité est une grâce divine contemporaine mais pas un droit), le Travail pour le gain du pain et non l’échange partiel pour du vin d’agrément à la souffrance prescrite du jour (l’Économie est une science d’échange voulue pour unir les Hommes autour de leur liberté ou philosophie de vie individuelle soumise à Dieu et respectant la loi fondamentale : « Chaque Homme est important aux yeux de Dieu. »)
Enfin, la Vie, elle, est l’Attribut suprême (mais pas secret) et unique de ceux à l’image de Dieu. Le reflet des Attitudes de ces Vicaires guidant la Puissance ou la faiblesse émanant de Lui dans leurs juridictions. Qu’elles plaisent ou non.
À quoi bon tuer un être lié à la communauté issue de l’étoile d’un Vicaire mort si celui-ci n’a pas respecté le cœur des lois des 4 familles spirituelles et le nouveau Cadran (Sacrificateur)? Cela entraîne ainsi une pollution dans la bonne marche de l’Univers qui est chaos et Harmonie à l’équilibre. Nous jugeons selon la Loi de Dieu dont un pan s’applique à chaque être et Vie selon son adhésion à le suivre ou non. C’est cela qui est jugé et non l’apparent ordre dominant du moment car chaque Réalité spirituelle a un volet Transcendant, Immanent, Permanent, Impermanent et Conscient.
La Terre est une Âme avec un Cœur à maintenir pur comme une Lune, la Ka’ba et les maintes tours et temple d’adoration d’un miroir de la face de Dieu, Lumière sous forme de Soleils, des corps de Conscience où il a régné sur les formes en Pyramide symbolisant son organisation hiérarchique. A cela est rajouté le Temps qui apporte les sentences et sciences venant de Sa Providence pour chaque Civilisation.
Voilà ce que je voulais que tu comprennes avant que tu ne fasses un retour aux Source qui correspondent à tes fantasmes. Nous essayons de refaire une nouvelle Terre digne de Dieu en vous initiant là où la recherche du confort vous a amené pour vous rendre capable de vous défendre contre ses nombreux prédateurs qui commencent à prendre chair et chaire, à vous être cher et surtout à coûter cher. Médite un peu. Ton frère vient te chercher pour une destination de la reprise de ton cheminement dans notre Voie. »
Le dieu couple Paire et s’adressa encore à lui en lui répétant cette tradition du dernier Maître apparu sur Terre :
On rapporte que le Prophète Mouhammad (BSDL), répondant à une question de Djibraïl (DAS) au sujet des Signes de l’Heure, dit: “Quand tu verras la servante engendrer sa maîtresse, et les va-nu-pieds, les gueux, les miséreux et les bergers rivaliser dans la construction de maisons de plus en plus hautes.” (Boukhâri et Mouslim).
C’était une loi presque immuable en tout cas d’actualité et un peu hermétique. Elle retraçait l’épisode où le dieu Adam et son chien fidèle vivait en harmonie selon le conseil de Dieu. Adam n’avait qu’à dire « Dan! » et le Chien chassait l’habile animal de ses crocs. Sa femme Eve crée comme lui en Paire l’écrasait de ses talons. Puis un jour le Serpent déjoua la vigilance du Chien et montra à Eve le bienfait de la défloraison de son corps, jusqu’ici pur, par la tension de son corps à lui. Feu dévorant et empoisonnant. Elle aima, en jouit et y succomba. Elle fit découvrir cette innovation à l’homme malgré les grognements de son chien dont certaines dents menaçantes étaient à l’extérieur, en côte, comme celle d’un phacochère. L’homme à son tour eu le corps tendu mais la femme ayant aimé le refaire perdit encore plus les racines des fleurs de son corps, par la racine de son Arbre de Vie, le Puits qui scelle le Cœur. Ce fut pour elle sa seconde défloraison, son défoisonnement. La première transgression originelle était consommée : l’ouïe dire (oui dire), la vue de l’eau (l’eau vaut de l’or et non le veau d’or) et enfin le cœur immaculé (il m’a enculé) qui a coulé la Vie. Vérité, Amour et Vie. Souillés. Maudits et Trahis.
Lorsque certains aspireront aux Houris, aux jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, les sacrifices d’êtres sans progénitures resteront en rançon de la mort… de l’humanité. Certains font des enfants mais ne savent plus s’en occuper. Certains ne font plus des enfants mais peuvent s’en occuper. Peut-on s’entendre? Et vivre en partenaire de Vie s’accomplissant dans des foyers d’Adorateurs en Esprit et Vérité.
Une nouvelle race d’Homme apparait sur Terre pour ne plus servir de croix de séparation mais de Point d’union au renouveau et ultime conflit entre riches (pro créateurs d’OM) et pauvres (procréateurs d’Homme) issu de la vente du Chien sanctionné pour n’avoir pas tué le Serpent et de la femme sanctionnée aussi pour avoir tué et consommé l’oie d’eau, l’Oiseau, au lieu de se contenter de tenir le Chien en « laisse! » près d’elle pour sa protection sans chercher elle-même à dominer le Serpent.
Ainsi l’Homme de chaque ère, Vicaire de Dieu avec une nouvelle loi, passe le clair de son temps en Condé Singe, ici Homo Animus pour rétablir l’ordre perdu dans la sphère de l’Univers (Paix) tandis que son homologue Condé âne ou baudet, ici Homo Anima, en fait de même avec l’éther (Paie). Lutte de Porcs et de Dragons à travers Tigres et Lion. Le Roi Soleil, Roi Lion et le Seigneur Lion aux Sorciers (Hommes et djinns) sont en co-lutte avec La Reine Lune, Guerrière Tigre et la Sultane aux Saints (Hommes et djinns) pour l’acquisition du Pouvoir et du Pourvoi du règne contemporain jusqu’à la prochaine Heure : le modèle socioéconomique de la souveraineté financière du Peuple de Dieu sur Terre et dans le vieux Monde. Unification de ceintures. Unification de couronnes. Ainsi soit-il. Amin. Ata. INFJ.
Hakim vint, tout fier, le jour de la libération de son frère.
« Vraiment heureux que tu retrouves le plan cher des vaches et de leur « va chier! ». Ils rigolèrent.
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Toujours motivé pour aller à Cotonou? |
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Tu sais Cotonou est venu à moi et j’ai compris beaucoup de choses. |
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Oui une dimension qui s’ouvre dans l’espace-Temps pour éduquer ses enfants. |
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Tu sais, si tu enlèves le sé d’entendre, la lettre C de Cotonou, il te reste Otonou des Otonou ma sé to[5]. |
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Il est bon quel que soit l’orientation religieuse ou mystique que l’on prend, de poser de façon stable ses pieds sur sa tradition ethnique, pour voguer par la suite. |
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Tu sais pour nous l’ethnique n’a rien de tribal encore moins de trip de bal, de Bâle ou de Baal. Encore moins de trou de balle. » Il sourit à son auto dérision. |
« Oui juste une culture ou civilisation autour de laquelle on se regroupe. » Acquiesça Hakam le sourire aux lèvres également.
« Justement vu que Cotonou est devenu « Otonou » des « ma sé to » n’est plus à l’ordre du jour, je voulais te proposer d’aller voir un film projeté par une association chinoise qui veut travailler avec l’Afrique. Cela nous édifiera sur cette possible alternative en matière de partenariat. Tu sais la Chine s’échine sur notre continent incontinent de ses ressources mais je pense que nous devons briser surtout ces chaînes qui s’enchaînent.
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Bonne idée, MC Hakim, mais sur le chemin j’aimerai relire les passages secrets du Livre de notre Voie sur les voyages astraux d’ASSOUKA. Ce que j’ai vécu me fait penser à des textes de ses Visions. C’est sûr que personne d’autre que nous ne saurait faire notre bonheur à long terme et surtout à la bonne Heure. » |
Une vision ne révèle pas forcément la Vérité mais elle donne assurément une perspective sur une Croyance.
Le Chantre dévisagea l’auto discrète qui se frayait un chemin dans la circulation. Il pensa à un Slam qui valait le détour pour ces deux jeunes celui de la condition féminine Simple ni oppressé ni oppressante. Celle du Respect mutuel dans le couple par l’Amour et la Vérité et pour la Vie…
La femme est l’auxiliaire de l’homme
J’aime mon travail, je connais mon travail
Je saisis mon miroir et mon ego s’y fait le portrait
Le portrait que j’y vois est le mien
Je suis un ex Père en orbite dans cette ère et cette Terre
J’aime mes bébés, Fils et Eve
Mes bébés, Fils et Eve, m’aiment
Nous œuvrons pour la Renaissance de l’Afrique dès 2020
Tiens! Je ne suis pas le seul à rêver de cette fin
Fin aux Pieux
Fin du Rouge
Fin du Blanc
Ou vraie fin des Aux-femmes
Serait-ce si dangereux de conjurer ce destin
Mes Coalisés déposent aussi leurs miroirs
Nous sommes des ex Paires et peut-être qu’on s’y perd
Pourquoi ne s’ouvrirait-on pas les uns aux autres?
J’aime mon travail mais je protège mon travail
Mais ne gagnerait-on pas tous à le partager ensemble?
Et qui te l’a dit? C’est ce qu’on Mahdi. Maudit d’ici pour les mots dits dixit.
Dieu reconnaîtra le Chien.
Coran XVIII, 9-22.
Justice
Le commérage et le « Co-Mère » âge contre le Free Caïn, l’Afreux Caïn, l’À fric Caïn vise à l’asservir à nouveau dans un rôle mondain ne sied pas à sa Tradition ni à sa Mystique : travestir son Amour conjugal fait de Sel et de Naturel pour des règles Rouges et Blanches.
Sagesse
- Évangile et Tassawouf. Liberté et Ascétisme. La femme est précieuse et surtout source de passion quand elle est mise pour objet et non sujet. Ses conditions de vie ont de tous Temps fait l’objet de prescription religieuse que ce soit issu des Traditions ou du Mystique. Toujours est-il qu’elles ont leurs mots à dire dans un espace réservé ou préservé ou dans des tribunes et des urnes. L’opposition classique entre le Matriarcal et le Patriarcale perd de son souffle à mesure que les réalités socioéconomiques évoluent.
Pour paraphraser un jeune Saint Thomas du contemporain qui dit qu’on a appris à l’Africain une langue, à s’habiller, à tenir une fourchette et qu’on veut lui apprendre à présent à gérer ces relations de couple et son foyer. Symbole d’une lecture différente de la nécessité de faire évoluer les mœurs et les valeurs pour les rendre conforme aux modèles occidentaux dominants voire oppressants et pressants.
On pourrait alors passer de la notion de genre quasi plastique et définitive à celle élastique et flexible du rôle où l’homme et la femme s’adaptent de façon consistante aux défis du quotidien dans une Attitude Simple qui se réfère toujours à Dieu en Valeur sûre de jugement de la Conscience. Tassawouf et Évangile. TE.
Voilà qu’après moi est le Déluge, pour que sans moi, le Nuage soit en Nage, par une simple Correction de l’opérateur booléen…
« Chaque Homme est important aux yeux de Dieu. »
BEIJING, LES MURS DE CONSTANTINOPLE. EXTÉRIEUR.
Oui, Kâlâma, il est juste que vous soyez dans le doute et dans la perplexité, car le doute s’est élevé en une matière qui est douteuse. Maintenant, écoutez, Kâlâma, ne vous laissez pas guider par l’autorité de textes religieux, ni par la simple logique ou l’inférence, ni par de la tradition, ni par de la rumeur, ni par les apparences, ni par le plaisir de spéculer sur des opinions, ni par des vraisemblances possibles, ni par la pensée “il est notre maître”. Mais, Kâlâma, lorsque vous savez par vous-mêmes que certaines choses sont défavorables, alors, renoncez-y… Et lorsque par vous-mêmes vous savez que certaines choses sont favorables et bonnes, alors acceptez-les et suivez-les.
(Bouddha Shakyamuni – KalamaSutta).
Il est parfois nécessaire de s’adapter aux Stratégies de deux ennemis se battant sur son sol pour les terrasser, chacun à son tour, le moment venu et rétablir la Justice pour son Peuple en tout Sagesse.
Le Bouddhisme est un itinéraire d’élévation personnel et spirituel parcouru par le Bouddha (l’éveillé) et présenté en exemple à ses contemporains. Puis il a traversé le Temps par transmission de Tradition. Il n’est en rien une philosophie, une secte ou une religion. C’est une Conscience (Conscience Harmonieuse Écotemporelle, CHE) qui a été manifestée et s’est incarnée par une découverte par voie ou chemin personnel d’accomplissement soumis de préférence à Dieu (surtout à l’époque du Messie Issa ibn Maryam (psl)) mais qui a été codifié en sutra et autres textes à partir de relevé des enseignements oraux du Maître Orateur à son public puis sa communauté pour des questions de standardisation. Comme pour beaucoup de nouveau Message, passant pour des innovations à leur époque, l’une des évolutions a abouti à des courants sectaires et une religion. C’est à peu près le schéma pris par le Message du Messie dans sa première venue (« l’évangile » ou « Bonne nouvelle »). La Correction est une étape essentielle et qui s’impose avant la venue du Royaume promis sur Terre comme le Royaume des cieux manifesté en 632 AD par le Paraclet, le Prophète Mo’Ahmad (psl).
La projection du film avait été peu passionnante. Toujours la même propagande sur les prouesses du géant asiatique, grand bâtisseur de la nouvelle Afrique (éternellement nouvelle) mais qui, depuis avait pris la marque de « Kufr » en plein milieu du front et que même le plus beau sourire n’aurait pu rendre moins triste les artistes, artisans, moines (Cheikh, Alpha, marabouts etc.), geeks et greeks. Ceux qui reconnaissaient les miracles économiques prosélytes et les carnages écologiques post pépites de ces Chien à cœur Jaune et uniforme Noir qui comme le Charles Latents imitaient le « N’ayez pas peur! » de Jean Paul II et le « je vous ai compris! » du De Gaule, toutes deux si rassurante jadis.
L’empire du milieu se plaisait à empirer le milieu. Le nôtre. Un Serpent à deux têtes Chien et Porc qui imitait tout simplement le Dragon original dans le rachidien et l’import. La mue avait sans doute pris à un moment de son existence, le faisant voler. Mais le vol, actuel dans nos existences le condamnait à un retour au sol nu. C’était l’époque des choix cornés-aliens pour l’Homme Attitude déployant son Royaume Noir.
« Tiens donc grand Cheikh ou Cher grand. Qu’est-ce qui t’a pris de t’attaquer à Gougoune?
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Ce n’est pas si simple ni facile à expliquer. |
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Je suis tout ouïe et huit à l’écoute. |
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Tu vois malgré le semblant de liberté qu’offre l’outil en permettant une pléthore de facilités technologiques et de communications, je trouve qu’il y a un biais majeur à ce qu’un tel pouvoir soit détenu par une seule entreprise, qui plus est privée. |
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Tu ne veux tout de même pas que ce soit l’ONU ou le Conseil de Sécurité qui le prenne en charge. |
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Même le G7 ou la jet set ne serait convenir non plus. Mais je crois fermement à une forme de trilogie où il y aurait deux choix de même stature et un guide. Comme une balance Roberval. |
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Ça me semble assez dur à réaliser compte tenu de leur avancée sur le plan des innovations et le fait qu’ils occupent quasiment toute la bulle Internet. |
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Justement cela ne s’est pas fait du jour au lendemain et les autres moteurs de recherche se sont fait devancer et évincer stratégiquement au point où on ait à présent un monstre qui peut décider de l’information disponible par pays, de l’information licite ou utile, de son référencement, des références et des nuances dans la présentation des faits. Du stockage ou de la destruction de l’information collectées pas toujours à notre su etc. |
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Oui, il est vrai que cela peut être inquiétant que les duels comme dans le domaine de la boissons Cola, des systèmes d’exploitation ou des gros porteurs de l’aéronautique ne soient plus de mises. Pourtant des alternatives existent mais sans pour autant convaincre beaucoup de personnes. |
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Justement, il faut mobiliser des Bond contre les des fonds comme ceux de Gougoune qui dès son entrée en bourse a défrayé la chronique et les acronymes si ce n’est les accros d’IM. |
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Qu’à cela ne tienne, j’ai tout de même personnellement de l’admiration pour l’expérience, l’engagement, la vision, le management et la culture de cette entreprise que j’étudie pour savoir où l’on peut se situer par rapport à l’héritage de ASSOUKA. |
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Certes tu es dans ton rôle d’héritier de la gestion et de chaînon co-Recteur, en attendant l’Archétype, tandis que moi je te parle de l’Esprit chaînon co-Recteur de la liberté de fréquentation économique et de partage communautaire en ligne. Vois-tu, je n’aime pas me faire surveiller encore moins que mes données personnelles soient utilisées dans un Big Dada qui peut trahir à tout moment lorsque les Béné Fils flanchent ou prennent le feu. |
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C’est vrai que les cookies et autre programmes cochons, espions et ex pions nous font déguster et goûter sans notre consentement conscient. Toujours la célérité de se débarrasser du pop-up ou des longues mises à jour de règlement à lire. |
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Tout est dans l’Esprit qui évolue de l’idée originale plutôt bonne et innovante vers la vente plus bonbonne pour les dérivées géniales et peu con génie Tall. Profits pro fit. |
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les logiciels et applications pullulent mais c’est ça différencier et diversifier le marché pour plus de liberté lorsqu’on ne limite pas les expertises et les licences pour viser une forme d’universalité de la créativité. |
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Ma foi, l’universalité a bon goût lorsque les principes sont clairs et partagés par tous et surtout éclairés d’une lumière pure et TIC toujours éthique. Sinon tôt ou tard c’est le schisme que beaucoup de dynastie connaissent après que les fondateurs et les témoins des fondateurs aient disparus. |
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peu import d’ici là on aura un autre médium de communication qui sait? |
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je pense juste qu’il va évoluer mais demeurer. Il y a des technologies qui sont fondée sur du roc et roulent mais d’autre sur du rock and roll. |
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pff ton humour à deux balles encore. |
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oui mais il y a les cycles et les trajectoires linéaires dans l’évolution. » |
Ils furent prit de rire en se disant que finalement avoir Gougoune dans la peau ou dans les nerfs, c’est tout simplement ça qui permet l’équilibre. Non pas d’une Olympe qui semble presque inviolable mais des adeptes qui peuvent à tout moment se rebeller, boycotter en synergie et stratégie et s’opposer pour un renouveau des règles du jeu dans un matrice elle aussi nouvelle sans trilogie mais centrée logis…
En tout cas, comme se dirent les frères : « vaut mieux porter ses gougounes pour aller prier, que prier pour que Gougoune se porte encore mieux. » Vient le temps des Savates et des Tong qui iront mieux flatter les nés des petits génies baveux.
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Vraiment choisir entre Paris et Beijing pour le « développement » économique de l’Afrique francophone relevait du choix cornélien. Lorsqu’on sait que cette Afrique plutôt « francaphone » dans ses nouvelles pousses et As pires à Sion n’avaient plus besoin de se développer mais de « s’authentifier » sur l’échiquier mondial avec son ou ses modèles propres d’autonomisation; pluralité et diversité oblige. Un autre Géant dormant non pas dans une baie à éclairs mais bien dans l’éparse et un peu connasse, car pris dans sa mélasse de pécasse, Diaspora répartie à travers le globe qui, alliée à de bons sympathisants, pouvait lever des fonds substantiels pour financer des projets socioéconomiques. Pas toujours dans les infrastructures, alibis de gouvernance, mais aussi dans les structures organisationnelles, culturelles et intellectuelles capables de mettre à jour de nouveaux modes de vie à notre portée. Certes l’Homme de toutes les couleurs d’âme sauf le Noir apprenait à celui-ci qu’un pont valait mieux que mille pirogues traversières même si elles permettaient aussi de faire vivre 998 familles (il s’en trouvera toujours un aisé pour avoir 2 pirogues) au lieu de permettre au maire, au préfet, au ministre de détourner un peu de fonds pour le fond de teint de leur nombreuses et précieuses mères, sœurs, femmes et filles qu’ils doivent faire marrer haut.
Comment faire alors? Demanderont les « Ânes-nie-mots » de la forêt. Ben déjà mieux considérer les Singes qui y sont et accepter de se mettre à leur service en lâchant-prise sur sa propre vie. Car le combat ne sera pas éternel mais les fruits auront un goût d’éternité de part et d’autre.
L’exemple de l’Islam nous montrait aisément que « Il vaut mieux être un Analphabète qu’un Alpha bête. ». Alors le Savoir n’a pas tant besoin de tant de diplômes mais plus de License dans la Conscience, le Livre, le Pouvoir et la Parole à travers une spiritualité vivante que nous appelons de vœux sous forme de philosophies personnelles ou arts de vie personnels naviguant autour d’une foi commune.
L’histoire avait fait que la majorité de la Diaspora Noir se retrouvait en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique Latine cela en dehors des Caraïbes, Antilles et du Brésil. Laissant de côté ces derniers cas comme équivalent à l’héritage de l’auto exclusion ethnique, d’un point de vue d’indépendance mal négociée comme quasiment partout ailleurs, qui a suivi l’esclavage. On pouvait considérer en matière de valeur de solidarité que « un individu en Afrique sans stabilité sociale (famille, clan, appartenance ethnique) était marginal ou sans importance aux yeux des autres membres de la communauté. De même en Amérique du Nord pour un individu sans emplois et en Europe ou du moins en France et en Belgique (car nous nous mirons toujours dans un espace francophone) pour un individu sans statut ou ressources administratives qui le plus souvent étaient symbolisé par le diplôme, le corps intellectuel, confraternel, religieux ou institutionnel, ou encore la noblesse ou la richesse apparente. Rien de neuf depuis la révolution. Bleus, blancs, rouges. Sans Dans.
Ainsi mettre à contribution la Diaspora dans la marche de l’espace francophone revenait tout simplement à se défaire des Attitudes héritées de colonisés et à faire comme d’autres communautés plus décomplexées et déconstruites (Indes, Pakistan, Chine, Latines) qui usaient d’outils plutôt efficaces : le transfert d’argent, le transfert de connaissance, le maintien de l’identité ethnique et le maintien d’un droit de décision (assez contraceptif face au coercitif) sur la politique interne à leurs pays.
Inutile alors de sortir les vieux démons de l’inefficacité, de la désunion ou du manque de patriotisme versus l’intérêt personnel des digérants dits gérant lorsqu’une somme d’engagement individuels en synergie et en stratégie envers une solution peut déjà faire la différence.
« Le problème de l’Afrique est qu’on n’est pas assez rentré dans les listes noires. A force d’avoir peur de déplaire con plaisance.
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Je te sens président à Dakar, Hakam. |
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Non sérieux. La peur de mourir nous lie tellement qu’on préfère vivre mort. |
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Faut dire qu’ils tuent aussi et beaucoup d’entre nous voulons vivre et ne pas tous finir en martyrs même si certains reçoivent cette Grâce de Dieu. |
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Oui les hommes mais les visions doivent pouvoir rester si on prend le soin de les déployer sagement et de façon réaliste vis-à-vis des risques.
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Tu penses que l’époque des icônes du temps de l’indépendance a fait feu de bois. |
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Mais on reste des boas à ne pas faire feu de nos mots en ligne. |
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Le pouvoir de l’Internet et des réseaux sociaux certes mais pour quels vrais changements quand les grumeaux se font beau dans le gruau et chantés par les griots sans honte de se vendre en porcs. |
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Que de gros mots. Tu attrapes la maladie du slam des silencieux apparemment. |
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Tout ça pour dire que face aux connivences et aux collusions évidentes à la tête des états, il nous faut une ou des armes aussi coercitives et efficaces pour redonner un regain de contrepouvoir aux vrais acteurs représentant le Peuple. Ceux qui sont à présent les entrepreneurs artistes, artisans, moines, geek et greeks. |
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Je le conçois aussi et le reçois aussi. Pourquoi n’a-t-on jamais essayé de renverser cette vieille technique de l’apartheid, « à part side » pourrait-on dire, qui a été traitre pour les Noirs du Sud et pour les Palestiniens mais qui serait notre traite pour faire renaître l’espoir dans l’espace francophone d’abord et dans toute l’Afrique par la suite en leur donnant une bonne Correction. |
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Ignorer les mauvais joueurs et mauvais perdants en développant des « vies russes » si possible par des Attitudes alternatives qui se mettent en place en cas de vol de liberté ou folie de grandeur pour enrayer les Systèmes corrompus ou qui se corrompent avec certains modes de gouvernance passés de date. |
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Je m’explique : tu corromps ton exercice du pouvoir et par mécanisme accepté et rodé le Peuple ignore tes canaux socioéconomiques : je me mets à vendre en ligne des produits d’ailleurs sans les faire stocker ni transiter dans les ports des porcs des douanes. Je suis taxé certes à l’international mais rien ne rentre dans les caisses des états vendus à la cause transgressante. Bien sûr j’évite leurs sites comme l’ECO World se déploie par l’e-Commerce. Vu que ma marchandise dans le modèle du Mix de l’Entrepreneuriat Ethnique peut être physique, virtuelle, troc, de talents ou services, ou encore communautaire par le porte-à-porte et le bouche-à-oreille. J’utilise le capital ou le revenu fait en ligne pour faire du troc avec mes pairs acteurs et activistes te je laisse le physique en berne jusqu’à l’asphyxie du système de rente douanière et de taxe fiscale. La monnaie dite en liquide ne sert alors que pour les transactions de base et urgente du rituel de vie à savoir l’alimentation, l’hygiène, les déplacements populaires etc. Et même là il vaut mieux privilégier les micro commerce adhérent au commerce que les grandes surfaces dont les parts sont détenues par ceux qui sont sanctionnés. |
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C’est osé. Pas trop nouveau vu que le commerce informel échappe déjà à ces deux têtes de Serpent. Mais n’est-ce pas de la fraude ou de l’évasion fiscale. Surtout que les chaînes de transactions virtuelles ne sont pas maîtrisées par tous? |
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Je ne pense pas car, sauf états très malfaisants qui pourraient couper l’accès à Internet, on est libre de vendre, sur le net et de se payer des revenus en local qu’une fois l’an, or, certains sites stockent les revenus de ventes jusqu’au transfert volontaire de l’entrepreneur. Sinon il y a la possibilité d’une monnaie virtuelle et libre prenant la forme de principe de crédits de consommation octroyés entre acteurs soit par bons de consommation soit par transfert d’équité selon la loyauté de chacun. |
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Je me demande si ce troc a de l’avenir et je suppose que la Diaspora doit contribuer en achetant des biens de ce marché alternatif de sanction ou de prédilection. |
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C’est l’ancienne arme de guerre des Peuples sous occupation mais seul les africains semblent, naïf en apparence, ignorer ce don tant que leur « Maîtres » ne leur ont pas vraiment appris cela à l’école et qu’ils le voient tous les jours c’est-à-dire « Gassiagamè » dans leur localité appelée à devenir virtuelle. |
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Ok pour le troc, mais son seul intérêt n’est pas que de limiter les recettes douanières car les pays même seraient seul à souffrir mais je vois plus le fait de ne plus utiliser la monnaie et la main d’œuvre respectivement en Francs et d’Asie pour faire perdurer la domination et l’exploitation honteuse. |
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Effectivement, c’est là où les prédateurs et leurs amis horodateurs au pouvoir seraient le plus vulnérables et non plus vénérables. |
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En fait le tout est de réguler cette dynamique de troc et de ne pas en revenir à des coupons de rationnement des temps de guerre qui représentent in fine des monnaies de singes venant d’eux, et non des Signes venant de Dieu, qu’ils nous ont affublé par le passé. |
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Que dire d’un site en ligne qui sert de bourse de ce troc pour divers produits sensibles et à risque de spéculation. Ce vieux démon contre lequel on lutte toujours et qui nous impose cette fameuse inflation qui ne semble faire souffrir que les couches populaires. |
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Nous l’avions essayé avec le projet des financements sages mais il faut aller plus loin avec des ECO Termes et tout l’encadrement juridique car je pense que l’Afrique a le droit de se passer de monnaie lorsque sa valeur dans les cours boursiers et de change n’est pas reconnue ni utile et ne sert semble-t-il que d’instrument de torts et de tueries. Pourquoi même ne pas utiliser directement les monnaies étrangères pour mettre plus de transparence et d’efficacité à cette mascarade de taux fixes qui ne sont que des laisses venant de leurs banques centrales? On n’aurait plus à manipuler du scripturale en local mais se concentrer sur notre monnaie virtuelle de transfert mobile et Internet. |
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Oui, mais on peut recommencer le processus à zéro par le troc de boycott puis un moyen d’échange commun dont le cours a plus d’assise socioéconomique et qui tient compte de nos ressources tangibles avec des indicateurs en ligne accessibles à tous. |
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Sachant l’explosion du Web qui se poursuit sur le continent… |
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Po popopo! Tout ça fait réfléchir mais c’est à approfondir avec plus de technicité et de praticité. Essais erreur de la communauté connectée. |
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En tout cas, c’est mieux ce type de « Master Baston » que tous les discours qu’on nous pond pour justifier les œufs en or qu’il faut leur pondre. |
On n’a même pas fêté ta sortie qu’on se fatigue avec ces idées de renouveau.
Le vol de retour était prévu tard dans la soirée. C’était une exception de n’avoir pas d’escorte policière apparente. Une faveur échangée contre le silence sur les mauvais traitements à con signé dans les annales de détenus détendus. Comme quoi parfois le Ciel et les oiseaux de proie pouvaient s’accorder sur la clémence et la clé d’éminences.
Ils arrivèrent tôt à l’aéroport et prirent leur temps avant les formalités et le retour à l’espace de modération entre la Terre et le vieux Monde.
***
Les premières notes du Chantre furent tristes. Il s’adressait à certains de ses frères griots grillés par la soif d’argent et aux artistes, artisans, moines, geeks et greeks jadis neutres dans les conflits mais pris cette fois-ci en bouquets mystère d’une nouvelle lutte pour une économie plus juste et un Monde nouveau.
Ces idées de troc donnaient enfin un pouvoir semble-t-il minime à la jeunesse francaphone africaine mais qui avec le poids critique d’une pierre lancée par les quatre nouveaux Archétypes de David téméraires pouvait faire chuter le nain Gaulleath au front hexagonal. Quand les grains de moutarde pouvaient s’assembler pour dominer la montagne par leur mort et résurrection (et non mords et insurrection) en une forêt d’Arbre.
Les jeunes devaient donc non seulement développer leurs talents naturels (grain de sel) mais aussi y adjoindre dorénavant le travail (sueur de suaire). Et, la communauté le payer à sa juste valeur. Comme le disait le Maître Davido dans son opus « Fall » : « Theywant to spoilourmarket. » Du cœur venaient la Paix et la foi. Des mains la Paie et la loi.
Freedom, Trade Fighters
We don’t want to be World Trade slave no more
They took us by surprise
Broke the veil of our hospitality
Rapting first Raping then
By fist and fierce
We were Warriors ready to fight them
They asked us for help and trade
They ruined our confidence in gods and God
With gifts and tricks between us
how dare can they say that they sailed the world before us
When we travel every time without ships
So we worshiped the almighty God
And believed we still need to enter their mercurial and colonial battle
Amazons, Buffalos, Lions, Panthers and so one
Soldiers of the elite went on work in the “New world”
The shrines of the Souls resting
And now? What has been changed?
From the beginning to 2020 AD and 1441 HG
The need to be taken at the right Time
For the sentences without continuous mode
We don’t want to be World Trade slave no more
2000 must be a Black era!
Justice
L’exploitation tant mentale que commerciale bien qu’elle prenne le visage et le profil de toute sorte de prédateurs doit prendre fin dans ce Jour. Et cela ne doit pas être l’œuvre d’une clémence ou d’une clémentine dans sa bulle mais le combat de tout un Peuple qui remet en cause son oppression. Les Hommes naissent égaux en droit et tout Peuple a droit à sa Liberté de Conscience (Confiance), de Livre (Connaissance), d’Énergie (Pouvoir) et de Parole (Pourvoi).
Sagesse
Avant le combat, il est bon de sommer trois fois la personne de s’amender (« paie mes brebis! ») avant le début du conflit qui sera sans les armes lâches qui ôtent la Vie (sacrée) mais avec celle nue qui redonnent son envie. La nage est de mise, transpirer, pour retraverser, la mer Rouge capitaliste vers nos terres Jaune or, notre mer de reflet bleu dans son Noir profond, notre forêt verte et notre Ciel Blanc parfois rougeoyant mais toujours flamboyant. Maintenant que le complot éhonté est démasqué, et que le Peuple est informé, il est toujours temps de s’assoir et de revoir l’histoire des Noirs et de redéfinir les limites de notre Empire (qui ne doit plus empirer sous leur emprise). Civilisation du Commercial, du Culturel, du Cultuel, de l’Intellectuel et des Ressources utiles. C’est la veille du conflit prédit par le Livre. Qu’il soit mené par un Grande Monarque, Grande Marque, et un Mahdi, « Mare! » dit, et leurs armées. L’Afrique doit renaître libre du nouveau feu et du nouvel Esprit :
Renoncer à l’Amour propre (Passion) pour l’Amour Simple (Amitié), Accepter la Vérité de la Richesse Simple (Patrimoine transmissible) et lâcher-prise par spiritualité (Écologie du corps; Intention Lean) car :
« Chaque Homme est important aux yeux de Dieu »
United Diasporas and Africa for economic sovereignty Act.
In the name of God, the Judge, the Wise.
Africa is still marked by this disparity due to the cleavage between the wealthy minority having the power and being able to become Satellites in the Diasporas or Elites in Intelligentsia and the poor and precarious majority of the local population who undergoes Life. We keep all these images of people struggling to go through problems on a daily basis. This should further encourage us to move forward with our projects of solidarity within and between communities (states and diasporas) within the framework of the creation and organization of bridges of exchange and sharing of strategic intelligence work and business oppor-tunities. However, in this dynamic to get out of this global and accepted oppression by our economic sovereignty and our pride of identity reclaiming, the Simple Attitude is appropriate: no longer to show pettiness (to bring others down to a low level), jealousy, witchcraft, to leave go to the only survival. It’s great time to opt for an initial Entrepreneurial from the Correctional Spirit, among other workbase to come, that would be beyond the quest for daily bread but more to build successful micro-businesses or individual businesses for the benefit of individuals and the entire community.
We come after this observation, to unite our Intention to arrive at Economic Salvation by federation of our efforts each with our resources and the use of our Time of Life to turn the Wheel of reconstruction all over with those who can be partners and not come to us as mercenaries.
Adherence to this Spirit of Correction of Effects, on the development of our Civilization made of Ethnic Diversity, that we have inherited from the past passes through the Strong Sign of the constitution of a financial inheritance transmissible (by the saving and the proscription of the debt without leverage) and a restoration of our ethnic inheritance (by the apprenticeship and the prescription of the community cultural dowry). The first manifestation of this Sign of the first action of the Spirit of Correction is the return to the Financial and Identity Credit necessary for the affirmation of the renewal of our economic power.
“God comes to meet our efforts but does not do them for us. Let’s start working with cleverness and a Vision of the Future this time”
Acte d’union des Diasporas et de l’Afrique pour la souveraineté économique.
Au nom de Dieu, le Juge, le Sage.
L’Afrique est toujours marqué par cette disparité dû au clivage entre la minorité aisée ayant le pouvoir et pouvant se convertir en Satellites dans les Diasporas ou Élites dans l’Intelligentsia et la majorité pauvre et précaire de la population locale qui subit la Vie. Nous gardons tous ces images de personnes qui luttent pour s’en sortir au quotidien. Cela doit encore mieux nous encourager à aller de l’avant avec nos projets de solidarité intra et inter communautés (états et diasporas) dans le cadre la création et de l’organisation de ponts d’échanges et de partages de débouchés, de l’ouvrage et de l’intelligence stratégique. Cependant dans cette dynamique pour sortir de l’oppression rendue mondiale et normale par notre souveraineté économique et la réappropriation de notre fierté identitaire, l’Attitude Simple est de mise: ne plus faire preuve de mesquinerie (ramener autrui à un bas niveau), de jalousie, de sorcellerie, de laisser aller à la seule survie. Il est grand Temps d’opter pour un Esprit de Correction, entrepreneurial d’abord, et en attendant les autres chantiers devant être initié, qui serait au-delà de la quête du pain quotidien mais plus pour construire des micro entreprises ou entreprises individuelles florissantes pour le bénéfice des individus et de la communauté entière.
Nous venons après ce constat, unir notre Intention d’arriver au Salut économique par la fédération de nos efforts chacun avec nos ressources et l’emploi de notre Temps de Vie pour faire tourner la Roue de reconstruction tout azimut avec ceux qui peuvent être des partenaires et non venir à nous en mercenaire.
L’adhésion à cet Esprit de Correction des effets, sur le développement de notre Civilisation fait de la diversité ethnique, que nous avons hérité du passé passe par le Signe fort de la constitution d’un patrimoine financier transmissible (par l’épargne et la proscription de la dette sans levier) et une restauration de notre patrimoine ethnique (par l’apprentissage et la prescription de la dot culturelle communautaire). La première manifestation de ce Signe de la première action de l’Esprit de Correction est le retour au Crédit financier et identitaire nécessaire à l’affirmation du renouveau de notre pouvoir économique.
« Dieu vient à la rencontre de nos efforts mais ne les faits pas pour nous. Mettons-nous au travail avec clairvoyance et une Vision du Futur cette fois »
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Il ne s’agit pas tant de faire des efforts et mettre en place des projets ou programmes pour réduire la pauvreté mais bien l’enrayer car la Source de la pauvreté et son entretien vient d’un Système bien huilé ou les pyromanes en secret jouent les pompiers officiellement. Les pays du Sud cantonnés à un rôle de consommateurs et de pourvoyeurs de ressources et de matières premières arrangent la plupart des pays dits riches qui n’ont pas les moyens de les posséder sur leur sol d’une part et de se les procurer à leur valeur réelle d’autre part ce qui réduirait les écarts entre les niveaux de développement par le prix à l’intersection de l’offre permanente informelle déformée et mal formulée et de la demande oppressante formelle informée et surformulée. On dit souvent « les bons parleurs ne sont pas les bon payeurs » mais, concernant le développement de l’Afrique, « Tout le monde en parle ». De fait on serait dans une situation idéale d’échange commercial et de partage de ressource. Il appartient toujours au Peuple opprimé de lutter pour sa Souveraineté économique et non d’attendre, par prières successives, la réduction de leur dette qui est une dette non pas tant Économique mais Ethnologique du fait retard à rétablir une injustice pluridimensionnelle séculaire ou séculière qui, en tout cas qui n’a que trop duré et dont l’enjeu est le déséquilibre cosmique et naturel sur Terre et dans le Monde présent et les Mondes à venir…
LE NUAGE, LES CAMÉLÉONS À ARC EN CIEL DE LA MER. TEMPS.
Salut, ô Tum,
Toi qui te lèves au-dessus des Abimes cosmiques!
Grand, en vérité, est ton rayonnement!
Tu surgis devant moi sous forme d’un Lion à double tête…
Laisse donc entendre ta Parole de Puissance!
Prête ta Force à ceux qui l’attendent, debout devant toi!
Voici que j’arrive et que je mêle à la foule des dieux
Qui t’Entourent, ô Râ!
En vérité, comme Râ, je vis après la mort, jour après jour,
Et de même que tous les jours Râ renaît de la veille,
De même je renais de la mort.
Toutes les divinités du Ciel se réjouissent en me regardant [vivre,
De même qu’elles se réjouissent en regardant vivre Ptah,
Au moment où, au grand temple d’Héliopolis,
Il paraît dans toute sa splendeur.
(Livre pour Sortir au Jour, Chapitre III)
Il est dit que les juifs portent la kippa pour se rappeler que Dieu est au-dessus d’eux. Vois-tu nous artistes et artisans nous prenons plaisir à vivre par la connexion à la Vie car nous savons que Dieu mixe pour nous Sa Providence chaque jour et nous veut donner le meilleur de notre art par la musicalité, la maîtrise du Tempo. On porte des chaussures de danses confortables et libres en danses en couple (pas trop individuelles ni de groupe ni pour les danses tribales et de ballet) pour se rappeler que Dieu guide nos pas malgré notre liberté d’action d’artiste, d’artisan, de moines, de geeks ou de greeks qui nous procure tout le plaisir de vivre.
Les juifs craignent Seydina Djibril (AS) mais nous artistes, artisans, moines, geeks et greeks pour la plupart d’entre nous élus et non promus, œuvrons simplement sous son égide. Et que dire du Sabre de Seydina Mikaël (AS) associé aux Sauveurs? Aventure Miss Terre heureuse.
Dans un lointain souvenir, il semblait que certains moines du sanctuaire du Saint Sacrement du Mont Royal à Montréal s’étaient mis à l’emploi de certaines entreprises pour courageusement gagner un complément à leur revenu en plus d’un magasin de bric et de broc. Également ce souvenir évoquait la qualité de l’accueil dans le sanctuaire de Cacouna tenu par l’équipe du renouveau charismatique qui, bien que dépendant des dons de la communauté et des pèlerins, faisait des efforts pour accommoder certaines âmes en détresse. En prenant le large, le souvenir reconnait dans sa narration, des Alpha, soufis, travaillant à des tarifs modiques et d’autres qui semblait facturer à des tarifs défiants toute co-occurrence, toujours dans un es-prix d’efficacité. Et que dire des « Beau konon » et autre « N’gan ga » facturant les sacrifices et un peu de leurs vices et caprices avec un soupçon d’artifices. Un travail d’observation des bénéfices de chacun et de jugement des maléfices complices.
Beaucoup aussi avaient transgressés (et non péché qui était semblable à une simple partie de chasse en jour de Sabbat) en copiant des musiques d’artistes qui montraient leurs talents sur des réseaux sociaux. De manière franche et promotionnelle lorsque l’égo se comparait pour une course pour la place au sommet. Habitués du Compact Disc (CD) mais fans collector de CDs de deuxième main comprenaient, maintenant que la mode passait, qu’ils avaient cédés. Cédés à aider par l’achat direct en première instance. Adieu CD. Télécharger par et pour un terminal unique à la licence difficile qui était mise en place pour éviter la propagation abusive de l’opus. Un confort de support pour les uns mais fort en cons, les autres, qui en faisaient commerce. Les solutions peinaient à être satisfaisantes notamment celle de l’abonnement à zone d’écoute en ligne qui étaient accessible à des mélomanes engagés et à l’empois ou engagés et à l’emploi mais pas pour ceux des ghettos et guetteur de nouveautés. Un gâteau cadeau pour certains gâteux gâtés pas certain.
L’artisan produit de ses mains et se fait flouer par le commerçant qui fera la marge que lui ne voit que dans les pages qu’il ne peut créer. L’échange est dit éthique. Simple tactique. Pour paraître plus sympathique. Les TICs les grattent toujours. La matière brute, grise, ne manque pas mais la manière se perds. La relève finit dans le désert. C’est pathétique. Pas de quoi en faire un Pathé, le film serait un flanc. Alors le Savoir s’associe à la Science son ancienne Haine-amie pour sauver ce qui reste de la mémoire humaine. Le commerce est équitable sans être quittable. Qui se met à table?
Combien de logiciels, de modules, d’applications, de lignes de codes offertes pour trouver des solutions à d’épineux problèmes? Rendre esthétiques et sûr des sites. Des soldats de l’ombre qui font briller des profils. A combien ces heures de création et de programmation. De simulation et de diffusion. De mise à jour. Le lien manquant : la reconnaissance et le paiement d’heure de Vie en marge d’une « vit d’heures » si ce n’est videur. Le gratuit est le standard de consommation. Mais le fruit défendu fait toujours tomber dans le panard. Travailler gagner son pain à la sueur de son front et priver les autres de leurs miettes. Cette élite est essentielle contre les nombreux pirates et personnes malveillantes qui s’attaquerons aux des membres de l’ECO World car, manifestement, la compétition voire même le combat sur fera sur la toile sous les coups de pinceau des Serviteurs du Grand Artistes.
Je ne parlerais pas de fion. Les fientes en font des fonds de gorges pour journalistes à lécher. Une mode, plus que qu’un mode qui incommode au moment du mots doux de l’e-Monde.
Le paiement en volume de sommes infimes est déjà préférable à la gratuité tant voulue qui affaiblit nos communautés économiques respectives. Ces arts mystiques sans armistice qui virent au rouge capitaliste au lieu de préserver leurs couleurs authentiques quand ils s’excitent, ils montrent l’exit…
C’est la belle formule du Christ pour cet art de vivre : « Donnez à ces arts ce qui est Caesar et Adieu ce qui est à dix œufs. ». Faire chaque jour un effort de façon consistante pour se corriger et… Payer!
Beaucoup ont transgressé doivent s’amender pour le futur de ces arts : Slam (Slammers), Savates (Makers), Salam (Simples et Soufis), « Sale » âme (Philo surfers) et Salman (Rush, die); Artistes, Artisan, Moines, Geeks et Greeks. Pourquoi faire de cette élite toujours en orbite, le front typique et critique de cette guerre punique et unique pour le Fric, pour l’Afrique, pour les Affres de la Trique, pour le Freak? La Liberté n’a pas de prix alors, ils sont choisis, eux, véridiques (very Dick) contemporains, pour passer le mot et inoculer le rétro virus contre le mal qui menace le Peuple entier : les migrants pour raisons économiques intra et inter états soumis au stress de l’endettement et de l’avilissement. Simple échange de diffusion contre contribution. Sentiment Information versus Energie Monnaie.
Ici est défriché le Livre et rend compte que le Maître absolu était aussi un bandit, vivant en méditation dans les lieux désert, jardins d’oliviers. Quand le Bar Abbas se fait prendre sur des airs de Billy Jean après avoir voulu s’appuyer sur une Pierre meule de glaise (d’Église qui glisse pour un Reg lice?).
« Ceci est mon son prenez en tous et ceci est mon cœur mangez-en tous. » Des délires de mets créant doute. Que dire du sang qui sent le vin ou du pain sans le vainc qui donne tout de même une Pita gore que Tall laisse avec de la viande de brebis : des Abats pour un Chawarma de « Bar Abats », le dieu Peul casté? Paie mes brebis!
En temps de famine lorsque le poisson lui, fait nager le pêcheur, un berger est une eau bénie, une aubaine, une aux bennes. Homme de foi, Artistes, Artisans, Geeks et Greeks devenant entrepreneurs et pour certains entreprenants.
C’est une vision commune défendue par Hakim et Hakam dans le sillage d’ASSOUKA pour laisser les mercenaires dans les bateaux travailler avec les Pères et les experts pour tenter l’impossible des lions mais pas de Judas : gagner de l’argent. C’est-à-dire vendre, vendre, vendre, épargner, réinvestir, grandir, adapter (innover), vendre, vendre…
Ne pas suivre l’exemple de l’Homme du néant d’air Tall, T’i Ham, qui ignorait le récit Tall de l’HamMahdi.
Le message à faire passer est clair et le juge pair sévère (surtout quand il perd ses verres et ses vers de Père et ne peuple plus l’Uni vert).
Le voici, le voilà, sans Voici ni voilage :
À la communauté et Sympa disant (sympathisants)
Évitement; Évangile; Taizé : Ayi (Sentiments)
La communauté doit d’abord se concentrer sur les acteurs qui représentent leurs « nous » c’est-à-dire ceux qui défendent leurs valeurs et leur corps culturel voire cultuel (de Vie) avant d’aller chercher les éléments manquant dans d’autres communautés ethniques. Ces dernières ne sont pas faites de discriminations raciales ni tribales mais un ensemble bigarré d’individus partageant la même vision. On parle alors d’une réduction à défaut de régression des effets de l’ancienne mondialisation pour une économie de communauté interculturelle.
Aux acteurs (pas « activistes)
Technique; Tassawouf; Souffle : Ahé (Il est vivant)
Vendre est essentiel et la technique du porte-à-porte et du bouche-à-oreille communautaire consiste à d’une part à contacter individuellement de « grands acheteurs » pour leur proposer ses produits et leur demander de les commander régulièrement et de les commenter officiellement (d’où un soin particulier à les respecter) pour laisser une trace. Puis ces « grands acheteurs » deviennent des ambassadeurs contre crédit d’achat pour inciter d’autres à acheter et à contribuer ainsi au partage des livrables ou des débouchés liés au projets. C’est le principe électoral mis au gout de la vente par la technique Share Wiser.
Exemple pour s’amender auprès des Artistes
Créer une page Web d’Artiste, Artisan, de Moines (en Communauté ou individuel), sur l’exemple des Geeks et demander en Greeksà la communauté de faire des dons pour les produits gratuits reçu ou mis en ligne gratuitement.
Pour les Artistes encastrer sur sa page Web, la musique disponible gratuitement ou mettre un lien de renvoi vers la page officielle sur le « marché » virtuel où se vend les œuvres. Faire de même pour tout site de vente de vos produits (mettre des liens de renvoi à partir de votre page officielle). Rajouter obligatoirement un module pour faire des dons sur sa page d’accueil pour permettre aux gens de s’amender de leur abus de l’art dit « gratuit ». Au besoin demander à un tiers ou un Geek de créer un site pour vous ou le faire soit même avec un tutoriel de Geek. S’amender.
« Donnez à ces arts… »
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C’est le fait de vouloir ou devoir être quelque chose et faire correspondre notre Vie à un modèle prophétique pour mériter un Paradis ou une autre Part à dix qui nous fait perdre la Simplicité et l’Authenticité de notre Âme. Notre Attitude devrait nous définir et guider une philosophie de Vie Soumise à Dieu pour l’Islam et pleine de sentiments pour Lui pour l’Animisme. Le cœur d’une Religion comme celle de l’Économie et la spiritualité de l’Écologie du Corps permet d’avoir des règles de conduite en communauté permettant à toutes ces styles et philosophie de vie individuels de cohabiter ensemble. Un nouveau Monde de l’Homo Animus, Homme Attitude, Race de la Psyché c’est à dire de l’Âme emboite le pas aux vestiges de l’Homme Économique qui nous laisse une Terre pleine de défis de réappropriation de la Vie sur l’Argent et l’Image. Le Temps du Corps, nouveau centre spirituel de la Conscience, est le Messager d’un Dieu de Providence Qui nous guide et son nom est l’Esprit de Correction : Une disposition intérieure au Courage et un comportement d’humeur au Calme. Le tout pour un être ayant Foi dans la Simplicité et une Vie Modérée pour un Résultat ultime fait d’un Témoignage et de Maturité.
Hakim hébergeait Hakam depuis sa sortie de prison. Une cohabitation plus amicale que la simple fraternité convenue et parfois de contenue.
« C’est bizarre Hakim, depuis que je suis chez toi je ne t’ai jamais vu recevoir de compagne ni de compagnon, même si dans ce dernier cas je serais plutôt mal à l’aise.
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Élisa ne veut pas vraiment de moi. Elle se contente d’une forme d’amitié ou elle profite de mon affection sans s’engager et les relations avec mes « compagnons », comme tu dis, sont plus par inclinaison, penchant voire fantasme par moment que par réel besoin. |
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C’est compliqué ton affaire. |
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Oui j’aime les femmes mais elles ne me le rendent pas bien. Il semblerait que je ne sois pas le modèle de virilité qui leurs donne des sensations… |
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la mouille physique, psychique et philosophique. |
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Oui je suis comme une copine pour elles. Une femme comme elle en somme. |
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et par rapport à tes compagnons. |
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C’est bizarrement un besoin d’être aimé et d’aimer violent semble-t-il que je n’arrive pas à combler avec les femmes que je déverse sur les hommes. |
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le foutre physique, psychique, et philosophique. |
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t’es vraiment con ou quoi? |
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je ne fais que reformuler. |
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J’ai l’impression que personne ne me comprend. |
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Je ne pense pas. Ton cas n’est pas isolé. On dit que l’enfant est le père de l’Adulte. Et je pense que l’Amour du soi et la Vérité de ton moi n’ont pas cheminé comme il l’aurait fallu dans ton être et dans ta Vie. |
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Le soi est une pure construction de ton vécu tant par l’héritage de l’entourage qu’on a eu tous les deux, même si je n’y ai pas réagi de la même façon, mais aussi de l’environnement du Monde ou tu as évolué : éducation, instruction, relations, consommations etc. |
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qu’en est-il du moi |
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justement le moi est ce que tu es en réalité et a toujours été. C’est une graine fertile que tu as en toi qui est enrobé de la chair du fruit qu’est le soi. Généralement il y a toujours un enfant ou une de tes réalisations qui révèle cet aspect secret de toi et c’est alors le début de la Raison et la fin de la Passion. Le moi est le Roi fait de Maturité retrouvée, en langage Francaphone on écrirait Maturité « Maat usitée ». Et le soi la Traite et le Traite et le toi l’Image que les autres voient, te renvoient et garderont de toi c’est-à-dire ton héritage ou Témoignage ou encore vu comme héritier ou Témoin. |
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Roi, Traite et traitre, héritier ou Témoin. on se croirait dans un conte. |
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Oui un conte philosophique ou Mythe. Et encore je n’ai pas cité la loi et la foi qui sont des domaines préservés à travers un Message et un Seigneur. Toutes nos vies sont des livres ou des pièces de théâtres écrites par Dieu et qu’on nous demande de jouer au mieux pour recevoir notre prix d’interprétation au jour du jugement après une rencontre avec lui. Ce prix la « reçue action » ou la « re-issued action ». La résurrection ou réveil est à rechercher de notre vivant et dans notre vie pendant qu’on vit « mort » et ignorant pour éviter la « re-issued action » au lieu de la « reçue action. ». Une « « re-issued action » implique d’administrer le sang de la communauté intemporelle et sans espace à laquelle on est lié par l’action de ces porteurs du Prototype à l’Archétype sans retour physique dans des corps sur Terre mais par un retour psychique à travers les cœurs dans les Mondes jusqu’à l’Heure de la communauté. Le cœur n’est pas l’organe mais le centre spirituel contemporain recevant la Conscience du Monde. Toute notre vie n’est qu’un jeu d’actions par le ou les projets contenus dans notre cœur pour mériter la couronne de laurier et de justice. Ainsi, nous œuvrions pour mériter l’immortalité pour nous les Homme-dieux, la fin du cycle de souffrance pour les gens du Feu etc A présent l’au-delà a changé tout comme notre réalité sur Terre est redevenue uniquement physique, psychique et philosophique depuis l’avènement de l’ère du nouvel Animisme issue du Melting pot toujours utile à des fins de Correction cette fois entre le Hanafisme Séculaire et le Bouddhisme Séculier. |
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C’est profond tout ça mais ou est le rapport avec mon homosexualité. |
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Tu as reçu le sang de cette communauté qu’on peine à recycler au fil des livres écrits par Dieu et de la présence de la pratique comme une option licite car ils revendiquent leur Nature et ne veulent reconnaitre l’anomalie. Le Message que portait ASSOUKA était multiple : ne pas légitimer l’homosexualité par les liens sacrés des mariages. Ne pas réprimer les homosexuels pour autant car chaque Homme est important aux yeux de Dieu. Et inviter les homosexuels à corriger progressivement leur penchant par le partenariat de vie avec une relation para avec un membre de chaque sexe jusqu’au retour à la seule union hétérosexuelle. Les homosexuels sont donc paradoxalement tout aussi important aux yeux de Dieu et pour l’humanité car la Correction de leur penchant permet à ce sang de ne pas revenir dans d’autres enfants pendant qu’eux ils croupissent en enfer avec leur corps psychique qui est bien solide. Mais bon plus personne ne semble croire à l’enfer qui est vraiment une mauvaise destination comme il est dit. |
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qu’est-ce qu’un corps psychique et as-tu vu l’enfer toi? |
– |
tu devrais revoir tes fondamentaux de l’Anthologie qui vient avec la Méthode Ka. Le corps psychique est composé des 7 âmes que les 7 esprits mauvais, dont parle le Messie Issa Ibn Maryam dans Matthieu 12 :45, sont à convertir au Silence et à chasser comme on le fait communément car ils errent et vont dans d’autres corps. Il faut purifier ses egos et en les acceptant d’abord et les élevant de leur nature basse et non s’en départir pour avoir l’air propre. En plus des 7 âmes il y a l’Esprit Messager pour nous l’Esprit de Correction et l’Astre Seigneurial qui est le « Paradis » ou jardin partagé par toute la communauté à sa fondation avant sa division en continents, c’est-à-dire en Terres héritées, à chaque Schismes ou Séditions comme l’était l’Éden avant les évènements du Jardin. Cet Éden serait appelé Pangée par les scientifiques quelque peu innovateurs et insoumis mais qui ne font que décrire des réalités Mythiques et Mystique. L’Esprit de Correction est le fil conducteur qui lit les membres entre eux et à ce Jardin. Ainsi ceux qui sont guidé par le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux ont le fil conducteur de l’Esprit de Vérité et sont dit Véridiques et Nobles par la législation de l’Islam. Ceux guidé par l’Esprit de Sainteté, ceux de la législation Animiste, sont un peu plus dans le trouble à cause de la perversion de leur Message mais Dieu met fin à leurs erreurs sans qu’ils ne se rendent à l’évidence par orgueil et peur de la honte d’avouer leur errance. C’est là la plus grande de leur transgression ne pas reconnaitre la Vérité quand elle vient à eux. On cite souvent à ce sujet Jean 3 :19 et Coran III, 2-4. |
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Ok mais que dis-tu de l’enfer? Vais-je y aller puisque manifestement l’homosexualité est vraiment condamnée et sa légitimité une vue de l’esprit. |
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L’enfer implique tous les éléments du corps psychique sauf que celui-ci ne suit plus son Esprit Messager originel et va se greffer à un Astre Seigneurial qui n’est pas celui auquel il est destiné. On vit alors sur l’Arbre maudit d’OM qui est Mort spirituelle ou seconde mort après celle physique au lieu de celui OU qui est Vie éternelle donc profonde et immortalité après la résurrection de son vivant. L’Arbre maudit ou Arbre de « Za Haqq OUM » la natte de la Vérité Odyssée Union Morte. C’est-à-dire ceux qui n’ont pas réussi leur Vie terrestre et reçu leur livre dans la main gauche comme on dit dans la tradition islamique. Ils y demeuraient de façon éternelle avant l’ère de l’Esprit de Correction qui veut corriger au maximum les croyances pour que leurs sangs de perversion remontent en Paires vers Sion. Des couples ou trios si tu veux unis par une union Astrale ou Mystique et une Sacrée ou Traditionnelle. En somme une âme sœur faite d’un Amour divin, Mère, et d’un Féminin Sacré, Femme, et ou d’une âme sœur Eve, Fille, et Disciple aimé, Sœur. Par exemple, la fondation de l’islam révélé, ou re révélé devrais-je dire, s’est faite à 5 cinq : le Messager de Dieu, son Amour Divin, Abu Bakr pour Aïcha ; Son Féminin Sacré, Khadîdja; son Eve, Ali; et le Disciple aimé, Zayd. ASSOUKA quant à lui a préconisé qu’une union à 3 pour la Voie Noire avec un choix au niveau des options de destinée à 32 ans ou 41 ans sachant que le repère de 23 ans s’efface à mesure que les Hommes deviennent matures de plus en plus tard. En effet à 23 ans très peu de jeunes sont responsables, occupés qu’ils sont à courir après un niveau académique voulu de plus en plus haut pour obtenir un emploi décent ou dansant c’est-à-dire la désillusion du chômage à temps partiel. Une simple machination de l’Éternel Ennemi de l’Homme : la peur. Ce concept de peur qui prend forme sous diverse forme et qui a atteint Seth, fidèle serviteur de Dieu, lui-même se croyant trahis à l’apparition du nouvel Adam, Horus. |
– |
Ok je vais en enfer si je comprends bien. |
– |
Oui hélas sauf si tu corriges ton penchant par la reconnaissance actuelle de ton erreur puisque que je te l’ai révélé de façon explicite. Certains de l’Arbre de « Za Haqq OUM » ont bénéficié d’une Grâce pour l’ignorance dans laquelle ils étaient et de ce qu’ils faisaient. Mais quand la Vérité est connue et qu’on refuse son appel on se damne par rébellion qui est une peur de Soumission et de Sentiments pour le nouveau Vicaire qui est l’expression de la nouvelle norme voulu par Dieu pour son Peuple. De fait Seth n’est pas Iblis. « Able Is(is) » est quelqu’un qui se croit aussi fort que Dieu ou son Sacrificateur Isis, Archétype de Saïda Maryam de la famille d’Imran et sœur d’Aaron le Sacrificateur de « Mo Is(is) ». Marie et le Kidhr sont des personnages clés des deux familles hiérarchiques de Mystiques vivants sur laquelle repose la Terre : les Afrads ou Solitaires de l’Islam et les Hommes en Fils ou Saints universels de l’Animisme. |
– |
Que puis-je faire pour me sauver. C’est plate d’aller sur cet Arbre alors que j’ai du temps à moi dans cette vie pour changer. Tu aurais pu me le dire plus tôt au lieu de me laisser juste faire des affaires. |
– |
C’est un complément du Message que j’ai reçu après l’initiation que j’ai reçue dû à mes viols en prison. Moi aussi je veux me purifier même si je n’ai aucun penchant homosexuel. Nous devons nous marier à notre Archétype Sacré (Eve ou Féminin Sacré) et être Haine Ami avec notre Archétype Astral (Amour divin ou Disciple Aimé). |
– |
Commence à lire en toi, à questionner le Fa et consulter un Alpha. Peut-être qu’Élisa n’est pas le bon Archétype Sacré ou demande de la Patience et que l’un de tes compagnons homme Archétype Astral uniquement peut être au mieux une égérie et non une chérie. |
– |
ASSOUKA m’a révélé que l’égérie est dans notre langage une « Haie géré » : une personne qu’on aime mais qui nous refuse et qui ne nous est pas licite sexuellement mais avec qui on demeure en contact en respectant son opposition à nous. Et pour l’Archétype Sacré? |
– |
Il faut lutter pour l’obtenir de son vivant et se marier à elle. Les plus chanceux auront un enfant avec lui et les autres peuvent lui dédicacer une œuvre majeure intemporelle. Comme la Joconde. C’est la généralement notre alter ego. Celle qui nous complèterait et à qui on ne cesse de penser mais qui elle aussi nous refuse car elles ne voient pas encore notre lumière brûler dans nos yeux qui sont le reflet des siens. C’est notre miroir que les sorciers veulent briser ou masquer pour s’en emparer et l’attribuer à un autre selon le désir de la nature IBLIS, Involution Biologique de la Lumière Initiale du Seigneur, qui veut voir tous les deux devenir djinn comme lui par non-respect de la loi de soumission pour la femme par la rivalité et de sentiment pour l’homme par l’infidélité. C’est l’un des rôles du Fa et des Alpha correspondant à la mention Coran XIII, 20-21. L’Iblis était à la fois principe homme et femme et il n’a pas supporté l’apparition d’un nouveau Vicaire homme et femme, donc hermaphrodite comme lui, mais qui, lui, pouvait procréer. |
Pleine de fougue Hakim saisit son téléphone et écrivit à Élisa : « Élisa j’ai deux orientations sexuelles pourtant je veux m’unir à toi par un mariage et être juste ami avec mon pair. » il ajouta « on peut être partenaire de Vie. ».
Hakam regarda Hakim attendre anxieusement son téléphone.
Le Temps paru une éternité. Le téléphone vibra. Hakim lut à mi-voix : « Cher Hakim. Mieux vaut être seule que mâle accompagné ;)) xxx »
« C’est quoi ce délire?
– |
Ne lui répond pas. Il est mieux de traiter ça de vive voix ou en personne. Mais au moins elle a l’heure juste sur tes intentions. Ne dévie plus si c’est elle à qui tu ne fais que penser. Ton cœur te guidera sinon interroge le Fa et demande à un Alpha de prier pour vous. |
– |
Je m’attendais à plus de sa part. |
– |
N’oublie pas « la vie présente n’est que jeu et amusement ». Tu viens de comprendre la dimension sous-jacente de ce jeu : l’Union voulu par Dieu et non la Mort voulue par Iblis. Le fameux fruit défendu était bien un compound de transgression d’interdits sexuels pervertissant l’Amour dont Dieu ne veux plus ou du moins lui préfère l’Amitié. Car Eve était la Fille d’Adam et aurait dû être son « Haie gérée ». Mais Iblis lui a mis le feu de la séduction dans le corps et entraîné la Mort de son Père : la perte de sa qualité de Vicaire par le déshonneur de la sodomie et de l’inceste. Seul orifice que nous ne pouvons défendre de face et que seule la trahison pouvait lui faire perdre son précieux bastion. Un Roi perd son trône quand son boule est profané. Les Hommes, Noirs, sont des Rois. Tandis que la malédiction vient de ce que notre poitrine c’est-à-dire notre cœur comporte comme impureté. Un Saint perd sa place auprès du Roi quand il a les boules de s’être trompé. Les Hommes en Fils, Métis, sont des Saints. Fort heureusement Dieu, Lui, a transmis la formule de demande de pardon « Astaghfirullah ». |
– |
Type, il faut que je me mette à croire ou que je me ressaisisse. |
– |
Nous n’avons pas tous le même appel. Moi je souhaite à présent continuer l’œuvre de Correction d’ASSOUKA et des Comanches jusqu’à la suscitation des deux Amaru. J’ai choisi de naviguer dans l’Islam car c’est la religion centrale qui comporte l’étalon de référence des textes Saints mais ASSOUKA nous a montré comment tenir compte de notre propre sensibilité et de notre ressenti dans les diverses philosophies personnelles visibles par notre Attitude et perceptibles dans leur Résultats. |
– |
On est Co-Recteurs. Je vais apprendre un peu de toi et si tu veux je t’apprendrais comment gérer un Ka. |
– |
Justement un vieux reste que j’ai de la stratégie par ASSOUKA est « qu’il vaut mieux rassembler ses atouts que vouloir à tout ressembler ». Je suis bien dans l’univers Mystique avec un emploi de Geek. |
– |
Et moi je devrais continuer dans le Traditionnel avec un empois de Greek je suppose… |
– |
Bien vu mais la purification Mystique et Traditionnelle est possible en refermant ses portes spirituelles et en se déchargeant du poids de la transgression après la profanation. |
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Ne fais pas ton Derviche sans vouloir être riche. Cela nous est proscrit ne l’oublie pas. |
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Laisse-moi réfléchir à ta proposition de Liasses. » |
Hakim se dirigea vers le réfrigérateur pour voir comment composer un repas digne de ce nom et de son don. Puis une idée lui vint en tête.
« Au fait et toi? Tu ne veux pas te marier? Fais aussi ta déclaration pour commencer ton jeu.
– |
Rien ne t’échappe. Il ne s’agit pas d’une déclaration. Il s’agit d’un vœu que l’on fait devant les Hommes mais qu’on laisse Dieu bénir. Car à l’origine c’est lui qui définit nos Archétypes complémentaires. Comme on dit dans la Bible « il les créa homme et femme ». C’est au début une preuve de l’hermaphro déité mais aussi depuis la séparation des sexes du fait qu’on nait avec une femme à rencontrer et avec qui s’unir. Là encore avec la nécessité de migrer pour trouver des conditions de vie décente, on ne rencontre plus son âme sœur dans le village même où on est sensé faire toute sa vie. Il faut souvent de longs périples pour la connaître tout en évoluant sur le plan humain. |
– |
Encore une action de l’Iblis. |
– |
Oui mais rien ne peut dépasser Dieu. Même si des couples doivent se rencontrer un jour sur la lune, il créera les conditions. Car un Adam et son Eve c’est un Jardin qui s’illumine d’un Soleil et d’une Lune comme la Terre qui est un Jardin d’Eden, « jardin d’Adam » dédaigné par l’ancien Vicaire démiurge devenu Mort. Nous sommes les Fils d’Adam liés par Son Esprit, le Souffle de Dieu, à la fois Amour, Vérité, Vie et Mort hélas : symboliquement Vénus, Mars, Soleil et Lune qui nous donne la mort par la procréation d’un autre Uni vert avec la formule connue « Que la lumière », Éjaculation, « Soit! », Kun! Puis nous répondrons « Je suis! » au passage réel, spirituel et traditionnel à l’âge adulte c’est-à-dire pour nous à l’état de dieu. Un foyer est un Système planétaire qui commence à éclairer dans l’Univers et qui s’enrichit. Tout comme celui de Sirius aux quatre planètes le « fingerprint » du Système Solaire avec les Archétypes Nommos jumeaux cette-fois-ci et non plus hermaphrodite comme le suggère justement Coran XX, 123. Dans notre ère l’Adam et Eve et Fils est un foyer d’Argile, Art Agile, bipolaire, bigame, bisexuel devant s’accomplir dans le réel et le virtuel. Traditionnel et Mystique. 4 éléments en Odyssée pour faire aboutir une Conscience Lune et une Vie Soleil qui guide en pureté une Parole Terre créé par Amour de Vénus et Vérité de Mars. Un Corps de Conscience Sacré et Astral est respectivement un dieu immortel et une Sainte mûre, Immortel par défis de Courage et de Calme et Éternel par rôle de Croyance et de Confiance pour Dieu qui reste au-dessus de tout et maître de l’Univers composé de toutes ses étoiles irradiantes et en attente de l’Odyssée menant à l’Union (OU) après avoir connu celle de l’Ouverture menant à la Mort (OM). |
– |
Odyssée Sacrée et Union Astrale. Ça pourrait être le titre d’un de nos livres. |
– |
Oui, Odyssée Sacrée et Union Astrale de Hakim. |
– |
N’empêche qu’il y a un eu l’Iliade et l’Odyssée. |
– |
Sans doute une Conscience qui a éclairé ce livre de sa Lumière depuis son Astre pour attirer à elle tous les héros qui se reconnaitraient dans ce Mythe. Peut-être es-tu un Achille? Un Talon? Ou un Jean Talon? |
– |
Je me contente d’être Hakim et d’attendre que tu engages ton Odyssée devant moi. Comment s’appellent-elles? |
– |
Myriam pour celle qui doit être ma femme et Fanta pour la seconde, l’Égérie |
– |
Oui. C’est tout le tout le Secret de la Vie qui m’a fait comprendre cette règle. » |
Hakam sélectionna la discussion dans son réseau social qu’il la réveillerait surement car à Dakar il faisait déjà nuit. Il était calme. Il écrivit. « As Salam Aleykoum Myriam. J’ai beaucoup réfléchi depuis ma sortie de prison. Le Temps passe et je pense toujours à toi. On ne peut attendre que mes conditions financières soient stables pour commencer à vivre ensemble et se marier. Dieu pourvoit aux besoins de ses Serviteurs. Penses-tu qu’on pourrait envisager que je rencontre tes parents et qu’on s’unisse? »
Hakim impatient lui décocha « tu lui as écrit un roman à ton Oya?
– |
On n’est pas un Shango, justicier pour rien. » |
Le téléphone sonna. « Wa Aleykoum Salam Hakam. Mes parents ont déjà décidé pour moi je me marie à un ami d’enfance dans quelques jours. Je ne pouvais t’attendre indéfiniment.
– |
mais tu ne m’as rien dit. |
– |
Hakam c’est compliqué. Je t’ai dit ce que je pensais de toi déjà. Je pris Allah pour qu’il te donne une bonne femme. Il est tard ici. Prends soin de toi. Salam. » |
Hakam fit le compte rendu à son demi-frère.
« Wow ton Odyssée va être plus compliquée que moi me semble-t-il.
– |
Mash’Allah, on est comme des jumeaux. |
– |
Qu’est-ce qui leur faut pour qu’elles changent d’avis on est comme un Afrâd et son compère Homme en Fils. |
– |
Oui semble-t-il mais je pense que Dieu trône sur ces deux Odyssée et le mieux est d’honorer et d’aimer nos propres vies avant tout. Avec la Providence pour guide on saura sûrement arriver au port qu’Il nous destine sans qu’on se soit fait des plans ou autres visualisations sur ce qui devrait être notre Vie idéale. On doit vivre en lâcher-prise et apprécier ce que Dieu nous donne en actes quotidiens de notre destin. |
– |
Il est bon de simplement vivre selon le Temps son Messager lorsqu’il règne en Seigneur Providence. Car c’est le Temps qui nous apportera les défis et rôles de nos Odyssées jusqu’à l’Union voulue contre la Mort sur une Grâce ou un mérite comme une élection spirituelle pour devenir un de ces Serviteurs. |
– |
Tu sais, on pourrait poser un acte symbolique pour nous rappeler que nous sommes en lutte pour accomplir nos Odyssées? |
– |
Tu sais que je n’aime pas la compagnie Gougoune. |
– |
Et comment qui pourrais-je l’ignorer après tes péripéties. Et moi je t’ai confié que j’aimais leur réussite managériale. |
– |
Bien tu vois coupons la poire en deux. Prenons une paire de gougounes et séparons là entre nous. Chacun un pied. Celui qui réussit à avoir symboliquement la peau de sa paire manquante saura qu’il est enfin stable dans son foyer. Roi. |
– |
Ben non! Juste vols et viols comme dans Toute Tradition et Mystique. » |
Hakam lança une série d’œillades voulues maladroites à son demi-frère et ils rirent de bon cœur. L’un con pris et l’autre sans con prendre. No El et Mawu Lead. Sans pécher et guidé par Dieu. En Noir et Métis. Chétif et Chérif. Tribu de Juda et tribut de la Umma à l’orbite des Awiliya et au rebut de Kama. Vénus, Mars, Soleil et Lune qui s’enterrent et non ne brûlent. Quand Civilisation de l’image, Leisure, perversion et émission des tablettes de la joie, côtoie la Conscience des mages, Lecture, préservation et transmission des tablettes de la loi. Et que celle de la gratuité de la consommation facile du blé des artistes, nuit à la créativité de la production fossile de leur son. Oui les pauvres Silly, Cons et Valets veulent se payer la tête des riches Bon, Brutes et Truands dans une compétition économique et écologique saine où la Terre et le vieux Monde peuvent rester de marbre et souffler.
« Ok mais que ferons-nous des vraies paires de gougounes. Ne peut-on pas parier quelque chose pour redoubler d’efforts et de plaisir à relever les défis de nos Odyssées?
– |
Si tu veux, on peut dire que le premier à former son foyer devient le boss de l’autre. Une des voies de Co-Rectorat sera prépondérante sur l’autre. |
– |
Wow c’est du lourd! Ça me plait. Je serais Recteur et toi mon vice-Recteur? |
– |
Tu n’as pas encore gagné. |
– |
Dans ce cas tu dois aussi gérer un Ka. |
– |
Toi t’initier et soumettre ta philosophie de Vie à une voie canonique réformée vis-à-vis de la Correction apportée par ASSOUKA. |
– |
Cool nous partirons du même niveau pour arriver une fois de plus à un Point. |
– |
Eh oui la Législation du Temps est toujours courte. Il ne vient que pour les recadrages de Cadrant et les réconciliations de Conceptions. |
– |
En tout cas bonne chance frèrot. |
– |
En avant les gougounes. |
***
Hakam prit la parole son enseignement était oral et en petite capsule privée pour des disciples animés par le désir de découvrir et d’être édifié (Marie) non pas juste d’être diverti de maux ou avoir à convertir des mots (Marthe) :
« L’avenir est dans des échanges interculturels où chacun respecte son identité et est libre de créer de la richesse et de la valeur selon un modèle qui lui sied. Les axes de développement de son propre modèle qui sont les fondements de la Voie noire tournent minimalement autour de simple conseils pratiques :
Internet véhicule l’Énergie (Libido/Désir) par le Plaisir
Avoir Confiance en soi et en la Vie brise le sentiment de faiblesse dans le Corps qui est le centre spirituel abritant la Conscience nouvelle de la Vie éternelle.
Être réaliste sur le Monde brise les illusions d’innovations apportées par la Parole créatives soumise ou non.
Se dire sa Vérité intime en continu brise l’élan de force manifesté dans la spéculation lorsqu’on accepte de l’associer au discernement et au jugement de la Connaissance du Livre.
Renoncer à Aimer mais entretenir une saine Amitié pour son “proche Haine” comme soi-même, sans juger brise la colère et aide à l’Acceptation et au Courage favorable au lâcher-prise »
***
Hakim lui répondit par l’envoi d’un écrit. Pour lui il fallait lire de l’information en continu pour faire usage de son esprit critique et du recul tout autant que mettre en œuvre des techniques d’apprentissage efficaces. Un Science qui se perdait :
L’Ouverture vers le Futur: l’Économie une Religion. L’Écologie une spiritualité. L’Éco Animisme un courant. L’Informel une philosophie (par l’Intention Lean).
Le Para-entrepreneuriat
Le Para-entrepreneuriat est une formule de travail semi-autonome qui consiste à effectuer une profession à temps partiel ou saisonnier voire plein en marge d’une activité d’affaires. Elle permet, ainsi, à partir d’un emploi, de consolider du financement et des fonds pour créer et diriger une entreprise, bâtir une Licence et aussi mettre en place un e-commerce pour compléter ses revenus et servir de portail de synthèse de ses acquis professionnels et d’affaires ainsi que de ses actifs virtuels. C’est la base des étapes d’émancipation du Système libéral par l’alternative informelle. Cette progression est appelée le 13+2 E de l’Entrepreneuriat Ethnique mais commence par les 4 Étapes ou Mix suscitées. Voici un exemple de profil de la Race de la Psyché :
Uniforme Rouge : emploi :
Uniforme Jaune : Entreprise : Firme de consultation et Think Tank
en Stratégie de projets
Uniforme Blanc : E-Licence : Économie de Communauté
Uniforme Noir :E-Commerce : Plateforme de vente de ressources en Économie de Communauté
Para-entrepreneuriat et Entreprise entre Haine Amis
Parmi toutes les formes d’entreprises qui existent à ce jour : Intrapreneuriat, Entrepreneuriat, PME, Entreprise familiale, Entreprise Individuelle, Micro-entreprise, Travail autonome, Technopreneuriat, coopératives et Entreprises collectives, Entreprises sociales (L. J. Filion) auxquelles on peut ajouter l’agroentrepreneuriat, l’entrepreneuriat ethnique, l’entrepreneu-riat informel, l’entrepreneuriat au féminin, l’entrepreneuriat du sexe, l’entrepreneuriat de l’art, l’entrepreneuriat de l’artisanat, l’entrepreneuriat du spirituel, l’entrepreneu-riat du livre Corporateentrepreneurship, l’entrepreneuriat des jeunes etc. avec un mode de métier ou de vie selon le temps c’est-à-dire, à temps plein, à temps partiel en dilettante, saisonnier, ou para-entrepreneuriat. Selon l’occupation, entrepreneuriat permanent ou entrepreneu-riat simple que l’on peut nommer « classique » ou « nominal », temporaire. Également une classification peut être faite selon l’espace occupé, le volume, la taille en nombre de salariés (micro-entreprises à grande entreprises)
L’inventaire pourrait être long tant ce mode contemporain de vie et d’Activité Génératrice de Revenu se décline sous plusieurs aspects socioéconomiques humains. Il convient alors de poser une simple balise ou référence pour savoir si on est bien dans un cas d’entrepreneuriat et non de commerce, d’emploi, de contrat de service.
« L’entrepreneuriat est, minimalement, une activité économique et/ou sociale visant à créer une ou des utilités à une communauté plus ou moins large d’individus l’intégrant dans leur rituel de Vie tout en pourvoyant à son acteur un ou des revenus substantiels équitables basés sur le volume de débouchés identifiées par promotion ou prospection. »
Formule du Mix de l’Entrepreneuriat Ethnique, le 5E (Para-entrepreneuriat) :
Le premier cycle gagnant de la Souveraineté de la Diaspora et de Kama :
« Emploi, E-Licence, Entreprise, E-Commerce et Engagement »
Nous emboiterons le pas à Beijing :
« Marques et Polos sont arrivés à nous piller par la Chine. »
Nous nous émanciperons de Paris :
« Le jeu de laisse t’échoi, le ‘doit’ dans l’achat. »
***
Le Chantre s’étant mis à l’heure de la technologie réalisa une infographie pour accorder la prophétie eschatologie à celle du prophète sud et aussi de l’ouest dans sa promesse faite à Dieu de fonder The Black Kingdom, le Royaume Noir :
« Seydinah Issa brisera la croix qui sépare les religions issus des 4 familles spirituelles élue au dessus des autres afin qu’elles soient pratiquées sans limites entres elles en accordant le rituel adapté au culte de Dieu à travers la Seigneurie révélée à travers les époques, les peuples et lesÉlus pour rétablir le dialogue religieux la communauté unique des Croyants en esprit et non en science dans une philosophie simple et personnelle guidée par l’accomplissement humain. Nous sommes tous des serviteurs de Dieu sans distinction de culte »
Savez-vous pourquoi ASSOUKA avait le Signe des yeux du Caméléon. Parce qu’il représentait un Symbole de l’Omni Science ivoirienne et de l’oiseau (oie d’eau) de Dieu. De plus il était sensible dans son uniforme à toutes les couleurs d’âme et pouvait les prendre temporairement sur lui par empathie. Sa langue était un organe préhensile de Vérité par Slam silencieux et Salam de Sale Âme, et son ventre plat à l’Amour par Amitié pour la communauté du Temps et Témoignage de Fierté, tandis que sa queue servait à l’ équilibre de sa Vie faite de Providence. Enfin cette queue avec ses quatre pattes était ses domaines d’action, la queue servant de liant au Guide par la Conscience « d’habiter » son Corps en Arbre. Une Conscience, Esprit large nécessaire au renouvellement de la Terre avec un nouvel Adam, Homo Animus, de la prochaine génération de la psyché révélée et qui sera en communication avec le monde des esprits ou au-delà, pour le maintien de la Foi et de la Loi sur Terre et dans le dernier Monde. Le Chantre disparait et nous laisse songeur et prédisposé au don de Vision si Dieu le veut…
Les Fondations
Voici que je pose la première pierre du Royaume
Après les prières faite à lueur d’une faible Lumière
Un doute persistant sur un destin plus grand que la Noblesse
Une étoffe trop glorieuse pour le karma encore douloureux
L’Artiste et Artisan de Paix et de Paie
Donnent le Geek au Pouvoir infini de la Vente
Aboutissant à la Vie de Moine serein sans reine
Et la Mort du Greek bouchée après bouchée
Dieu trône au-dessus du Point
Cette Heure du Témoignage de la Fierté de l’Homme
Ayant voulu faire de la Maturité la fin d’un Monde
Celui de l’Homme en Fils pour celui de l’Homme en perfection
Mari, Père et Maitre, aimant son disciple
Après avoir été Époux divin et Frère consacré
L’issue ultime après le glissement à côté des Eden prescrits
Est le relèvement du profane pour la sauvegarde des puits fané
Profanation de la Tradition et voile de la Mystique
par l’Ennemi dieu clamé, peur, qui avilit par le brûlis
Une célérité pour la quête du revenu sans efforts éclairé
Calme et du Courage pour l’Acceptation et le Lâcher-prise
Après la Renonciation aux illusions du cœur et des mains
Le Royaume se construit d’abord dans les corps
Avant de faire corps avec les constructions
Royaume Noir nous te construirons
Tous en Maçons de la Terre libérés et respectés
Dans le Corps des Hommes, si Dieu le veut.
Pour un Nouveau Monde, un nouvel Adam Éwé Yèh
Car en Dieu notre confiance et il accompagne nos efforts
Justice
Un rêve initiatique n’a pas valeur d’initiation. Il est une vision de ce pourrait être une réalité sous un plan allégorique. Ne devient Franc-maçon que ceux qui le désirent pour leur cheminement spirituel (Je n’en fais pas partie pourtant dans le Mystique…). Quoi qu’il en soit, dans la Réalité mystique, ce mouvement reçoit-il encore ses lettres de noblesse de la part du Roi Salomon et de quiconque ayant appartenu à sa cours ou s’étant impliqué à son Œuvre? La construction du Temple de Dieu intemporel et uniterritorial est une œuvre symbolique qui se poursuit selon une transmission qui n’est pas l’apanage d’un seul groupe mystique. La Rose-croix est à l’origine une école des mystères de connaissance Traditionnelle à l’époque de l’Égypte Noire antique. Elle visait à fonder en l’Homme un Temple prêt à accueillir la Conscience divine qui le jugerait tout au long de sa Vie et au-delà s’il atteint sa réalisation d’Homme voire d’Homme-dieu, éligible El Fa Râ OM. Elle a été mise sous forme de mythes et de rites hermétiques inspirés apparemment du cataclysme du déluge ou l’humanité a dû lutter pour sortir à nouveau au grand jour. Cependant cette réalité à tendance à devenir caduque dans notre contemporain compte tenu de la spiritualité vivante et de la Nouvelle Terre qui se dessine qui fait le Point avec toutes les 4 familles spirituelles pour un nouveau départ. C’est ce renouveau inscrit dans une Tariqa que la Méthode Ka se propose de fonder en utilisant symboliquement les Savoirs et la Science qui ont précédé après Correction à des fins de Stratégie pour l’Organisation de l’Économie de Communauté et la foi de Simplicité. De A à O. OM. OU. ET.
Sagesse
« Le Tassawouf n’est pas l’apanage des Tariqa, qu’elles descendent de Seydina Ali (AS) ou de Seydina Abu Bakr (AS). Il s’agit d’une pratique centrale à laquelle toutmusulman devrait recourir pour la purification de son âme, l’ouverture spirituelle et la soumission du cœur. »
Hadith de Sirius :
« On demanda à Bouddha ce qu’est la Vérité. Il tourna les talons et s’en fut. On demanda de même au Messie Issa ibn Maryam et il se tût. On demanda à Mohamad et il récita le Noble Coran et sa Tradition et laissa ses compagnons compléter. Enfin, le Seigneur de Sirius fit demander aussi à ASSOUKA. Il faut confus, pris des médicaments et corrigea tant qu’il vécut… »
« Voilà qu’après moi est à nouveau le Déluge, pour que sans moi, le Nuage soit en Nage, par une simple Correction de l’opérateur booléen… »
Dans le Royaume de la future communauté les membres seront jugés sur la Liberté de Conscience.
« Chaque Homme est important aux yeux de Dieu. »
Conclusion
Hiéroglyphes ou griffes des Héros?
Le Héros est un Roi Guerrier, Élu et envoyé à un Peuple pour une mission salvatrice ou civilisatrice venant de Dieu. Enfant le plus souvent prédestiné, il doit faire face à une série d’épreuves qui forgent son destin dans une sorte de nuit à l’issue de laquelle il doit manifester sa Lumière à un moment donné, connu de Dieu. Ce genre de Tableau Mystique ou Mythe traditionnel, initiatiques, font l’occurrence depuis la nuit du Temps et devrait se poursuivre jusqu’au jour du jugement final : l’Heure de l’humanité entière et non d’une communauté.
A l’approche du passage à l’an 2000, régnait la peur d’un Bogue informatique pour une question de Z’héros hérités de la civilisation islamique et intégré à Science booléenne. Le résultat a plus été l’apparition des blogues et des réseaux sociaux en ligne. Une civilisation étaient (res)suscitées?
Toujours est-il que dans le tumulte des attentes et des craintes, une revue de l’hexagone publiait les Messages de quatre visionnaires sur l’économie. Étant à l’époque à l’orée de l’Avent, je fus touché par l’un d’entre eux parlant d’un Prophète venant du Sud et qui…
J’ai longtemps cherché cet article à mesure que mon parcours honorait l’appel de mon cœur et revêtait les habits pour mes destinées. Rendez-vous alors un jour au hasard du GPS m’indiquant la Voie de cette Shaykh Vie jusqu’à son accomplissement selon l’Attitude et la Confiance en Dieu :
God bless Africa! Dieu bénisl’Afrique!
The rise of the Book of Economy. L’avènement du Livre de l’Économie.
L’Avenir de l’humanité est résolument Maçonnique sans Francs (Richesses) ni e-Loges (Valeurs) depuis abrogé mais par l’effort Simple de reconstruction des Temples d’Amour, de Vérité et de Vie dans la Conscience libre des Artistes, Artisans, Moines, Geeks et Greeks selon l’universalité originelle de cet Esprit de l’initiation du Roi Salomon (psl), Serviteur honoré du Grand ArchéCeleste de l’Uni vert. Arc en Ciel à Vie à Sion…
De, Da Râ Fa El, à Fa Râ El, Da.
Pour l’accomplissement de la Grande œuvre de la Tariqa du Renouveau.
« J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi; Il ne me reste plus qu’à recevoir la couronne de justice, que me donnera en ce jour-là le Seigneur, le juste Juge, et non seulement à moi, mais à tous ceux qui auront aimé son avènement. »
2 Tim (Hortons) 4: 7-8.
Amin. Ata.
“ASSO(U)KA. Warrior King. Monkey. Donkey.”
« Le Point s’est ouvert et a révélé les 5 « doit » de la Correction : Courage, Calme, Confiance, Croyance et le Souffle de la Voie (Intention Lean et Identité Ethnique) »
DANS NOTRE COLLECTION
La firme The Wisemen Council et Arnaud Segla se sont engagées à publier des livres numériques selon trois lignes éditoriales à savoir « le Développement économique », « l’Identité ethnique » et « le Développement durable ». Notre but est d’accompagner l’effort de réappropriation du Futur économique et le renouveau de la civilisation Noire dans une logique de valorisation et de partage aux autres cultures de sa philosophie et de son Attitude informelle. Notre collection s’inscrit dans le cadre du projet de recherche empirique de son Think Tank, la Méthode Ka, ainsi que de ses activités de consultation en Stratégie de projets.
Publié à ce jour :
Collection Développement économique :
Catégorie Analyse
Un aperçu des défis au sein de la communauté des entrepreneurs ethniques, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2015, ISBN: 978-2-924872-24-6
An overview of the challenges within the ethnic entrepreneur community, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2015, ISBN: 978-2-924872-21-5
L’entrepreneur informel entre efforts et peu de richesse, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-22-2
The informal entrepreneur between efforts and little wealth, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-23-9
Catégorie Guides
Une entreprise ethnique en 40 heures, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2014, ISBN : 978-2-924872-20-8
Business in the box, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2014, ISBN: 978-2-924872-13-0
L’art de s’intégrer par l’entrepreneuriat, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2014, ISBN : 978-2-924872-15-4
Successful Citizens through entrepreneurship, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2014, ISBN: 978-2-924872-19-2
Stratégie de projetsethniques, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-17-8
Ethnic Project strategy, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-14-7
Réussir par la voie Informelle, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN : 978-2-924872-16-1
Succeeding through the informal way, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-18-5
Catégorie Manuels
Attitude, Correction, Simplicité et Modération, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2017, ISBN : 978-2-924872-41-3
Introspection, Intuition, Réalisme et Indépendance, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2017, ISBN : 978-2-924872-52-9
Catégorie Précis
Comment fonder mon entreprise Informelle, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN : 978-2-924872-03-1
How to settle my informal enterprise, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-04-8
Comment présenter mon projet informel à des personnes a ressources, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN : 978-2-924872-05-5
How to present my informal project to people of resources, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-06-2
Comment créer mon entreprise ethnique, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN : 978-2-924872-07-9
How do I create my ethnic business, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-08-6
Comment lancer monentrepriseethnique, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-09-3
How to launch my ethnic business, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-10-9
Comment faire durer mon entreprise ethnique, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-11-6
How to make my ethnic business last, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-12-3
Catégorie outils
Gabarit pour rédiger un plan d’affaires informel, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2018, ISBN :978-2-924872-31-4
Template to write an informal business plan, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2018, ISBN:978-2-924872-32-1
Gabarit pour rédiger un plan de stratégie Marketing informel, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2018, ISBN :978-2-924872-33-8
Template to write an informal strategic Marketing plan, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2018, ISBN: 978-2-924872-34-5
Collection Identité ethnique :
Catégorie Citations
Les Anges dans l’esprit, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2014, ISBN : 978-2-924872-25-3
Catégorie Nouvelles
Le Point, quatre saisons pour reconstruire (édition révisée), Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2013, ISBN 978-2-924872-26-0
Au nom de l’a-guère, le jour du réveil, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2015, ISBN : 978-2-924872-27-7
Catégorie Méditations
Le Rat psalmiste, de là part, de mon cœur, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2018, ISBN : 978-2-924872-51-2
Catégorie Prose
Le Cri de la Calebasse, Arôme antique, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2018, ISBN : 978-2-924872-35-2
Le Cri de la Calebasse, Perles d’exil, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2018, ISBN : 978-2-924872-36-9
Le Cri de la Calebasse, Oasis à l’orient, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2018, ISBN 978-2-924872-37-6
Le Cri de la Calebasse, Noir Mystère, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2018, ISBN : 978-2-924872-38-3
Catégorie Roman
The Black Kingdom, la voie des dieux, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2013, ISBN : 978-2-924872-28-4
Arc en ciel, Gougoune j’aurais ta peau, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2018, ISBN: 978-2-924872-50-5
Collection développement durable :
Catégorie Méthode Ka
Introduction à la Méthode Ka, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2013, ISBN : 978-2-924872-30-7
Introduction to the Ka Method, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2013, ISBN: 978-2-924872-29-1
Charte de projet de la Méthode Ka, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2012, –
Concept Ka, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2018, ISBN: 978-2-924872-40-6
Ka Concept, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2018, ISBN: 978-2-924872-39-0
Ka Concept Ka, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2018, ISBN: 978-2-924872-49-9
Ces livres sont disponibles à ce jour sur Amazon.
[1] La Fayda (innondation en arabe) ou est une expression métaphorique qui traduit l’adhésion massive d’hommes et de femmes à l’Islam et à la tarîqa Tidiane. C’est un effluve des connaissances gnostiques et des vérités essentielles.
[2] Voie de Dégagement Nord
[3] The truman Show, 1998, drame et comédie satirique américaine produite par Peter Weir avec Jim Carrey
[4] Âme et Égo, partie noble et décadente.
[5] Oto nou ma sé to: ceux qui sont têtus
by admin | Sep 14, 2023 | Anthologie
Attitude, Correction,
Simplicité et Modération
ARNAUD SEGLA
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Segla, Arnaud, 1978
Attitude, Correction,
Simplicité et Modération
ISBN KDP: 9781790662791
Textes en français et en anglais.
1. Entrepreneuriat. 2. Entreprises appartenant à des minorités. 3. Minorités dans les affaires. I. Titre.
HB615.S435 2018 338′.04
C2017-940408-3F
Dépôt légal
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2018 Bibliothèque et Archives Canada, 2018
Maquette et mise en pages: ASSOUKA
Photo de couverture © mavoimages
Conception couverture: Amrane Salah
admin@thewisemencouncil.com.
“Chaque Homme est important
aux yeux de Dieu”
Le Québec a une chance de développer un modèle interculturel unique, un modèle par inclusion, à l’instar de l’Ontario et en marge des modèles multiculturel américain par libéralisation et « monoculturel » français par assimilation. Il faut pour cela qu’on accepte de se dire, partager et de confronter nos réalités identitaires pour construire ensemble sans accommodement mais avec entendement. Choisir de s’affirmer avec une identité ethnique, et sans clivage de race, c’est choisir de donner une chance à l’instauration de rapports honnêtes dans le monde des affaires et la société civile. Les villes sont à présents les espaces de vies de référence de taille humaine et que ce soit les Cités accueillant actuellement les flux migratoires en occident (pour ce qui en reste encore) et les futurs Villages économiques dans les pays qui en sont sources (pour le moment) la problématique reste d’offrir un accès équitable aux ressources à toutes les couches de la population pour garantir le pouvoir, la présence, la paix et la paie des communautés qui y résident.
« Vivre ensemble dans l’équité de l’accès aux ressources financières est le défi qui nous incombe de relever pour accomplir l’Histoire. »
Sommaire
Introduction 11
Avant de commencer 13
ATTITUDE 15
Le renouveau économique noir par la correction des attitudes. 15
La théocratie ou comment renouer avec la tradition africaine du pouvoir. 16
Un rôle économique primordial pour la femme 20
S’engager dans la construction du continent par l’abandon des crimes rituels 22
La voiture noire 25
Afrique : l’essentiel n’est pas de s’unir mais d’avoir un adversaire commun. 25
Le tapis 27
Faites place aux femmes! 28
Pour une restauration du modèle spirituel Noir. 30
Les Cell. de la Terre 31
Vaincre par la diversité 33
Comme une ôtée… 35
Ne nous trompons pas de combat! 39
Le pouvoir de nos mains 41
Je me souviens 44
Je vous invite à vous enrichir 46
Réapproprions-nous notre Futur économique! 49
Le Soutra de Kama. (Kama’s Sutra) 52
L’hospitalité a quel prix? 56
Keeping the informal spirit of community organizations 58
Doit-on choisir de s’engager à utiliser le Bitcoin pour remplacer le Franc CFA? 60
« Black lives » mateur 62
Le Cri des Calebasses est à l’horizon… 64
Vaincre par la force des âmes 68
Le fait ethnique n’est pas le fait racial 72
N’ayons plus peur de reconstruire… 75
C’est un combat d’Hommes 78
Un conte pour changer… 80
CORRECTION 84
Écrire! 84
Évaluation des risques, utilisez un tableau! 86
Le tableau de bord, un outil essentiel! 89
Technologie, la maitriser c’est s’affirmer! 91
Éduquez vos clients et impliquez les! 92
Crédit ou flexibilité? 93
Maîtriser la portée: silence et tempo 95
7 attitudes pour être sûr de ramollir votre cerveau 96
Service à la clientèle et relation client. Un défi pour les commerces ethniques 99
Et si vous deveniez entrepreneur(e)? 101
– Partie 1: de façon informelle 101
Pourquoi voulez-vous proposer cette activité? 102
Quel niveau de ressource êtes-vous prêt à investir? 102
Jusqu’où êtes-vous prêt à aller? 103
Et si vous deveniez entrepreneur(e)? 104
– Partie 2: de façon formelle 104
Ne masquez pas votre incompétence trouvez votre zone de confort 106
Kit de survie pour entreprendre de façon informelle 107
Foire aux caricatures de l’entrepreneur(e) ethnique 112
Les Sphères d’efficience, entre incubateur, cluster, coopérative de solidarité ou GIE 116
La guérilla marketing, atout ou lacune stratégique? 119
Ne laissez pas votre attitude nuire à votre talent… 121
Trouvez l’équilibre entre votre planification et vos attentes 122
L’engagement moral vis-à-vis du client, une vision à long terme 123
5 axes pour faire face aux échéances 124
De bonnes raisons pour laisser des traces de votre travail 127
Comment promouvoir ses affaires sans polluer les espaces de vente? 130
L’entente client-entrepreneur. Comment clarifier le contenu d’un service 133
Le Gemba de l’entrepreneur. La conscience quotidienne de l’effort 134
Comment composer le prix de mes produits ou services? 136
I. Décrire le processus de production 137
II. Établir le prix de vente nominal 137
III. Présenter le prix au client 138
Comment faire de l’argent avec votre idée d’affaires? 140
Où sont vos clients? 142
Check-list de lancement; L’information minimale à avoir 144
Comment survivre à une activité de réseautage? 148
A la recherche des expertises… 152
Pourquoi produire de la qualité et non à la perfection 154
SIMPLICITÉ 157
Comprendre l’accueil et l’integration de la main d’oeuvre immigrante au Québec 157
Comprendre l’accueil et l’integration de la diaspora de retour dans les terres mère 159
Comprendre le Systeme de Marche d’Integration 161
MODÉRATION 164
La mondialisation n’existe plus! 164
Le miroir 165
Les fonds du problème 166
Gestion de projets: de la science à l’inconscience… 168
Conversion du consommateur. Faut-il contres faire ou pros mouvoir? 169
Faites place aux femmes! 171
Financement d’entrepreneurs ethniques, entre désillusion et débrouillardise 173
Les 4 E ou le mix de l’entrepreneuriat ethnique 175
Engagez-vous! 178
L’Attitude fait la différence 180
Croire et commencer petit 181
Le sommeil des Lions 183
Se vendre ou promouvoir sa communauté? 185
Si l’Afrique ne s’éveille pas, le Monde tremblera… 188
Pourquoi tester votre projet d’affaires par un concours 190
Immigrants, les malles aimées du système 191
Vaincre la peur de se lancer 194
Quelles perspectives pour l’entrepreneuriat ethnique à l’horizon du Papy-boom? 197
Pourquoi fuir l’argent que nous voulons gagner? 199
Je me souviens 201
Ce dont les entrepreneurs ethniques peuvent se rappeler avant de faire leurs classes… 203
Entrepreneuriat ethnique: il y-a-t-il vraiment encore un intérêt? 206
Sans peur ni honte 207
Donner un sens à ses actes 209
Déboucher les filières ethniques et informelles 211
Pour une autonomie durable après le renforcement de capacité 213
Pour la permanence du sentiment ethnique 214
Votre corps voue le dit 217
Une main d’œuvre de qualité 218
Du Système à l’Attitude économique 220
La lampe et le phare 221
Et si la Diaspora refusait l’intégration? 224
Le Leader cheap 227
L’art de la modération 229
Vers l’avènement de l’économie en religion et de l’informel en philosophie… 231
Conclusion 235
Dans notre collection 236
Collection Développement Économique: 236
Collection Identité Ethnique: 239
Collection Développement Durable: 239
Introduction
Ceci est recueil d’articles d’exhortations pour la communauté d’entrepreneurs ethniques (sans distinction de race) afin qu’ils puissent avoir divers éléments comme base de méditation et d’action ainsi qu’une introduction au dévoilement du contenu doctrinal de la Méthode Ka à venir…
Fait en quatre parties et s’attelant à l’habilitation au métier d’entrepreneur et la sensibilisation des communautés, ce recueil marque un aboutissement dans la vision des membres de The Wisemen Council et un jalon pour le déploiement de notre projet avec le même désir : valoriser l’identité ethnique de l’acteur économique pour lui permettre de s’affirmer son éco système local, régional ou international.
• La première partie Attitude porte sur des pièces de notre vision du renouveau Africain
• La deuxième partie Correction porte sur des pièces de notre pratique de l’entrepreneuriat
• La troisième partie Simplicité porte sur des pièces de notre synthèse de l’inclusion
• La quatrième partie Modération porte sur des pièces de notre philosophie communautaire
Nous construisons ensemble, autant se faire se peut, des sociétés où la paix sociale réside dans l’accueil, l’inclusion et des trames d’immigration dans le tapis divin notamment par l’accès équitable aux ressources comme l’emploi, la santé et l’éducation avant même de parler de répartition des revenus de la production commune.
Ce recueil est le fruit d’un travail de 4 ans de composition qui appelle logiquement à cette fois-ci à une autre forme de témoignage. Ce manuel est votre façon de contribuer à notre projet de définition d’un modèle informel africain pour accompagner l’évolution des économies, sous l’influence de la finance libéral, pour remettre l’Homme au centre de la préoccupation des gouvernants.
Si certains passages vous semblent redondants c’est que vous avez commencé votre processus d’apprentissage et de changement. Passez alors à l’action!
Avant de commencer
Je me présente. Arnaud Segla M. Sc., M. Sc. A., CAPM. Consultant spécialisé dans l’entrepreneuriat social, ethnique, informel et numérique au Canada, en Europe et en Afrique. J’organise et anime des activités d’apprentissage et accompagne plusieurs entrepreneurs notamment. J’ai initié une réflexion et une étude en économie et en management sur une nouvelle méthode et approche d’exercice du métier d’entrepreneur en vue d’un accomplissement en affaires plus complet.
Je suis auteur avec une ligne éditoriale dans l’identité ethnique et le développement économique. Avec l’expérience, j’ai développé plusieurs plateformes que je propose comme outil aux entrepreneurs ethniques notamment une spécialisée dans l’intelligence économique à travers le profil de « Share Wisers ».
Un Share Wiser se définit comme professionnel polyvalent et multidisciplinaire qui facilite l’échange d’information et la circulation de flux monétaires entre les parties prenantes d’un projet ou d’une initiative économique. Il accompagne le développement du produit ou du service jusqu’à son terme de vie. Il concilie les écarts entre les approches et harmonise les processus avec les innovations. Le Share Wiser peut assurer le contrôle des projets ou les gérer. Il est responsable de la promotion du projet ou de l’initiative économique. Le Share Wiser est un profil et une réalité qui est proposée au sein de l’univers de la Méthode Ka développpé par The Wisemen Council.
The Wisemen Council (le conseil des sages) a été créé en 2009
The Wisemen Council est une image tirée d’une tradition Africaine dans laquelle les difficultés de la communauté étaient résolues en réunissant les plus anciens en conseil pour leur donner l’occasion de trouver une solution adaptée. Nous partageons la Sagesse, une forme de Sagesse universelle qui peut être un moteur pour notre façon de faire des affaires. Le mot ”Sages” vaut aussi bien pour les hommes que pour les femmes.
The Wisemen Council (le conseil des sages) a pour ambition de franchiser des communautés de consultants mobilisés par projets et œuvrant dans divers domaines de l’administration des affaires et des sciences techniques. Ils mettraient en avant leurs compétences pour accompagner les promoteurs de projets dans la mise en place de leurs idées ce, de l’intuition à l’accomplissement. Nos consultants font déjà appel à de nombreux savoir-faire dans des corps de connaissance aussi variés que la finance, la gestion de projets, la traduction, la rédaction technique, la production de contenu web etc.
The Wisemen Council (le conseil de sage) est né du désir de répondre aux besoins croissants en compétences transversales pour gérer les projets et compléter les compétences des entrepreneurs. The Wisemen Council (le conseil des sages) appartient au secteur canadien du « service de conseil en gestion et conseils scientifiques et techniques » avec une forte concentration d’activité dans le domaine de la gestion de projet et l’ingénierie d’affaires appliqué à l’entrepreneuriat.
« Nos projets accomplissent vos idées. Transcendez vos affaires ! »
www.thewisemencouncil.com
ATTITUDE
Le renouveau économique noir par la correction des attitudes.
Le monde de l’entrepreneuriat est connu pour avoir un impact positif sur l’économie mondiale mais en même temps, il recèle un certain nombre de défis pour le bassin ethnique noir qui peine à pouvoir s’y affirmer. La dynamique de création d’entreprises pour bâtir une indépendance financière est à présent bien ancrée dans les esprits en réponse aux barrières à l’employabilité et d’intégration dans les pays d’accueil de mains d’œuvres qualifiés en provenance des « sud ». C’est ce qui définit l’entrepreneuriat ethnique. Que faut-il donc attendre de ces acteurs économiques pour faire aboutir leurs efforts et investissements ?
Les réponses faciles et justifications face à cette question ont trop souvent donné lieu à une série de plaintes sur les lacunes et désavantages du terrain ou hérités des faits historiques : manque d’information, manque de ressources, manque de représentation dans les lieux de décisions etc. La liste peut être longue quand le malaise éprouvé voile les raisons profondes qui gangrènent l’affirmation, la compétitivité et la performance de l’entrepreneuriat ethnique noir et au-delà l’expertise professionnelle noire. Le monde des affaires et le marché de l’emploi sont, ainsi, les jaugeurs actuels du principal combat de la civilisation négro africaine : l’attitude.
Au moment où une manne financière se rend à nouveau disponible pour le peuple noir et sa diaspora, l’absence de réalisme et l’incapacité à afficher une disposition intérieure d’ouverture ainsi qu’un comportement adéquat retarde la récolte des bénéfices attendus d’une croissance soutenue : création de richesse, de valeur et construction d’un Inc. solide et solidaire. Investir dans l’éducation et la sensibilisation des acteurs prendrait trop de temps et le résultat ne serait pas garanti. Changer les esprits est parfois aventure qui demande de puiser dans des éléments traumatisants pour forcer l’individu à sortir du confort de sa léthargie et de sa passivité. L’électrochoc souhaité pour initier des prises de conscience est sans doute dans la menace mâle d’une importante annihilation socioéconomique en cours. La démarche de correction est simple et ne demande aucun autre investissement que la volonté de changer face à un risque qui peut être insidieux dans sa forme et pernicieux dans le fond. Il y a quelques années déjà, la crainte de l’acculturation du peuple noir n’a pas empêché les flux migratoires économiques dont beaucoup d’élites et contemporains en sont le fruit sans pouvoir retrouver l’équilibre traditionnel perdu mais en capitalisant sur l’enrichissement des expériences de vies outre-mer.
L’exhortation est donc claire : La correction des attitudes humaines est essentielle pour maintenir la présence du peuple noir à titre de contributeur incontournable à l’économie mondiale par ses ressources et sa créativité. Se cantonner à un rôle de consommation est la garantie de la disparition d’une longue tradition commerciale (souvent informelle) issue d’une civilisation qui a démontré sa richesse passée et dont la résurgence est à présent amorcée.
La théocratie ou comment renouer avec la tradition africaine du pouvoir.
Le climat délétère institué par les conflits et exactions pour motifs religieux et les influences sur l’opinion publique ne permet pas de parler de théocratie avec toute l’assise nécessaire pour faire passer le message. Il me semble cependant important de souligner quelques aspects de nos racines qui font défaut à notre identité politique en tant que peuple noir vivant sur le continent et dans les lieux d’établissement de sa diaspora.
L’état de maturité spirituelle de l’humanité est marqué par une personnalisation des messages divins et des quêtes d’accomplissement par des voies spécifiques qui ont fait leur place en marge ou dans le sillage des traditions de révélation monothéistes. La mise à disposition d’une quantité importante d’information relayée par des blogs, forums ou réseaux sociaux a permis à une génération édulcorée ou enrichi (selon le point de vue) par le métissage issu de sa migration économique, de se réconcilier avec sa civilisation et son passé culturel. A défaut de passer les étapes d’initiation traditionnelle souvent offerte à ceux vivants sur la terre mère, les membres de la diaspora peuvent recréer à présent une base de connaissance longtemps voilée, violée ou désavouée par d’autres sensibilités ethniques.
L’Homme noir caractérisant cette résurgence culturelle est soit bien établi dans une spiritualité éclairée ou dans une connaissance historique dépendant de son travail personnel de recherche. La civilisation noire est formée de peuples naturellement croyants dont l’animisme a toujours été le fondement originel avant d’avoir connu des déviances fâcheuses ou de se mêler aux influences issues d’autres religions monothéistes. Oui, l’animisme est une forme de monothéisme marquée par le polymorphisme des manifestations et attributs voire de certaines théophanies. A défaut d’avoir, à titre de vicaires, des prophètes, des messagers, des saints répertoriés dans des livres révélés ou composés, le peuple noir a gardé la trace de dieux, de nombreux moniteurs et élus dans sa tradition transmise par l’oralité. La parole pouvant être considéré ici, symboliquement comme un sang qui uni et alimente plusieurs corps générationnels (logique de diffusion verticale) ou ethniques (logique de diffusion horizontale). Ce grimoire immatériel a été associé à une attitude de soumission à une hiérarchie politique en lien avec le culte au Dieu unique et au respect des lois cosmiques et naturelles. Avant de rentrer dans le panthéon des dieux d’une communauté le moniteur envoyé par Dieu était l’intermédiaire privilégié pour réaliser des actions au nom du Dieu unique pendant son séjour terrestre. Ceci a bien souvent créé la confusion dans l’esprit des croyants qui ont perdu de vue la simple qualité d’intermédiaire tenue par le dieu ou moniteur agissant à titre d’instrument de l’action divine et qui ont perpétué l’attachement aux services rendus par le dieu sans s’en remettre à la souveraineté du Dieu unique.
Cette soumission au représentant légitime du pouvoir et récipiendaire des attributs divins a longtemps garanti la stabilité de plusieurs royaumes, états ou autres divisions politiques par le passé. Elle a également, selon moi, détaché le peuple de l’intérêt de s’impliquer dans l’alternance politique au sommet de l’état. La volonté de Dieu s’appliquant sans doute par le biais de la lignée de ses vicaires qui se mettent à son service et agissent par autorisation et permission.
Avec l’avènement de la démocratie et l’exacerbation des conditions économiques et de vie, le peuple est devenu la proie de convoitises et le siège d’influence dans les stratégies géopolitiques. Les nouveaux leaders politiques tirent profit de ces attitudes naturelles pour influencer le cours de l’exercice du pouvoir dans les nouveaux états apprenant le suffrage universel. Les leaderships naturels des représentants ethniques sont mis en opposition sans que le débat soit porté sur le contenu des programmes. Le tribalisme devient un héritage difficile à refaçonner pour des peuplades rassemblées arbitrairement dans des pays tracés à la faveur d’une conférence où ces réalités ont été le jeu de desseins sans grands traits d’humanité. Autre difficulté de l’éco système politique de nos régions, trop souvent attachées à leurs patrimoines culturels, la multiplication des groupes armés qui servent des causes ou des intérêts exogènes. Ce phénomène présent depuis le temps des indépendances a la vie dure tant la main mises sur les richesses du sous-sol implique de s’assurer un relais fiable pour en favoriser l’exploitation. Ces groupes armés, dont les activités engendrent de nombreuses victimes et déplacements, ne doivent pas être associés aux fils légitimes du pays mais à l’extension d’une influence impérialiste qui se sert des réalités ethniques pour tirer profit des insatisfactions et mauvais passages de témoins dans l’exercice du pouvoir.
L’Homme noir caractérisant la résurgence culturelle doit donc pouvoir puiser dans son identité actuelle (au sens de réelle) et sa spiritualité pour définir une nouvelle façon de percevoir le jeu politique basé sur la légitimité des candidats et des institutions constitutionnelles. La longévité au pouvoir n’est pas plus à craindre que les effets pernicieux des règnes sous le sceau de l’enrichissement personnel et des dérives abusives telles la corruption et l’impunité. L’alternance doit être vue comme une opportunité de renouveler le pacte de stabilité du pays entier en donnant l’occasion à chaque sensibilité ethnique d’enrichir la construction du patrimoine patriotique.
L’élu politique légitime et théocrate est à reconnaitre pour ce qu’il représente en matière d’investissement en pouvoir divin par-delà les clivages ethniques et dans le sillage d’une longue tradition de soumission à la hiérarchie guidée par Dieu.
L’avènement de cette nouvelle forme de théocratie est de la responsabilité de l’engagement mature du peuple qui votera selon la perception spirituelle dans la plus grande tolérance religieuse, qui nous caractérise, et sans opposition viscérale. La paix sur le continent implique, selon moi, de renouer avec les systèmes politiques qui ont longtemps garanti la stabilité dans l’histoire de notre civilisation mythique qui a tant influencé le monde.
Un rôle économique primordial pour la femme
« La femme est le pilier des sociétés traditionnelles et l’émancipation vers des réalités contemporaines en tant que seul accomplissement individuel sans profit pour le groupe ou le foyer fragilise la transmission du patrimoine humain. »
C’est sur ce constat simple sur l’importance de la femme dans la société en tant qu’indicateur de l’évolution des modes de vies que j’ai entrepris mon observation sur le rôle de celle-ci au cœur du développement économique des communautés ethniques.
Il a été longtemps question de revendiquer puis de d’affirmer les libertés auxquelles avaient droit les femmes dans le cadre de la définition d’un nouvel équilibre au sein du modèle traditionnel des ménages. L’avènement de mouvements qui ont porté ces causes a refaçonné la vision des rapports et des enjeux pour les communautés. En moins d’un siècle, la femme est devenue est acteur incontournable de l’économie des pays tant par sa contribution financière au sein des foyers que par importance dans la prise de décision sur la consommation, l’épargne ou l’investissement. Avec l’accès au monde du travail et de l’entrepreneuriat et un effort consenti pour une meilleure représentation à la tête des structures économiques, l’impact de la femme y est une réalité implicite qu’il reste à refléter dans les chiffres.
On est passé d’un combat pour plus de liberté vers une meilleure affirmation stratégique et une plus grande influence sur la prise de décisions au nom du groupe. Les réalités économiques pesant sur la définition classique du rôle de l’homme, en tant que support en matière de ressources, ne permettent plus qu’il assume les besoins et risque en gestion d’une initiative commerciale voire d’un foyer tout simplement. La femme devient essentielle pour exercer un rôle qui dépasse le cadre du simple associé secondaire mais bien d’un pilier majeur. Sur le plan social, l’indépendance financière comporte certains risques inhérents à la remise en question de la complétude naturelle et donne un nouveau profil aux communautés. Rien qu’au Québec en 2001, il y avait plus de 335 595 familles monoparentales, avec plus de 500 000 enfants, soit une famille sur quatre (27%), et 267 570 d’entre-elles (près de 80%) étaient dirigées par une femme. On le voit donc la femme à elle seule constitue un moteur de l’économie des communautés et au-delà des pays.
Dans l’économie informelle et l’entrepreneuriat ethnique, la femme a démontré un réalisme à toute épreuve dans l’élaboration des projets d’affaires qui détonne avec la courante sophistication des idées masculine et rencontrent un accueil favorable des investisseurs individuels ou institutionnels par la garantie sur le sérieux de la gestion et sur la durabilité. En 2011, environ 950 000 Canadiennes travaillaient à leur propre compte, d’après l’Enquête sur la population active de Statistique Canada. Entre 2001 et 2011, le nombre de travailleuses autonomes a augmenté de 23 %, contre 14 % pour les hommes. En 2012, les femmes étaient propriétaires, en totalité ou en partie, de 47 % des petites et moyennes entreprises, selon Services économiques TD. Cette étude a également constaté que les femmes ont tendance à rester en affaires plus longtemps que les hommes et sont plus susceptibles de planifier l’expansion de leur entreprise.
C’est donc dans l’ère du temps que des réalités servantes soient amenée à engendrer celles qui ont longtemps été maîtresse. Le nouveau véhicule de création de richesse et de valeur passe par le sentiment d’affirmation de la femme qu’elle a cultivé à travers des années d’expérience de lutte. La nouvelle attitude d’affaires implique de répartir judicieusement les responsabilités de la stabilité financières entre partenaires et d’inviter à une émancipation de l’homme en tant pionnier dans la définition d’un nouveau sens pour l’humanité.
S’engager dans la construction du continent par l’abandon des crimes rituels
Le monde mystique ou plus prosaïquement spirituel est marqué par des étapes de cheminement et développement menant à des stations où l’on bénéficie des fruits de sa progression. C’est comme un voyage ou chacun peut suivre une voie qui lui correspond et qui doit l’accomplir. Des écoles initiatiques toutes sensibilités confondues peuvent prendre le relais de l’appel reçu par l’individu et le guider à travers la recherche du sens de son existence. Ce type de quête a depuis la nuit des temps fait apparaitre des profils typiques, le plus souvent opposés : héros et antihéros. L’un recevant l’aval des dieux ou de Dieu pour sa sincérité et l’autre allant de tribulations en tribulations dans son refus d’accepter son sort de profane et simple transmetteur de la vie. La tradition orale et la littérature populaire regorgent de récits qui rappellent ces principes.
L’ère idéologique dans laquelle nous entrons à des moments que certains appellent communément « fin du monde » ouvre l’humanité sur de nouvelles réalités qui sont appelés à faire notre quotidien et celui des générations futures jusqu’au prochain terme. C’est l’occasion de voir certaines prophéties se réaliser dans le cadre du passage de témoin des mondes, civilisations et peuples. C’est une évolution naturelle qui permet à la vie de se perpétuer et de s’adapter à l’environnement de production (Gn 3.19). Que garder des héritages et pratiques ancestrales lorsqu’elles ne font plus partie de celles consacrées correspondant à la saison spirituelle du moment?
Plusieurs envoyés et élus ont par le passé rencontré l’opposition des populations qui étaient réticentes à abandonner des pratiques ancestrales dans lesquels elles trouvaient leur confort. C’est un classique mythique. La « nouveauté » perçue du Message des élus était bien souvent un rappel face à une dérive des cultes et rites au Dieu suprême. Ces exhortations étaient pour susciter l’évolution spirituelle (par révélation) du peuple auxquels ils étaient envoyés et auxquels ils appartenaient.
Le continent noir reste très attaché à son héritage culturel et spirituel véhiculé par l’oralité et qui fait son identité si particulière. La question qu’on peut se poser dans cette ère de changement est de savoir si l’Homme noir a toujours sa même place dans la répartition des rôles vicariaux de la divinité sur Terre. Faut -il changer de paradigme sur les moyens de médiations qui nous ont lié à cette divinité et permis de traverser plusieurs formes de traumatismes exogènes?
Il serait grand temps de s’adapter à cette nouvelle évolution en acceptant entre autres de : transférer une partie de notre héritage oral sur des supports écrits mis à jour régulièrement (par exemple sur Internet comme dans le cas de l’encyclopédie Wikipedia) pour permettre aux futures générations d’être des « connaissants » traditionnels ou spirituels à défaut d’être des initiés. Les capacités de mémorisation aisées sont compromises, selon moi, par le flot d’information reçu chaque jour avec lesquels il faut travailler et l’hyper sensibilité du cerveau (au stress notamment). Aussi la proximité avec l’univers des cloitres n’est plus garantie.
Il serait grand temps de s’adapter à cette nouvelle évolution en acceptant aussi de : faire usage de notre maitrise de la force vitale en y associant plus de conscience en tenant notre accomplissement personnel du fruit des efforts réalistes. Et ce sans prendre des raccourcis de vie par insatisfaction ou envie illégitime. Cette Attitude de ceux qui résistent à l’effort d’accomplissement mène à pratiquer tout genre de sacrifices dont ceux impliquant l’humain. Ce commerce avec des entités spirituelles vivant dans d’autres dimensions plonge les gouvernants dans la célèbre position du « ni ingérence, ni indifférence » tant les intrications à divers niveaux sociaux sont importantes. Le crime rituel a la vie dure tant l’effet pernicieux de la fausse reconnaissance sociale entretien les racines du mal. Comment continuer à donner du crédit l’apparence matérielle sans le développement humain et ne pas entretenir la course vers ses attributs qui faussent l’appréciation du parcours de l’individu? Dénoncer ses crimes et exhorter à les abandonner commence par la correction du regard de la société sur ses modèles représentatifs et le retour à un système de valeur sain. Les membres de la communauté ne peuvent qu’exprimer leur exaspération à travers des mobilisations spontanées lorsque ses crimes sont découverts. Les victimes, quant à elles, grossissent le nombre des martyrs nécessaires à changer les esprits et dont le sang demande l’apaisement et l’action divine par les relais humains.
A quand un harmattan noir ou le nouveau sentiment de confiance à construire le continent pourra jaillir des cœurs pacifiquement pour édifier un Royaume affirmé sans possibilité de retour (Lc 9.62)?
La situation économique reste un défi pour l’Homme noir de tirer profit des opportunités qui se présentent à lui pour attendre le futur avec sérénité. La sélection des héros et antihéros se fait une fois de plus selon la sincérité à suivre le nouveau Message qui sédimente les berges du fleuve spirituel qui abreuve tout Croyant. Celui que je porte et que je partage avec vous est simple:
« Chaque Homme est important aux yeux de Dieu »
Voici pour finir une composition qui rappelle une réalité de bien des pays africains où la course à la richesse et au rayonnement sociopolitique pousse à l’extrême :
La voiture noire
La voiture noire est dans les rues
C’est l’heure du sacrifice pour l’élu
L’enfant nu sera la victime inconnue de ce crime
Un prélèvement d’organes sans greffe en prime
La rumeur et la légende courent et parcourent
Une marque réputée qui seule hantent les cours
La candeur offerte aux appétits du pouvoir
Friandises auxquelles on succombe pour voir
La Tradition, un temps, réprouve ces pratiques occultes
Et l’éducation du Jeune le mènera aux portiques cultes
Pour l’initier à la vigilance contre les loups
Sous la protection d’un Dieu que l’on loue
La voiture noire est dans les rues
C’est l’heure du sacrifice pour l’élu
Le corps demain sur la plage sera rendu
Pour un Peuple las sans plus être ému
En hommage aux jeunes victimes de crimes rituels
Afrique: l’essentiel n’est pas de s’unir mais d’avoir un adversaire commun.
L’unité africaine est un cheval de bataille qui voit se succéder des générations de cavaliers tout autant valeureux que volontaires. L’Afrique a toujours connu une pluralité de peuples et de tribus simplement unis devant la nécessité de définir et de maintenir un Culte des morts associé le plus souvent à une lignée d’ancêtres. Chaque région ayant son panthéon et rites que le voyageur ou le commerçant se mettait en devoir de respecter le temps de son passage. Cette foi primordiale et issue des questionnements de l’âme a laissé place à la révélation de l’Éternité et de son nouveau séjour dans l’autre monde. Animisme et Islam universel ont su alors cohabité selon les époques et les régions. Néanmoins, un phénomène de standardisation culturelle par le biais des religions et des langues de leur diffusion a accosté et essaimé un modèle de sous-ensembles ne tenant pas compte de la diversité du continent. La logique de rassemblement a été depuis poursuivie en passant de la réalité de peuples sous la domination d’un souverain local puissant ayant des liens tribaux ou des attributs reconnus à un regroupement arbitraire de peuplades par soucis administratif et point de vue exogène. Depuis la course à l’unité égalitaire et paritaire est lancée avec des efforts pour fédérer qui font penser à un exercice de « team building » où il faut tenir compte des intérêts et réticences de chacun. Pendant que ces « états sous vérins » se querellent sur le mot d’ordre d’union, les grands architectes et artisans de la discorde cimentent plus et en secret le mur de leur prison à grand renfort de taloches, règles et truelles. Pis encore, l’extradition se négocie déjà de la prison vers une réserve économique où l’accès à des produits à bas coûts travestissent la dépendance en pouvoir de consommation. Pourquoi alors continuer à chercher un socle unique ou projet commun de construction pour l’Afrique qui a toujours vécu dans la diversité tandis que s’unir face une menace grave d’aliénation économique serait un fort raccourci d’engagement des populations. Le tout est une question de prise de conscience du danger et d’exaspérations face au frein à l’accès à une richesse disponible mais qui ne bénéficie pas à tous. La plupart des dirigeants de cette génération pro émergence économique n’oublieront sans doute pas leurs prédécesseurs résistants et illustres (Keita, Shaka, Tall, Nzinga, Cabral, Sankara, Mandela…) qui ont osé ce qui leur semble impossible à faire à cause des intrications secrètes auxquelles ils ont souscrit eux-mêmes pour parvenir au pouvoir. Le Pouvoir se mérite et est une mission de service à la nation et non de rayonnement personnel. L’Afrique ne pourra sans doute pas s’en sortir sans partenariat. Ainsi, le choix doit se faire dans un esprit de partage d’un dessein d’affirmation où les parties prenantes de ce revirement prennent la mesure du réel combat à mener sur soi et son conditionnement. Les nombreuses diasporas noires et autres bonnes volontés exilées par l’absence de conditions sociales favorables sont autant de piliers sur lequel construire le nouveau Royaume Noir fait d’une diversité de peuples alliés pour la défense et l’émergence de leur continent.
Le Recteur de ma famille spirituelle vous raconterait sûrement cette histoire de notre gnose, pour vous éveiller à la nouvelle dimension de ce combat :
Le tapis
D’yeux avait deux pupilles de son état qui lui permettaient de juger son point de vue. Un jour il décida d’aller à son atelier fabriquer un miroir en laissant la Calebasse où il vivait à la garde des deux mineurs. Il leur confia à chacun un tapis en peaux-pierre d’un blanc parfait en les exhortant à prier pour qu’il ne manque pas de Lumière pendant qu’il réfléchirait. L’ainé qui était de la nature des Djinns dit à son cousin Homme « Allons donc nous promener dans le jardin ». Une fois-là l’ainé dit encore à son cousin Homme « Descends donc dans le puits pour y recueillir de l’eau pour que nous arrosions les plantes. Vois-tu, je porte des chaussures et je ne suis pas aussi habile que toi qui est pieds nu ». L’Homme travaillait dur pour arroser les arbres fruitiers tandis que le Djinn passait son temps à apprécier la senteur des fleurs. Quand ils revinrent dans la Calebasse et que ce fut l’heure de la prière, l’Homme se rendit compte que ses pieds pleins de boue saliraient le tapis. Le Djinn lui dit « va donc te purifier avec un peu d’eau ». En l’absence de l’Homme, Djinn se dit « Je ne peux enlever mes chaussures pour prier et de l’eau en abimerait le cuir. Je vais donc essuyer mes pieds sur le tapis de l’Homme pour garder la pureté de mon tapis. De plus je vais y répandre des roses pour le parfumer ». L’Homme revint et vit son tapis souillé. Le Djinn lui fit comprendre que ceux qui ont des chaussures sont les préférés de D’yeux et qu’il fallait qu’il l’aide à rester pur en acceptant qu’il utilise son tapis. L’Homme confus mais longanime resta accroupis devant son tapis pour prier pendant que le Djinn priait l’air supérieur et superbe sur le sien. Ceci se répéta tous les jours, tant et si bien que je tapis de l’Homme pris la couleur noire de la terre et celui du Djinn le rouge des roses. D’yeux revint de son atelier sourcilleux et soucieux de savoir quels cils ou imbéciles l’avaient bridé d’autant de blancs de mémoire pendant qu’il concevait ce nouvel objet. Le Djinn s’avança et accusa l’Homme de ne pas avoir un tapis pur tandis que le sien était bien odorant et plus pur que jamais. D’yeux considéra les deux tapis et dis « Comme ce noir est apaisant à ma vue. Homme je vais accrocher ton tapis sur le mur de mon logis afin de méditer dessus et me reposer de la logique. J’en ferai un symbole d’accomplissement pour ceux qui fournissent des efforts tout en restant fiers et soumis. Je te donne ce miroir en échange pour que tu puisses continuer à prier selon ton état d’âme. Hérite aussi du jardin où tu as tant travaillé. ». Puis il se tourna vers le Djinn et lui dis « Ôte toi de ma vue avec ce parfum qui risquerait de faire couler des larmes sur mon Saint visage. Tu aimes la sophistication matérielle, les envolées passionnelles et te crois toujours le plus rusé. Garde ta pureté et ta préciosité loin de moi tant que tu affecteras les relents de ton esprit. Je t’envoie donc dans les roses tant que tu ne changeras pas d’attitude ». Sur ceux D’yeux s’endormit. Nul ne sut à quoi il rêva mais depuis ce jour l’Homme a le bonheur en point de mire et le Djinn s’évertue à l’endormir avec son eau de rose. »
« Réveille-toi Ô Afrique, tu es un géant qui ne dors pas, mais qui ne crois juste plus en lui »
Faites place aux femmes!
Les progrès de l’affirmation de la femme dans nos sociétés ont créé une cohorte de femmes remarquables au parcours saisissant mais qui ne sont pas assez remarquées et présentes dans la mémoire collective comme leurs homologues hommes. Dans un échange avec une bloggeuse qui a pris cause et fait pour une meilleure représentation des femmes dans les sphères de décisions et le monde des affaires, je partageais mon sentiment que ces revendications circulaient trop souvent entre les femmes elles-mêmes qui, hélas, s’en gargarisait. Rassurez-vous mon propos ne sera pas théorique ni rhétorique encore moins technique. Il n’est que le résultat d’une observation d’un fait ignoré par les uns parce qu’ils ne se sentent pas concernés, et ressassé par les autres parce qu’elles agissent en victimes et non en acteur légitimes. Je promène mon regard contemplatif sur un déficit de circulation de l’information où le genre créé une barrière au « mais » sage.
Il me semble important de préciser un aspect d’une conception du monde : « la femme n’est pas l’égale de l’homme ». En effet, dans l’histoire de l’humanité on a traversé plusieurs stades de relation. De sa domination par l’homme, à son affirmation en tant que complément incontournable et au final vers son rôle primordial par rapport à l’homme. Ici il ne s’agit pas tant d’un phénomène sociologique ou ethnologique. Les sociétés matriarcales ou la distribution des rôles dans certaines espèces ne sont pas un fait nouveau. Ici il est question de rôle économique dans le cadre d’une évolution de l’humain vers l’acquisition de la richesse et d’une nouvelle identité. Le monde et la terre s’adaptent au fil du temps mais un semblant de tradition immuable et universelle demeure donc : « la femme n’est pas l’égale de l’homme ». Tous deux sont appelés à des missions différentes en fonction de leur potentiel, capacité et capital de vie. Ainsi la femme passe au premier plan d’une lutte d’adaptation de l’humanité aux réalités de la vie terrestre. Doit-on pour autant dire que la que la femme dominera l’homme? Sans doute, mais libre à vous de l’affirmer. Je me contente simplement d’insister sur les dispositions de la femme qui sont propices à notre essor commun (toutes civilisations confondues).
« La femme est le légal de l’homme » et elles font loi. Le but de cette affirmation n’est pas de jouer sur les mots et renforcer l’idée que la femme porte le « mais » sage. Je ne reviendrais pas non plus sur les caractéristiques du message qui a été énoncé dans un précédent article (« un rôle économique primordial pour la femme »). Je souhaite inviter à réfléchir sur les rapports entre les deux profils d’acteurs économiques, deux genres, deux sensibilités : l’homme et la femme, la force et le moteur. En tant que pionnier, l’homme a ouvert la voie à de nombreuses conceptions du monde et la femme lui a emboite le pas pour une gestion rigoureuse et éclairée du nouveau modèle. Avec l’avènement du règne par l’économie et du défi de la finance, à la femme revient la place de la conformité aux lois dans les décisions qui engagent la terre entière dans des crises ou des schismes. Son sens de la préservation autorise un optimisme sur l’avenir des sociétés dans le fait qu’elle s’oppose à la prise de risque inutile et favorise ainsi la constitution, la gestion et la transmission du patrimoine. L’adaptation sur les prochains marchés fluctuants du Monde doit mettre en action la force de l’homme en tant que valeur et accepter que son moteur féminin demeure retiré de ses côtes.
« Faites places aux femmes pour assurer une paix stable dans la lutte d’émancipation originelle de l’homme »
Pour une restauration du modèle spirituel Noir.
Imaginez que je distingue quatre familles spirituelles sur terre: l’une maîtrisant la conscience et qui mène à l’éveil, une autre maîtrisant la connaissance et qui mène à la sainteté, encore une autre maîtrisant la parole et qui mène à la prophétie et enfin une (primordiale) qui maîtrise l’énergie et qui mène à la déification. Toutes exceptée cette dernière ont pris le soin de propager et de garder par écrit une partie de leur gnose en mettant à la disposition du profane la partie exotérique des enseignements de chaque vicaire élus et en réservant l’ésotérisme des formes de connaissance à des initiés ou « adulte en spiritualité ». Cette famille spirituelle de l’énergie, donc, semble encore rechigner à mettre sous écrit son héritage spirituel bien qu’elle soit à l’origine de ce mode de transmission. Cela pour la raison que la transmission perdrait en flexibilité et n’honorerait plus le rang vicarial de ses membres. Ainsi, l’accent est mis sur la tradition orale qui s’étiole à mesure que les groupes sociaux s’exportent et que les membres des communautés sont disséminés à travers le monde pour servir au combat après l’avènement de l’économie comme médium d’accomplissement spirituel. Force est de constater que l’énergie ne peut se transmettre sans le véhicule adapté de la hiérarchie physique et invisible. Ancêtres, disciples et impétrants en garantisse l’ossature. Dans le tumulte de l’adaptation aux réalités contemporaines et du métissage culturel, l’écart se creuse à mesure que persiste ce refus de partage d’un savoir dont l’essence a déjà été prélevée par certaines écoles de mystère pour éclairer la voie d’une minorité. Le sens profane de cette connaissance est en voie de disparition par le truchement des condamnations ignorante et de l’endoctrinement à annoncer le message d’autres modes de culte sans les enraciner et les adapter au terreau authentique et patrimonial. Il est sûr que l’éradication des transgressions serait plus efficace et consacrée lorsqu’elle fait l’objet de la mission des élus issus eux-mêmes du dit Peuple dans l’air du temps d’une révélation. Que dire de cette parabole de notre ère qui raconte ceci :
Les Cell. de la Terre
D’yeux, un dirigeant d’entreprise donna à ces quatre types d’employés de couleur un moyen de communication privilégié avec lui. Au commercial Jaune il autorisa le téléphone pour l’entendre, au financier Rouge le service postal pour le lire, à l’entrepreneur Noir l’Internet pour qu’il soit connecté et au consultant Blanc la rencontre en personne pour lui parler. Au début chacun usa de son mode de communication de façon indépendante jusqu’au jour où vint une crise financière et que l’avenir économique de l’entreprise imposa de redoubler d’effort pour éviter la fermeture. Aux abois, chacun tenta d’imposer son mode de communication à l’autre pensant que l’information circulerait mieux pour la bonne marche de l’entreprise. Personne ne pensa à adapter les messages à son médium; un message vocale enregistré, une minute de réunion rédigé, un fil rss… mais restait sur l’idée d’une suprématie de son mode de communication. Dans le tumulte des différentes actions de lobbying, le consultant Blanc se fit plus présent et proche de Dyeux, le commercial Jaune s’inventa un téléphone sans fil, le financier Rouge le télécopieur et enfin l’entrepreneur Noir s’adaptant à tous créa la VoIP, le courriel, les communautés virtuelles et la visio-conférence. D’yeux considéra l’entrepreneur Noir et lui dit « tu perds de ton authenticité à sacrifier, longanime, ton médium aux autres. Je perds la saveur de nos connections de réseau privilégié d’antan. J’entends, te lis, te vois alors que je voulais simplement voir les mises à jour des sites connectés. Ne peux-tu donc pas t’adapter au temps et non aux autres? ». L’entrepreneur Noir s’arrêta et réfléchît. Il était trop tard pour détruire ses innovations. Il décida de les garder mais de développer désormais, selon sa force et son moteur naturel, le commerce électronique sans support de paiement physique car c’était là, LA GRANDE VICTOIRE.
Avec la perte des vestiges du passé de la civilisation Noire par pillage après convoitise ou destruction après condamnation. Un réveil est plus que nécessaire pour utiliser à bon escient les outils technologiques pour mettre à la disposition des générations éloignées dans l’espace, le temps ou l’accomplissement spirituel, le contenu des connaissances traditionnelles de l’Afrique. Cela peut passer notamment par des sites internet au contenu public pour les profanes et à accès via enregistrement pour les adultes spirituel. Plusieurs membres de la diaspora ont le bagage technique et sans nul doute le volontarisme nécessaire à ce sauvetage de notre mémoire collective. La fracture Internet locale n’est plus un argument suffisant contre la facture que devra payer nos générations dans le cas d’une édulcoration massive de notre civilisation. C’est là, les deux menaces mâles de ce Temps : la perte de la confiance des peuples Noirs et du contrôle des richesses naturelles d’Afrique. (Mt 5, 13-16).
Vaincre par la diversité
On a coutume de dire que « L’union fait la force » mais je pense aussi que « la diversité assure la victoire ». Dans ma récente mise à jour de mes connaissances en histoire sous l’influence des mouvements revendicatifs de la confiance Noire qui sont très actifs en Amérique du nord, j’ai découvert les faits marquant de combats mettant à l’honneur des personnages de notre civilisation. Ainsi, j’ai pu retracer le récit sur l’armée de Carthage qui a eu à sa tête le célèbre Hannibal. Bien que mon but ne soit pas de refaire un cours d’histoire, je relève que cette armée étaient marquée par une grande diversité de corps militaires et de mercenaires issus d’une mosaïque multiethniques et qu’elle avait à sa tête un grand stratège et tacticien qui n’offrait pas à l’ennemi le choix de mener un seul type de campagne.
Aujourd’hui la quête d’hégémonie militaire a laissé place à la lutte pour le développement et l’affirmation des économies. Les états déploient des moyens importants pour assainir leurs finances et assurer un taux de croissance nécessaire à l’équilibre dans le pays. L’Afrique n’est pas en reste même si les effets des mesures socioéconomiques ne portent pas leurs fruits dans toutes les régions du fait, essentiellement, de la différence de situations politiques. Jadis l’application des plans d’ajustement structurels à la plupart des états a plus que montré les limites des solutions standards en ce qui concerne le continent. Cela laisse un gout amer auquel on est habitué depuis que ces accidents de l’histoire arrivent sur le parcours de la civilisation Noire (elle finit de laver son karma économique). L’esprit de reconstruction invite à se concentrer sur les solutions dans l’instant et à se préparer pour le futur. Loin de négliger l’impact de l’union, la diversité est une des clés à valoriser pour propulser le continent dans l’économie mondiale.
La spécialisation des économies et la coopération sud-sud a maintes fois été prônée et répond à des attentes d’intégration sous régionale voire continentale. L’union africaine, c’est peut-être avant tout une complémentarité économique à aller chercher dans le cadre d’une fédération d’états qui mettent plus un accent à œuvrer, par exemple, pour la réussite de projets sous-régionaux que pour le simple fait de « mévendre » des ressources à des bailleurs de fonds pour la seule logique du maintien d’un rapport de forces exogènes (subies) et endogènes (qu’on fait subir). Cela reste du domaine macrocosmique (gouvernance) et nébuleux auquel on a rarement accès. Toujours est –il qu’au niveau microcosmique (attitude) et personnel le changement est à notre portée
Que soit pour la gouvernance ou l’attitude le maitre mot est, selon moi, la simplicité. Nous n’avons pas besoin de solutions qui ne soient pas disponibles dans notre écosystème naturel et dans notre façon de penser informelle. Le tout est de continuer à adapter à notre monde les modèles et paradigmes qui font leurs preuves : les compagnies à bas coûts, l’épargnes solidaire, l’Internet ou la téléphonie mobile… Je suis encore consterné de la faible sensibilisation des populations aux risques des cultures génétiquement modifiées. Sans rentrer dans le pur débat scientifique, je pense que la simple observation des effets de chaque « intrusion culturelle » permet de se faire une idée sur l’accueil à leur réserver lorsqu’on n’a pas accès à l’information pertinente pour prendre la bonne décision.
Changer d’attitude est à notre portée : dans la simplicité et dans la diversité. Je ne me présente pas comme étant « Africain » lorsque je suis dans un regroupement mettant en avant la diaspora. Je continue à décliner ma nationalité, ma région, mon village et si nécessaire ma lignée. C’est un héritage culturel et un enrichissement pour la tolérance (comment reconnaitre son cousin à plaisanterie sinon?). Le panafricanisme n’est pas un exercice de standardisation mais plus une mise à profit stratégique de notre diversité à l’exemple de nos illustres prédécesseurs de l’antiquité. Aux gouvernants d’endosser la lourde responsabilité des mesures économiques et à nous de changer nos attitudes et d’accompagner le changement pour la dernière « foi » : la Simplicité.
« La foi est notre force et notre moteur. Soyons simple »
Comme une ôtée…
La Diaspora du continent noir dans son ensemble a su franchir les frontières de régions reculées du monde poussée par l’établissement de relations commerciales ou simplement par la valorisation de sa force d’action dans la connaissance ou la main d’œuvre. L’intégration de ce Peuple en exil a été facilitée par des valeurs d’abnégation, d’accommodation, de modération et de tolérance qui lui a permis rester en marge de la plupart des pièges du rejet par les terres d’accueil. D’aucun diraient « qu’il est comme la mauvaise herbe et qu’il pousse partout » mais je ne renchérirais pas là-dessus car comme je dis « à force d’être négatif on développe des clichés ». Je continuerai plutôt à plaidoyer pour son « union dans la diversité » (fédération) qui est l’image pilote et outre-mer qui préfigure le panafricanisme tant souhaité. Doit-on pour autant voir dans cette grande Diaspora une réelle communauté? Dans l’apparence je dirais oui mais dans les faits je suis porté à croire qu’elle agit plutôt comme une ôtée de son esprit.
Il est fréquent de ne pas voir émerger de barrières majeures entre les membres de cette Diaspora lors d’évènements corporatifs qui vont jusqu’à rassembler les immigrants, toutes générations confondues, et des membres des nations issus des exodes forcés du passé. On a plus des raisons de croire que cette classe de citoyens reçus partage le même quotidien fait des stigmates de l’uniforme naturel noir, cette peau (d’origine unique) qui devient un critère discriminatoire dans les Cités industrialisés. En outre La plus grande proximité entre les membres en exil est aussi marquée par des écarts de revenus réduits. Il faut en effet un minimum de ressources tant financières que familiales pour pouvoir quitter le continent et vivre dans des Cités industrialisées où des aides sociales existent. Là où le bât blesse ce sont les individualités et le déni de son « Africanité » (Lifestyle) qui naissent de la réussite du parcours d’immigration. Rien que le fait d’avoir un statut officiel sur la terre d’accueil est déjà une réussite en marge même de l’essor social. La mise en contact avec d’autres Diaspora issues d’autres cultures nous font voir de façon criante les efforts à fournir pour bâtir une communauté forte dont on tient compte dans les décisions sociopolitiques et économiques. Je ne cacherai pas ma vision et mon espoir de voir notre Diaspora se fédérer (et non s’unir) autour d’une identité ethnique et d’un développement économique basé sur la spiritualité (qui est notre socle commun) et l’entrepreneuriat informel ou ethnique (qui une force que nous devons revaloriser). Il me vient deux images en appui de cette vision que je partage avec vous. Lors d’un stage dans un pays d’Afrique, il y a longtemps, je pouvais observer la secrétaire lire la bible en attendant que le chef de service lui donne une autre tâche à réaliser, voir le préposé à la garde des véhicules des employés venir dans un coin de l’établissement faire certaines de ces 5 prières quotidiennes et un des responsables revenir fatigué d’un week-end de danse traditionnelles le tout dans la plus grande harmonie : la spiritualité. Autre exemple, une mère de famille qui a un emploi de fonctionnaire mais développe un commerce (« un étalage » comme on dit) devant la maison familiale pour vendre toutes sortes de produits nécessaires à la vie des familles du quartier : l’entrepreneuriat informel. La vie en Cité doit elle nous affranchir de cette richesse intime au Peuple noir et aux autres de « sang noir »? Je ne pense pas et c’est ce qui me fait lever chaque matin avec la même foi. Ce n’est donc qu’une question de réconciliation avec un héritage et de réaffirmation d’une attitude simple.
Par où commencer alors? « On bâtit une communauté sur des actes simples dans le quotidien et non sur des pactes ambitieux avec l’avenir ». Il est souhaitable de sortir des « non » confortables aux occasions qui nous font sortir de notre voile d’immigrants qui cache qu’il peine dans son coin mais qui s’affiche à son avantage dans les grands rendez-vous. Qui n’est pas aux prises avec une dette, des choix angoissants pour couvrir les charges familiales, un sentiment de solitude ou de la sollicitude? La solidarité est une forme de proximité qui a besoin d’une simple honnêteté et de mutuelle compréhension (comprendre c’est déjà aimer dit-on). Au sein de la grande Diaspora certaines nationalités attachées à leurs traditions, cultures ou religions font montre d’une meilleure cohésion. Vivre la Diaspora est un mode de vie à part entière (un Peuple, une Terre, une Ère non circonscrits) à assumer. Je ne peux parler que de ce que j’observe et exhorter dans le sens du changement:
• Oser accepter d’aider un ami à déménager même si personne n’est venu au sien; il faut bien briser la glace un jour. Ce n’est pas tout le monde qui a une famille soudée autour ni les moyens de se payer les services de déménageurs.
• Ne pas avoir peur de partager son idée d’affaires avec des pairs; j’ai rarement vu un vol d’idée mais je sais qu’on sort le plus souvent enrichi d’un échange avec un autre entrepreneur qui voit les choses différemment.
• Appuyer les candidatures de stages ou d’emploi d’un membre de la communauté qui a du talent sans avoir peur du qu’en dira-t-on. Les rêves brisés sont autant de destin qui ne feront pas l’histoire même de façon infime. La communauté a besoin d’émulation !!!
• Consommer des produits d’artisans de la communauté. Vous pouvez commander avant de passer si le service est si lent. Troquer de temps à autre vos céréales matinales pour la bouillie de maïs ou de tapioca; Vous ne représentez certainement qu’un faible pourcentage de la clientèle de la multinationale mais toute la raison d’être de l’artisan ethnique.
• …
Quand commencer? Vous avez déjà commencé rassurez-vous et je vous remercie d’avoir lu cet article jusqu’au bout. La prochaine étape est de ne pas se laisser glisser dans le refus facile d’agir qui nous fige dans l’individualité et ce déni de « l’africanité » par lequel d’autres communautés nous identifient et que nous endossons trop souvent. La correction est possible : l’Afrique est une terre de paix et de richesse tant intérieure qu’extérieur minée par de nombreuses disparités entretenues ou non. Nous portons nos valeurs avec nous en tant qu’ambassadeurs de ce continent dans les grandes Cités industrialisées. Ainsi donc pensez-vous vivre la Diaspora comme une ôtée de son esprit ou avec un esprit de communauté?
A vous de choisir…
« N’ayons pas peur du changement; c’est la preuve que nous existons dans cette dimension »
Ne nous trompons pas de combat!
Dans le cadre du lancement du premier guide sur l’entrepreneuriat ethnique que j’ai eu beaucoup plaisir à rédiger, j’ai été amené à donner des entrevues à divers média. Cela m’a permis de préciser les raisons qui me poussent à m’engager dans cette voie et à rappeler les tenants et les aboutissants des actions que je pose. Ainsi je tenais à préciser quelques éléments clés que j’ai relevés de ces échanges fructueux avec les journalistes. Tout d’abord je vous invite à avoir à l’esprit une définition toute simple de l’entrepreneuriat ethnique qui est « la création et le développement d’entreprises par les communautés minoritaires d’un pays accueillant des flux migratoires. » Dans le cas du Québec et du Canada, plusieurs communautés sont installées depuis plusieurs générations dans le cadre d’une immigration économique, politique ou autre. Au fil des années elles ont pu mettre en place des outils leur permettant de mieux s’intégrer et de mieux accueillir leurs nouveaux arrivants. Il y a une forme d’émulation entre les communautés pour tirer profit des ressources gouvernementales que ce soit fédérales ou locales.
Ainsi et par effet d’entonnoir mon regard se porte d’abord sur les immigrants en général, puis vers les minorités visibles, puis vers les communautés noires et enfin vers la diaspora africaine. Il n’est pas question de délaisser les uns pour privilégier les autres dans l’action que je mène mais force est de constater que la diaspora africaine est l’une des plus récentes à s’établir au Canada et doit encore franchir des étapes essentielles pour garantir son plein épanouissement dans la société québécoise et par extension canadienne. Le cas de l’Europe est légèrement différent puisque les relations historiques entre pays touchés par la période de colonisation ont noué des liens privilégiés qui font que l’on peut y observer des symboles de présence africaine à travers des quartiers comme Matongé à Bruxelles ou Chateaux rouge à Paris. A quand de tels quartiers en Amérique du nord si cela est vraiment nécessaire?
Il donc important de préciser qu’il ne faut en aucun cas se tromper de combat. Le but de l’entrepreneuriat ethnique qu’on se doit de développer à présent n’est pas une économie parallèle, que certains appelleront volontiers « Ghetto », pour ne vivre que d’échanges économiques entre nous. Il est bon de rester ouvert aux autres cultures.Nous sommes un peu plus de 374,000 résidents africains à ce jour au Canada cela serait irréaliste (comparé à 2,639,520 au total d’actifs issus des minorités visibles sur 3,634,845 total d’immigrants*) de vouloir créer une enclave. Là où tout le défi réside s’est de nous permettre de réaliser une transition de l’économie informelle à l’économie formelle en intégrant entre autres le système fiscal et en ayant un poids substantiel dans les décisions des dirigeants. Le tout en partageant et valorisant notre propre culture des affaires.En effet, il a été souvent question pour l’élite africaine d’apprendre et d’appliquer des modèles économiques qui n’intégraient pas les réalités locales et tout particulièrement la force informelle et intrinsèque qui nous habite et nous distingue lorsqu’elle baigne dans une propension à la spiritualité et à l’abnégation. Ce profil que nous partageons avec d’autre pays du sud ne nous a pas encore permis d’émerger des situations marasme économique et dépendance aux effets des crises créées dans d’autres sphères économiques. Mais le moment est là où le déclic va s’opérer…
L’économie a été mondialisé par le passé mais je crois que sa nouvelle concentration, par un socle consolidé autour de communautés inter reliés et qui se définissent autour d’un avantage concurrentiel naturel qui s’échange, donnerait plus de stabilité au système financier jusqu’au prochain cycle de mondialisation légitime. Voilà donc un avenir tout tracé pour les générations d’entrepreneurs ethniques qui devront tenir compte de la force de leur identité tout en jouant le jeu de compétition dans l’économie de marché pour garantir l’essor et le développement économique de leur communauté.
« La voie de retour à un âge d’or des civilisations reliés à l’Âme du monde passe par le sacrifice des efforts son élite au combat »
Le pouvoir de nos mains
Les flux migratoires pour raisons économiques qui ont amené à l’identification puis à l’étude de l’entrepreneuriat ethnique dans les années 70, ont renforcé la présence des diasporas dans les Cités des pays industrialisés. Cette saignée pour les terres mère est pointée du doigt comme un élément de plus concourant à la faible capacité de leur affirmation sur l’échiquier international. J’orienterai à présent mon propos sur le continent africain en sachant que ce qui est décrit est valable pour d’autres régions.
J’ai parlé un peu plus haut « d’affirmation sur l’échiquier international » et non de « lutte contre le sous-développement » car il semble à présent clair à l’esprit de plusieurs acteurs économiques et intellectuels, tel le professeur Obenga du Congo, qu’il est plus judicieux de bâtir autour d’un projet de construction que sur un affranchissement d’une tare qui semble profondément ancrée dans les habitudes et dont l’entretien profiterait à certains de façon tacite. La motivation dans l’effort à fournir n’est pas la même. Doit-t-on passer son temps à pleurer un pied amputé ou apprendre à vivre avec une béquille?
Il a déjà été question ici de parler de la gouvernance des pays du continent qui a poussé plusieurs d’entre nous à choisir l’exil en attendant qu’un semblant de droit ou conditions économiques existent pour garantir un retour en bonne et due forme. A cette gouvernance j’ai appelé à un effort dans l’attitude de chacun car on ne peut changer l’état d’un peuple que si chaque individu qui le compose consent à changer lui-même à son niveau. Les données sur l’Afrique ont toujours été contradictoires tant les disparités sociales sont grandes. Autant les grandes puissances multiplient les plans stratégiques pour lier des partenariats avec le continent autant la satisfaction des besoins de base par les couches populaires se dégrade. La lutte contre la pauvreté reste un chapitre idéologique dans les agendas de la plupart des gouvernements qui s’en servent pour faire bonne figure et avoir accès à du financement d’infrastructures fantômes qui se liquéfient ou s’évaporent dans des comptes en banques où la loi d’une thermodynamique financière demeure rarement réversible.
Que pouvons-nous alors faire en tant que membre des diasporas dans ces Cités? Bon nombre d’entre nous sommes privés du pouvoir de vote tant que nous sommes hors de nos terres. La politique est une voie de résolution possible de ces iniquités mais je pense fermement que le véritable pouvoir vient de l’économie et du poids que représente le revenu des membres des diasporas par rapport au Produit Intérieur ou National Brut des états. Inutile de s’aventurer à déclarer systématiquement nos activités dans les terres mère pour alimenter une fiscalité locale. La solution serait plus d’œuvrer par des moyens alternatifs comme l’investissement direct ou indirect dans l’Inc domestique ou encore le jumelage avec des entrepreneurs du continent. La portée de cette initiative ne serait être la même selon l’origine et la taille même de nos patrimoines ainsi que selon la nature de notre parcours d’immigrants. Comme dit la chanson « les moutons se baladent ensemble mais ils n’ont pas le même prix ». Certains membres de la diaspora ne sont que l’extension d’une élite locale aisée et n’ont aucun mal à envisager de fructifier leur patrimoine par des placements garantis par la présence de membre influent resté sur place. Sans fermer la porte à ceux-ci car « la diversité est l’unité », j’aimerai m’adresser plus particulièrement à ceux dont l’installation dans les Cités est une victoire pour toute une famille voire une communauté. Le recours aux virements internationaux est plus qu’une nécessité pour soutenir un parent pour un deuil, la rentrée des classes, un achat lourd etc. C’est à vous que revient principalement le pouvoir des mains pour réaliser le saut quantique dans les revenus c’est-à-dire un relèvement des minimas sociaux par les couches populaires elles-mêmes.
Être entrepreneur ne veut pas dire seulement travailler dans les BTP ou encore être un homme d’affaires. Être entrepreneur c’est aussi être acteur dans l’espace mondial (en référence à la notion développée par Bertrand Badie de Science Po. Paris). A ce titre les membres des diasporas des Cités des pays industrialisés ont le pouvoir d’agir et d’interagir dans l’économie de leur pays respectifs et du continent en créant des conditions favorables à l’établissement de patrimoines individuels ou collectifs transmissibles. « Si tu vois un homme qui a faim, donne-lui un poisson : tu le nourriras pour un jour. Mais apprends-lui à pêcher et il se nourrira toute sa vie » dit le proverbe chinois. A chacun l’opportunité de contribuer par un investissement financier, en intelligence ou logistique à l’affirmation d’un acteur économique domestique qui a son tour pourra embaucher ou à défaut améliorer les conditions de vie de sa famille. Et la chaine peut être longue. La diaspora peut devenir le meilleur partenaire de coopération économique du continent dans une dynamique qui est au confluent de la meilleure gouvernance des états. Cela prend non pas du temps mais le temps de chacun pour parrainer une échoppe, s’engager dans du micro financement, lever des fonds, envoyer du matériel ou lancer un blog sur l’économie, les libertés politiques ou la géopolitique, des connaissances techniques… Certains le font déjà mais vous? Que dire si tous nous le faisons systématiquement selon nos capacités comme un devoir citoyen ou un engagement social? Le pouvoir de nos mains, fruit de nos efforts, est immense. C’est le pouvoir de changement que détient notre génération à un moment crucial où il est possible d’affirmer l’économie africaine sur l’échiquier international. Le pouvoir de nos mains c’est la solidarité pour son prochain prit dans le piège d’une aliénation insidieuse et injuste. Le pouvoir de nos mains c’est le pouvoir d’Afrique en marche qui compte sur tous ces filles et fils pour son essor. Le pouvoir de nos mains c’est notre force!
« La peur de l’émancipation est plus douloureuse que les blessures de l’émancipation elles-mêmes. Elle maintient dans une obscurité factice qui aliène l’esprit bien que le cœur soit sain et fort. On ne combat pas l’obscurité on suit la lumière. Cette lumière est la foi en une économie panafricaine puissante et affirmée »
Je me souviens
Le mois de février au Canada, et surtout au Québec auquel je me référai, est l’occasion de célébrer le parcours de nombreux héros de la cause Noire. De nombreuses activités sont au programme de ce mois qu’on a eu l’amabilité de consacrer à notre communauté ou Peuple si on fait fi des contraintes de territoire et de souveraineté éparses pour mettre en avant la force unique de notre diversité. Février, mois court, mois froid, mois pendant lequel les membres de la communauté hibernent pour la plupart et doivent faire preuve d’un grand courage pour montrer leur soutien aux rendez-vous de la programmation. Ne serait-on pas mieux dans un mois d’été à refléter la chaleur de nos âmes, de notre rapport à la Nature comme ça a toujours été le cas sous les latitudes de notre environnement légitime ? Ce mois de faits vrillés ne m’empêche pas de voir les conditions actuelles des immigrants de notre communauté qui sont souvent reçus mais pas toujours inclus ou du moins pas là où ils mériteraient de l’être. Le fait de changer le nom d’un ministère ne change rien à la réalité sur le terrain mais montre soit que le mal est à présent considéré ou qu’il est exposé au vu et au su de la société tel un serpent d’airain pour conjurer la grogne qu’on serait en droit de manifester face à tant d’iniquité.
« Au pays des aveugles, les borgnes sont rois » dit l’adage. Après avoir fait miroiter toutes sortes d’idées sur mon futur règne d’immigrant qualifié (si ce n’est « califié » en dupe) au terme d’une sélection minutieuse, la réalité a été tout autre une fois « chez nous ». Loin de m’imposer aux borgnes, j’ai perdu mes yeux et perdu de vue mes connaissances, mes compétences et presque la richesse de mes valeurs culturelles pour me ramener au niveau de l’accueillant peu friand de ma prétention à faire me faire valoir. Alors pris dans le tumulte de la lutte pour un meilleur quotidien, je prends à mon compte la devise de mon oppresseur et « je me souviens ». Je me souviens de mon parcours. Moi l’immigrant nouvelles marchandises échangées pour bâtir la richesse d’autres nations. Accueilli, difficilement inclus et intégré à titre posthume.
Je me souviens, jeune, avoir été poussé au départ par les craintes sur mon futur que faisait peser les tenants des comptoirs dans ma terre natale. Ces nouveaux administrateurs qui ont ma peau mais prennent le pot avec les mêmes vendeurs de miroiteries et de plaisirs qui durent le temps d’un règne ou qui règnent le temps qu’ils durent. Exilé pour acquérir la connaissance et la compétence que ne peut offrir ma patrie, je prends alors de la valeur sur le marché international de la main d’œuvre qualifiée. Je me souviens le rejet de mon maître de formation ne pouvant m’intégrer à l’économie locale saturée en savants de toutes origines coloniales mais pas assez locales. Choisir et non subir tel est l’équation. Je me souviens m’être tourné vers le cousin innocent et appelant. Dans sa lutte fratricide pour la langue, l’Abel province me veut pour yeux. Pour yeux tout seul. Victime d’une injustice d’intégration à l’échelle fédérale qu’elle me fera subir à son tour individuellement.
Dans ce long périple pour me faire une place dans la société d’accueil, je ne me souviens pas avoir été heureux. Est-ce dû à la condition d’un Peuple plongé dans l’insuffisance de revenus et les calculs pour les fins de mois difficiles ou encore la contorsion d’identité de ceux qui veulent montrer pattes blanches et refléter le modèle de réussite généralement observé? Réussir c’est avoir une maison, une activité professionnelle, une famille à deux enfants, une voiture par conjoints… (Suggestion de présentation l’abus de dettes est dangereux pour la santé). La deuxième génération aura sans doute le défi de ne plus troquer leurs rêves pour la survie ou l’honneur. Me souviendrais-je de mes frères ayant directement étudié icit et pu ainsi bâtir un réseau, arme indispensable et utile pour déjà trouver un stage puis s’intégrer, une fois la fameuse étape de la sélection passée. Me souviendrais-je aussi de tous ces parcours oubliés et qui s’achèvent au point de départ dans une forme géométrique bien connue de notre histoire : Afrique- Europe- Amérique du Nord. Le mois de février doit être tourné aussi vers l’avenir pour que cette réalité devienne ce que d’autres étudieront comme fait du passé si nous nous levons tous pour donner un poids économique à notre communauté par notre réussite de carrière ou d’affaires que notre voix soit prise en compte dans les décisions qui concernent nos « chez nous » d’exil et d’origine. Alors je me souviens et « je me lève pour l’affirmation économique des diasporas Noires ».
Je vous invite à vous enrichir
Quel environnement socioéconomique envisagez-vous pour vos vieux jours? J’irais encore plus loin, comment voyez-vous l’avenir de vos enfants, neveux ou nièces…? Doit-on espérer un recul de la pauvreté, de la précarité ou tout simplement de l’insuffisance de revenu par le fruit de vos efforts actuels?
De tout temps, il a été question du combat d’une génération pour ouvrir l’étau des privations sociales vécues par notre communauté et permettre aux descendants de jouir d’une meilleure place dans la société voire dans le monde. Notre histoire est remplie d’acquis obtenu au prix du sang, de sacrifices en tous genres et un seul mois ne suffirait pas pour être reconnaissant de cette longue chaîne de personnages illustres ou non qui se sont consacré corps et âmes à ce dessein. Après une origine glorieuse qui a influencé plusieurs civilisations, notre communauté affligée dans son sein et à travers le monde par des nombreuses injustices, se voit encore remettre le défi de franchir une étape supplémentaire vers sa réhabilitation dans le concert mondial. Ce défi est tout simplement l’accession au pouvoir décisionnel par l’économie. C’est un saut quantique dans les revenus des classes populaires.
Je définis le pouvoir comme une responsabilité temporaire dans la gestion du patrimoine transmissible d’une communauté. Ce patrimoine qui doit être la clé de notre reconstruction est composé de deux éléments indispensables : La Richesse et la Fréquentation. La démarche étant de franchir progressivement les paliers vers cet accomplissement socioéconomique par le fruit des efforts de chaque génération où qu’elle soit dans le monde.
En ce qui concerne la richesse, j’ai déjà mis l’accent sur le rôle privilégié des diasporas dans l’action économique par le truchement du monde des affaires et de la force de sa capacité d’investissement directe dans des secteurs qui touchent tout particulièrement les membres de la communauté dans les Cités ou sur les terres mères. Nous avons, non pas un droit à l’enrichissement, mais un devoir à l’instar d’autres communautés qui ont montré leur capacité à se relever après des années de guerres. Le virement régulier pour faire vivre une partie de la famille n’est pas dans mon propos. Il s’agit ici de créer des initiatives ciblées pour créer un impact local et à terme créer des emplois. Je pense notamment à l’investissement dans des micro-projets informels qui sont amenés à se développer et à porter du fruit. On ne peut s’en remettre à la seule volonté des dirigeants qui font ce qu’ils peuvent en mettant l’accent sur les infrastructures prévues pour durer plus d’un mandat. Nous parlons, nous, de générations d’Hommes qui peuvent trouver une porte de sortie à leur situation économique par la solidarité communautaire. Cela demande de savoir s’identifier à celle-ci et d’en tirer un minimum de confiance. Quitte à le revendiquer ou non.
En matière de confiance, un travail colossal a été abattu et continue d’être réalisé pour réinsérer l’Homme Noir dans sa légitimité historique. Ce combat doit aller de pair avec celui de conservation du meilleur des traditions culturelles qui ont cours encore de nos jours et qui renforcent le poids du jeune Noir ou de la jeune Noire dans les échanges mondiaux qui s’intensifient non seulement avec les progrès technologiques tels les communications et le transport aérien. L’Homme Noir peut ainsi prendre sa place dans le concert des nations sans perdre ses propres racines comme nous l’avait indiqué Amadou Hampaté Ba.
C’est donc une invitation à un double enrichissement : l’un par le patrimoine et l’autre par l’identité. C’est à cette condition que nous pourrons faire durer notre civilisation qui est mise à mal par l’entropie générale créée par la dernière mondialisation. Il est temps de se ressourcer dans la communauté et de se repositionner avec ce qu’elle offre de mieux en matière de karma, capital, qualité et de capacité de chaque individu. Cette invitation ne saurait être complète sans un programme du déroulé envisagé de cette aventure que vous pouvez déjà retracer dans d’autres de mes écris. Alors, à vous de choisir…
« La réhabilitation de l’Homme Noir et de sa civilisation à l’avant-garde de l’évolution de l’humanité est un processus déjà enclenché et qui demande la participation de tous les membres de la communauté en tant qu’éléments essentiels de son apothéose »
Réapproprions-nous notre Futur économique!
L’Histoire est faite de cycle et de progrès à l’instar de ce que l’on observe dans la Nature et par l’évolution de l’humanité. Telle une roue qui avance sur le chemin tracé par le Temps. Le monde Noir, autrefois prospère, a connu le déclin classique des grandes civilisations lorsqu’il s’est éloigné de sa voie d’essence. Cette descente aux « Enfers » a connu plusieurs épisodes de domination par ses colocataires de l’œcoumène. Notamment lorsque ceux-ci ont profané bois sacrés et totems pour imposer un Dieu qui soumet au Sabre ou se justifie dans un bréviaire. Malgré tout l’heure est à la renaissance pour ce peuple qui, depuis, vit disséminé aux quatre coins du globe. Ce renouveau, devant nécessairement passer par l’économie, s’amorce sur des indicateurs à la fois favorables et demandant en attention et efforts redoublés. Face à cela, l’accueil que l’on est en droit de lui réserver est celui de la réappropriation de notre identité mais surtout de notre futur économique.
Pour préciser ce que j’entends par cette renaissance et cette réappropriation (plus forte que le changement ou l’émergence déjà prônés), il ne s’agit pas d’un désir de pureté, exprimé dans un retour aux « sources » car le mal a été malheureusement déjà fait, mais d’une simple aspiration à une forme de sainteté (dans son sens premier). C’est-à-dire au respect de notre civilisation et à la considération de sa spécificité. Que certains choisissent la « rupture » avec toute autre partie prenante géostratégique, créant ainsi une isolation de fait, est une « ambition » qui doit se refléter dans la politique et les moyens de mise en œuvre. Nous choisissons la réappropriation de notre héritage humain pour maintenir l’équilibre des forces en présence.
Revenons sur notre diversité si caractéristique. Il est dur de juger les effets des partenariats et des mesures internationales sur la performance des pays et leur potentiel de croissance. L’âme d’un peuple est faite du capital et des qualités humaines des individus qui le constitue et de leurs capacités d’actions. Si les uns, habitués à la richesse et un état providence, peinent à mettre la main à la pâte, d’autres peuvent être excéder de fournir des efforts quotidiens pour un faible résultat dans leur PIB et leur rayonnement international. Toujours est-il qu’il est bon temps de s’unir (se fédérer) et de faire cause commune à la fois pour réduire la pauvreté lancinante et les disparités sociales aigües et chroniques, mais surtout réagir contre la grande menace d’aliénation économique dans un rôle de consommateur et d’observateur. C’est un énième rappel.
L’Afrique, « goût liver », saveur de la source de sa force vitale, est un géant qui dort pendant que son nouvel ennemi et prédécesseur dans le Salut économique, « little prussien », la lie habilement. Excusez mon franglais. Le pays « little prussiens », la Chine, était caractérisé jadis par la même pauvreté, vivait de la même force informelle que l’Afrique et était dominé par d’autres. Grâce à la vision d’une série hommes, à la « rupture » temporaire (d’un peuple et non de plusieurs nations, ethnies, tribus…) avec le reste du monde, il a su faire sa transition puis sa conversion à l’économie de marché au point d’être un gouffre excessif (sinon goinfre) en ressources.
Mondialisation oblige, La Troisième a vu s’opposer depuis un certain nombre d’années, une partie du monde arabe dit « terroriste » contre les « financiers » pour le contrôle des cours de l’or noir. L’après mondialisation, autrement dit, ce que j’appelle l’économie de communauté voit s’amorcer La Quatrième de notre ère qui est résolument économique contre la poursuite des excès du made in China et le contrôle des cours de l’or vide. L’or vide? Oui, la Connaissance. Celle sans autre couleur que le vide. Celle qui mène à des stratégies économiques et à la valorisation du peuple. Celle qui, par les modèles conceptuels, permettent de s’imposer au reste du monde. La Chine a su exiger le transfert de la connaissance de ces partenaires économiques avant de devenir incontournable dans l’échiquier international; nucléaire en sus.
Si nous devons limiter l’analyse aux enjeux sur le plan du prochain modèle de référence mondiale et de l’importance que la Connaissance y joue. L’Afrique doit faire valoir sa présence en comptant sur sa Diaspora, dans le sillage des tigres d’ailleurs, semés galets, bardés de diplômes, d’expérience et de ressources. Cette Diaspora doit guérir ce sentiment de traîtrise de profiter de conditions de vie pseudo confortables dans les Cités et de rester à l’abri des défis de survie de la population locale. Il s’agit du monde Noir qui doit établir des liens de coopération économique privilégiés avec des frères alliés poursuivant aucun intérêt d’impérialisme ou de surexploitation. Ainsi l’Inde ou le Japon seraient-ils préférables à la Chine? Demandons à nos sages éléphants ce qu’ils en pensent. On ne peut être dépositaire de la Connaissance et constituer la majorité de l’effectif des pauvres à travers le monde. Avant de nous plaindre des iniquités subies çà et là, renforçons notre pouvoir économique par toute forme de réussite. Faire émerger le modèle du made in Africa (and Diaspora) nous impose donc de toujours croire en le Futur, de croire en nous et surtout d’accepter de reconstruire ensemble.
L’histoire se répète donc et les tableaux prophétiques et allégoriques s’invitent dans l’économie avec ses archétypes (Gog et Magog, Mahdi, Messie, Dragon, Femme etc.) et ses récits qui ne font que changer de contexte. Mais si, il faut un Messie pour arrêter un autre Messie surtout quand il a perdu l’œil, qui le reliait autrefois à notre paire D’yeux (que Son nom soit sanctifié!), et qu’il devient borgne et faux. Doit-on penser que c’est à ce prix que notre ère vaincra la pauvreté et mettra plus d’équité dans la répartition et l’accès aux richesses de la planète.
« L’Afrique est à nouveau le théâtre d’une évolution économique et intellectuelle d’où est créé le prototype de la nouvelle humanité »
Le Soutra de Kama. (Kama’s Sutra)
Ainsi ai-je observé. Le Mahdi (le Dirigeant) voyageait alors sur le lieu de séjour des Simples bien guidés dans la Terre de Virtuel proche de l’e-Monde, en compagnie d’un groupe de 7 « Métchéwè », qui étaient tous des juges, respectés de la communauté, et de grands consultants (ou sages). Ils étaient appelés : l’Associé, l’Investisseur, le Coordonnateur, le Comptable, le Commercial, la Relève et le Mentor. Ils faisaient partie des consultants les plus éminents.
De plus, le Mahdi était accompagné d’un nombre incommensurable d’entrepreneurs – Éco animistes qui demeuraient tous au stade de la sainteté et qui étaient dotés de myriades de vertus (Information, Site Web, Monnaie) sans limite. Leurs noms étaient sur le net. Ils étaient parmi les grands profils les plus influent.
De plus, le Créateur et le Grand Ami des Simples, étaient présents, ainsi que les deux prophètes messagers, et les quatres piquets de l’univers (Awtad). Ils étaient parmi les plus éminents pôles du conseil des dieux. Et, des autres dimensions, un nombre sans limite de dieux, bouddha, Anges, et djinn vinrent s’asseoir en groupe pour étudier la Méthode Ka.
A cet instant, Le Seigneur s’adressa à Kama, « Vous devriez vivre dans les Cités d’occident et dans les milliers de diverses terres mère car il y a un royaume de Dieu appelé « Le Royaume Noir » et dans ce royaume règne un Seigneur dont le nom est Omar, « Le Tout Ami » et « Le Juge, le Sage » ; une Énergie, une Conscience à la Modération parfaite qui a complètement transcendé la Paie et installé la Paix des Simples par le Pouvoir de l’efforts.
« De plus, Kama, quelles est l’origine de ce royaume, appelé « Royaume Noir » ? Kama cette dénomination a pour essence la promesse faite aux êtres ayant guère de patrimoine, d’en bâtir un communautaire tout en vivant au quotidien avec des revenus suffisants grâce à une spiritualité alliant Islam et Animisme; Bouddhisme et Réalisme, Hanafisme tous cinq au sens universel. C’est la raison pour laquelle ce royaume est appelé « Royaume Noir ».
« De plus, Kama, constamment dans ce royaume Noir, cet Éden, prévalent sept principes simples guidant l’effort et la confiance. Ils sont 1) La Richesse simple, 2) Le regroupement simple, 3) La nécessité simple, 4) Le partenariat simple, 5) L’émancipation simple, 6) La gouvernance simple, 7) l’héritage simple. Ces principes s’accompagnent d’un état d’Amour simple pour les réaliser. Kama, dans cet Éden, tels sont les permanentes Attitudes simples facilitant l’essor économique. C’est la raison pour laquelle ce royaume est appelé « Royaume Noir ».
« De plus, Kama, constamment dans ce royaume Noir, cet Éden, prévalent 11 états stratégiques qui guident la gestion des projets ethniques et informels. Quels sont les 11 états du développement de cette stratégie ? 1) Laisser passer, 2) S’abandonner, 3) S’essayer d’abord, 4) Dominer, 5) Être organisé, 6) Éprouver, 7) Être assidu, 8) Prendre soin, 9) Assainir, 10) Être Lean, 11) Oublier. Ceci accroit la confiance, le plaisir et la richesse de l’entrepreneur ethnique ou informel pour lui permettre de s’accomplir. Les 11 états sont le fruit de la pratique de quatre familles spirituelles. Ces quatre familles spirituelles sont celles élues par Dieu au-dessus de tout le monde. Il y a la famille de l’Énergie (Libido), de la Conscience (Plaisir), de la Parole (Confiance) et du Livre (Connaissance). Elles sont associées à quatre couleurs : noir, rouge, jaunes et blanc. De plus le vert représente l’Essence de la force vitale et le bleu, la famille de l’antimatière (ego). Kama, dans cet Éden, tels sont les permanents attributs de la foi de Simplicité et de la Gnose Noire. C’est la raison pour laquelle ce royaume est appelé « Royaume Noir ».
« De plus Kama, constamment dans ce royaume Noir, cet Éden, au moment des six repas du jour, lesquelles sont des occasions de repos, où se ressource le corps et l’âme par l’alimentation et la méditation. Ce sont des occasions de détente et de calme. Les êtres peuvent mieux éprouver les Sentiments simples, entrer dans les moments simples, partager des intuitions méditatives et user de la monnaie avec modération. Avec la Patience et la Bonne humeur s’installent la Paix et la Paie dans un Monde appelé à la Modération : « Chaque Homme est important aux yeux de Dieu. » Ces perles complétées des exhortations « N’ayez pas peur » (de vivre, donc de faire l’effort de courage) et « Point de contraintes en religion » (de Simplicité, donc de faire l’effort de lâcher-prise vis-à-vis du Futur) soutiennent la Nature simple de l’être et de la Vie faite de Confiance en Dieu dans cette ère, ce Monde. Kama, dans cet Éden, tel est l’essentiel de la Voie dite Noire des entrepreneurs ethnique et informel alors appelé Éco animiste. C’est la raison pour laquelle ce royaume est appelé « Royaume Noir ».
« De plus Kama, quelle est la genèse, dans ce royaume Noir, cet Éden, à l’origine du nom « Le Tout Ami » ? Kama, cela vient de l’Initiation de l’Élu, le Témoin silencieux, et de ces attributs de Vicaire du Maitre du Temps, L’Arche et le Sabre. C’est par la Définition et la rencontre avec la Vie que cet Éden a été appelé Al Quasar. Kama, le Seigneur du Temps, la Vie est immanent par l’Animisme, transcendant par l’Islam et permanent par l’Éco Animisme (Force vitale ; Énergie pure). Il juge cette ère et cette communauté sur l’outrance vis-à-vis du Temps. Kama, de quoi est formé le Seigneur du Temps Omar? Kama, il est formé de la Mer de Lumières OM et du Souffle de Feu Râ. Il vient de El, le Maître absolu. Kama, depuis cet instant le Seigneur de ce royaume œuvre par la Spirale, sa Loi de gestion, constante et vivante. Cette dernière concerne le Peuple de l’uniforme Noir d’abord, puis son prolongement dans celui de sang Noir. C’est la raison pour laquelle ce royaume est appelé « Royaume Noir ».
« De plus, Kama, ce royaume est le portant de cette Attitude de l’effort continu (toute une vie) et naturel (calme) appelé le Lean Intention qui a pour projet la reconstruction et l’usage d’un corps de connaissance visant à contribuer à l’essor économique des peuples opprimés, principalement par la renaissance Africaine. L’enseignement de la Méthode et la mise en place de nombreux Ka par franchise soutien l’implantation progressive d’un système de marché d’intégration issue de la philosophie informelle dans les économies locales pour les membres de la Diaspora dans les Cités et les couches populaires dans les terres mère. Ayant un bagage intellectuel ou culturel à valoriser sous forme de main d’œuvre, origine de la migration (pour diverses raisons dont économiques et humanitaires), mais détruit à l’arrivée faute de réseau (relais de l’information et de l’action), ils connaissent la frustration et l’urgence des situations financière précaires. Celles-ci sont peu propices à l’intégration socioéconomique par l’insertion professionnelle ou entrepreneurial. D’où l’apport de cette approche alternative définissant l’économie de communauté et manifesté par l’entrepreneuriat ethnique et informel qui peuvent être des solutions définitives ou de transition pour réintégrer le système de marché néo-libéral de façon compétitive ou la société d’accueil avec un patrimoine transmissible. A terme c’est l’accomplissement en affaire qui est le fruit potentiel pour honorer les deux responsabilités de tout Éco Animiste, Croyant, Simple bien guidé:
• S’accomplir spirituellement et matériellement
• S’affranchir des contraintes matérielles afin de favoriser l’accomplissement spirituel.
Quand Le Tout Ami eut fini la révélation de ce soutra, les Noirs de Kama, c’est-à-dire les Croyants naturels, ainsi que les ancêtres, les visionnaires et les dieux soumis, Anges et djinn, tous dans le grand conseil en écoutant le Message du Tout Ami s’apaisèrent, et simplement s’abandonnèrent, nourrirent et développèrent cette Graine de l’Arbre de Vie (Mouvement social, responsable et d’une Conscience universelle).
Adapté de la version courte de « Le Soutra de la Terre Pure d’Amitabha » source http://djigmetenzin.jimdo.com/
L’hospitalité a quel prix?
Il m’est arrivé d’observer le périple d’étudiants, de mains d’œuvre qualifiées, d’entrepreneurs etc. et de me questionner sur les motivations profondes de l’accueil voulu et non subi de ressortissants d’autres contrées du globe. Il m’est apparu que les Systèmes bien huilés la majorité de ces pays avait besoin de bras et de cerveaux corvéables à souhait pour combler les espaces de production délaissés par les populations locales. Il faudra toujours des esclaves pour faire avancer les drakkars. Ceci, bien sûr, reste un procès habituel mais réel fait aux Cités où se parque notamment la diaspora africaine (comme tant d’autres). Sortant de la facile victimisation, mon regard s’est porté sur nos propres pratiques de l’hospitalité. L’Afrique est reconnu pour sa tolérance à la diversité (excluant paradoxalement la fierté Arc en ciel) et le bon traitement de l’étranger sur son sol (au prix d’une abnégation aliénante) mais à y voir de plus près, rien ne justifie de se reposer pour autant sur nos lauriers.
En effet, cette hospitalité dont certains en font un point d’honneur voire une valeur de société comme la très célèbre « Téranga », est accompagnée le plus souvent d’un prix de séjour parfois bien dur à payer. C’est simple. Les conditions socioéconomiques critiques ont bien souvent imposé aux populations locales de lutter pour survivre au quotidien. Toute opportunité pour avoir du revenu est la bienvenue et un bien voulu. Ainsi, s’installe la fameuse spéculation sur le prix et avec elle une forme de malhonnêteté (appelons les choses par leur nom) dont la cible devient celui qui n’est pas de la communauté. Pour caricaturer le fait, on parodierait la formule consacrée en « ils vous accueillent les bras ouverts et réfléchissent au prix qu’ils demanderont pour votre séjour. » Vous êtes sans doute familier avec ce jeu de négociation, parfois agaçant, pour l’achat d’un produit ou d’un souvenir lors d’un voyage. Le touriste est le dindon de la farce par excellence et c’est un fait qui semble universel. Mais qu’en est-il du comportement vis-à-vis des non touristes, frères d’autres contrées en intégration ou de passage, diaspora de retour sur le sol, locaux parlant avec un accent etc. qui ne s’insèrent pas forcément dans le tableau « du robin des bois » dépouillant les riches pour nourrir les pauvres ?
La pratique est noble et semble-t-il équitable. Mais voilà le Monde évolue et l’Afrique aussi. La mobilité des personnes pour tout type de raisons possibles est de plus en plus une réalité. Les communautés qui maintiennent ce genre de comportement envers des « non comme eux » ne s’adaptent pas à l’idée promue de « Panafricanisme » et de « Renaissance Africaine » qui commence à faire son chemin dans les esprits. Punir les frères africains d’ailleurs d’un prix qui est majoré parce qu’ils ne parlent pas la langue locale est, pour moi, une ineptie et ne cadre pas avec l’idée de fédération (ou d’union pour les plus utopistes) de l’Afrique. Soyons cohérent avec ce que l’on veut. Je ne pense pas que pour le moment il soit possible d’avoir des langues communes de communications, entre frères africains, autres que celles héritées de l’époque coloniale. Ne nous voilons pas la face sur cette réalité. L’étranger africain qui en parle une n’est donc pas un ennemi même s’il n’y associe pas le wolof, le pulaar, le fon, le lingala, etc. à chacune de ses pérégrinations.
Dans un ordre d’idée plus spirituel, cette spéculation enlaidie l’être en lui-même surtout lorsque le cœur qui est la référence en matière de jugement moral ne nous le reproche plus. Pour des pays dont la foi est importante, il est alors dérangeant voire choquant que cela ne soit pas dénoncé. On en vient même à considérer toute l’hypocrisie d’afficher une étiquette religieuse faite de grandes prières canoniques et de purification – quand ce n’est pas une justification facile du fait que « tout le monde est pêcheur » et que le sacrifice prophylactique d’un seul homme autorise à ne plus s’évertuer au bon comportement. Je les renvoie, dos à dos, respectivement à ces deux références : Coran LXXXIII, 1-6. et Mt 25, 34-40.
Il est donc urgent de mettre à l’agenda de la construction d’une Afrique fédérée, une philosophie de l’Attitude en communauté en plus d’une monnaie unique, d’une réappropriation de l’Identité par la connaissance authentique et le pouvoir économique issu de la création de la richesse. Pour ne citer que ces aspects. Cette construction ne peut reposer uniquement sur la gouvernance de nos dirigeants « biens et mets » mais aussi de l’action élémentaire de chaque individu à son simple niveau. C’est toute l’importance d’avoir une Vision commune, de la partager, et d’œuvrer en synergie à la concrétiser. Il est grand temps d’agir et de ne pas repousser « le jour du réveil » à la prochaine gênée ration.
« Bénis sois celui qui trouve en son frère africain l’homologue dans la mission de refaire du continent le centre économique et spirituel du Monde »
Keeping the informal spirit of community organizations
In the last decade, the financial situation has been critical for industrialized countries. Facing crises, most of the governments have chosen to cut in their budget and to restructure their economy toward internal and global performance in order to ensure a substantial growth in GDP. This results in many limitations for economic actors such as enterprises, universities, organizations and individuals. In the sector of community services, the main resources, consisting of grant from state institutions, has been reduced stressing and urging a new model of managing and working in these organizations (Non-for-profit, NGOs, charitable institution etc.).
The challenge is to maintain a certain level of revenue to continue to serve the community by diversifying the sources income with different paying activities and events. The dilemma here is to still report to funders to justify the use of the given money that decreases while, in the meantime, develop a “for profit” strategy to reach an ideal financial independence and sustainability. To achieve this transition or conversion, it is important to enhance the production in the organization. That means to rely and invest in the workforce to obtain the results described in the action plans. It takes a great management ability to choose the right way to deal with these three factors (budget, workforce and results) and position oneself.
The formal way will use laws and rules and will fit with administrations where the services are performant when it is standardized. The formal way uses systems as reference of order and control. In another hand, the informal spirit will invite the manager to show leadership and charisma in order to federate, motivate and bring together the workforce to goals (even unrealistic). The informal spirit is about attitude as medium of strength and drive. Team building activities are necessary to create and nurture a certain culture and cohesion.
Community organizations aims to support their members in the different areas of their needs. The genuine humanism, compassion and altruism of the workforce is the priceless capital that is involved to show empathy and solve so much field problems within marginalized neighborhoods or citizens. That’s why it is important to keep the informal spirit of community organizations and not devolve in killing administrative processes, induced by financial restrictions, or that’s might foster managerial tyrannies.
Doit-on choisir de s’engager à utiliser le Bitcoin pour remplacer le Franc CFA?
« Les révolutions sont rarement le fait des personnes exerçant le pouvoir de réformer mais presque toujours issu de l’exaspération des couches populaires en réaction à une forte et longue oppression. »
La fronde quelque peu incoordonnée que l’on observe contre le franc CFA peine à trouver des champions de cette cause suffisamment de taille ou un exercice de pouvoir d’une majorité conséquente de la population touchée pour de se désapparier avec son auteur. Paris audacieux, enjeux importants de part et d’autre, et risques non négligeables. A l’instar des combattants africains ayant servi pour des guerres qui ne les concernaient pas, les mains d’œuvres de migrants économiques se sont vues servir de l’a-guère qui n’aurait pas dû les concerner vu leur bagage intellectuel. Sollicités par les Cités et cités par les Sollicités, çà et là des voix s’élèvent. Seulement voilà, comme il y a quelques années pour la reconquête du pouvoir politique, le contraste des iniquités dans le pouvoir économique appelle une fois de plus le même sursaut non plus patriotique mais panafricain cette fois-ci. Mais la génération de la renaissance économique sera-t-elle à la hauteur de celle de l’émancipation politique?
Sans même rentrer dans débat purement technique du pour ou du contre d’une telle initiative, une simple observation de l’économie actuelle nous donne le La pour notre chant de révolution. Combien existe-t-il encore d’états qui se disent indépendants qui utilisent une monnaie de tutelle ? Le semblant de croissance africaine concerne hélas les mêmes secteurs économiques qui profitent à la production de plusieurs à l’extérieur et à la consommation d’une minorité à l’intérieur des états. Difficile de trouver des relais d’un « Message de meilleur partage des ressources » auprès de gouvernants pris entre les foudres hexagonales et le feu des pré-carrés vivant des réalités de pays difficilement gérables sans assistance, dit-on. L’espoir venant de l’alibi a été réduit au chaos et sans doute servi de mise en garde pour d’autres. Pourtant les faits sont là :
« Nous sommes arrimés à l’économie d’un pays qui ne possède pas de modèle commercial clair lui-même et qui se maintient tant bien que mal dans le concert international par le truchement de sa diplomatie ou de son imposition sur ses anciennes possessions coloniales. Comment envisager un redressement puis une renaissance lorsque nous portons à notre cou un tel joug qui par effet d’ascenseur se hisse avec rictus d’ajournement de galères à chacun de nos mieux ou glisse avec dictat d’ajustements décalés à nos baisses de formes. »
La vision que je partage ici est de nous dissocier de ce système vampire, entretenu involontairement ou pas par nos éminents représentants, par l’initiative personnelle, indépendante et collective d’échanges décentralisés. Le bitcoin offre une alternative intéressante pour nourrir ces échanges économiques, d’abord entre membre de la diaspora, entre diaspora et les terres mère, entre états utilisant le Franc CFA puis entre n’importe quel état africain. Dans une mode d’instauration d’un panafricanisme économique qui doit précéder celui des idées et de l’identité car on est réellement respecté et entendu lorsqu’on représente un pouvoir économique certain. Au risque de me répéter cette révolution demande de la volonté et un changement d’attitude. Du développement et de la familiarisation avec des solutions de paiement en ligne utilisant cette monnaie au deuil de la thésaurisation sous le matelas pratiquée par le commerçant frileux des banques. Ces dernières offrent progressivement des comptes en bitcoin. Une voie entière s’offre pour des pionniers africains des technologies qui veulent œuvrer sur ce vaste chantier. Commencez à vous y intéresser dès aujourd’hui ! Le tout est de saisir tout le potentiel que représente le bitcoin pour l’émancipation économique de l’Afrique et de suivre la vague de son déploiement en étant à nouveau des précurseurs dans ce domaine. Tout commence par la volonté.
« La Victoire est le fruit de la préparation, de l’effort et du réalisme sur le terrain mais, avant tout, une question de sincérité dans la cause soumise à Dieu. »
« Black lives » mateur
« Black lives » mateur. J’excuse mon franglais pour exprimer mon rire du moment. Mon rire est Noir et sans l’air, il ne me reste plus que l’ire. Peu de chose à lire des vidéos à voir et à faire circuler. Des photos à émouvoir et à nouveau voir. Les mateurs de la condition du Noir en ont pour leur argent, art « gent » avec des gants: voir s’émouvoir, réagir d’une e-conne d’affect voire oser manifester. Les mateurs ont déjà baissé les bras. Quel réel pouvoir a le Noir sur ces antiques prédateurs quand le talion mène à la joue droite et que le pardon grandit. A ce jeu-là nous sommes des géants dressés par l’abnégation et les couches de principes religieux qui existent déjà dans le monde Noir. Oui où la présence immanente de Dieu en toute chose prônée par l’Animisme empêche de faire le mal sous peine de sanction de la nature ou de la communauté.
Le mateur ne croit plus en lui. La perspective d’un Futur occulté par une lourde pierre n’encourage plus le cœur à vivre. Juste subir. Pour certains affranchis jouir. Et mourir. Encore une image de tombeau. Qui démentira le mateur? L’audace d’une minorité à bout. Qui cessera de mater pour mater avec Justice et Sagesse le mateur. Lui faire comprendre qu’il y a des limites à respecter pour l’équité de la Vie sur la Terre et dans le Monde sous l’égide du Ciel. Et nous y parviendrons : maté pour la réussite de nos vie Noires.
« Black lives » mateur, je poursuis avec mon franglais pour exprimer mon ire du moment. Mon ire est Noire et avec l’épée, cela me semble pire. Ça va du mal au pire et le pire c’est notre caution. Des modèles des Attitudes à aimer et à nos veaux s’adonner. Le mateur et garant de l’oppression du Noir dispose d’assez d’agents, a-« gents », sans gants. Ne vous limitez à ceux qui « servent et protègent » (serres et prothèses) en occident, à ceux responsables de l’octroi d’un titre de séjour, de voyage ou autre document que le marabout n’a pas vu venir. Ils ne sont que les pions d’autres mateurs beaucoup plus grands qui les déplacent.
Ce sont les serviteurs d’un Système créé pour dominer mais qui domine à présent ses créateurs. Un Deep blue (d’IBM) rebelle qui « bât » du plus iniques au plus technique. Nous avions perdu la puissance d’imposer l’awalé en lieu et place des échecs. Alors nous échouons à comprendre un jeu qui ne nous ressemble pas. Et qui démontera le mateur ? Le Cri, le réveil des consciences face à une menace mâle de disparition du maté, dépositaire de la connaissance de Dieu. C’est cette Afrique qui renait, ce Monde Noir qui sors de l’ornière, ce passé restauré et enfin ce Futur économique que l’on doit se réapproprier à tout prix pour qu’on ait une assise légitime pour décider de l’accomplissement du destin de notre civilisation dans tous ces aspects. Et nous n’y sommes pas encore. Nous voilà maté dans nos vies Noires.
« Black lives matter » avec un thé en plus on aura moins eu. Quittons le style prose à hic pour l’action.
Nous en tant que Noirs et sympathisants de la cause Noir luttons contre un Système voire un principe qui date de la nuit des temps. Chaque génération y a eu droit. Certes le Noir a dominé pendant une période mais l’histoire est faite de cycles. Pour ceux qui rêvent d’un retour radical à l’Égypte ancienne, l’histoire a drainé des faits et des phénomènes sur lesquels on ne peut plus faire table rase. Nous vivons le métissage dans bien des domaines sans que ce ne soit vu comme des mesures hégémoniques, d’éradication ou d’assimilation. Les concepts cardinaux d’Amour, de Vérité et de Vie sont à un point culminant des connaissances et de consciences véhiculées par les 4 grandes familles spirituelles élues au-dessus des autres (Animismes, Bouddhisme, Islam et Judéo-Christianisme) (Coran III:33-34) Au fond la question ne revient plus trop à « Black live Matter » car il y a eu des cas de latinos, de chinois, d’arabes, de bosniaques, syriens etc. C’est juste que « Lives Matter ». Et ceux qui exercent un pouvoir si minimes soit-il au nom du Système l’oublient et sont dans l’excès de leur rôle d’oppression. Mais tout ceci est comme une horloge. Quand la grande aiguille va atteindre le nombre douze et que l’heure pile va sonner, comme un point culminant d’iniquité, et revenant aux symboles eschatologiques, un Sauveur ou héros civilisateur sera normalement suscité. Donc arrêtons de « matter » usons de tous les moyens en notre pouvoir, écrire, boycotter, sensibiliser, marcher, aller en recours collectif jusqu’à ce que les mateurs sde tout type se calme et reçoivent leur propre mateur qui aura besoin de l’aide de tout Croyant ou personnes sensibles à sa cause. (Mt 25:13)
Prenez courage!
« Chaque Homme est important aux yeux de Dieu »
Le Cri des Calebasses est à l’horizon…
L’Afrique comptera 1,8 Milliard d’habitants dont 295 millions de jeunes (entre 15 et 24 ans) en 2035 qui constitueront une forte manne en main d’œuvre un tant soit peu arrivé à un bon niveau de qualification. Il faut encore espérer que le système d’orientation vers des séries de garage ne les privent toujours pas d’un vaste panel de débouchées. Je parle de débouché car d’ici là il faudra bien admettre que l’entrepreneuriat devienne une alternative naturelle au marché de l’emploi. Cela implique qu’on lui donne les moyens non seulement d’absorber une partie des diplômées issus du système scolaire (à réformer) mais aussi d’être performant pour offrir les capacités d’exporter des modèles et d’attaquer des marchés outre-mer.
Je m’adresserai principalement à mes pairs de la diaspora. 2035 ce n’est pas si loin, et pour ceux de ma génération des années 70, 15-24 est souvent la tranche d’âge que vos enfants auront atteint. Seront-ils alors confrontés aux mêmes problèmes courants que nous lors de notre immigration ou peuvent-ils espérer une meilleure intégration ayant déjà su profiter d’une enfance sur les terres de la Cité. C’est donc une situation plus stable à envisager pour la deuxième génération issue de l’immigration. Cependant l’avenir ne peut être une répétition de ce que nous avons eu à vivre nous-même cette fois-ci offert par le même plateau de tournage des Cités (centre d’appels, usines, manutention) en ce concerne les futurs nouveaux arrivants. Pour des familles d’immigrants qui ont feront l’effort de venir s’intégrer cela serait une lâcheté de notre part de n’avoir pas pavé la voie pour d’autres. L’investissement dans une activisme sur les lois d’immigration est le minimum pour assoir des conditions de vie saines faite de revenus suffisants et de considération de la diversité culturelle sans voile accommodant et hypocrite.
Mais voilà. Dans quel paysage de compétence évolueront surtout les jeunes de la diaspora face à leur confrères et consœurs des terres mères dont le besoin accru de débouchés fera sauter les soupapes d’une machine bien huilé qui sélectionne depuis des temps immémoriaux les plus apte à quitter les comptoirs pour le grand voyage dont ils ne sont pas sûr de revenir ? Un prédateur aux mues progressives (esclavagiste, colon puis coopérant financier) dont les intérêts réels s’opposent au développement économique et social de notre civilisation. Doit-on voir des cousins de même sang clamer leur légitimité à offrir leurs compétences sur un sol depuis rendu étroit par des lois d’immigration qui préservent le dosage de diversité par la qualité des profils et dont l’excès se déverse pour le moment dans la méditerranée ? Simple dégazage du continent, un peu trop lié, africain.
Nous avons sans doute tout faux.
C’est dès à présent que ce tableau peut être défait par ce que je ne cesserai d’appeler de mes vœux la Correction de nos Attitudes. Elle consiste à reconsidérer notre relation à l’Autre (Diaspora vs Terre mère) pour faire émerger des ponts de solidarité et recréer des conditions économiques viables qui n’appellent pas des choix d’exode à partir du continent ou des replis identitaires en Cité. Tout naturellement nous sommes les membres d’une même communauté issue d’un portefeuille de cultures africaines et nous œuvrons à nous réapproprier notre Futur économique qui est aux mains de principaux bailleurs de fonds et partenaire financiers vénaux qui opèrent et exploitent depuis des années.
Le Cri des Calebasses c’est ce ras le bol d’une jeunesse sans avenir qui demeure dans la désillusion quotidienne de la renaissance économique de son continent. Elle est encore impuissante face aux jeu géopolitiques et stratégiques de main mise des richesses sa Terre notamment par le maintien éhonté de dirigeants au service du prédateur mutant à la tête de leurs états malgré des efforts pour respecter le jeu et la démo cacique. Mais c’est le flot de sang contenu dans ces poitrines opprimées qui s’offrira lorsqu’il n’y a plus d’alternative que de mourir pour la liberté ou vivre libéré. C’est à nous membre de la diaspora d’y apporter de la modération et d’accompagner cette jeunesse par des actions significatives d’investissement, de transfert de connaissance, de technologie, de contrat, de partenariat, en somme de débouchés pour espérer conjurer un chaos qui pourrait faire du tort au grand nombre et à grande échelle et blesser pour longtemps l’Âme du Monde et les fondements de l’Humanité; notre communauté.
Le chemin n’est pas si long pour voir les Attitudes changer. C’est une question d’intention puis de volonté de réappropriation de ce que l’on a en soi de façon latente : le Pouvoir de diriger l’avenir de la Terre conformément aux lois divines.
Par exemple, dernièrement j’initiais une levée de fond en ligne (http://www.thewisefundings.com/) pour des jeunes apprentis qui veulent se lancer en affaires. J’ai publié et diffusé un post sur un réseau social bien en vue qui a fait environ 18982 vues organiques, 6790 click, 5000 like, dont 70 like d’amis, de nombreux commentaires, pour au final avoir 4 dons (moi compris) et moins de 150$ de levé. C’est un début. Mais je me demande toujours pourquoi les projets ethniques des groupes culturels noirs peinent à mobiliser. Est-ce le mode virtuel qui ne convient pas ? Ou tout simplement le fait de ne pas se sentir tenu à tenir sa parole physiquement? La confiance face aux multiples arnaques venant du sud? Quel est le vraiment le risque à perdre 10 ou 20$; le prix d’un repas, une sortie en discothèque ou d’une coiffure?
Vous seul pouvez savoir pourquoi les levées de fonds de vos amis entrepreneurs ne vous passionnent pas. Est-ce de la jalousie de la mesquinerie. Avons-nous finalement et réellement l’esprit de communauté? Voulons-nous avoir plus de « success stories » pour voir des entrepreneurs réinvestir dans la communauté ou pensons-nous que cela donnera lieu à des « m’as-tu vu » de plus? Oui pour les repas, baptêmes et autre activités physiques où notre besoin de reconnaissance en retour de l’acte porté se doit d’être nourri en retour. Sinon nous sommes dans le fond aussi individualistes que les autres, nos hôtes des régions froides, en matière d’Argent car ça doit sans doute faire intervenir la crainte de montrer son réel niveau de vie (tout le monde se cherche dit-on), son pouvoir d’achat, la peur de rentrer dans un cycle où si j’aide Alpha il faudra aider aussi Oméga et à la fin je passe mon temps à aider les autres? Dieu est plus savant et sait ce qu’il y a dans les cœurs.
Toujours est-il que pour changer la donne de cette catastrophe en formation qui pointe déjà à l’horizon 2035 (projetez-vous dans l’occurrence d’élections présidentielles dans un climat social sans espoir) il va falloir pouvoir trouver une réponse acceptable dès maintenant à cet épineux problème qui nous concerne tous. Il faut prendre de la hauteur et analyser les conditions de notre communauté sans se limiter à la survie à court terme comme c’est le cas dans l’informel, peut-être envisager l’effort à moyen terme comme dans l’ethnique et surtout la vie à long terme comme dans le cas du local où on joue à armes égales avec les pairs qui nous ont accueilli initialement. Et ma vision est que la diaspora peut rectifier le tir et investir dans le continent dans des domaines qui lui sont familiers ou qui sont délaissés par les institutions en tirant profit des ressources de son intégration. Alors à vos économies, prêts, pariez!
« Les jeunes africains sont les pierres de l’édifice de la renaissance du continent et chaque membre de la diaspora doit contribuer à se lier à eux en ciment économique nécessaire à la solidité globale des murs de notre royaume retrouvé. »
Vaincre par la force des âmes
Osons être réaliste. L’union entre africains ou, au-delà, entre peuples noirs a peu de chances d’être le fruit d’un consensus ou d’une déclaration commune. Il est plus judicieux de chercher notre Salut par l’opposition puis l’imposition des règles du plus fort voire de l’élu aux autres soumis au rôle de vassal pour rester poli. L’union européenne s’est bâtie sous l’impulsion d’une troïka de membres forts économiquement (et parfois militairement) qui a défini les règles et y a fait adhérer les plus faibles et les plus en demande dans un échange gagnant gagnant plus d’investissement sur mon sol vs plus de poids économique. A plus large échelle les membres du conseil de sécurité ou du G20 fédèrent (ou si vous préférez oppresse) la terre autour de leurs valeurs comme la sacrosainte démocratie, la laïcité, le rapport de genre, la bonne gouvernance etc.
En parlant de cette démocratie. Pour combien de temps allons-nous encore la supporter de cette manière dans la plupart des pays africains. Dans bien des cas le peuple vote un changement qui ne se fait pas et la communauté internationale fait fi des demandes de justice du peuple rappelant mollement le respect des institutions et attendant patiemment de passer à la caisse pour récupérer les parts d’exploitation des matières premières. Là encore je pense que le monde évolue aussi au niveau des profils des leaders qui doivent être non seulement représentatifs du peuple (l’habituelle « démocratie ») mais aussi de l’état des forces cosmiques de l’Univers (la trop délaissée « théocratie »). On assiste dans cette ère à une foire de non-initiés qui dirigent sans être éclairés et incitent de fait leurs administrés à dégrader encore plus leur karma quand ils n’usent pas de violence contre eux pour oui ou un non.
Si on en revient à notre histoire les grands sous-ensembles africains de l’ouest, du centre et du sud (pour ne citer que ceux-là) sont le fait de l’imposition de la force d’un puissant régent selon le moyen de médiation contemporain (l’armée, le commerce, la parole, l’or etc.). Ainsi de par le passé, des souverains comme Soundiata Keita, El Hadj Omar Tall, ou encore Shaka ont battis de grands empires par inféodation des plus petits. On parle aussi des rayonnant empires du Ghana, du Mali, Songhaï, du Monomotapa, Toucouleur, du royaume d’Abomey, des royaume d’ifé etc. Ce phénomène d’unification par la force est présent dès l’Égypte antique qui est l’une des premières civilisations connues et florissante. L’un des premiers régents, le Pharaon Nemrod porte un nom dont la signification pourrait être « se rebeller » ou « celui qui a dompté le tigre » et pourrait nous mettre sur la piste de l’émancipation par la force face à une trop grande oppression (sans revenir sur son déclin par orgueil comme dans bien des cas).
Dans notre ère, l’économie est de fait le moyen de médiation par excellence, et ma vision est que les économies les plus puissantes d’Afrique pourraient entrainer le reste du continent dans leur sillage en s’imposant et imposant les meilleurs pratiques de leur culture économique aux autres qui restent à la traine. Inutile d’y voir de l’iniquité ou de l’ingérence ou encore une atteinte à la souveraineté. Celles-ci viennent plutôt de nos nombreux prédateurs qui se voilent à peine de nos jours pour réaliser leurs forfaits.
On a eu un embryon du modèle que je décris avec les importants investissements réalisés par la Libye dont le Leader a fini par avoir une vision pour son continent mais qui a été éliminé par ceux qui défendent leur pré-carré idéologique, économique et géopolitique. On peut s’imaginer aisément que l’éternelle et douce France qui, sans les ressources de ces ex colonies (ex n’étant qu’un diminutif d’exotique) ne serait qu’un village Gaulois, certes valeureux et aux connaissances druidiques, mais entouré de vrai camps de légions qui ont appris à ne dépendre de personne pour le PIB. Il ne suffirait pas alors de se contenter de manger du gigot de sanglier (notre « sang lié » par la honteuse monnaie jumelle XOF et XAF) ou de protéger la formule de la potion qui n’est autre que l’influence diplomatique, hermétique et mafieuse sur une minorité qui opprime les plus faibles dans leur propre pays.
Ceci dit et pour reprendre mon propos l’union africaine devrait être dirigée par les pays les plus en avance dans leur domaine afin qu’ils puissent disposer d’une influence géopolitique certaine sur les décisions régionales ou panafricaines Ex : le cas de l’implantation du groupe Dangoté au Sénégal. On peut se féliciter d’ores et déjà de la poursuite de l’intégration sous régionale qui se poursuit (UEMOA, CDEAO, CEMAC, COMESA etc.) mais hélas dans les faits ces institutions reprennent les travers des administrations des ex-colonisateurs qui les ont suggérées. Inertie et ou ignorance des uns contre impuissance des autres prêts résolument à donner leur contribution à la réappropriation de notre pouvoir économique.
Pour ne pas faire trop long, je m’en vais vous faire une proposition indécente en guise de clôture. La voici :et si nous reprenions les armes ? Oui comme on l’a toujours fait. Du temps de nos ancêtres si bien chantés dans nos hymnes nationaux. Ces fiers guerriers qui savaient donner leur vie pour leur royaume. Sans écouter les waswas de djinns et d’Hommes pervertis qui nous inviteraient à perdre notre temps en discutions stériles où le plus faible fait avorter des mois de tractations par son empressement à accepter des garanties, largesses ou babioles en guise de corruption de la part de ceux qui veulent maintenir un certain contrôle sur l’approvisionnement en ressources issus de notre sol. Cette guerre est nécessaire car on a trop dormi et pensé qu’on vivrait l’éternité sans efforts particuliers. A reproduire les mêmes gestes insufflés sinon dicté (« l’émergence » tu connaissais ça il y a quelques années?) pour obtenir des résultats différents conforme aux promesses des illusionnistes. Cette guerre est économique inter et intra états se fera pour l’imposition d’un modèle économique africain qui représentera la plus forte tendance généralement acceptée et reconnu par tous et de façon durable. Une course au leadership pour un modèle à adapté à l’environnement d’un marché en constante évolution mais où notre Sagesse nous donne à observer les cycles de la Nature (n’en déplaise à ceux qui se sont coupé de leur racines intimes). On a trop souvent célébré notre diversité notre multiculturalisme même si c’est un fait. Mais pour des raisons stratégiques il est bon de définir des modèles communs qui nous représentent sans détruire notre richesse culturelle interne. Un exemple : seriez-vous prêt à porter et vanter les mérites d’un dashiki à une autre culture sans être ouest africain tout en préservant votre propre style d’habillement traditionnel qui ne s’est pas encore imposé pour le moment comme une tendance mondiale ?
Chers amis entrepreneurs, guerrier de cette lumière contemporaine, main d’œuvre économique déplacée voulant se créer un revenu face aux conditions du marché de l’emploi, Il est temps de reprendre vos armes Marketing, d’aiguiser votre branding, de repenser votre stratégie d’entreprise et surtout de choisir votre camp car avant les armes de management c’est l’âme qu’il faut unir au combat et savoir si on le fait pour les bonnes raisons : accumulation de possessions terrestres ou retour vers Sion, la céleste. L’humanité sort toujours grandie de la compétition (naturelle). C’est à cette condition qu’elle se perpétue. Laissant les moins adaptés disparaitre et les plus aguerri transmettre la vie pour un nouveau cycle ayant ces propres lois. Et ceci jusqu’à l’Heure dont la connaissance de l’occurrence est de la connaissance de l’Un mais que tout être est inviter à prendre en considération.
« Pour cette foi ci, le combat sera un combat d’Hommes »
Le fait ethnique n’est pas le fait racial
Chaque ère présente un défi à relever pour une communauté élue qui devra lutter pour sortir de l’oppression de puissants et rétablir la Justice.
Dans notre contemporain l’économie est, cette fois, le lieu d’affirmation de la communauté Noire pour sortir de l’ornière de la pauvreté et du manque de souveraineté. Les moyens choisis pour suivre cet objectif sont nombreux mais force est de constater que l’entrepreneuriat, par tendance globale du moment, est souvent retenu pour être le vecteur principal de cette réappropriation de la liberté de s’enrichir et de réussir son intégration sociale. Dans le tumulte des actions menées, on en vient, selon moi, à faire des amalgames et à se tromper de cibles. Il me semble alors essentiel, en ce qui me concerne de souligner à nouveau ma position sur cette question.
« Le fait ethnique n’est pas le fait racial » autrement dit l’entrepreneuriat ethnique n’est pas un entrepreneuriat pour Noirs, Arabes ou Latino-Américains. L’ethnicité doit être vu, nominalement, sous l’angle de l’identité commune d’un groupe d’individus. C’est par la force des choses que les régions ayant préservé cette notion s’accommodent le mieux à l’étiquette d’entrepreneuriat ethnique lorsque leurs membres se lancent dans l’activité économique dans les Cités ou au sein des pays sources des immigrations. Autre fait marquant, le lien très fort avec l’économie informelle, dont la plupart des pratiques commerciales (que j’appelle Attitude) qui en sont issues, dessinent les frontières d’une communauté d’acteurs économiques à laquelle appartient souvent les migrants toute race confondue. Nous le verrons à la fin.
Ce serait donc une erreur de penser que l’entrepreneuriat ethnique est le fait d’une seule race ou d’un groupe de race. C’est, je l’ai dit, une question d’identité commune. Par caricaturer un peu mes propos, si l’ensemble des danseurs de Kizomba de Montréal (ayant donc cette danse comme valeur ou identité commune) émigrait au Groenland pour y mener des activités économiques, ils formeraient une communauté ethnique et non raciale car vous comprendrez bien qu’au sein de ce groupe sont présents différents peuples et couches sociales.
Dans cette optique, il me semble qu’il ne faille pas cantonner la communauté Noire à des échanges internes sous forme de « ghetto économique ». Cette notion de « ghetto », dont l’usage me semble inapproprié, tire son origine de la communauté juive habituellement présente dans plusieurs régions du monde sous forme de diaspora. Bien que le communauté Noire soit tout aussi répandue, elle n’a pas encore atteint la même maturité d’organisation et de puissance financière que le peuple juif qui peut se permettre de vivre dans un retrait apparent mais pas effectif.
« L’avenir est dans l’interculturel » que ce soit en Amérique du Nord (bâtie sur les libertés individuelles) ou en Europe (encore conservatrice). Ces régions ont généralement choisi le multiculturalisme et l’assimilation (en France notamment) pour créer des sociétés cohérentes. Cependant sans échanges équitables et égales chances d’accès aux ressources entre les membres, les modèles sociaux sont appelés à voler en éclat à long terme. Avec l’interculturel les gouvernants ont une chance de créer des espaces inclusifs donnant le pouvoir à chaque sensibilité de contribuer à l’essor de l’écosystème local régional ou national. Cela doit, selon moi être la solution à privilégier dans les sociétés d’accueil compte tenu du paramètre de l’immigration économique voulu ou subie qui n’est que le fruit de l’exacerbation des disparités inter et intra états.
Je finirai en partageant avec vous mon orientation de travail qui tient compte de cette vision d’ouverture, de dialogue et d’échange entre communautés ethniques et économiques à l’heure où l’après mondialisation voit se multiplier les mouvements de repli identitaire et différents clivages sociaux:
« Les entrepreneurs ethniques tirent l’essence de leur Attitude et des stratégies de développement qu’ils appliquent au quotidien de celles du secteur informel auquel ils sont rattachés d’une manière ou d’une autre (offre ou demande) sauf qu’ils les mettent en pratique dans le contexte d’affaires interculturel des Cités accueillant des flux migratoires pour raison économique en ayant cette fois-ci pour impératif d’innover pour construire un avantage concurrentiel. La faible diversification dans la nature des projets ethniques (qui redeviennent informels voire souterrains sans cadre réglementaire) n’est que le reflet de celle du secteur informel guidé aussi par la criticité de la situation financière du promoteur. L’interculturel est donc le pont d’interface entre l’informel et l’ethnique. Ceci a l’avantage de marquer une claire distinction entre l’entrepreneur ethnique et l’entrepreneur classique d’origine ethnique qui est familier dès le début avec l’exercice et le code de ce métier de façon formelle. »
N’ayons plus peur de reconstruire…
Le chantier de la renaissance africaine appelle plusieurs générations à la reconstruction non seulement de nos économies mais aussi de notre identité. C’est sur ce dernier aspect que je m’appesantirai plus dans cet article.
L’Afrique, qui a de tout temps été une terre d’accueil et de tolérance, vit depuis plusieurs siècles maintenant au rythme des influences de peuples dominant venus chercher quelque intérêt sur son sol. Parmi les blessures reçues, les longues saignées d’hommes et de femmes vers des terres de servitude tant à l’orient qu’à l’occident ont principalement pris racine par le jeu du besoin en ressources manifesté par les autres et presque toujours alimenté par le continent. Ce rôle berce sots de l’humanité et de leur appétits insatiable et inique n’a pu s’établir de façon durable que lorsque l’Homme Noir a perdu son rapport privilégié au Créateur à travers sa maîtrise des états de l’âme et des forces naturelles. Ceci par le dénominateur commun que constitue la Force vitale. Ainsi ayant perdu, suite à la ruse exogène occasionnant transgression et désacralisation, toute confiance en soi et en la Source de la Vie, la Force vitale, le représentant de cette famille spirituelle a commencé à perdre la saveur de son sel et s’éloigner de son ciel voire de l’essentiel.
Le lien fort de jadis unissant dans le quotidien les vivants aux ancêtres dans l’au-delà, la mort n’étant qu’un simple passage, a très vite été remplacé par des conceptions appartenant à d’autres maisons de la demeure du « Pair ». Troquant « le meilleur pour le moins bon » on s’est mis à œuvrer pour un salut futur après jugement oubliant que celui-ci s’est toujours effectué dans le quotidien de la conscience du Noir baignant dans sa sensibilité animiste. Cela a occasionné alors la plus grande tragédie de tous les temps pour ce vicaire : avoir peur de la mort.
Après avoir été dans la proximité de la réalité du passage dans l’au-delà pendant longtemps, le choc des cultures aura fait régresser le Noir de la connexion de l’âme aux autres dimensions spirituelles à la peur stérile de cette initiation à la vie (la vraie) par le truchement des pensées de l’esprit dans des élucubrations de ceux qui cherchent à s’y soustraire. La gravité dans l’Attitude fait alors place à toute une pléthore de manifestations de l’ego (ennemie de l’âme) qui tire la justification de sa vie de l’aliénation du pouvoir spirituel de l’Homme.
Dans notre contemporain cette involution prend des tournures bien regrettables faite de tous les maux de l’âme et de la mauvaise répartition de l’énergie : stress, anxiété, trouble bipolaires, dépression etc. pour le caractère et leur homologues corporels AVC, cancer, hypertension, diabète etc. ou moral alcoolisme, déviance sexuelle, violence conjugale etc. Certes cette « adaptation » de notre identité et qui se traduit dans nos modes de vie contemporain est le fait d’une longue chaine d’influences et d’héritages (perçu comme un enrichissement ou une édulcoration). La mondialisation et les flux migratoires économiques connus depuis les années 70 ont aidé l’expansion de divers modèles de dominants qui ont fait leur chemin et se sont établis en standards internationaux.
Avec le réel désir de reconstruire une Afrique prospère dans le sillage de notre propre modèle culturel tirant sa force, selon moi, de la Correction de l’informel vers la performance, la qualité et l’innovation, il devient important de se défaire des nœuds involontairement créés dans nos têtes par tous ces échanges. Non pas seulement un fait d’intellectuels et de penseurs militants de la nègr’Attitude mais bien une dynamique qui englobe en son sein les couches populaires en valorisant l’intérêt à conserver notre patrimoine spirituel. Je le répète nul besoin de recréer un culte artificiel inspiré de l’Égypte antique. L’humanité a fait son chemin depuis et reçu d’autre Messages universels. A l’Heure actuelle, il apparait que nous sommes dans une phase de sa maturité appelant l’Homme à définir une philosophie de vie personnelle en marge des grands courants spirituels classiques et honorés (Énergie, Conscience, Parole et Livre) dont la croix qui les sépare volera en éclat à l’accomplissement de la deuxième colonne de la Loi…
En somme, le courage devrait nous mener dans le calme à recouvrer cette confiance d’antan si propice à la réédification de notre continent. Avoir peur de la mort est paralysant pour un Peuple en marche pour son affirmation surtout quand il s’en remet à son guide (Coran III, 144) pourtant l’effort économique de chacun ne pourrait dépendre que d’un seul modèle. Nous craignons la mort car elle délimite la fin de notre course folle à « l’en faire » dicté par l’esprit et non au contenu de notre âme (en Animisme l’Homme est fait de l’âme et du corps ; l’esprit n’est pas de notre conception) dans lequel repose le projet divin à accomplir au rythme de notre destin. C’est un processus dont nous devons à nouveau nous faire proche (Coran III, 185) préservant ce qui reste de l’héritage traditionnel et ne voir la résurrection que comme une illumination à vivre de notre vivant pour vivre la vie en plénitude, l’éternité. Ici et maintenant. Selon l’influence bouddhiste dans la doctrine du Messie Isa ibn Maryam. Laissons donc les morts avoir peur de la mort et ruiner leur temps dans l’idolâtrie du moment présent sans perspective sur l’au-delà mais bien plus sur le post d’une activité « m’as-tu vu » dans un réseau social. Nous, vivons en mort pour commencer notre éternité de vie, celles des nouveaux contributeurs à l’essor du continent. Deux belles recommandations nous viennent de deux figures complices de l’histoire spirituelle « n’ayez pas peur » du Messie Isa ibn Maryam et « Point de contraintes en religion » du Saint Prophète. Paix et salut sur eux deux. Elle nous indique que pour ne pas avoir peur (de vivre), il ne faut pas avoir peur de la mort. Aussi nous passons le clair de notre temps à résister à « ce qui est » pour subir la contrainte confortable du conditionnement moral qui déforme la réalité et nous éloigne du naturel.
Pour moi, la solution passe sans nul doute par le lâcher prise (et pas le laisser aller) surtout en admettant que le résultat de nos actions dépend d’une force qui nous dépasse. Ainsi on pose des actes dans un but qui correspond à notre aspiration de transcender notre destin et on laisse la Providence ou encore la Vie régner légitimement. La reconstruction est une intégrale de petits actes allant dans le même sens. Celui de la nouvelle gloire de notre civilisation.
Je vous laisse méditer dessus pour vos résolutions de l’année.
« Il est dommage d’avoir peur de la mort. Autant la vivre au quotidien en ayant conscience que si tout s’arrête à l’instant on aura aucun regret de partir car on aura toujours accompli ce qui est prévu dans notre livre de Vie, notre destin. »
C’est un combat d’Hommes
Au nom de Dieu, le Juge, le Sage.
L’Éco Animisme encore appelé Mouvement social, responsable et d’une Conscience universelle dans l’Anthologie et dont les membres forment la Tarîqa du renouveau avec pour typologie l’homo animus (l’Homme Attitude) prône la philosophie du Lean Intention comme Attitude économique informelle en marge du Système Libéral et annonce le Cri de la Calebasse c’est-à-dire la révolte de la jeunesse artiste et artisane Noire face aux iniquités dans le partage des richesses suite notamment à des conditions financières critiques* dans la plupart des sociétés du Monde. Ceci s’inscrit dans le cadre la révélation du Livre : La Méthode Ka.
L’Éco Animisme reçoit l’héritage de la mystique islamique et de la connaissance des sciences animistes dans lesquelles elle s’insère par l’universalité de sa philosophie sur l’exemple de l’accomplissement de l’Animisme par le Messie Issa Ibn Mariam avec le bouddhisme. Ce courant qui confère à l’économie la valeur d’une religion (au sens étymologique) soumise à Dieu où l’informel est valorisé. Elle invite les adhérents à vivre selon une philosophie du Réalisme qui leur est propre dans le sillage de la Tradition et a pour Seigneur Omar, Vie (Providence et Temps).
Les Éco Animistes ou Simples partagent avec les Soufis la Fréquentation communautaire et économique. La musique religieuse ou profane offre aussi des moments d’apaisement et une aide à la réflexion en marge d’autres moyens d’adoration sincères et modérés (prescriptions permanentes). Enfin la pratique de la méditation, de la collation, de la lecture, de la marche et silence permettent d’installer le calme de l’humeur recherché. Cette Voie appelée aussi la Voie Noire exhorte à l’effort économique en faisant une application profane de la spiritualité.
Le but primordial de l’Éco Animiste est double:
• S’accomplir spirituellement et matériellement.
• S’affranchir des contraintes matérielles afin de favoriser l’accomplissement spirituel.
L’Éco Animiste est le Croyant ou Peuple Élu (Peuple de « l’a-guère ») de cette ère. Les migrants pour raisons économiques et les couches populaires d’Afrique constituent l’effectif invité à répondre à l’appel de ce dernier Message : « Chaque Homme est important aux de Dieu. » Un rappel du caractère sacré de la Vie, Dieu, lancé aux Hommes leur enjoignant de se libérer de leur idolâtrie de la composante « chronos » du Temps, apporter un soin de purification aux Hommes atteints du stress lié à cette transgression – la Correction de l’Attitude par le lâcher-prise et le Courage – et enfin inviter les deux législations religieuses à la Simplicité dans la disposition à la sainteté d’une part et la Modération dans le comportement de noblesse d’autre part. Ce rappel introduit aussi une annonce de Miséricorde notamment concernant la question de l’identité sexuelle des Croyants.
« C’est un combat d’Hommes » pour le renouveau du Ciel et de la Terre.
Passe au prochain.
Coran XXI, 1-10
Un conte pour changer…
Nos ancêtres et les ancêtres de nos ancêtres racontaient qu’à notre époque s’accomplirait une vieille légende qu’ils tenaient de l’au-delà.
Un roi sans trône, ni reine, ni royaume, ni armée, muni uniquement de ses mains nues et d’un Livre se mit en marche pour conquérir le Monde. Investi et préparé par Dieu en personne, il fit de sa vie une aumône au Peuple élu de son époque pour défendre leurs intérêts et leur assurer Richesse et Amour ici-bas et dans l’au-delà par un Message et des moyens pacifiques. Après une enfance difficile, un couronnement inattendu, l’acquisition de la sagesse, il se mit enfin en « guère ».
Cette « guère » qu’il conduisait sur lui et pour les autres était celle de la redéfinition de son modèle économique de référence. Son Peuple et lui avait trop longtemps fait le compte, pour changer, de toutes les mesures et interventions venant de l’extérieur sans prendre avec courage l’initiative de valoriser son modèle culturel fait d’informel, de foi en Dieu et d’un rapport sain avec la Nature et avec la communauté. Essais erreurs. Une identité authentique qui leur permettrait de s’affirmer sur les marchés d’échange.
Il œuvra pendant quatre saisons pour reconstruire les fondements avec lesquels ils pourraient à nouveau œuvrer à une hégémonie ou à défaut à s’émanciper réellement. Son heure de retraite approchant il leur fit ce message :
« Mes chers amis. Notre Terre sera peuplée de 2,2 milliards d’habitants en 2050. Nous possédons un quart des terres arables non utilisées et un tiers des ressources naturelles mondiales. Neuf dixième des ressources minières et énergétiques ne sont pas exploitées à ce jour. 45% de notre population vit pour le moment dans des villes. Bien que nous ayons été frappés d’une saignée de 24 millions d’individus déportés et de 200 millions morts en collatéraux (Source : Afrotopia, Felwine Sarr, Édition Philippe Rey 2016), nous avons toujours suffisamment de potentiel pour assurer à notre civilisation le renouveau qu’il mérite dans ces temps eschatologiques. Parmi nos secrets notre capacité de résilience, d’abnégation, d’effort et de persévérance qui peuvent être mis au service de la fondation d’un nouveau Monde dont la Source intellectuelle et spirituelle sera à nouveau le sanctuaire des dieux.
Chers amis, mon message est double. Il invite tout d’abord les frères du continent, dans un élan tolérant et efficient, à faire plus qu’une place aux initiatives venant des homologues en hors beat qui, à travers le monde, ont perdu la cadence du Temps de Vie éternel de nos âmes. Un geste de collaboration et de mise à disposition des réseaux sociaux, professionnels, d’affaires et d’influence nécessaires à la réussite de l’implémentation de projets dont les bénéficiaires sont ultimement nos propres jeunes qui dans quelques années seront pris dans le marasme de l’absence de débouchées malgré des formations universitaires ou artisanales qui font d’eux des pierres utiles de notre citadelle transgénérationnelle.
Ensuite je m’adresse aux nombreuses élites ou non qui ont tout quitté pour suivre leur rêve de Cités et parfois de cécité extérieure qui veulent honorer l’appel de leur cœur et non le chèque de retraite dans des pays qui renoncent à l’accueil en leur ayant rarement donné l’occasion d’exprimer leur talent. Afin d’éviter de finir une vie terrestre pro pieux pour l’autre précieuse avec ce sentiment de frustration : avoir été réduit, toute la vie durant, à l’esclavage des ponctions financières d’un système bien rôdé qui laisse peu de place à l’accomplissement humain.
L’investissement dans des projets personnel ou institutionnels peut contribuer à l’essor des secteurs primaires et secondaires pour d’une part rééquilibrer les PIB et d’autre part, réduire le chômage en développant les filières. Exemple : choisir la « guère » d’une réduction de train de vie pour acheter un lopin de terre chez soi. Y produire une culture ou un élevage utile (devoir nourrir 2,2 milliards d’individus !!!) en s’associant à des tiers (étudiants) responsables de l’exploitation et de la commercialisation. Prévoir un effort de transformation et de conservation pour les surplus.
Enfin, cette « guère » est sur le modèle réflexe de consommation sacro-saint qui a trop longtemps conditionné l’Homme et que nous devons questionner et adapter à présent par éveil pour accepter le sacrifice pour la prospérité de tout le Peuple dans cette ère. C’est donc l’ « a-guère » dans nos habitudes. Une Correction à laquelle il faut consentir. »
Le roi, fit de son message un énième rappel à ses frères pris dans la tourmente d’un monde mais seuls certains acceptèrent enfin de changer en mettant l’intérêt de la communauté, répartie à travers le globe et sur le continent, en priorité. Il promit de poursuivre son action de façon différente en appelant toutes les bonnes volontés à se joindre à un mouvement dont la légitimité et la philosophie venait de Dieu et nous avait été transmise par nos ancêtres et les ancêtres de nos ancêtres.
« Le Temps est venu de ne plus repousser le Réveil dans le Futur mais de le vivre ici et maintenant. »
CORRECTION
Écrire!
L’intensification de la quantité d’information traitée chaque jour par notre centre de commandement (le cerveau) fait qu’il est de plus en plus ardu de bâtir des compétences basées sur la simple mémorisation des solutions trouvées à des problèmes rencontrés au cours de l’exercice de notre profession. L’alternative envisagée est souvent la spécialisation. Elle permet de s’assurer, par la routine, une habitude de fonctionnement et de type de réponses qui garantissent la maitrise des aléas durant les opérations. Dans le cas de l’entrepreneuriat et des formes d’entreprises n’offrant pas qu’une seule famille de produits ou de services, on est vite dépassé par la diversité des cas rencontrés. De plus, lors du passage de témoin à un tiers pour cause d’absence ou pour une succession, il est souvent délicat de justifier les raisons ayant mené à certaines prises de décision. Celles-ci, sur le moment, seront apparues pertinentes mais auront, avec le contexte différent, perdu de leur logique. Le monde est fait d’un équilibre dynamique, selon nous, et l’on doit en tout temps s’adapter aux fluctuations de l’économie.
Face à cela, nous encourageons, l’entrepreneur, qu’il soit spécialisé dans un domaine ou non, à prendre des notes ou à tenir un journal des décisions et action clés entreprises. Un cahier peut servir à la prise de notes lors de réunions si l’entreprise ne prévoit pas la rédaction de minutes dans ces processus. L’entrepreneur ou le consultant doit pouvoir le faire de lui-même sans attendre que cette minute lui soit envoyé par courriel après la réunion chez un client ou partenaire. C’est un réflexe qui fait toute la différence! Ainsi, en complément d’un journal de bord permettant de noter les faits marquant de chaque projet de clients, il est intéressant de noter les intuitions et de les justifier de façon claire. L’information pertinente est à privilégier aux détails qui peuvent rendre confus l’analyse a posteriori.
Exemple de note simple : Lundi 14 jan 2013. Réunion de lancement de la campagne de promotion de la conférence. Ressource en relation publique manquante à ce jour. Choix de répartir la tache entre le chargé de projet et le coordinateur. Possibilité de retarder la date de lancement. Logistique : hôtel hors budget.
Pas besoin d’être un professionnel de la prise de note pour mettre sur papier une information réutilisable pour une remise en situation.
Lors de la participation à une activité ou un évènement comme cela est courant dans la vie d’un entrepreneur, un simple compte rendu permet de revenir sur l’essentiel de ce qui s’est passé:
Voici, à titre de d’exemple, quatre parties que l’on peut avoir dans son journal en tant que court rapport sur l’évènement ou l’activité:
1. « Introduction » (rappeler le but de l’évènement le lieu et la date).
2. « Pendant l’évènement » (faire un récit des faits saillants).
3. « Réseautage » (nous pensons que chaque activité est l’occasion d’étendre son réseau. Mettre les personnes rencontrées, les intérêts partagés, les informations apprises et si possible noter les noms de ceux dont on a ramené les cartes d’affaires (pour avoir un repère) et ce que l’on a promis ou ce qu’ils ont promis.
4. « Insight » (cela permet de donner son avis général sur l’activité de prendre du recul et partager ses intuitions).
Idéalement le rapport doit être fait le lendemain pour, d’une part, permettre d’avoir le souvenir frais et, d’autre part, avoir assez de recul pour l’analyser.
Le temps est précieux soyez concis mais vous gagnerez sur le long terme.
Cet exercice permet, en effet, de constituer une base de connaissance réutilisable que l’on peut partager à souhait. Nous pensons que chaque entrepreneur accompli doit pouvoir se familiariser et personnaliser une méthode d’exercice dans laquelle il est à l’aise et à laquelle il adhère et également définir une approche tout aussi personnelle à l’économie qui lui permet de donner du sens à son initiative d’affaires.
Comme on l’a dit au début, notre mémoire est de plus en plus sollicitée. Tenir un journal est un bon moyen d’aide pour créer un historique et une base de connaissance précieuse. Il est plus simple de revenir sur une décision prise en tenant compte du contexte lu dans un journal plutôt qu’en essayant de s’en souvenir voire en faisant des spéculations sur le contenu des courriels échangés.
« La parole passe, l’écrit reste, la culture se construit »
Extrait de « Outils et astuces de l’entrepreneur accompli »
Évaluation des risques, utilisez un tableau!
Lors de la rédaction d’un plan d’affaires, il est souvent demandé d’évaluer ou d’analyser les risques d’un projet d’affaires. La science gestion de projets utilise un format de tableau tout à fait adapté à l’information qui doit être présenté aux bailleurs de fonds et décideurs. Le tout est de montrer que l’on est à même de faire face à un certain nombre d’aléas et que l’on établit les contingences nécessaires pour permettre à l’entreprise de poursuivre sa vie. Voici un gabarit et un exemple d’utilisation. Notons que nous conseillons souvent d’utiliser une colonne « Commentaires » pour mettre des détails ou des orientations qui facilitent la compréhension, précisent ou renvoient à l’analyse des hypothèses.
ANALYSE DES RISQUES ET STRATÉGIES ALTERNATIVES
IDENTIFI-CATION PROBABILITÉ IMPACT STRATÉGIE DE
GESTION
COMMEN-TAIRES
TWC n’atteint pas le niveau de clientèle escompté Moyenne Fort Renforcer la prospection et le réseautage. Diminuer les charges Le budget et les objectifs sont-ils clairs?
La qualité du service n’est pas appréciée par les clients Faible Fort Faire une étude de satisfaction pour cibler les défauts. Améliorer le service. Offrir, au besoin, une compensation La stratégie a-t-elle été suffisamment élaborée?
La réputation de TWC lui est défavorable Moyenne au début Fort Revoir la qualité du service et communiquer sur les points forts. L’usage des outils marketing est-il optimal ?
TWC occasionne un dommage important à un client Faible Fort Faire valoir les assurances. Offrir une compensation au client. Les services d’assurances et légaux sont-ils à jours?
TWC ne constitue pas un capital suffisant pour l’activité Fort Moyen Lancer le deuxième cycle d’investissement (institutions) Tous les moyens de financement du premier cycle ont-ils été exploités?
TWC ne trouve pas d’associés pour créer un cabinet Moyenne Moyen Réexpliquer la stratégie. Envisager associés par projets Les clients sont-ils flexibles sur les consultants?
TWC n’arrive pas à compenser les charges d’exploitation Moyenne Fort Diminuer les coûts des services. Augmenter l’offre de services. Envisager une mise à jour des prix Un audit ou un mentor sont-ils nécessaires?
La présentation des informations sous forme de tableau associée à des couleurs permet très souvent de faciliter le survol puis l’analyse du contenu.
« Le risque n’est pas de ne pas prévoir l’aléa, le risque est de mal y répondre »
Extrait de « Outils et astuces de l’entrepreneur accompli »
Le tableau de bord, un outil essentiel!
Nous vivons dit-on dans une civilisation de l’image. Il est, semble-il, important de visualiser d’un coup d’œil l’état de son entreprise et de prévoir les actions correctives au besoin ou de renforcer des investissements sur des opportunités qui sont susceptible de se créer. Pour ce faire, il est recommandé de se bâtir à la fois des indicateurs de mesure de l’activité ou d’avancement sur certains projets et de se réserver un espace pour un tableau de bord. Cela peut être un simple tableau dans votre bureau, un pan de votre mur ou un écran large d’ordinateur. Soyez créatif!
Reportez-y par exemple vos clients, partenaires, projets que vous pouvez classer selon le type de service que vous offrez. Mettez-y un statut pour chacun (en attente, ok pour paiement, en cours etc.). Préciser les rôles et donner le but du projet. Plus vous mettez de l’information pertinente plus votre tableau peut vous aidez dans votre quotidien. Tenez-le à jour. Lorsque vous semblez aller dans tous les sens et que votre action sur le terrain semble inefficace, consulter votre tableau et définissez vos priorités. Surlignez-les ou marquez-les pour que leur aperçu vous redonne le cap.
Utiliser des post-it ou des marqueurs pour rendre le tout vivant et dynamique. La couleur est la bienvenue. Il ne s’agit pas de créer une œuvre d’art c mais un réel outil d’aide à la décision. Personnaliser-le pour qu’il ait du sens pour vous et surtout qu’il soit efficace. Si vous êtes familier avec la technique de la structure de découpage du projet (SDP ou WBS Work Breakdown Structure) vous pouvez décomposer vos activités, projets et postes d’entreprise selon le même principe. Les graphiques se doivent d’être idéalement dynamiques. Privilégier alors des outils logiciels consultables par en ligne et offrant la possibilité d’être partagé. L’impression pour affichage de ces graphiques sur le tableau de bord doit être judicieusement effectuée. Vous économiserez du papier et du temps et la planète vous en sera reconnaissante.
« Voir le front en entier sur une maquette, permet de définir sa stratégie d’attaque »
Technologie, la maitriser c’est s’affirmer!
L’entrepreneur gagne à être organisé dans son métier. Son souci constant est de mettre toutes les chances de son côté pour transformer un contact en un contrat. Les rouages de la technologie ne doivent plus lui échapper et il est important de se tenir à jour des nouveautés qui font que son entreprise gagne du temps, de l’argent et reste compétitive. Plusieurs outils sont quasiment devenus indispensable avec le temps : téléphones intelligents (servant maintenant d’assistant personnel), outils Internet et leurs dérivés (VOIP, téléconférence visuelle ou non), logiciels de CRM (Customer Relationship Management) etc. Refuser de s’adapter à ses changements technologiques est souvent un choix de principe mais aussi un frein au développement et à la survie du projet d’affaires. Entre devenir un consommateur féru de nouveauté, faire une simple écologie de son parc technologique ou devenir obsolète, il y a un pas. L’essentiel est de ne pas rater l’évolution qui donne ou maintient un avantage concurrentiel certain. L’obsolescence est une mauvaise image à porter et à véhiculer.
L’entrepreneur doit jusqu’à un certain point suivre l’évolution de son patrimoine d’entreprise (pour l’élever), s’occuper de ce qui fait le cœur de son projet affaires et appelant son expertise particulière. Il peut envisager de sous-traiter a des professionnels le maintien de ses outils de travail ou de réaliser les prestations pertinentes afin de lui éviter d’aller lui-même chercher la compétence par formation.
En effet, bon nombre d’entrepreneurs individuels en phase de démarrage choisissent de tout faire tout seul tant qu’ils ne sont pas à même d’embaucher du personnel pour les aider. La réduction des coûts passe par des solutions auto-réalisées qui font parfois perdre l’image de professionnalisme qu’ils veulent afficher pour attirer la clientèle. On saurait assez leur conseiller de confier à des sous-traitant même débutants (comme eux) mais dont c’est le métier de base pour réaliser certaines tâches pour eux. Le tout dans un win-win ou les uns trouvent des clients pour effectuer des tâches simples, gagner en expérience et étoffer leur portefeuille et les autres ont la garantie d’un travail bien fait, à bas coût, pour se consacrer au cœur et au contenu de leur propre projet d’affaires. L’économie informelle impose aussi de partager les ressources et les prestations pour que chacun y trouve son compte.
« On n’arrête pas le progrès, on se contente du gré et on confie le reste au pro »
Éduquez vos clients et impliquez les!
Afin d’éviter un surplus de travail et des changements nombreux, prenez le temps de transmettre des éléments de connaissance (théorie et pratique) sur la prestation que vous allez accomplir. Impliquez le client comme partenaire ou équipier dans processus d’obtention du résultat.
On est trop souvent confronté à des clients qui ne savent pas au début ce qu’ils veulent et qui affinent leurs attentes en cours de processus ou qui demandent l’impossible ne sachant les possibilités du métier. « A l’impossible nul n’est tenu » même dit-on, ou encore : « ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait ». Tombez sur une influence et une ambiance perfectionniste et votre temps de prestation risque de devenir douloureux s’il n’est pas facturé. Les formules telles que « le client est roi » ou « on dépasse les attentes du client » peuvent être modérées par un moto plus réaliste tel que « le client participe à la solution »
Éduquer et impliquer le client lui donne la capacité de faire des choix équilibrés dans son cahier de charge. Votre temps d’éducation n’est pas perdu il valorise votre prestation, montre votre compétence, donne de la proximité et fait avancer le niveau de connaissance général. Amen!
Nous rejoignons la position de la vente conseil «vendre c’est éduquer» sauf que dans notre cas le contrat est bien souvent déjà signé (peut être trop vite d’ailleurs; urgence alimentaire de conclure?) et il faut prendre voire « perdre » le temps d’expliquer au client ce qu’il a demandé et ce qu’il est susceptible de recevoir. Le gain global de temps se fera dans la suite du processus à travers la baisse des demandes de changement, litiges, retour de produit, insatisfaction… devoir faire du suivi chez un client pour un point d’attention alors qu’on est déjà passé à un autre contrat est une expérience à ne pas multiplier.
Cela fait aussi partie de l’image que vous donnez de vous en tant qu’entrepreneur, et l’image c’est ce qui génère des références et étend votre réseau lorsque votre réputation ne vous précède pas tout simplement à la vue de votre logo. Marquez donc les esprits favorablement, éduquez et impliquez votre client!
« Le client n’est pas mon roi, il est avec moi pour devenir roi de sa solution »
Crédit ou flexibilité?
Lors du démarrage d’un projet d’affaires, bon nombre d’entrepreneurs ont un besoin en liquidités qu’ils essayent le plus souvent de combler par des solutions de crédit. La question qu’on peut se poser est : A-t-on plus besoin de crédit pour démarrer des activités que de flexibilité le temps que les revenus soient réguliers, ce, à un niveau confortable?
Les deux approches ne mènent pas aux mêmes comportements. Dans une phase de démarrage où l’idée d’affaires a su rencontré l’intérêt, le plus dur pour l’entrepreneur qui n’a pas la mise de départ est de se financer pour, à la fois acquérir l’actif immobilier de base à son idée, et aussi un fond de roulement pour les premiers mois. Lorsque le premier cycle de financement n’a pas fait intervenir le cercle des proches de l’entrepreneur par la levée de fonds, ou tout autre source de bourse avec ou sans remboursement, le crédit sollicité sous la forme de prêt auprès des institutions peut être plus vu comme un outil de flexibilité que comme un apport dans le capital devant faire l’objet d’un levier financier par la suite ou d’un retour sur investissement (après la phase de commercialisation).
Disons-le clairement une idée aussi simple soit-elle qui ne garantit pas du crédit par sa valeur potentielle ou avérée par une évaluation dans l’étude de marché trouve difficilement du financement. Sans trop jouer sur les mots, l’entrepreneur doit garantir du crédit à son idée par la viabilité potentielle qu’elle comporte, le besoin en investissement de départ dans le projet ou le positionnement voulu sur le marché. Le crédit prend alors le sens de crédibilité. La demande de flexibilité par le prêt permet de lancer les opérations d’une idée d’entreprise qui a su faire la preuve de son crédit (crédibilité). Il est toujours regrettable de pénaliser l’idée à cause du patrimoine du porteur du projet comme c’est souvent le cas notamment avec les notes de crédit qui ne tiennent pas compte des parcours souvent épiques qui portent l’acteur économique à l’innovation en matière d’affaires. Les notions de garantie et de prise de risque en matière d’investissement font peser le poids de l’aléa sur l’individu qui sera redevable d’être lancé sur le marché et de faire du profit et offre l’usufruit du gain potentiel sur les intérêts à l’institution qui pourra alors maximiser le rendement de son investissement. Mais ceci reste une vision caricaturale du principe du risque financier qui fait intervenir beaucoup plus de facteurs pour son évaluation. Le monde reste un lieu d’échange et de partage où il faut définir une vision; nous avons choisi de nous mobiliser et de porter l’entrepreneur de l’économie informelle et responsable.
« Le peu de crédit qu’affiche un projet d’entreprise est un frein à l’obtention des prêts sensé lui donner la flexibilité désirée »
Maîtriser la portée: silence et tempo
La confiance s’installe chez l’entrepreneur lorsque les résultats escomptés viennent couronner les efforts engagés dans le cadre d’un projet d’affaires. Cependant l’effort continu épuise bien souvent celui qui le produit. Il est bon de savoir découper son projet en phase et actions courtes pour maitriser la portée de sa stratégie.
En musique les silences sont aussi important, voire plus important, que le tempo. Lorsque le projet est découpé en actions dont l’aboutissement est un livrable financier (investissement sur le long terme ou gain à court terme), l’effort est concentré sur l’obtention du résultat (à l’exemple du sprint dans la méthode de gestion de projet Agile). Une fois cette action clôturée il est bon de laisser un temps de développement pour laisser l’investissement croitre ou permettre de récolter les gains. Ce temps de silence sur la portée musicale de l’action permet aussi à l’acteur économique d’évoluer et de murir sur la stratégie qu’il adopte pour son projet d’affaires. Une somme d’actions ciblées, engageant l’effort de l’entrepreneur, et de temps d’observation, engageant son raffermissement personnel, constituent les séquences de base par lequel le projet se déploie.
Le découpage classique fait intervenir les phases de pré démarrage, de démarrage, de croissance, de maturité et la cession à un tiers ou la mise en marché. Chacune d’elle se subdivise en étapes intermédiaires de financement, d’exploitation et d’investissement. Chaque action vise à permettre l’aboutissement d’une étape. Les périodes d’action et d’observation permettent à la stratégie d’être dynamique et le projet de s’adapter à l’environnement économique. Il est important de retenir que l’effort continu dans les opérations épuise et n’est pas favorable au recul tactique et à l’analyse stratégique. Le monde concret des affaires ne peut avoir d’existence propre sans projets; les projets, vue de l’esprit, ne peuvent être pertinents sans une application dans le monde des affaires; et l’acteur économique est l’intermédiaire qui relie ces deux pôles par la nature de son génie et de son expertise.
« La symphonie de la réussite en affaires est une mélodie faite du tempo des efforts et des silences de l’observation »
7 attitudes pour être sûr de ramollir votre cerveau
Avec la vulgarisation de la connaissance (érudition et spécialisation) et la facilitation de l’accès à celle-ci, la paresse est devenue paradoxalement le comportement privilégié par l’individu face à l’abondance des sources d’information et des sollicitations à l’engagement par l’action.
Face à ce constat l’entrepreneur se doit de rester en alerte pour ne pas perdre de vue que son métier requiert une fréquentation des milieux où se décident les futures tendances sensées voir le jour dans le segment de marché où il est positionné. On ne peut alors faire l’économie d’une veille informationnelle, d’une pratique du compagnonnage professionnel et de la nécessité d’un engagement vis-à-vis de la clientèle (importance de la gestion de la relation client) et des parties prenantes de son projet d’affaires.
Voici donc 7 attitudes négatives (ou dénis) pour être sûr de rater ces objectifs, de ramollir votre cerveau par une baisse d’activité menant inexorablement à l’obsolescence sur le marché.
Ne prenez plus le temps de lire des articles édifiants et des prises de position dans votre domaine d’expertise. Contentez-vous de votre expérience du terrain sans y rajouter des éléments sur l’évolution de la théorie et des pratiques. Bientôt vous ferez partie du musée des entrepreneurs. La connaissance est-elle à rechercher en plus de l’expérience? Tous deux ne forment-elle pas la compétence puis l’expertise?
Ne prenez plus le temps de personnaliser votre présence dans les réseaux sociaux en ligne. N’écrivez plus de recommandations personnalisées et contenter vous de cliquer sur « Endorse » (Linkedin) au moins votre correspondant aura votre photo sur son profil. Ne commentez plus les posts ni les articles. Contentez de mettre Like en lisant seulement le début de la prise de position. Votre ami saura que vous aimez qu’il écrive ses états d’âme sans susciter le débat. Mais soyez sûr qu’on vous comprendra : vous avez trop d’amis.
Ne vous engagez pas dans un mouvement ou un projet. Contentez-vous d’aimer une page (Facebook) ou de fréquenter de temps en temps un blog sans le faire vivre par votre propre contenu et votre contribution à l’idée du projet ou du mouvement. Vous montrez déjà votre support en étant du nombre pourquoi encore militer? On a trop de choses à faire pour bâtir son propre bonheur pourquoi faire avancer les débats et les idées pour les générations suivantes ou une communauté? C’est bien connu l’engagement politique c’est pour les idéalistes et mène toujours à la corruption. Il est préférable de passer son temps à se plaindre de payer trop d’impôts et ne pas recevoir le revenu mérité.
Réfugiez-vous dans la routine. C’est un confort qui n’a pas de prix. La routine n’est bien sûr pas l’hygiène de vie mais on peut créer l’amalgame pour tromper sa conscience. Traiter un problème nouveau est si terrifiant et demande tant sur le plan de la maîtrise de soi qu’il est mieux de faire suivre à un tiers ayant plus d’expérience ou qui est un soutien habituel. L’entrepreneur ne peut-il pas fuir de temps à autre sa responsabilité face au client en se reposant sur le sous-traitant? Ne doit-il pas assumer son rôle et représenter sa compagnie avec professionnalisme ou se contenter des outils et attributs de l’exercice qui gonflent l’égo (site Internet, cartes d’affaires, brochures …).
Remettez toujours à demain votre devoir d’honorer vos engagements : paiement de factures, de dettes, de prestations de sous-traitants. Ne livrez pas au client dans les temps car son projet a été unique. Connaissez-vous des projets qui ne sont pas uniques? Si oui pourquoi ne pas les appeler « opérations » et mettre en place un processus de gestion? La contingence sera toujours votre meilleure amie pour tenir les délais. Elle va de pair avec le respect de sa parole et la conscience que l’on a de son intégrité professionnelle.
La loyauté et la sincérité dans l’action demande des efforts et je ne sais si votre personne entière est prête à la fournir. Offrez donc du répit à votre cerveau. Pas besoin de s’encombrer avec des lois morales et des valeurs. Il est important de s’adapter aux situations et environnements économiques mais l’éthique est trop coûteuse. C’est plus un élément dont se soucient de grosses structures économiques. En tant qu’entrepreneurs individuel ou PME on peut s’accommoder à cette exigence.
Pour être complet dans les clichés, il est de coutume de dire, en matière de relation, que les hommes ne savent pas ce qu’ils veulent et peinent à s’engager (quand ils ne se défilent pas pour toujours vivre dans l’inconnu des rencontres) et que les femmes savent exactement ce qu’elles veulent et peinent à l’obtenir (quand elles ne se résignent pas à choisir le compromis qui s’impose avec le temps). Cette digression vise à vous encourager à ne pas connaître la nature humaine et vous lancer dans une approche purement technocrate des affaires sans vous connaitre, vous, et vos aspirations profondes et surtout sans connaître vos clients, leurs besoins et attentes. Un consultant en marketing pourra redresser votre positionnement lorsque vous aurez passé plusieurs années sans atteindre vos objectifs de ventes.
Ces attitudes sont essentielles pour laisser votre cerveau en paix et vivre une vie sans efforts ni désir d’accomplissement personnel. Le bonheur en toute paresse. Bon courage alors! (le courage ne demande pas d’effort non plus; juste une disposition intérieure).
« La correction dans les attitudes d’affaires exige un engagement sincère dans l’action de l’entrepreneur et dans sa réflexion. »
Service à la clientèle et relation client. Un défi pour les commerces ethniques
La mise en concurrence des acteurs économiques dans les bassins régionaux et métropolitains impose de définir pour chaque commerce des avantages concurrentiels significatifs et durables. Dans les secteurs ou la barrière à l’entrée reste faible, la qualité du service reste l’élément de distinctions de l’entreprise et de fidélisation de la clientèle. Le constat, hélas fréquent, est que les commerces ethniques peinent à donner l’image de professionnalisme et crédibilité qui les rendraient compétitifs face aux pratiques issues des modèles de gestion formels et capitalistes.
Appréhension et Frustration. Deux mots qui accompagnent l’expérience des clients des commerces ethniques. Plusieurs exemples de situations désagréables où le client est pris au piège de l’attitude ethnique imprégnant la culture d’entreprise de ces structures commerciales peuvent être aisément cités : Mauvais accueil, temps d’attente extrêmement long, absence d’information sur le traitement des demandes, erreurs de traitement des commandes, absence d’excuse et de compensation… Que ce soit des restaurants, des salons de coiffures, des magasins de ventes de produits spécialisés etc. la réponse ethnique au client est marquée par la diversité dans les forces et faiblesses des peuples. Des clichés du marketing interculturels qui demeurent pertinents et dont il faut être conscient. Doit-on cependant se laisser au fatalisme d’un profil culturel défavorable pour certains aspects des affaires ou apprendre des autres pour offrir le meilleur service possible?
Le minimum exigible aux commerces ethniques est celui déjà imposé par l’environnement capitaliste et la réalité d’une compétition forte. La personnalisation ethnique doit seulement venir par la suite pour donner et renforcer une identité à un service commercial minimum rendu. L’identité ethnique du service à la clientèle et de la relation client, à titre de valeur ajoutée et non de handicap, vient donc après un effort de connaissance et de maitrise des pratiques standards d’économie libérale généralement reconnues.
Le caractère couramment informel de la plupart des structures commerciales ethniques peut de s’intégrer dans un environnement libéral ou la donne est aux formalismes pour faciliter la mise en perspective des performances et la facilitation des échanges en se basant sur un même système de référence. Il ne serait pas judicieux de rendre indépendant l’économie informelle et endogène de celle formelle et exogène (dans une perspective altermondialiste). Ces deux systèmes peuvent coexister via des intermédiaires essentiels qui tiennent le rôle de point de liaison : l’élite entrepreneuriale de la DIASPORA.
« La force d’une économie qui s’affirme s’appuie sur les membres de sa population ayant accès aux connaissances et ressources élémentaires dont la somme crée la masse critique du changement. »
Et si vous deveniez entrepreneur(e)?
– Partie 1: de façon informelle
Depuis un certain temps, nous parlons d’entrepreneuriat ethnique ou d’entrepreneuriat informel. Beaucoup peuvent être amené à se demander s’ils sont concernés par cette réalité et s’ils ont intérêt à y accorder leur attention. Voici une simple situation qui vous permettra de vous faire une idée : Vous avez un emploi régulier, êtes contraint de rester à la maison temporairement ou encore voulez améliorer vos revenus. Prendre un deuxième emploi ne vous convient pas. Depuis un certain moment vous vous demandez si vous ne devez pas commencer un simple commerce sur la base de talents que vous avez naturellement quitte à en faire votre activité principale plus tard si ça marche bien. Ou alors commencer?
La démarche classique imposerait de structurer l’idée et de s’assurer de la durabilité et de la solidité du projet. Nous sommes ici dans l’informel. La simplicité est à privilégier. Les raisons qui poussent à entreprendre, nous l’avons vu, ne sont toujours liés à une activité principale. Le but premier est de souvent de générer un revenu complémentaire. La prise en charge de l’idée fait donc intervenir un processus le plus léger possible. Essayons alors de nous poser 3 questions simples pour légitimer le choix d’une telle aventure commerciale.
Pourquoi voulez-vous proposer cette activité?
Il est important d’avoir à l’esprit la raison qui vous pousse à entreprendre et de toujours s’en rappeler avant de faire un choix qui aura un impact sur l’activité. Comme on le voit il n’y a pas de plan d’affaires requis pour se lancer dans ce que nous proposons mais le fait de noter dans un coin l’objectif du commerce permet de ne pas se disperser quand viennent des sollicitations et options en cours d’exploitation. Souvent la famille ou les proches nous donne des orientations sur des opportunités à saisir. Il est alors bon de bien réfléchir à un objectif précis et de s’y tenir. Si d’autres opportunités se présentent, il faut pouvoir avoir les ressources (voir plus loin) pour les saisir sinon deux choix s’imposent : faire le deuil de l’opportunité et rester spécialisé dans notre commerce ou changer le projet. Il est dur de poursuivre plusieurs lièvres à la fois quand on est seul. Pour la petite boutade ethnique, seuls les lièvres belges courent les uns derrière les autres auquel cas il est facile d’en poursuivre plusieurs.
Quel niveau de ressource êtes-vous prêt à investir?
Vous devez pouvoir déterminer le niveau de ressource que vous être prêt à investir dans votre activité informelle. Les ressources essentielles sont le temps et l’argent. Si vous avez déjà une activité, bien gérer votre temps devrait vous permettre de définir l’horaire dédié à votre activité informelle. Réserver le samedi, par exemple, pour faire une vente de produits alimentaires faits maison dans un marché ou des foires demande de réserver du temps dans la semaine pour s’y préparer. N’oubliez pas qu’il faut garder un moment de repos pour durer sur la longueur. Les ressources financières peuvent provenir de votre activité régulière, de l’épargne ou du soutien de proches. Quoi qu’il en soit il faut séparer la gestion de cet investissement du reste de votre patrimoine pour pouvoir évaluer si votre activité est rentable ou non et prendre des mesures qui s’imposent le cas échéant.
Jusqu’où êtes-vous prêt à aller?
Lorsque vous avez commencé vous avez exprimé la raison qui vous pousse à entreprendre (première question). Il est tout aussi utile de définir un objectif qui vous permet d’orienter votre démarche. Lorsque cet objectif est atteint la question qui vient souvent à l’esprit est : doit-on continuer dans ce domaine ou essayer une autre activité? Il peut s’agir de croissance de l’activité ou d’une diversification (toucher d’autres secteurs). Certains peuvent passer à une activité à temps plein ou même embaucher pour développer l’activité. On quitte alors la simple entreprise informelle pour s’orienter vers une structure d’entreprise plus formelle.
Dans le cas où l’objectif n’est pas atteint il faut se poser les bonnes questions et juger si la raison qui nous pousse à entreprendre est toujours pertinente. Dans ce cas prendre un temps de recul pour voir ce qui ne marche pas permet de corriger le tir.
Voici une illustration:
Anastasie est en congé maternité. Elle s’en sort mieux avec son enfant et a du temps libre pour s’occuper un peu. Adjointe administrative de formation et membre d’une diaspora de la diversité, elle aime aussi cuisiner des plats de son pays. Elle décide de se lancer dans un commerce informel pour améliorer ses revenus et bâtir un réseau de clients et de connaissance dans sa communauté. Elle est prête à y consacrer 20 heures par semaine pendant son congé puis tous ses samedis lorsqu’elle reprendra son service et que son enfant ira à la garderie. Son objectif est d’avoir en moyenne une quinzaine de clients loyaux qui commandent au moins un plat chaque samedi. Elle souhaite arrêter lorsqu’ elle aura épargné assez d’argent pour faire un voyage pour faire découvrir son pays d’origine à sa fille. Elle jugera à ce moment là si elle continue ou pas. Elle a d’autres projets en tête.
Nous verrons dans un prochain article les outils à utiliser pour développer ce type de commerce informel une fois qu’on a répondu à ces 3 questions essentiels.
« Avoir un plan pour ses affaires demande de définir les informations de bases qui font la vie de l’activité informelle. »
Et si vous deveniez entrepreneur(e)?
– Partie 2: de façon formelle
Lorsqu’on parle d’entrepreneuriat au sens classique, les premiers mots qui viennent à l’esprit sont « plan d’affaires », « étude de marché », « prêts », « investisseurs » etc. Plusieurs méthodes d’accompagnement de projet et de création d’entreprise ont été développées à travers le monde et dépendent des priorités des gouvernements concernant l’entrepreneuriat et de la culture des affaires de chaque pays. Au Québec notamment une méthode originale a été présentée par une équipe de chercheurs de HEC Montréal. Il s’agit de la méthode SynOpp (« De l’intuition au projet d’entreprise », Louis Jacques Filion, Claude Ananou et leurs collaborateurs, Édition transcontinentales et les Éditions de la Fondation de l’entrepreneurship 2010).
La littérature est assez abondante sur le sujet et chaque entrepreneur ethnique peut trouver le style entrepreneurial qui lui convient le mieux. Nous nous contenterons de faire 3 remarques qui nous semblent utiles:
Prendre le temps de mûrir son idée et ne pas se précipiter dans la phase opérationnelle.Ce qui pousse souvent les entrepreneurs à ne pas respecter les phases de réflexion nécessaires au lancement d’un projet d’entreprise sont souvent l’urgence financière ou la crainte de rater une fenêtre d’opportunité. Ce qui faut se dire dans ce genre de cas est que, plus les bases ont été clairement définies au départ par une analyse fine, plus le projet a des chances de durer. La phase de réflexion demande beaucoup de recherche sur le marché et d’effort pour se connaître soi et sa position vis-à-vis de son projet. Le savoir-faire est déjà un aspect à maitriser, le savoir être un plus, mais « le savoir être dans le faire » est une question de stratégie et d’image cohérentes.
Le plan d’affaires est plus souvent destiné aux investisseurs ou partie prenantes qui veulent avoir une idée du contenu d’un projet d’entreprise. L’étude de marché une étape CRUCIALE. Ne pas connaitre le marché dans lequel on veut se positionner est une erreur impardonnable pour un entrepreneur et la sanction s’abat quelque temps après le début des activités lorsqu’on se rend compte qu’on s’est trompé sur les hypothèses et les prévisions financières. C’est le cœur du projet d’affaire. On doit y consacrer au moins 80% du temps de rédaction de plan d’affaires. Le reste en découle tout naturellement une fois qu’on a pris le temps au préalable de déterminer sa vision, sa mission et ses objectifs d’affaires. Une bonne étude de marché réalisée assure un meilleur accès à sa clientèle cible. L’étude de marché est aussi importante que vouloir entreprendre. Il faut se résoudre à y accorder le temps nécessaire.
Lorsqu’on se lance il est mieux de se limiter à quelques services. En début d’activité, le conseil est de se spécialiser dans un type activité puis ouvrir le spectre de service ou de produits progressivement pendant sa période de croissance. Gagner en expertise dans un type service peut aider à renforcer son avantage concurrentiel et se faire une place solide sur le marché avant de se risquer à étendre ses activités. Cela veut, une fois de plus dire, qu’il faut bien connaitre sa clientèle cible (étude de marché) et se mettre à leur place : penser comme elle. Il est possible de commencer offrir ses services ou produits à un échantillon de cette clientèle pendant la phase de préparation au lancement de l’activité pour mieux affiner son offre.
Soyez discipliné et patient. Il est mieux de prendre le temps de fonder des bases solides à l’empire qui fera votre succès et votre accomplissement en affaires.
« La patience et la rigueur dans la préparation du lancement d’un projet d’entreprise participe fortement au succès de celui-ci »
Ne masquez pas votre incompétence trouvez votre zone de confort
Les interactions de travail et d’affaires créent un environnement ou les stratégies d’influence (lobbying) et les relations informelles prennent une place aussi importante que l’expertise dans le domaine où le service ou le produit sont offert. Prendre un masque de compétence qui n’est pas le siens c’est risquer de se faire « percer à jour » à un moment donné par un spécialiste et de mettre en jeu sa crédibilité. Faire du « bluff » peut marcher pendant un certain temps mais tôt ou tard le mur de la vérité ou de la réalité attend votre nez. Les implications sur les relations d’affaires peuvent alors prendre des proportions non envisagées.
Soyez honnête! Prenez des contrats que vous êtes à même de gérer sans jouer de rôle.
On se doit de définir une zone de confort dans l’exercice de l’activité entrepreneuriale qui permet de capitaliser en expérience et assoir sa confiance plutôt que de toujours recourir à des artifices pour maquiller le handicap professionnel. Tous les contrats ne sont donc pas bons à prendre. A la limite si vous voulez rentabiliser la force de votre réseau, vous pouvez mettre en relation l’offre et la demande de service en prélevant un pourcentage sur la transaction ou carrément sous-traiter mais ne JAMAIS prétendre. Il en va de votre quiétude et réputation en tant qu’entrepreneur et par de la même toute la communauté des entrepreneurs ethniques vous en serait gré.
« Discréditer le travail d’un expert pour mieux se faire valoir et masquer ses lacunes aboutira à une confrontation d’où la vérité de l’art émergera »
Kit de survie pour entreprendre de façon informelle
Comme suite à notre article « Et si vous deveniez entrepreneur(e)? – Partie 1 : de façon informelle », nous présentons ici des outils simples correspondant à une déclinaison informelle de l’offre de services d’entrepreneurethnik.com (approche de savoir être en affaire et d’une méthode-outils). Tout ce dont l’entrepreneur a besoin c’est d’un cahier, un crayon, d’un téléphone et d’un compte en banque. Pour les plus high-tech un outil informatique (ordinateur portable, tablette, Pocket pc…) ou un téléphone « intelligent » peuvent donner plus de confort. L’importance d’un compte en banque est d’avoir accès aux services de paiements en ligne et aux facilités que le web offre à présent pour les transactions avec les clients (Paypal, paiement par virement, carte de crédit…). Par ailleurs il est recommandé de déclarer l’activité même si le niveau de revenu n’impose pas, dans tous les systèmes fiscaux, un prélèvement des taxes. Chaque pays définis ses obligations règlementaires et fiscales. Cela permet également de donner une visibilité sur les performances et la force du secteur informel et de donner des raisons aux gouvernements de faire des investissements supplémentaires dans le sens de son développement. Je ne couvrirai pas ici les cas d’analphabétisme de certains acteurs économiques ethniques. La cible de cet article est plus des entrepreneurs de la diaspora vivant dans des pays « économiquement développés ». Nous verrons avec le temps comment nous adresser aux couches endogènes.
Voici donc un kit de survie (7 conseils) pour l’entrepreneur ethnique dans un mode de fonctionnement informel.
1. Gérer son activité projet par projet, client par client, petit à petit.
Sur son cahier de bord papier ou électronique réserver un espace au début où l’on répond aux 3 questions essentielles :
Pourquoi voulez-vous proposer cette activité?
Quel niveau de ressources êtes-vous prêt à investir?
Jusqu’où êtes-vous prêt à aller?
C’est la charte ou la « déclaration d’intention » de votre activité. On doit s’y référer à chaque fois qu’on veut faire un changement dans sa façon de procéder au quotidien.
2. Tenir un journal des activités (dans le même cahier) que l’on veut entreprendre et les résultats
Dans ce journal (deuxième partie du cahier de bord) déclarer ce que l’on veut faire dans les prochains jours semaines ou mois. Tracer un tableau à 4 colonnes : Plan; résultat; date ou échéance; commentaires. Rester simple et faire des phrases courtes avec des verbes à l’infinitif. Exemple : se renseigner sur le prix des stands au salon de l’agriculture. Prévoir l’espace à coté de cette case pour mettre le résultat : pour 5 jours le prix revient à 500 dollars mais on peut partager l’espace avec un autre exposant. Toujours prévoir faire des commentaires pour reporter le contexte. Cela permettra de voir le cheminement et d’avoir un historique des décisions prises. Vous pourrez mieux vous comprendre et sera une aide pour vous adapter aux situations.
3. Noter les changements apportés à la routine des services ou des produits et le justifier.
Ce deuxième journal (troisième partie du cahier de bord) permettra de retracer les raisons qui ont mené à changer de produits ou de service. L’idée est de se constituer une base de connaissance dont on peut se servir pour mieux gérer des situations similaires ou permettre à un remplaçant de prendre la suite tout en comprenant le style de décisions qui font la signature de l’activité d’affaires. Il est important de rester simple et de faire des comptes rendus simple. Si ces tâches deviennent rébarbatives arrêtez et fier vous alors à votre mémoire avec le risque que cela comporte. Faire des affaires ne doit pas toujours être une épreuve de force c’est aussi un art qui procure des moments de plaisirs.
4. Rester à l’affut de tous les outils qui peuvent faciliter les activités quotidiennes.
Nous avons requis l’usage d’un téléphone pour être en contact avec la clientèle ou les fournisseurs même dans les cas où les activités se passent dans un lieu achalandé ou bien connu d’une clientèle fidèle. Savoir ce qui se passe dans son domaine peut rendre de bien grands services. Ne pas hésiter à questionner ou observer les partenaires, concurrents et clients pour savoir comment améliorer votre offre de service et faciliter le travail quotidien. L’internet offre des possibilités importantes en matière d’outils et de portails de vente.
5. Rester professionnel tout en restant agréable au client.
L’image qu’on a souvent du secteur informel est d’un service chaleureux mais sans grand professionnalisme. Ne pas hésiter à tordre le cou à ce préjugé garder cette proximité avec le client qui fait l’avantage du secteur informel et faire un effort pour y adjoindre un service de qualité et garantir la satisfaction du client. Les deux mis ensemble peuvent faire du secteur informel un concurrent non négligeable contre toutes les politiques et stratégies marketing et de communication des entreprises formelles. Bien sûr ici la dualité formelle et informelle est très présente ici mais il existe une zone grise et intermédiaire ou l’activité de par sa taille ou sa nature peut avoir recours aux deux approches. Vous êtes sans doute un professionnel ou un étudiant dans une autre vie donc vous avez conscience du formalisme. Faites-en usage pour le bien de votre activité informelle qui se caractérise par sa simplicité.
6. Ne pas hésiter à créer de nouvelles initiatives et étendre ses activités : objectif croissance ou durabilité pas seulement subsistance.
Calculatrice à la main faire un retour sur ce qu’on investit pour l’activité et ses revenus (dans une quatrième partie du cahier de bord dédié à la comptabilité – recettes et dépenses). Définir non seulement le bénéfice mais aussi les possibilités d’accroissement de l’activité par réinvestissement partiel des revenus. Identifier d’abord toutes les dépenses fixes qu’on a (factures de téléphones, électricité, loyer…) puis identifier les dépenses qui varient avec le nombre de produits ou de services que l’on offre. Par exemple pour des cours de danses si on offre 10 heures de cours privés à 50 dollars (selon la qualité ou la réputation) il faut prévoir les frais de location du studio de 10 dollars l’heure. Votre gain est alors de 10 heures x 50 dollars – 10 heures x 10 dollars soit 400 dollars. Si vous utilisez un téléphone qui vous revient à 50 dollars par mois et votre loyer est de 250 dollars par mois, il vous faut au minimum faire 7,5 heures par mois pour ne pas fermer votre activité ou ne pas être mis à la porte de votre appartement. Cela s’appelle en comptabilité le seuil de rentabilité. C’est un outil très utile qu’on se doit de maitriser et d’importer dans la façon informelle de faire les affaires. Rebaptisons-le, si vous voulez, par « l’effort minimal » à faire pour continuer à exister. Après on peut continuer à jouer avec les chiffres et sa calculatrice pour voir l’effort qu’on doit fournir pour atteindre un objectif bien déterminé. Quel serait, par exemple et avec les chiffres qu’on a donnés, l’effort à fournir pour se procurer en un mois et argent comptant une auto d’occasion d’une valeur de 2000 dollar?
7. Soyez créatif!
L’une des forces de l’informel est la créativité. Distinguez-vous. Oubliez votre cahier de bord. Parlez, réfléchissez, dansez mais exprimer vos idées. Il faut tenir le client en haleine. Pas besoin de refaire son stock de produit à chaque trimestre ou de refaire son syllabus d’école de danse chaque session mais garder une dose de surprise pour piquer la curiosité de la clientèle à chaque contact et lui permettre de revenir voir ce que vous offrez. Cela peut être une variation de votre service ou de votre produit adapté à une saison de l’année ou une de vos humeurs du moment. Soyez créatif et surprenez le client.
Dernières suggestions à rajouter dans votre kit de l’entrepreneur ethnique informel l’appartenance à une association communautaire pour à la fois être présent au niveau de l’image du commerce informel et faire savoir aux autres que vous offrez des services ou des produits. Les groupes d’épargne (tontines ou autre) ou fonds professionnel sont aussi des moyens de créer de la solidarité et éviter d’être seul dans son activité.
Recherchez et partagez l’information sur les tendances du moment : les produits ou services qui marchent, les attitudes des clients, les primeurs sur les futures décisions des gouvernants qui peuvent avoir un impact sur votre projet d’affaires. Repérez alors deux ou trois personnes clé (le « Kongossa » économique peut être une activité lucrative) ou une source d’information fiable que vous pouvez fréquenter avec assiduité. Cela se reflètera tôt ou tard sur la qualité de votre entreprise informelle.
« Un matériel minimum, bien utilisé et une grande créativité peuvent devenir les pierres capables d’abattre les Goliath de l’économie de marché dans une mise en compétition due à la mondialisation des échanges commerciaux »
Foire aux caricatures de l’entrepreneur(e) ethnique
J’ai rassemblé ici quelques déclarations caricaturales d’entrepreneurs ethniques ainsi que la réaction qu’elle peut susciter naturellement sur le modèle des Foires Aux Questions présentes sur la plupart des sites Internet commerciaux.
« J’ai mon plan d’affaires dans la tête je n’ai pas besoin d’écrire. Je maitrise ma stratégie ». Cela cache en fait un manque d’organisation et une faiblesse à structurer une idée, une vision. L’entrepreneur adaptera indéfiniment le contenu de son projet aux opportunités qui se présentent sans que personne ne puisse en avoir la preuve vu que cela n’a jamais été officiellement reporté par écrit et soumis à la critique d’un tiers. C’est souvent le fait d’entrepreneur(e)s qui refusent toute idée de respect de règle et d’autorité. Ils poursuivent un rêve plus qu’une vision et changeront souvent de plan en cours de route.
« Mon projet est spécial et unique. Je ne peux le révéler à des tiers qui peuvent m’aider que s’il signe un agrément de confidentialité ». Cela part d’un bon principe. La protection de la propriété intellectuelle est très importante en innovation. Le seul problème est de savoir si cette fameuse idée unique n’est pas déjà en cours dans l’esprit d’une autre personne qui a décelé la même potentialité du marché et qui ne se fermera pas à l’idée de confronter son innovation à l’avis de professionnels qui respectent un code éthique et qui ira plus vite dans l’exécution. Sans vouloir faire de l’ombre au métier d’avocats, souvent il est plus onéreux et long de faire établir un contrat pour une idée qui sera vite obsolète une fois sur le marché voire copié malgré les précautions prises. Un moyen simple de prouver la paternité de son projet est de rédiger en détail les caractéristiques de son innovation de se l’envoyer à soi-même et de la garder jusqu’à ce qu’un litige éclate. C’est déjà un bon début avant de penser à l’avocat. Attention il appartient à chacun de voir si dans son pays cette solution est valable. En innovation le temps de mise sur marché est important. A vous de voir s’il faut le passer à discuter des clauses de confidentialité plutôt que de développer le projet pour saisir la fenêtre d’opportunité. Chaque projet d’affaires est unique et la pertinence de ma réaction dépend aussi des enjeux financiers mais j’avoue que parfois certains en font un peu trop pour pas grand-chose…
« J’ai envie de me lancer en tant qu’entrepreneur. J’ai une idée mais je ne maitrise pas les aspects techniques (opérations, finances, marketing, etc.) et les détails. J’ai besoin d’aide. » C’est un bon réflexe de demander de l’aide quand on en a besoin mais beaucoup ont tendances à se reposer sur les personnes qui offrent leur contribution ou compétences au projet et oublient qu’ils doivent porter eux-mêmes l’idée d’affaires. Il est bon de recevoir des retours de personnes qui ont plus de recul ou de travailler sur les lacunes du projet avec des professionnels mais l’effort principal vient de l’entrepreneur lui-même. Il faut pouvoir désirer la concrétisation de son idée au point de faire des sacrifices personnels pour se lancer. On ne s’essaye pas seulement pour voir mais on veut se faire de l’argent avec un produit ou un service qu’on estime répondre à un besoin sur le marché. C’est sûr que tout ce qu’on risque est de retourner sur le marché de l’emploi si ça ne marche ou même de développer son activité de façon informelle en marge de cet emploi. La différence se situe entre velléités et Volonté.
« Je m’obstine dans mon idée car je pense que c’est ce qui me faut faire pour relancer mon ascension sociale et redonner un sens à ma vie. » J’ai coutume de dire à mes clients « qu’il n’y a pas de mauvaise idée en soi mais souvent un projet pas assez travaillé ou des conditions pas assez favorable ». J’estime que les clients apportent une pierre brute que je me dois de tailler et polir jusqu’à la rendre attractive sur un étale ou se trouve plusieurs autres objets qui rêve de trouver acquéreur. En tant que consultant, je me fais moi-même assister par des mentors qui tempèrent ma créativité et me ramènent inexorablement au réalisme et à la vérité du terrain. Je crois en un accomplissement en affaires mais cela demande souvent de faire avec les parties prenantes de son projet et d’user de patience et de bonne humeur. L’affirmation est une bonne voie d’expression de sa fierté d’entreprendre mais elle n’a rien à voir avec de l’arrogance, de l’obstination et le refus de se soumettre à la critique constructive.
« Je veux entreprendre mais je baisse les bras à chaque difficulté qui apparait sur mon chemin. » Opiniâtre! C’est ce qu’il faut parfois être pour aller au bout de son idée. Il est rare que quelqu’un émette une idée et que tout lui tombe tout fait dans les mains. Les miracles sont là pour renforcer la foi des Croyants par pour instituer des formes de paresse. Il faut se battre pour le projet qu’on porte c’est tout l’art d’entreprendre. L’argent est la gratification visée mais l’accomplissement et le sentiment de fierté non pas d’équivalent en bienfait sur soi. Voici deux citations qui peuvent être des moto pour ceux qui ont cette tendance à l’abandon facile : « les difficultés sont faites pour être abattues pas pour abattre. » et « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Cette dernière est de Corneille dans « Le Cid »
« Je ne veux pas me précipiter. Je veux bien faire les choses pour que mon projet soit le meilleur possible. » Le perfectionnisme doit s’accompagner du réalisme. Il est parfois inutile d’offrir un produit très sophistiqué et épuré que personne ne comprend et ne veut acheter. Les versions de produits ou de projets existent pour permettre d’avancer et de permettre d’engranger des revenus voir d’adapter le marketing à l’accueil du marché.
Personnellement j’apprécie l’approche Agile même si j’estime que la préparation et la planification sont des atouts essentiels que l’approche Waterfalls offre naturellement. Il est bon de concilier parfois des approches et de tirer le meilleur de leur contenu pour son emploi. La fenêtre d’opportunité (besoin du marché), la préparation du contenu du projet (plan d’affaires) et l’adaptation (talent de l’entrepreneur) sont trois dimensions à équilibrer en tout temps.
« Je vois grand. J’ai des projets de grande envergure auquel personne ne pense. Je suis le seul à pouvoir les réaliser. » Réalisme et durabilité. L’entrepreneur ethnique talentueux et doué ne se contente le plus souvent pas de réaliser de petits projets. Il voit grand et loin. Il est capable de réaliser de grandes œuvres qui impressionnent le public et lui donne de la satisfaction personnelle et renforce son estime mais à la longue il lui est dure de garder la régularité dans la performance. En effet, le premier effort est souvent stimulant et on peut se motiver pour réussir mais il faut pouvoir offrir la même qualité sur le long terme. Ce qui sert de critère pour évaluer ce type de façon de faire les affaires est de voir les revenus générés à chaque grand projet réalisé. On peut marquer les esprits et paraitre talentueux mais la richesse et le sentiment de fierté honnêtement éprouvé sont les compagnons idéaux de toute une vie d’affaires.
« Le temps d’une vie, l’accomplissement personnel passe parfois par la voie des affaires. Il est alors bon de se libérer de la gangue des dénis qui obstruent l’expression des attitudes de constructions. »
Les Sphères d’efficience, entre incubateur, cluster, coopérative de solidarité ou GIE
Les sphères d’efficience sont un modèle de structures d’entraide verticale (de d’entrepreneurs séniors et mentors en contact avec des entrepreneurs en lancement ou expansion sous mentorat) et horizontale (solidarité entre entrepreneurs de même niveau d’ancienneté) dont j’ai fait la description succinctement dans le texte « L’Homme attitude » le 27 décembre 2011.
Pourquoi définir des sphères d’efficience alors qu’il existe déjà plusieurs modèles qui ont fait leurs preuves?
Parce que l’entrepreneuriat ethnique à des spécificités que ne prennent pas en compte les autres modèles:
L’incubateur rassemble en un même espace plusieurs start-up qui utilisent certains services disponibles sur place ou mettent en commun certaines de leurs ressources. Il existe beaucoup d’incubateurs qui regroupent des start-up qui sont dans le même domaine d’activité sous la bannière d’un ou plusieurs investisseurs. C’est souvent le cas dans les technologies de l’information. Dans le cas de l’entrepreneuriat ethnique les domaines d’activité sont diverses et le besoin en investissement plus faible. Les entrepreneurs ethniques ont aussi besoin d’un espace qui leur permet de sortir de chez eux pour réaliser leur activité mais comment réunir une comptable, une agence marketing ou d’évènementiel, une boutique et atelier de bijoux traditionnels et un restaurateur qui a besoin juste besoin d’une cuisine et d’un comptoir pour son activité de service traiteur. Il faut faire preuve d’imagination pour adapter le modèle d’incubateur aux réalités de l’entrepreneuriat ethnique. La sphère d’efficience peut offrir un espace plus souple et adaptable selon les besoins des clients qui y souscrivent. L’achat puis la reconversion d’usines, zones industrielles ou espaces polyvalents par des entrepreneurs solidaires qui se regroupent pour investir dans la mise en place d’une structure qui abritera leurs activités est une voie de solution. La participation des gouvernements est essentielle compte tenu des investissements et des garanties en jeux. Il appartient à chaque pays de juger de l’importance d’investir dans la force de l’informel pour résoudre à long terme les questions de l’employabilité et de la croissance économique.
Le cluster est une solution plus indiquée pour le secteur industriel ou les intrants et les extrants des entreprises constituent un flux recyclé dans le cadre d’une forme d’écosystème économique. L’idée de faire intervenir des entreprises interdépendantes est intéressante pour une question de performance globale et de stratégie de baisse de coûts. Notre restaurateur pourrait faire du service traiteur pour l’agence de marketing et d’évènementiel et même vendre des plats aux entrepreneurs de la sphère d’efficience toute en profitant des services de la comptable et de l’agent marketing pour sa propre activité. Ceci renforcerait la solidarité et ce qu’on a défini comme entraide horizontale précédemment et rendre une sphère d’efficience plus rentable qu’une autre. Si on éloigne le spectre de développer des autarcies la structure globale devrait avoir cohésion et une interdépendance pour que les flux soient harmonieusement répartis. Toutefois ce qui fait l’une des forces de l’entrepreneuriat ethnique est l’indépendance des structures et la pluralité des initiatives dans un même espace. Pourquoi notre restaurateur utiliserait les services d’une telle personne en comptabilité alors que quatre autres dans la même sphère d’efficience lui achètent ses plats. Les intrants et les extrants sont plus difficilement répartissables compte tenu de la diversité et de la multiplicité des acteurs en concurrence simple. La sphère d’efficience peut offrir une liberté de contracter au sein de la même structure d’interdépendance. L’esprit de commerce informel doit alors régner selon l’image des marchés populaires ou plusieurs vendeurs du même produit cohabitent pacifiquement les uns à côté des autres. C’est donc une représentation en miniature et retravaillé du monde de l’économie informelle.
La Coopérative de solidarité regroupe plusieurs professionnels œuvrant dans des domaines variés qui se rassemblent dans une même structure pour offrir un service ou un bien commun. La coopérative de solidarité est ouverte au partenariat. Les membres sont à la fois des utilisateurs des services de la coopérative, des travailleurs de cette coopérative et aussi de membre de soutien. L’idée de faire intervenir des parties prenantes dans une structure peut être intéressante puisqu’il offre l’opportunité d’offrir l’entraide verticale (par le biais des mentors) que nous recherchons pour les entrepreneurs ethniques voire de l’étendre à un soutien et un engagement de la clientèle. Que rêver de mieux? Le seul hic est que dans cette pluralité d’acteurs économiques qui serait rassemblé dans une même structure, il serait difficile de définir un intérêt commun ou un bien commun tant les intérêts et les objectifs sont différents. Ne refusons pas l’idée qu’un nombre important d’entrepreneurs ethniques arrive à se réunir un jour pour offrir un service ou un bien commun. Serait-ce encore de l’entrepreneuriat ethnique? Respecterait-il les aspirations de chaque entrepreneur de s’accomplir en affaires jusqu’à un point auquel chaque individu juge bon d’aller. La sphère d’efficience peut intégrer verticalement mentors, entrepreneurs et clientèle au sein d’une même structure au patrimoine solidaire tout en laissant le soin à chaque entrepreneur ethnique de vaquer librement à ses occupations en se définissant ses propres objectifs. Ici il s’agit plus d’un investissement commun qui unis ces individus et les rend solidaire dans un fond commun et non un service ou un bien commun.
Le Groupement d’Intérêt Économique (GIE) est une personnalité morale qui permet à ses membres (au minimum deux) de mettre en commun certaines de leurs activités afin de développer, améliorer ou accroître les résultats de celles-ci tout en conservant leur individualité. Il s’agit bien plus d’une synergie. Cependant, les membres du GIE sont indéfiniment et solidairement responsables des dettes. Dans le cas de l’entrepreneuriat ethnique la notion de risque est importante car ce type d’activité vise d’abord à se substituer à l’employabilité rendue difficile par des barrières sociales et à supporter des communautés présentes en minorité dans des pays économiquement avancés. Il n’est pas rare voire fréquent de voir des initiatives ethniques sombrer financièrement pour des raisons et attitudes que nous essayons d’identifier et de corriger sur ce blog. Rendre solidaire des dettes un ensemble d’entrepreneurs le plus souvent fragiles eux-mêmes relève de l’exploit ou d’une très grande prise de risque. Lorsque nous avons défini plus haut un patrimoine commun, cela implique une responsabilité dans le patrimoine à la hauteur de la participation au fond. Le fonds solidaire sur l’exemple des tontines ne marche que pour des communautés ou la nature des liens rendent indissociable l’engagement à respecter les paiements et renforcent la confiance. Ici on se doit d’apporter des garanties en relation avec l’esprit des affaires et la diversité des acteurs potentiellement concernés. Ce que peut offrir une sphère d’efficience.
A suivre…
« L’évolution du monde économique impose de redéfinir les structures d’exercices des affaires pour les rendre conforme aux besoins et aspiration des acteurs qui en font la force. »
La guérilla marketing, atout ou lacune stratégique?
La guérilla marketing est une méthode de promotion d’un produit ou d’un service qui, à partir d’un budget minime, permet d’utiliser des outils marketing non conventionnels tels que les graffitis, les autocollants, le bouche à oreilles, la distribution de flyers etc. pour créer une effervescence (Buzz) autour d’une campagne. Le but est d’une part de faire du profit et non seulement des ventes et d’autre part retenir des clients existants et non en acquérir forcément de nouveau. La proximité entre les utilisateurs du produit ou service et l’entreprise est la clé du succès de cette méthode marketing. La guérilla marketing est donc adapté aux petites structures et entrepreneurs qui développent une relation particulière avec leur réseau, partie prenantes ou communauté virtuelles ou non. La guérilla marketing est donc un outil pertinent pour promouvoir des produits ou services livrés par phases ou projets. En effet, le séquençage de l’activité permet de définir et de cibler des campagnes spécifiques telles des « embuscades » pour relancer la performance et réaffirmer l’image lors de nouvelles étapes ou évènements de la vie de l’entreprise, du produit ou du service. Utiliser la guérilla marketing pour des opérations régulières de l’entreprise ou pour l’image permanente de la structure économique dénote plutôt d’un manque de stratégie à long terme pour le projet d’affaires. Il est bon de séparer des tactiques de lancement de produits ou de réalisation de profit avec la création de valeur générale. Il appartient donc à chaque entrepreneur ethnique de maitriser ce concept de promotion avant de lancer des campagnes qui vont certes impliquer peu de ressources mais avoir un impact sur la perception de leur projet d’affaire par le public et la communauté d’affaires. Votre crédibilité en dépend.
« Les escarmouches commerciales garantissent des victoires simples mais n’enlève pas la nécessité d’avoir un général pour définir la stratégie de guerre et guider les troupes à la victoire. »
Ne laissez pas votre attitude nuire à votre talent…
L’entrepreneur ethnique choisis cette voie souvent à cause des barrières à l’emploi dans les pays accueillant une forte immigration économique ou pour supporter une communauté. Cela le différencie de l’entrepreneur resté sur la terre mère qui opte soit pour l’activité formelle ou informelle qu’elle soit déclarée ou non. Tous participent cependant à l’effort d’essor économique des peuples voire des civilisations. L’entrepreneur ethnique compte le plus souvent sur son talent, ses dons ou son expertise dans un domaine particulier pour créer un avantage concurrentiel ou tout simplement une alternative aux exigences économico-politique du marché de l’emploi. Aspirer à un accomplissement en affaire en lieu et place d’une carrière accomplie est légitime mais implique de réellement fournir un effort sur soi pour développer les capacités pour voir ce dessein se réaliser et cela passe par l’Attitude. Je rappelle souvent la définition, l’attitude est une disposition intérieure et un comportement extérieur. L’établissement de relations privilégiées avec la clientèle et les partenaires d’affaires mettent en jeu des interactions humaines et idéologiques dans les façons de faire et façons d’être qui déteignent sur l’ensemble des acteurs et la communauté en générale. L’impression laissée par votre attitude est perceptible aisément en dépit de vos engagements verbaux ou écrits. Vous ne feindrez pas longtemps une insécurité ou un agenda caché que des personnes aguerries décèleront au premier contact ou au cours des échanges successifs. Cela créera sans nul doute un climat de défiance et d’incertitude qui ne seront pas propice à l’établissement d’un bon climat d’affaires. Il appartient à chacun de définir ses attentes et d’être clair avec elle avant de se lancer dans des aventures commerciales qui draineront des sommes ou ressources importantes. L’honnêteté est une vertu essentielle.
« L’effort d’attitude est requis pour rentrer dans un combat d’affirmation économique qui met en jeu des peuples et des patrimoines séculiers »
Trouvez l’équilibre entre votre planification et vos attentes
Les deux approches de gestion de projets (Waterfalls et Agile) mettent l’emphase sur le travail amont avant le début des tâches devant permettre au projet de générer ses livrables. En effet, que ce soit par la planification ou le contenu de travail (Backlog), il est bon de prévoir à l’avance ce qui consommera nos ressources, temps et couts ainsi que de définir l’envergure, la qualité et la relation client en conséquence. Une bonne planification se fait soit en équipe soit avec les professionnels sur le terrain qui sont le plus souvent chargé de réaliser les travaux. L’expérience du planificateur et son anticipation des contraintes et opportunités font qu’il assume la responsabilité du séquençage du projet avec les risques que cela comporte. Par exemple dans le cas des projets dans l’évènementiel, le planificateur est souvent seul à prévoir les éléments logistiques et le calendrier. Les ressources viennent par la suite : bénévoles, sous-traitants, commandite, recettes de vente anticipée etc. L’expertise du planificateur se bâtit avec les éléments du terrain (visite sur site, estimations) avec une bonne dose indissociable de raison et d’intuition.
Cela dit, une fois la planification effectuée, on se doit d’adapter ses attentes au potentiel du marché et ne pas s’attendre à ce qu’il y ait forcément une causalité entre ce qui est prévu et ce qui va arriver. Un projet est une initiative unique et comportant des risques. Même dans les cas de projet techniquement déterministes (construction d’infrastructures), l’aléa reste toujours présent dans les couts, le temps, la satisfaction du client. Il est bon de relier les attentes à la réaction du marché et non à la qualité de la planification. Cela implique que pour qu’un projet soit complet dans sa mise en œuvre, l’aspect informel relatif à la forme (le fond étant constitué par le livrable) soit pris en compte avec les éléments d’ingénierie d’affaires tels que les outils marketing, de communication et de relation client. Un chargé de projet ou un entrepreneur fonctionnant par projets est l’ambassadeur de son initiative tant dans les aspects techniques que politiques. La planification issue de l’effort technique doit trouver un équilibre avec les attentes issues de la promotion du projet.
« La déception et la tension occasionnées par des attentes injustifiées ne doivent pas trouver leur réponse uniquement dans le post-mortem de la planification d’un projet mais aussi dans l’analyse de la stratégie marketing et de communication »
L’engagement moral vis-à-vis du client, une vision à long terme
L’entrepreneur individuel qui a choisi d’exercer son activité légalement peut être amené à choisir des stratégies, tactiques et opérations qui relèvent de l’habilité personnelle ou professionnelle à saisir des opportunités de façon vénale. Appelons-le tout simplement de la ruse voire de la manipulation. Cette capacité à tirer profit des situations et des personnes est un choix pour ceux qui la pratique. Cela contribue à amener les interlocuteurs à aller dans le sens du dessein du livrable du projet ou du revenu que l’on espère générer. Le client est le plus souvent inattentif à certains détails de la relation d’affaires tant sa confiance en l’entrepreneur est grande. Le bénéfice à court terme de ce type de pratique est probant. Le seul problème qui se pose est que souvent l’engagement moral vis-à-vis du client n’est pas respecté. On voit le client comme une source de profit individuelle à portée et non comme un marché potentiel incluant la fidélité au produit, les références, la promotion naturelle par satisfaction etc. faire un gain important dans le présent doit être comparer à l’actualisation des gains successifs réalisés par une relation clientèle bien établies. Bien plus encore, la ruse est souvent perçue comme de la malhonnêteté ou un manque de leadership de la part du client ou des parties prenantes. Bien sûr le potentiel de nouveaux clients pouvant être victimes de ce type façon de faire et façon d’être en affaires est grand mais les conséquences d’une telle attitude ne manqueront jamais de se faire ressentir un jour ou l’autre tant par la réputation que par le formatage de votre personnalité autour de cette pratique voire par l’éducation et la sensibilisation progressive du marché à ces pratiques moralement douteuse. D’aucun ne disent que « tout se paie ici-bas ». Un client qui a reçu un bon service ou produit reviendra sans doute et vous pourrez vous concentrer sur les nouveaux à ajouter à votre base de données. Un client déçu est perdu pour la vie et renforcera les parts de marché de votre concurrent. A vous de voir si la ruse vis-à-vis du client assurera un développement durable de votre activité. On ne peut qu’exhorter à la correction dans les attitudes d’affaires et professionnelles.
« La malhonnêteté n’a pas d’impact réel tant qu’elle s’applique de façon élémentaire mais à long terme la masse critique des ces actions isolées jouent tant sur la confiance du marché que votre personnalité. »
5 axes pour faire face aux échéances
« Comment travaillez-vous sous pression? » Cette question revient souvent dans les entretiens d’embauche pour sonder la capacité du candidat à gérer son stress et faire face aux imprévus. Pour un entrepreneur aussi la question des moments de tension est aussi d’actualité. Un fournisseur en retard, un produit à livrer à une date précise, un client mécontent du service etc. La plupart du temps on n’a guère le contrôle sur le déroulement de ce type d’évènements lorsque la planification ne les a pas intégrés à titre de contingence ou que l’analyse de risque ne les prévoit pas. Ici nous allons nous pencher sur une source commune de tensions sur lequel nous pouvons néanmoins agir : la relation au temps et aux échéances.
Voici, par exemple, 5 axes pour agir sur son état de tension face à une échéance de façon simple:
1. Ménager l’effort
Évitez de vous lancer dans le respect de l’échéance comme si votre vie en dépendait. Même si c’était le cas, quittez ce monde avec tout de même la satisfaction d’avoir fait ce qui était humainement dans vos capacités. Voyez sur le long terme, il peut y avoir des étapes supplémentaires qui nécessiteront une réserve d’énergie après la livraison du produit ou service (post mortem, classement, suivi, service après-vente). Imaginez-vous en voyage et que l’effort dont vous avez besoin et pour faire le trajet en question requiert deux à trois fois la distance normale, vous pourrez ménager vos pas et ne pas être pris au dépourvu.
2. Renouer avec le plaisir
Le corps garde la mémoire de nos expériences. Prenez plaisir à faire ce que vous faites. Quand vous étudiez encore, les nuits blanches passées à travailler sur un rapport important vous a sans doute marqué et vous crée encore des sueurs froides quand un délai se raccourcit. Avez-vous remarqué que vous travaillez mieux lorsque vous aimez ce que vous faite et rappeler vous la satisfaction que vous éprouvez lorsque vous livrez le fruit de votre service. Le dicton « C’est l’homme qui a peur sinon il n’y rien » s’applique souvent dans bien des situations. Reconsidérez donc les enjeux et appréciez de vous voir fournir cet effort.
3. Reprendre confiance
Quel que soit l’urgence de la situation, subdivisez le travail et accomplissez des tâches simples pour prendre conscience que vous pourrez y arriver sinon que cela et hors de votre contrôle. Que pourrez-vous donc y faire? Donc si vous vous engagez à respecter l’échéance soyez conscient que vous y arriverez ou que vous prendrez les mesures pour vous adapter à la réalité (aide des pairs, négociation du cahier des charges ou des demandes de changement avec le client, heures supplémentaires etc.) sinon la vie ne s’arrêtera pas. Vous êtes ce que vous êtes et faites un travail correspondant à l’état de votre expertise. Vous aurez l’occasion de progresser. Restez au moins en paix avec vous-même.
4. Trouver la force
Ramener la situation au point d’équilibre va demander de l’énergie. Assurez-vous d’avoir une source durable dans laquelle puiser pour vous mobiliser. Cela peut être la foi en l’accomplissement de votre tâche ou l’attente du bénéfice voulu pour lequel cette échéance devient un jalon et non une falaise. Profitez d’un entourage sain qui pourra vous procurer un cadre d’exercice stimulant et harmonieux. Retrouvez la source de motivation et construisez votre action à partir d’elle.
5. Libérer son sentiment
Capitalisez sur vos expériences pour bâtir et approfondir votre propre définition face à ce type d’évènements. Vous pouvez vous reprogrammer totalement en pratiquant régulièrement les 4 premiers axes et acquérir un sentiment de liberté qui donnera du sens à votre parcours et un mieux-être en tant qu’entrepreneur. Il y a un plus grand confort à respecter sa nature profonde lorsqu’on franchit les étapes vers la constitution (à long terme) de sa richesse et de son sentiment de fierté.
De bonnes raisons pour laisser des traces de votre travail
Un entrepreneur, et bien souvent ceux qui offrent des services de consultation, sont régulièrement invités à renouveler ou acquérir des certifications pour les crédibiliser ou les habiliter à remplir certaines tâches professionnelles. Dans les autres secteurs entrepreneuriaux il arrive aussi de faire un retour sur l’exercice du métier pour améliorer le produit ou le service. Les formulaires de demande de permis ou de certifications font appel à un compte rendu des activités sous divers angles : horaires, financiers, qualitatif, quantitatif etc. Le cas échéant le premier réflexe, qui n’est jamais loin du découragement ou de l’agacement, est de se demander où trouver les précieuses informations requises pour l’étude des dossiers.
Si vous ne l’êtes pas déjà il va vous falloir vous adapter à une nécessité du monde des affaires : l’organisation personnelle et la prise de note. Ces deux défis ont un impact significatif quand viennent le moment de ces évaluations, compte-rendus et autres rapports. Voici quelques astuces pour toujours être prêt à fournir un état des lieux de votre activité à une partie prenante de votre projet d’affaire:
1. Utilisez un agenda pour noter tous vos rendez-vous en indiquant la durée et parfois le lieu et le thème dans le titre ou le contenu. Il est parfois demandé de faire un compte d’un certain type d’activité que vous avez entrepris.
2. Faite de court rapports de vos rencontres et ne négligez pas les minutes de réunions (aussi bien que les ordres du jour). Vous pourrez vous y replonger pour retracer l’historique de certaines décisions.
3. Identifier des phases à votre travail. Si vous avez un contrat qui vous fait accomplir des tâches régulières organiser les pour pouvoir déterminer le temps passé sur chacune. Par exemple pour une semaine de 35h de prestation. Vous pouvez réserver 2 jours (14 heures) au suivi de clientèle ou le Customer Relation Management. Si vous êtes amenés à justifier de cette compétence, relevez tout simplement le nombre de semaine pendant lesquels vous avez réservé ces deux jours aux clients. CQFD!
4. Les parties prenantes sont souvent friandes de chiffres et de nombres à des fins statistiques pour évaluer votre performance et vous comparer à la concurrence. Soyez donc rigoureux. Si vous faites des conférences notez le nombre de participants (n’oubliez pas la liste de contact !!!). D’après votre agenda vous pouvez identifier le nombre d’activité, les heures et surtout les thèmes. Ne dissocier pas le quantitatif du qualitatif vous devez pouvoir justifier pourquoi vous avez passé une certaine partie de votre temps à cette activité. Les notes viennent alors en renforts. Faites un rapport au mois ou au trimestre pour vous-même ou à diffuser. Ce rapport peut avoir d’avance le format qui vous sera demandé par votre plus importante partie prenante. Cela montrera votre dynamisme et votre souci de transparence. Trop de travail? Votre concurrent a sans doute plus de hargne que vous. N’oubliez pas les économies mondiales sont en compétition!
5. Enfin entretenez régulièrement un journal de vos dépense et recettes. Faites-en l’analyse en temps réel pour corriger les mauvaises tendances et prendre des décisions plus en accord avec les possibilités et les ressources de votre entreprise. Un bon gestionnaire d’entreprise doit être au courant de la situation globale de sa structure avant de prendre des risques financiers et investir dans un projet avec son intuition d’entrepreneur.
Comme un petit poucet soucieux de retrouver son chemin en cas de péril soyez prompte à laisser des traces dans votre activité quotidienne pour aider à l’analyse et au compte-rendu à des stades cruciaux de la vie de votre entreprise. La performance est un stade avancé de l’entrepreneuriat informel ou ethnique. Elle implique un relevé minimal de points d’activité pour servir d’indicateur et guider dans la prise de décision.
« L’entrepreneur doit engager son action dans la durée et sortir des ornières de la substance quotidienne pour s’investir dans l’horizon du patrimoine communautaire »
Comment promouvoir ses affaires sans polluer les espaces de vente?
L’entrepreneuriat informel et ethnique est caractérisé par une grande richesse créative mais qui n’est pas toujours mise en avant de façon adéquate pour rendre les projets et les initiatives pérennes. Beaucoup de promoteur de projet retournent à la case départ, recherche d’emploi, après avoir tenté à temps plein ou non de se lancer dans la quête d’une indépendance financière de façon autonome. Les raisons de ces échecs sont nombreuses et beaucoup incriminent le manque de maturité de l’idée, du marché, du public voire de l’entrepreneur lui-même. Force est aussi de constater que beaucoup de bonnes idées, qui seraient utiles aux communautés ethniques, pêchent par un manque criant de promotion. On se lance en affaire parce qu’on a le désir, des économies et une foi en la réussite relayée par des recueils de préceptes (la Bible en est un bon) et conseils de personnes aux réalisations fulgurantes. Plongé, par la suite, dans la réalité de la concurrence et des objectifs de ventes, l’entrepreneur se débattra, face aux forts courants des comptes à payer, par une nage frénétique en action commerciales dont les remous sur la berge (de l’Internaute surtout) se manifesteront par un nombre incalculable d’invitation à « Like » des pages, d’invitations répétées à consommer ou participer à des évènements, de flyers et posters bons pour coup d’œil et la poubelle. Ces messages et sollicitations de politiques marketing traditionnelles n’en finissent plus d’exacerber les rapports entre consommateurs et entrepreneurs. Les attentes sont différentes de part et d’autre dans les mêmes contextes de crises financières, d’endettement, d’insécurité de revenu etc. L’entrepreneur ne veut pas perdre la fenêtre d’opportunité et d’achèvement de son projet d’affaires qui se complique à l’échelle d’une vie avec l’âge et les aléas. Le consommateur, de son côté, gère un budget pour faire face à toute situation que traverse son foyer au cours de la même existence. Le même patrimoine communautaire qu’on défend sans le bâtir ensemble. Rien à voir avec les campagnes minutieusement ajustées par les grosses firmes qui peuvent vous vendre une marque de bière en touchant vos valeurs et votre désir de vivre l’accomplissement dans cette vie. Ici nous sommes dans l’esprit d’innovation des structures qui souhaitent simplement survivre à une première génération d’exercice économique et envisager la relève…
La pratique courante dans les campagnes de promotion est de surdimensionner la base de données clientèle pour espérer qu’à peine 10% de celle-ci soit impliquée dans les interactions voire qu’une plus faible partie d’entre elles consomment au final le produit ou le service. Il en résulte un grand investissement d’énergie et d’efforts pour créer et animer des outils sensés mobiliser le consommateur. Ici nous souhaitons très clairement changer de paradigme et déplacer l’interaction du besoin du consommateur vs l’offre de l’entrepreneur vers le partage de valeurs et d’engagement des deux groupes. Cela implique pour le consommateur d’être partie prenante des projets d’affaires d’une part en choisissant d’adhérer et de soutenir le contenu jusqu’à terme. De la part des promoteurs le travail consiste à clarifier son projet et à le faire connaitre le plus largement possible pour atteindre son audience favorable. Il y a quelque part dans ce Monde un public pour un projet et un projet pour un public. Le tout est de faire passer l’information sans asymétrie entre les deux groupes. L’accent a trop longtemps été mis sur le besoin des consommateurs et la nécessité de le combler de façon rentable et durable par l’entrepreneur. Le projet de vie de l’entrepreneur doit aussi avoir une importance dans le système économique car il améliore l’état de connaissance et des possibilités de l’humain dans son environnement de production de richesse et de valeur. Il est dit « Personne n’allume une lampe pour la mettre dans un lieu caché ou sous le boisseau mais on la met sur le chandelier, afin que ceux qui entrent voient la lumière » Lc 11 :33 . Le projet d’affaires d’un entrepreneur qui est parfois, je le répète, un projet de vie a aussi son importance dans les tendances du marché. La nouvelle interaction que nous voulons proposer met donc plus l’accent sur l’équilibre (win-win) de partage de richesse et de valeur (sous entendue en communauté d’intérêt économique) de part et d’autre en réhabilitant et justifiant la nécessité d’entreprendre.
L’entrepreneur devient l’instrument utile d’un groupe qui souhaite que son apport contribue à leur patrimoine. L’engagement du consommateur s’établit non pas sur l’individu à satisfaire (besoin) mais sur la communauté à habiliter (). L’éthique et la performance prennent alors une grande importance dans la sélection et l’accueil des projets par le public (ne vous avais-je pas dit que la Bible avait de bons préceptes).
La technique SHARE WISER qui apporte du grain à moudre dans notre positionnement est une technique (expérimentale à ce jour) de promotion visant à fédérer une communauté de consommateur autour d’un message, d’une mission et d’une cause portée par un gestionnaire (un SHARE WISER) dont le profil est transférable à un successeur dont la responsabilité est de poursuivre la promotion avec la même structure mais sous d’autres déclinaisons adaptées à son environnement économique et ses aptitudes. Le but est de faire adhérer des membres pour créer une communauté autour d’un même projet et non recourir à une base de données client quantitative pour offrir des services qui sont pris au gré des envies. Elle s’articule autour de 5 étapes simples qui seront développées par la suite.
« Chaque Homme est important dans l’éco système économique d’où il peut tirer les fruits nécessaires à son accomplissement »
L’entente client-entrepreneur. Comment clarifier le contenu d’un service
Lors de la définition d’un projet, l’une des premières étapes est de rédiger une charte projet. Celle-ci permet de préciser, en une page, l’essentiel des composantes du projet que l’on souhaite mettre en œuvre. Dans le cadre de notre série d’adaptation des outils d’amélioration continue et du Lean, nous allons étudier « l’entente » (et non la charte) qui permet de clarifier le mandat et les résultats attendus. Nous transférons le cadre d’un projet à celui d’un service offert à un client. L’entente concerne le client et l’entrepreneur. Elle permet d’éviter des malentendus lors des relations d’affaires qui s’établissent par la suite. La littérature technique prévoit différents contenus pour ce document mais nous choisissons d’adapter celui proposé par Marie-Hélène Jobin dans son ouvrage « Guide des outils d’amélioration continue » qui sera un de nos compagnons dans toute cette série. L’entente client-entrepreneur peut simplement consister en 5 étapes:
1. Définir, de façon claire et précise, le mandat du service.
2. Préciser les produits et services que l’entrepreneur s’engage à livrer au client.
3. Proposer un plan clair pour les prestations, leur suivi et le soutien accordé au client.
4. Développer des critères permettant de mesurer la qualité du service offert.
5. Préciser les besoins spécifiques et condition nécessaires pour que la prestation puisse être accomplie dans le cadre de l’entente.
Ce document doit être signé par les deux parties.
Ce type d’entente est un document de travail. Il n’enlève en rien la nécessité de signer un contrat d’affaires légal qui met à l’abri des litiges. Ce type d’entente peut venir en support du contrat d’affaires légal pour y être annexé. Le plus souvent le contrat met l’accent sur la description de la prestation, le prix, les modalités de paiement et souvent des clauses de rétractations ainsi que le type de compensation le cas échéant. Certains choisissent de ne pas avoir de contrat d’affaires légal au vu de la faible envergure de la prestation ou de son caractère commun (répétitif). Aussi, la flexibilité voire la souplesse de la relation d’affaires élimine d’office toute idée de contrat légal mais ne doit pas faire l’impasse sur une entente minimum. L’entente client-fournisseur doit s’atteler à clarifier la partie technique du contenu d’un service.
Le Gemba de l’entrepreneur. La conscience quotidienne de l’effort
Dans le monde économique, il est certains courants qui font la promotion de l’effort minimum pour assurer un revenu confortable et régulier. Que ce soit en développant une clientèle mise en réseau ou des activités qui s’entretiennent d’elles-mêmes (notamment par le biais du Web), plusieurs entrepreneurs choisissent de multiplier les sources de revenus et les investissements en s’accordant un temps de loisir ou d’exercice d’une activité de confort. Cela est un choix d’école et chacun est à même d’évaluer à bon escient l’éthique ou l’attitude adéquate à associer à son activité économique. Les simples projections de performance sur la base des potentialités financières (développées dans un business model ou un plan d’affaires et à appliquer les yeux fermés) ne justifient pas, encore moins d’assurent pas, la réussite finale ni le profit. Le caractère tangible de la production de richesse et de valeur dont nous faisons la promotion dans notre message amène à vous faire découvrir ou redécouvrir un outil du des pratiques Lean qui peut être d’un grand secours pour l’entrepreneur. Il s’agit du « Gemba ». Le Gemba, se définit comme « le terrain, là où les choses se passent. C’est l’atelier de fabrication pour les chantiers physiques, mais c’est aussi le bureau de l’ordonnanceur lorsqu’on parle de programmation de fabrication. C’est encore le bureau d’études lorsqu’on parle des pertes liées à la conception ». Dans le cadre de l’entrepreneuriat le Gemba consisterait à être conscient au quotidien des variables d’effort à fournir pour maintenir le projet d’affaires viable et durable. Ces variables peuvent être au minimum : les fournisseurs, les clients, les ressources et les évolutions du marché. L’entrepreneur se doit d’être proche avec ces notions et de les visiter régulièrement pour avoir l’heure juste sur l’état de son initiative économique et mettre en place les mesures de gestion ou d’investissement pertinentes. Que tirer alors de cette proximité avec le terrain? En ce qui concerne les fournisseurs, la qualité du produit ou du service dépend de la prise en compte en amont de certaines contraintes de production. Maintenir une innovation ou tout simplement un avantage concurrentiel implique une étroite collaboration avec les différentes sources et parties prenantes qui permettent au produit ou service d’exister. Cette relation est encore plus nécessaire lorsque le prix d’un produit dépend des marges pratiquées vis-à-vis du marché. Dans un autre ordre d’idée, la satisfaction du client assure à la fois les ventes directes mais aussi des retombées sur la promotion du produit ou du service par le biais du référencement. Dans une logique Gemba, le client est un partenaire qu’on associe à la réussite du projet d’affaire dont il peut trouver un intérêt à l’amélioration de la qualité proposée. En ce qui concerne les ressources, savoir à tout moment le niveau des intrants et la capacité de production oriente la prise de décisions et leur priorisation. Enfin, bien connaitre le marché vise à s’adapter à ses fluctuations, d’en saisir les opportunités ou de se prémunir de ses pièges. La fréquentation de l’ensemble de ces variables donne corps à la compétence de chaque entrepreneur et la maîtrise du métier. Cette une voie tangible d’accomplissement par l’effort quotidien et la conscience qu’on en a. La prise de risques financiers, par les investisseurs doués d’une bonne intuition ou féru d’adrénaline, reste une autre option pour ceux qui y trouvent leur équilibre. Toujours est-il que l’aboutissement d’un travail progressif d’intégration pratique des réalités du terrain, Gemba, doit mener à des dirigeants dont les méthodes de management, ni purement technocrates ni purement humanistes, peuvent mettre le monde économique à l’abri de certaines crises majeures en finance d’entreprise ou de marché.
Comment composer le prix de mes produits ou services?
Lors d’une récente conférence que je donnais sur l’analyse des idées d’affaires par l’outil GrowthWheel, une participante me demandait comment elle pouvait estimer ce qu’elle produit pour demander des fonds à un investisseur. Compte tenu du temps imparti à ma présentation, je n’ai pu lui répondre en détail. Je saisi l’occasion que m’offre le site entreprepreneurethnik.com d’adresser des questions d’attitudes (sensibilisation des communautés) et de correction (habilitation des entrepreneurs) pour faire un court rappel.
Bien sûr il s’agira essentiellement de comptabilité analytique et d’enchainement des coûts et ceux qui sont rompu aux méthodes de gestion ni verront aucun intérêt. Je veux m’assurer que cette notion soit au minimum intégrée par une personne voulant se lancer en affaires et qui ne possède pas un MBA en poche (si c’est une référence pertinente). L’évaluation des stocks et d’autres notions comme l’incorporation de certaines charges ne seront pas soulignées car je souhaite rester simple dans mon propos
Ceci dit, trois étapes sont nécessaires pour composer le prix des extrants de notre activité : décrire le processus de production, établir le prix de vente nominal et présenter le prix au client.
I. Décrire le processus de production
La plupart des activités entrepreneuriales consistent soit en des activités commerciales (achat et revente) ou des activités de production (biens ou services). Il est bon de se représenter le processus que l’on suit pour faire son profit afin de connaitre la valeur du produit à chaque étape. Prenons l’exemple d’une fabrication de produit capillaire. Elle fait intervenir une étape de recherche, d’approvisionnement, de production et de distribution. A chacune de ces étapes corresponds des coûts directs qu’il faut considérer en plus des notions de valeurs des stocks et de certains coûts indirects (administration, promotion, organisation, recherche et développement etc.). Ici le plus important est de tracer un schéma clair de son processus de fabrication (en arborescence ou diagramme) puis nous allons indiquer le cout unitaire (si possible) tout au long du processus jusqu’au prix de vente nominal.
II. Établir le prix de vente nominal
Le prix de vente est la somme du coût de revient du produit (ce que nous coute au total la production du bien ou du service) et de la marge. Cette marge peut être arbitraire ou s’adapter au marché. Si le marché impose un prix que la plupart des concurrents respectent alors l’effort doit être fait pour réduire les coûts et les frais en interne ou justifier un prix différent (niche). En gros, le coût de revient se détermine à partir du coût de production. Ce dernier, se détermine à partir du coût d’achat.
En effet, le coût d’achat s’établit à partir du prix d’achat des matières premières rentrant dans le processus ; par exemple dans la composition de notre produit capillaire. On y ajoute tous les frais issus des activités qui ont été nécessaires pour faire l’achat : démarchage, transport, douane, manutention…
Ensuite le coût de production s’établit en additionnant au précédent coût d’achat, les frais des activités engagées pour produire le bien ou le service. Essentiellement le salaire des employés et le coût direct de l’emploi de machines (énergie surtout ou frais de location).
Enfin le coût de revient est égal au coût de production précédent plus les frais des activités engagées pour la distribution du produit. Par exemple : Service de livraison postal ou autre, personnel, emballage, traitement des informations des clients, frais de déplacement pour aller participer à une exposition…
Vous pouvez à présent déterminer les fonds à demander à votre investisseur au titre du fond de roulement ou autre, ou rajouter votre marge pour présenter le prix au client.
III. Présenter le prix au client
A cette étape la partie technique de la détermination du prix est effectué. Vous êtes à même de savoir si vous perdez de l’argent sur une offre ou non. Je recommande à ceux offrant des services de quantifier leur travail : noter le nombre d’heures de travail, le nombre de mots traduits ou généré dans un rapport, le kilométrage pendant les déplacements. Trop souvent les offres de services sont faites à la louche ou en louchant sur le voisin. Présenter le prix au client est une question d’attitude ou d’habileté. Que vous présentiez votre offre en forfait ou au taux horaire incluez si possible le cout de revient et une marge minimum comme base. La marge complémentaire peut se faire à titre nominal ou dans les services optionnels à proposer au client. Celui-ci sera moins effarouché par les prix que vous proposé. Tenez compte du marché mais tenez compte aussi de votre valeur pour déterminer votre grille tarifaire.
Prenons deux exemples pour finir:
Premier cas. Le cout de revient d’un relaxant capillaire est CAD$ 5.00 vous pensez en produire 1000 par mois. Votre fond de roulement se fait sur trois mois. Vous pouvez demander aisément CAD$ 15,000.00 à votre investisseur plus une contingence de CAD$ 3,000.00 pour des charges dues aux opérations. Vous avez un premier prêt de CAD$ 18,000. Vous définissez une marge unitaire de CAD$ 3,00. Vous en vendez en moyenne 500 par mois au début soit CAD$ 4,000 de revenu. Rassurez-vous, rien n’est désespéré il est temps d’analyser à quoi est dû cet écart par rapport à l’étude de marché à laquelle vous avez consacré peu de temps (c’est souvent le cas en entrepreneuriat ethnique). On se demandera par exemple si c’est le bon segment de marché ou si votre marge est justifiée avant d’entreprendre des opérations de marketing.
Second cas. Vous offrez un service de gestion d’image et de présence sur les réseaux sociaux. Dans la description de votre processus de production vous devez identifier combien de temps (jour dans la semaine ou heure dans le jour) vous prend chacune des activités que vous proposez. Établissez votre taux horaire pour ces activités. Constituez des forfaits de bases composés de chacune de ces activités (par type de prestation). Comparez-vous à la concurrence et réajustez. Mettez à titre d’option ceux qui fait votre valeur et ce qui fera votre marge complémentaire : votre style d’écriture, votre connaissance… C’est ce qui vous différencie et justifie que votre service est offert à un taux différent de votre concurrent. N’importe qui peut facturer 5 posts par semaine (forfait de base) mais rajouter des frais d’édition à votre taux si vous rédigez vous-même ces posts sans juste copier-coller des liens…
Voilà, j’espère que ces lignes vous auront aidé à mieux saisir la mécanique derrière la définition du prix d’un bien ou d’une prestation et n’oubliez pas qu’il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent pas. Des grilles tarifaires peuvent être mises à jour et si vous fonctionnez par projets vous avez plus de flexibilité pour personnaliser chacune de vos offres et apprendre des expériences passées.
Comment faire de l’argent avec votre idée d’affaires?
Cette question est à la fois intéressante pour un entrepreneur mais aussi dérangeante. En effet comment s’être lancé en affaires sans avoir pensé à ce détail? Beaucoup penseront que ce cas de figure ne peut se présenter mais pourtant dans l’entrepreneuriat ethnique ceci est fréquent. Le tableau classique est de réagir tout d’abord à l’une des cinq sources communes de motivation à créer son entreprise ethnique à savoir: les compétences, la chance, le parcours de vie, le réseau de contact et l’intention*. Puis on s’évertue à afficher tous les attributs de l’entrepreneur: cartes d’affaires, sites Internet, offre de services, liste de prix parfois plan d’affaires… Enfin et seulement à la fin de ce processus on se demande comment va-t-on générer de l’argent avec tous ces éléments qui ont déjà été mise en œuvre pour pouvoir en vivre voire s’enrichir. D’où notre question qui prend tout son sens.
La réponse à cela est de définir un modèle d’affaires (business model) réaliste et performant. Pourquoi n’y a-t-on pas pensé dès le début? En matière d’entrepreneuriat ethnique je ne retiens pas que la voie canonique car il est souvent question d’urgence financière, de barrière à l’emploi ou de besoins de la communauté. Il est déjà appréciable que certains prennent le risque de se lancer en affaires avec du cœur à l’ouvrage, je ne fais que réorganiser les éléments pour reconstituer une démarche cohérente.
Le modèle d’affaires est essentiel pour le projet d’affaires. C’est l’ensemble des processus par lequel l’entrepreneur peur générer du revenu. On peut citer la fabrication-vente, l’achat- revente, les royalties, la consigne, la publicité, les heures de prestations, les licences, les frais de membres, la franchises etc. On peut faire intervenir plusieurs modèles d’affaires dans son projet. Ainsi un Boulanger peut faire de la vente de produit mais aussi de la livraison payante à des zones éloignées, de la consigne de boissons de partenaires etc. Il est bon d’observer le modèle d’affaires du cœur de métier auquel on appartient et de l’adapter ou de le bonifier pour exploiter au maximum ses ressources. Par exemple, une traductrice fera de la prestation de service au mot en s’alignant sur le prix du marché mais pourra aussi offrir des services de critiques littéraires si une partie de son public cible comprend des écrivains. Cela rendra son service encore plus attrayant
Voici à présent une manière simple de définir son modèle d’affaires:
1. Identifiez le cœur de métier auquel vous appartenez de par votre projet d’affaires
2. Observez et décrivez le modèle d’affaires qui s’y pratique communément pour vous y adapter (faites des recherches si vous n’avez pas fait d’étude de marché !!!)
3. Faites la liste de tous les autres moyens que vous pouvez ajouter pour augmenter vos sources de revenu
4. Déterminez le revenu potentiel que vous pouvez dégager (avec une grille tarifaire associée). Refaite une itération si nécessaire
5. Construisez un modèle d’affaire d’ensemble intégrant tous les moyens potentiels.
6. Évaluez-vous par rapport à la concurrence (incluant votre avantage concurrentiel) et démarquez-vous
7. Mettez à jour votre offre de service et repositionnez-vous.
Ayez toujours cette question présente à l’esprit: « Comment faire de l’argent avec mon idée? » surtout si votre projet est peu courant. Certains pensent qu’ils sont uniques sur le marché mais souvent, à bien chercher, on retrouve des modèles similaires au notre qui existent déjà. Il ne suffit pas d’avoir la structure d’une entreprise ou les attributs d’un entrepreneur. La finalité est d’être profitable voire rentable pour durer dans la communauté ou sur le marché.
J’essayerai de revenir, plus tard sur certains aspects de mes articles dans des fiches techniques courtes (Dieu seul sait pourquoi nous perdons l’habitude de lire…) pour vous familiariser avec des termes comme: avantage concurrentiel, prix du marché, positionnement, modèle d’affaires etc. D’ici là visitez le site entrepreneurethnik.com et utilisez notre nouvel outil pour tester vos connaissances en entrepreneuriat.
*Ethnic Entrepreneurship in Canada: Comparison of the Chinese Communities in Three Canadian Cities: Montreal, Toronto and Vancouver. By G.A. Brenner, T.V. Menzies, C. Ramangalahy, R.H. Amit, L.J. Filion
Où sont vos clients?
Le positionnement sur un marché est un élément très important pour garantir, à long terme, le succès d’un projet d’affaires. Beaucoup d’entrepreneurs ethniques commettent deux erreurs fréquentes, selon moi, qui sont : de se considérer comme unique sur le marché et de se limiter à une niche.
Je suis unique
Pendant la rédaction d’un plan d’affaires ou la réponse à un formulaire de demande de financement, il est souvent question de s’apprécier par rapport à la concurrence. La réponse quasi immédiate est de dire qu’on est unique. Je ne remets pas en cause la grande part d’innovation et de personnalisation dans les projets d’affaires ethniques, mais il faut creuser un peu plus pour se mettre à l’abri de certaines surprises, une fois les activités lancées. Que dire, par exemple, des nouveaux entrants et de la barrière à l’entrée dans votre secteur (votre projet est-il facilement reproductible?) ou des substituts (peut-il y avoir des produits ou services qui viendront vous remplacer un jour en vous rendant obsolète?)? Je pense que le bon réflexe est de se dire qu’on n’a pas assez cherché lorsqu’on est tenté de répondre par « non » à la question « existe-t-il des concurrents à votre projet d’affaires ». Cela est un simple rappel et une exhortation à l’humilité ou au réalisme prudent.
Je vise une niche
La personnalisation de votre produit ou service s’accompagne le plus souvent du choix de ne vouloir servir qu’une niche (segment très réduit du marché). Cela amène à courir derrière un nombre de clients faible et à avoir à les fidéliser ou espérer qu’ils achètent régulièrement. Si on vous pose la question « où sont vos clients? » beaucoup pourront identifier le profil cible de la niche sans pour autant sortir une base de données assortie à des habitudes d’achats attendus ou mis en hypothèse dans l’étude de marché. Lesdits clients sont potentiellement dans votre cible mais la conversion n’est pas automatique. La niche est, selon moi, trop statique et ne permet pas de s’adapter aisément aux conjonctures économiques fluctuantes. Il y a-t-il alors une alternative à cela? Oui. Pensez « communauté ». Dans l’esprit de ce que j’appelle l’économie de communauté, le segment dans lequel on se positionne est plus dynamique et flexible. Vous êtes le point focal des échanges avec le consommateur. Vous ne courrez plus pour offrir un service spécifique à un type de client mais vous attirez à vous tous ceux qui peuvent être intéressé par ce que vous vendez. Cela demande de fournir un effort particulier sur son image et sa promotion (nous y reviendront avec la technique Sharewiser de THE WISEMEN COUNCIL) mais surtout cela offre l’opportunité de capter des clients qui ne sont pas de votre segment de marché initial mais qui auront été intéressé, à l’occasion, par un de vos produits ou services. A vous maintenant de les fidéliser ou de leur permettre de vous fréquenter un peu plus souvent. Enfin, La communauté, à géométrie variable, peut être un relai dans vos besoins de visibilité par l’effet bénéfique du bouche à oreille ce que ne vous offre pas le vase clos de la niche où tout le monde à « LE » critère identique.
On le voit donc, que ce soit par réponse à une barrière à l’emploi ou pour améliorer les conditions d’une communauté ethnique, l’entrepreneuriat se doit d’utiliser les meilleures approches possibles de la gestion pour mettre à profit sa force informelle considérable. Cela passe par des changements de paradigmes simples. Ne pas se croire unique dans un positionnement, sauf cas de réelle innovation, ou se limiter à une niche refuge, par confort ou contrainte, sont deux corrections d’attitude d’affaires à considérer pour une performance économique accrue.
Check-list de lancement; L’information minimale à avoir
Le lancement d’une activité économique n’est pas toujours chose aisée. Bien que tout le monde ne soit pas porté vers cette aventure par choix de vie, il convient de faire preuve de courage lorsqu’une telle entreprise s’offre à nous. Après l’euphorie des premiers moments ou le soulagement d’avoir une solution possible à sa situation financière, il convient de franchir les étapes nécessaires jusqu’à la mise en exploitation de l’idée. Beaucoup iront chercher un financement extérieur selon la taille de leur projet et devront passer par le traditionnel plan d’affaires. A d’autres je conseillerai encore d’avoir une bonne épargne ou un emploi à temps partiel couvrant les dépenses les plus urgentes et de travailler à élargir au maximum la liste de clients potentiels et le carnet de commande avant d’effectuer un transfert d’heures vers l’activité d’entrepreneur. C’est un bon moyen de limiter les risques et de s’assurer le succès de l’initiative à moyen terme. Notons que pour certains, un conjoint qui travaille et qui accepte de prendre en charge les dépenses du ménage, permet aussi à celui qui a choisi le métier d’entrepreneur de se lancer plus facilement. Voici donc à présent une check-list d’éléments que vous devez avoir en tête au moment de démarrer. Cela est utile pour présenter votre projet à des interlocuteurs, avant la rédaction d’un plan d’affaire ou tout simplement pour vous situer par rapport à d’autre:
1. Promoteurs et partie prenantes:
Ayez conscience des personnes qui s’impliquent dans votre projet et des personnes sur lequel votre projet aura un impact. Vous pouvez constituer une liste. Cela peut être utile dans le cadre des communications et de la gestion des informations sur le projet.
2. Description du projet
Soyez toujours prêt à décrire votre projet en quelques mots simples sur le modèle de l’« elevator pitch ». Pensez à l’idée, le but du projet, les objectifs etc. Cela vous permettra de vous recentrer le moment venu si, sous l’influence de parties prenantes, vous perdez la notion de votre stratégie initiale. Vous pourrez alors comparer et faire les choix qui s’imposent.
3. Votre clientèle cible
Répondez aux questions : À quel type de client destinez-vous votre produit ou service? A quel segment (partie) du marché cela correspond? À quels critères de votre produit ou service sont-ils sensibles?
4. Concurrence
Qui sont vos concurrents directs? Quels sont leurs forces et faiblesses. Si vous pensez ne pas avoir de concurrent quels sont les produits qui pourrait indirectement jouer sur l’avenir de votre projet (substitution). Suivez les tendances et les innovations.
5. Avantage concurrentiel
Quelles sont vos forces et faiblesses? Que faites-vous mieux que votre concurrent? Comment vos clients le perçoivent-ils ou pourraient-ils le percevoir? Qu’en diriez-vous si vous deviez le mettre en un ou deux mots (tel un slogan).
6. Stratégie de promotion
Quels éléments marketing pouvez-vous utiliser pour promouvoir vos services ou votre produit? A quelle fréquence? Vous pouvez dresser un plan si vous craignez de ne pas tenir vos engagements quant à vos campagnes. La promotion est le nerf de la guerre pour se faire connaître et bâtir une nouvelle clientèle. Le professionnalisme le sérieux et la qualité permettent quant à eux de la fidéliser.
7. Réseau d’affaires
« Personne n’est une île ». Il est important de compter sur des pairs pour parler de vous, pour lier des partenariats, faire de la sous-traitance ou encore vous faire bénéficier d’information stratégiques. Le réseau d’affaires autant que la communauté de référence ne sont pas à négliger.
8. Cout de votre projet
Connaitre ce que votre projet coûte pour être mis en place est important. Cela vous donnera l’heure juste quant à votre réalisme et par rapport à sa faisabilité ou non. Il est possible de différer son exécution sur la base de paramètres tels le besoin en financement du projet, votre propre investissement, le financement réalisé à date, le fond de roulement nécessaire pour 3 ou 6 mois… Ces données sont nécessaires à un investisseur pour vous évaluer.
9. Prévisions de revenu
Sur la base d’hypothèses réalistes, (et si vous le pouvez : pessimiste et optimiste) faire la prévision de vos rentrées d’argents de façon simple pour déterminer un chiffre d’affaires moyen à annoncer aux investisseurs. Le premier calcul peut être fait avec chiffrier Excel dans un premier temps puis vous n’aurez qu’à retenir les valeurs clés.
10. Besoins urgents
Vous pouvez aussi avoir conscience de ce qu’il vous faut en premier pour vous lancer. Ce peut être un besoin logistique, un avocat pour établir les statuts de la personne morale, rencontrer un conseiller pour solliciter un prêt. La question à laquelle répondre est : par où commencer?
On le voit donc au bout de ces dix points à suivre de façon la plus sincère et simple possible, le stress du lancement diminue et on peut voir plus clair sur les priorités à adresser. L’esprit entrepreneurial s’acquiert avec l’expérience et une volonté d’apprentissage soutenue. Loin de la mise en pratique de l’essai-erreur classique, il convient de mesurer les risques, d’en prendre et de toujours tirer les enseignements qui s’imposent pour avoir une méthode d’affaires à soi. Cela garantit la diversité dans le bassin économique auquel nous appartenons tous.
Comment survivre à une activité de réseautage?
L’automne est la période par excellence des cocktails de rentrée où sont présentés les programmes et activités de l’année. Il est intéressant de profiter de ces évènements pour lancer habilement ses propres activités d’entrepreneurs et faire de nouveaux contacts à développer au cours de l’année. Voici quelques conseils, trucs et astuces voire simples rappels que j’ai trouvé utiles et qui vous permettront de survivre dans ces évènements où l’image est aussi importante que les messages que vous êtes venus recevoir ou transmettre.
1. Le plan de match
Avant toute chose il est bon de savoir à quelle activité vous devez participer. Le temps étant est élément précieux et l’énergie à consacrer à chacun de vos déplacements aussi, vous devez cibler les activités les plus en lien avec vos attentes d’entrepreneur. Les critères de choix pourraient être le lieu géographique ou le territoire concerné par l’activité, le thème de la soirée, la clientèle potentielle pouvant être rejointe. Évitez d’y aller en « freestyle » ou la fleur au fusil, vous risquez d’avoir de mauvaise surprise ou de vous retrouver être un intrus dans un groupe d’individu ayant les mêmes intérêts. Ayez aussi en tête ce que vous attendez de votre déplacement. Il vous sera plus facile d’écourter certaines discussions qui ne servent pas vos intérêts les plus urgents. Bien sûr on peut toujours rester agréable mais à quoi bon parler toute la soirée des droits d’importation du piment de Cayenne si vous souhaitez avoir des opportunités dans le domaine des technologies de l’information?
2. Les cartes d’affaires
Ceci est un outil très utile pour laisser une trace de votre passage ou pour garder en mémoire une personne avec qui on veut travailler. Certain les donnent systématiquement; bien sûr vous en avez imprimé 5000 et rêvez déjà du design de la prochaine carte. Il peut être agressif de donner une carte à quelqu’un qui a manifesté que peu d’intérêt pour ce que vous faites voire qui y est plutôt hostile. Laisser faire, n’en faites pas une question d’égo, vous en trouverez d’autres plus réceptifs. Ne donnez pas systématiquement une dizaine de carte à un seul interlocuteur. Il ou elle n’est pas votre agent de promotion. S’il ne vous en demande pas plusieurs veuillez respecter son choix peut être qu’il parlera de vous ou fera des références à votre travail en envoyant des courriels ou des liens vers votre site internet (très utile de nos jours et qui va souvent de pair avec une carte d’affaires). Enfin offrez la possibilité d’écrire des notes sur votre carte en la faisant sur le recto uniquement (ce qui est de plus en plus rare) ou en ne recourant pas au fini glacé. Si vous n’avez pas de carte d’affaires évitez le bout de papier, le napkin ou autres. Un téléphone intelligent peut prendre à présent toute sorte d’information et vous serez au moins sûr d’être déjà dans le carnet d’adresse de votre interlocuteur.
3. Le budget de l’activité
Il y a des règles non dites dans les invitations de ces évènements. Une entrée payante est souvent assortie d’un coupon de consommation. Une entrée gratuite implique parfois de payer une partie des rafraichissements. Voyez aussi le lieu de l’évènement : un bar ou un hôtel confirme souvent qu’il y aura des frais. Une salle polyvalente implique souvent un traiteur donc plus de liberté pour les rafraichissements. Toujours est-il qu’il faut prévoir un budget pour votre propre confort. Inutile de prévoir une batterie de justifications au fait que vous ne buvez rien ou ne mangez pas. L’image laissée peut mettre du temps à être corrigée. Le tacite et l’informel dans les rencontres vaut souvent 80 % de l’impression qui restera. Un cocktail au Ritz écrèmera d’autant plus la clientèle qu’un autre dans la salle municipale du village. Soyez prévoyant.
4. L’esprit au travail
J’ai été récemment surpris qu’un entrepreneur me dise qu’il venait à une activité de réseautage pour avoir du « fun ». Il y a tant d’autre soirée à thème pour avoir du « fun ». Un 5@7 ou un 6@8 est le prolongement de votre travail. On vient pour étendre son réseau, se mettre au courant de tendance, faire de la représentation, déceler des opportunités… Rien à voir avec un match des Canadiens entre amis. L’activité de réseautage est une activité corporative et l’esprit doit être au travail dans une ambiance plus décontracté je vous l’accorde. Mais ne vous laissez pas attendrir pas l’ambiance pour manquer de professionnalisme dans votre habillement ou votre attitude. Même une partie de golf ou une randonnée peut cacher du travail sous des allures de « fun ». Le monde des affaires est rempli de codes. Apprenez à les lire et à naviguer efficacement entre eux. Par exemple les poignées de main franches sont à privilégier à l’accolade sauf si vous connaissez la personne et qu’elle est disposée à poser ce geste de façon officielle dans ce type de rencontre.
5. Les techniques d’approche
Ne restez pas isolé dans votre coin un verre à la main toute la soirée ou assis l’air désespéré en vous disant que personnes ne vous aime ou que vous êtes victime d’une discrimination quelconque. Souriez et présentez-vous. Cela suffit. Vous pouvez enchainer sur ce que vous faites ou poser la question à la personne qui est en face de vous. Inutile d’être sophistiqué ou original. Il n’y a pas un prix en jeu. Vous pouvez aussi aborder un groupe. Vous vous mettez à la périphérie : « Désolé d’écouter aux portes mais j’ai saisi quelques brides de votre conversation je pense aussi que le budget est actuel est budget d’austérité ». Vous pouvez par la suite vous présenter. Si vous voulez passer par des blagues soyez sûr de votre coup. Ça passe ou ça casse. « Ne trouvez-vous pas les décisions sur les lois très couillues en ce moment non? ». A votre risque et péril. Personnellement je m’abstiendrai. Le charme d’un sourire suffit.
6. Avant de partir
Avant de partir vous pouvez remercier certains des organisateurs donner votre avis sur la soirée. Ils pourront s’améliorer et penseront à vous pour la prochaine invitation. N’oubliez pas de serrer les mains des interlocuteurs avec lesquels vous avez un début de collaboration. Laissez une impression positive avant de partir. Inutile de raser les murs. Si vous avez des contacts à faire ou à recevoir ou des idées plus claires sur certains points de votre plan de match, considérez que vous avez réussi votre soirée. N’oubliez pas de remercier ceux qui vous ont donné des informations. Ils seront plus enclins à faire de même dans le futur.
7. Après l’activité
Après l’activité tenez vos engagements de recontacter ou d’envoyer de l’information. Si on ne vous contact pas montrez-vous proactif et n’hésitez pas à relancer. Certains peuvent être très pris ou peuvent tout simplement oublier. Le suivi est donc impératif. Il est encore plus agréable de planifier une autre rencontre en tête à tête avec votre prospect ou contact si vous estimez que vous avez des intérêts communs à faire fructifier. S’il s’agit d’une personne du sexe opposé assurez-vous que de part et d’autre que la relation d’affaires est clairement inscrite dans les esprits. A cette étape vous les seuls à être témoins des échanges.
Il me reste plus qu’à vous souhaiter de bonnes activités de réseautage et du succès dans le déploiement de votre réseau d’affaires.
A la recherche des expertises…
La mondialisation a su mettre en compétition les acteurs économiques à divers degrés (spatial, sectoriel, culturel etc.) sans tenir compte des risques d’entropie et d’atteinte à l’équité. Avec l’économie de communauté qui, selon moi, englobe l’économie immigrante et plus précisément l’économie ethnique, le défi reste de faire valoir la performance et la capacité à produire de la richesse et de la valeur malgré le peu d’accès aux ressources. Loin de ne se reposer que sur les griefs de l’inégalité des chances au lancement des entreprises, il convient d’adopter une attitude constructive qui fait la promotion du résultat, du succès voire de l’accomplissement en affaires.
En effet, le fait de limiter les plaintes ouvre l’esprit sur un monde d’opportunité et fait passer le sentiment de l’état de victime à celui de conquérant. A ce titre, l’entrepreneur ethnique a la même responsabilité de l’efficacité économique (viabilité et durabilité) et du rendement que son homologue de l’économie de marché. Le premier réflexe se doit donc d’investir dans des outils et des stratégies à peu de frais. Compte tenu de la faiblesse des capitaux disponibles et mis en circulation dans l’économie ethnique, l’expertise bon marché devient un atout pour consolider le positionnement ethnique et aller à la conquête de reste du marché local, régional ou international.
Ainsi, le monde de l’Internet offre d’immense possibilité pour se bâtir une trousse d’outils de gestion faite des nombreux logiciels « open source », des sites de travailleurs autonome (Freelancer) à bas coût dont certains offrent une excellente gamme de services pour quelques dollars. Les logiciels, par exemple, permettent de s’affranchir de longues heures de programmation sur des chiffriers ou de tâches rébarbatives pour gérer les relations avec sa clientèle. Vous aurez beaucoup de plaisir à gérer votre budget, à envoyer vos devis et factures automatiquement, vos infolettres ou vos sondages en ayant la possibilité optimiser l’usage de votre base de données client pour une meilleure image de votre compagnie.
Contrairement à la tendance qui avait cours jusqu’à présent de tolérer que l’entrepreneur soit au four et au moulin dans les premiers moments de son lancement faute de moyen, le recours à l’aide externe permet de gagner en qualité et en rentabilité. La condition est alors de savoir clairement ce qu’on veut et de savoir administrer ces outils pour atteindre ces objectifs. Cela amène l’entrepreneur à s’intéresser à la stratégie. Ici aussi la présence sur le net de plusieurs sites d’experts, entrepreneurs ou professionnels, de tous les domaines qui publient des blogues permet de se faire une idée sur les tendances, les bons coups ou les mauvais coups de la gestion d’une entreprise.
La clé pour atteindre ces deux objectifs de maitrise des outils et des stratégies reste le temps. Celui à consacrer à la veille informationnelle, à l’auto-formation et à la prise de recul sur son activité. Sans doute que certains pourront croire qu’ils sont déjà suffisamment versés dans l’utilisation des ressources Internet ou qu’ils sont trop occupés par les opérations de l’entreprise pour remettre en cause leur mode de fonctionnement. Mon opinion n’en demeure pas moins d’intégrer de plus en plus d’outils professionnels et de stratégies qui font leur preuve ainsi que des heures d’affermissement personnel et de ses compétences pour prendre la place qui nous revient sur le marché qu’il soit ethnique ou pas. Nul ne peut faire l’économie d’expertises essentielles lorsque le nombre grandissant d’individus choisissant de se mettre à leur compte assure une offre de compétences à saisir et à valoriser dès maintenant.
Pourquoi produire de la qualité et non à la perfection
La question du choix entre le produit bien fait et celui parfait ne date pas d’hier. Une expression célèbre « le mieux est l’ennemi du bien » nous montre que la sagesse populaire a déjà eu à trancher sur ce débat. Pourtant il m’a semblé important de faire un court rappel aux entrepreneurs ethniques qui perdent beaucoup de temps, d’énergie et d’argent à aller au-delà de ce que leur clientèle peut percevoir comme de la qualité. En effet je poursuis mon idée de valorisation de cette dernière et de la performance pour « désenclaver » l’économie ethnique et tirer profit du potentiel d’Internet pour intégrer d’autres marchés à travers le monde.
Si on s’en tient à une psychologie de comptoir de bar, on peut dire que la tendance à la perfection vient paradoxalement d’un manque de confiance en soi qui aboutit à une exigence élevée dans l’image que l’on veut véhiculer à travers le fruit de son travail. Cela, vis à vis de soi et vis à vis de son environnement. L’impression que l’on attend toujours de nous la dernière performance du moment peut être lourde à porter à la longue et être source de stress et d’anxiété. Que dire de cette peur de réussir et de devoir recommencer un nouveau défi encore plus demandant et justifié par les succès passés. Dans un autre ordre d’idée on peut montrer du doigt la tendance à juger le travail des autres et à pointer leurs défauts. Cela finit par se retourner contre nous lorsque notre conscience à son tour applique la même mesure avec laquelle on a jaugé l’Autre. « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés » cet extrait de catéchisme prouve encore combien notre attitude déteint sur notre relation aux produits et services que nous offrons.
Bien sûr, dans un idéal philosophique, la qualité tant souhaitée doit venir de l’amour du métier ou que l’on a pour le projet que l’on porte. Cet amour doit tenir compte des limitations réelles qui contraignent le projet. Produire dans le temps, le budget et les spécifications initiales semble important. Quitte à faire une autre itération lorsqu’un budget de version supplémentaire est disponible. Il est bon d’être orienté résultat mais le véritable succès tient compte de la performance et cette dernière des ressources consommée pour produire votre produit ou service.
C’est en cela que vous distinguerez la perfection de la qualité. La première vous fatigue ou vous enivre et vous fait croire en la faible importance des contrainte et aux vertus illimitées du travail (trop) bien fait. La seconde est motivée par le désir de satisfaction du client et de respect des règles de l’art de votre métier. Chaque produit est une occasion pour vous de célébrer votre talent, de l’améliorer, d’apprendre et d’enrichir votre corps de métier. Rien à voir avec un besoin compulsif, narcissique ou issu de l’égo. Souvent la frontière entre les deux peut être faible compte tenu de certaines frustrations, attentes ou d’un trop grand attachement à voir un certain aboutissement à nos efforts.
Je finirais donc en donnant quelques balises pour s’auto-observer et voir si on ne s’enlise pas loin des solutions simples et informelles qui font tout l’attrait et l’intérêt de l’entrepreneuriat ethnique.
• Surveillez votre budget. Si un projet vous oblige à des sacrifices au-delà de vos capacités peut être que vous êtes proche de l’entêtement. Certains ratent 100 fois et réussissent la 101ième fois. D’autres testent et changent (pivot) si ça ne marche pas dès la première tentative. Soyez attentifs à votre environnement et à vos ressources. La sagesse est de s’arrêter à temps.
• Écoutez votre corps. La fatigue, le stress sont des indicateurs d’une obstination. Toute réussite implique des efforts mais il faut se préparer pour le long terme. Un produit parfait consomme souvent toute l’attention et retarde son lancement tant que l’égo n’a pas donné le go ou qu’il ne nous est pas imposé par un événement extérieur.
• Écoutez votre cœur. Que vous l’appeliez conscience, univers ou cœur, il y a une petite voix qui vous indique quand vous en faites trop. Généralement on résiste à cette vérité jusqu’à ce qu’elle s’impose à nous par un moyen ou un autre.
• Aimez ce que vous faites. Une occupation dans laquelle on investit et s’investit demande une certaine relation de proximité. Loin d’aller à la passion, un simple amour proche de la vocation allège l’exercice du métier au quotidien et rend clairvoyant.
En conclusion, vous êtes libre d’opter pour la perfection, l’essentiel est de l’assumer et d’avoir les moyens de votre politique. A défaut vous produirez de la qualité (sans tenir compte des contraintes de performance). Comme on dit « qui peut le plus, peut le moins ». Le plus important dans les deux cas est de se faire confiance et de fournir l’extrant dont la valeur est adaptée à ce qu’on peut supporter en termes d’efforts. C’est donc ne pas hésiter à prendre des risques mais sans présomption sur ses capacités. Mais ça c’est un autre débat. Santé!
SIMPLICITÉ
Comprendre l’accueil et l’integration de la main d’oeuvre immigrante au Québec
Voici une infographie qui décrit le cas le plus généralement observé de processus d’accueil et d’intégration (ou non) de la main d’oeuvre qualifiée immigrante au Québec. Le manque de réseau social est le principal déficit qui rend difficile l’accès au niveau social attendu plutôt que l’inadéquation au marché de l’emploi.
Comprendre l’accueil et l’integration de la diaspora de retour dans les terres mère
Voici une infographie qui décrit le cas le plus généralement observé de processus d’accueil et d’intégration (ou non) de la diaspora de retour sur les terres mère. L’inadéquation du profil au contexte socioéconomique et culturel local est le principal déficit qui rend difficile l’accès au niveau social attendu plutôt que faiblesse de pouvoir d’influence.
Comprendre le Systeme de Marche d’Integration
Voici une infographie qui présente un modèle devant faciliter l’intégration d’une communauté composée des membres de la diaspora et des couches populaires touchés par l’insuffisance de revenu. La pauvreté est plus une question d’un déficit d’intégration économique des individus plutôt qu’un manque de ressources. L’investissement dans les infrastructures, l’éducation, la santé, la justice etc. est du ressort des gouvernants mais des actions des acteurs eux-mêmes reste souhaitable. Notons qu’ici le renforcement de l’autonomie c’est “apprendre à apprendre” et “prendre les responsabilités” et non simplement “apprendre” comme c’est le cas dans le renforcement de capacités et le transfert de connaissance.
MODÉRATION
La mondialisation n’existe plus!
La mondialisation telle que nous l’avons connue a cessé d’exister depuis la perte plus que symbolique des deux tours et les crises qui s’en sont suivies. Dans un cycle évolutif, on est repassé d’une économie de marché à une économie de communautés (notamment ethniques, régionales, temporelles, virtuelles…) avec la spécificité que celles-ci sont plus interconnectées que dans le passé des concentrations. Les défis actuels des économies pour maintenir un niveau minimum de croissance et assurer un taux d’employabilité convenable amène à définir des alternatives pour certains couches de la population aux revenus insuffisants (et non à faible revenus. La nuance a sa valeur ici).
En effet, cette catégorie de ménage peut s’intégrer dans l’économie par des initiatives ou des projets d’affaires ethniques et représenter un segment non négligeable du PIB. Beaucoup peuvent être amené à se demander s’ils sont concernés par cette réalité et s’ils ont intérêt à y accorder leur attention. La cible de cette dynamique est donc les membres des diasporas vivant dans des pays « économiquement développés » et des membres natifs de ces pays voulant s’initier à une façon informelle de faire des affaires. Devenir entrepreneur(e) ethnique n’est qu’une question d’écosystème financier ou de barrière à l’emploi. Avec le boom des migrations pour raisons économiques beaucoup sont amenés à choisir cette voie. Le principe de solidarité entre entrepreneurs peut créer plus d’impact que la vision classique de mise en concurrence sur le marché. Jumeler des structures économiques tend à réguler les déséquilibres issus de la mondialisation. Nous verrons avec le temps comment nous adresser aux couches endogènes plus fortement impliquées dans l’économie informelle.
Voici une simple situation qui vous permettra de vous faire une idée sur la pertinence de cette dynamique pour votre situation : Vous recevez une aide sociale qui ne vous suffit pas et vous rencontrez une barrière à l’emploi du fait de votre profil professionnel inadapté vous souhaitez acquérir une indépendance financière le temps de consolider votre parcours d’intégration ou d’assise sociale. Vous avez un emploi régulier, êtes contraint de rester à la maison temporairement ou encore voulez améliorer vos revenus. Prendre un deuxième emploi ne vous convient pas. Depuis un certain moment vous vous demandez si vous ne devez pas commencer un simple commerce sur la base de talents que vous avez naturellement ou d’un choix du cœur quitte à en faire votre activité principale plus tard si ça marche bien. Il faut associer à ce désir une approche réaliste et professionnelle pour assurer ses chances de prospérer.
Plusieurs outils s’offrent à vous sachant que l’important n’est pas toujours de savoir écrire un bon plan d’affaires mais de maîtriser les éléments de son entreprise sur le bout des doigts pour rassurer voire convaincre un éventuel investisseur. L’économie informelle n’est pas l’économie souterraine, il vous faudra faire un choix fiscal à la fin de cette démarche en demandant conseil à votre comptable avant de vous lancer dans l’entrepreneuriat ethnique.
Êtes-vous prêts?
Le miroir
Je regarde mon miroir plein d’espoir. Je suis fils de la diaspora vivant dans la Cité. Je vis de mon entreprise ethnique pour le bien de ma communauté. L’emploi ne m’est pas permis ici et survivre ne m’est plus un loisir. Je rêve d’un retour sur la terre mère pour apporter ma contribution au nouvel essor de ma civilisation. Les saisons de froideur humaine dévoilent mon inconfort matériel. Je regarde dans mon miroir et que vois-je?
Je te vois, toi, souffrant tous les jours, aussi sans emploi luttant avec l’informel de l’économie et rêvant de partir trouver l’Éden ailleurs. La vie dans la terre des ancêtres est réservée à une élite privative de liberté et qui consomme sans partage les fruits de nos ressources communes. L’exil est la seule solution pour sortir de cette prison quitte à affronter d’autres types de barrières.
Je regarde dans le miroir et je nous vois. Entrepreneuriat ethnique ou économie informelle sont les choix dictés par l’air du temps. Une réflexion sans sens ni lumière; prison de résonnance et de raisonnement; écho de désillusion et d’évasion. Viendra le sentiment de la révolte pour réassigner la récolte aux ouvriers de la dernière heure.
Je regarde mon miroir plein d’espoir…
Les fonds du problème
Ne passons pas par quatre chemins ni ne prenons de gants pour parler du sujet de cet écrit. Il s’agit d’un problème épineux auquel est confronté plusieurs entrepreneurs ethniques aux situation personnelles parfois délicates : trouver les fonds nécessaires pour lancer une activité devant leur permettre d’acquérir une indépendance financière durable. L’offre de service offert par les institutions classiques fait intervenir une série de mesures et modalités devant ouvrir l’accès à un financement sous forme de prêts ou de bourses. L’étude des projets d’affaires se fait par des dossiers impliquant plusieurs documents techniques montrant la viabilité de l’initiative. Le plus célèbre d’entre eux et sans doute le plus célèbre et le plus limitant pour l’entrepreneuriat ethnique et informel est le plan d’affaires. Un autre aspect non négligeable est la note de crédit personnelle du promoteur du projet. Ces garanties administratives qui limitent la prise de risque de ce type d’investisseurs financés par les gouvernements est un frein, selon moi, au dynamisme de l’entrepreneuriat ethnique qui fait intervenir une façon d’être en affaires qui est plus informelle et veut donner une chance à ceux qui concourent à la cohorte des rejetés d’un système basé sur les prérequis immanents ou à l’héritage patrimonial endogène. Tout le monde ne prend pas le départ avec les mêmes chances et le protectionnisme en faveur des acteurs nationaux par des législations insidieuses est à dénoncer tant que les mains d’œuvres migrantes prennent le chemin de l’entrepreneuriat ethnique en réponse à ces barrières ou garantissent des services minimum à des communautés dans le besoin de repères économiques et culturels vitaux.
L’entrepreneur ethnique ne pouvant trouver les fonds de lancement par les modes de financement classiques encore moins vers l’épargne sur des revenus de salaires déclaré ou non doit s’adapter à son écosystème économique. Parmi les solutions que j’envisage pour résoudre ce dilemme, d’une part le micro financement à direction des diasporas et pas seulement des mini projets des terres mère qui offrent le confort d’un plus grand impact financier compte tenu des différences dans la force des devises locales et celles des pays des préteurs. D’autre part le crowdfunding, dont le principe est que beaucoup de petites contributions peuvent mener à obtenir la somme voulue par l’entrepreneur sans que les investisseurs aient l’impression de prendre un risque important, est une solution à développer pour offrir une gamme de site accessible aux acteurs ethniques. C’est deux solutions impliquent non seulement que les entrepreneurs ethniques osent les saisir avec réalisme et affichent leur projets d’affaires avec des offres intéressantes aux investisseurs (notamment dans le cas du crowdfunding) mais aussi que le public constitué de professionnels en emploi soit conscient des enjeux et sois engagé dans une dynamique de soutien au développement économique des communautés en acceptant de faire des contributions à des projets d’entreprise ethnique (small business) pour renforcer la présence, la solidarité voire la cohésion des communautés ethnique présente sous forme de diaspora dans les grandes cités accueillant les mains d’œuvres migrantes et ne pouvant pas toujours les absorber. L’action simple de donner son argent à des œuvres caritatives est appréciées pour le biens des plus démunis mais voir un autre mode de contribution dont le but est de donner une force économique à une communauté qui, sur la base de son Inc formel et informel, peut réinvestir dans l’aide social ou tout type d’actions de partage de revenus et de solidarité est un des sauts quantiques à opérer dans l’esprit des esprits de cette génération dans une saison de l’Humanité où la Richesse est accessible par un simple changement dans la façon d’être au Monde matériel et à la vie naturelle sur Terre : une nouvelle phase de l’évolution par l’économie.
« La solidarité et une nouvelle forme de sollicitation noble de l’entraide par l’offre de contreparties aux investissements, demande une évolution dans les esprits tant des entrepreneurs que des actifs professionnels au fort potentiel de contribution au développement économique des communautés ethniques »
Gestion de projets: de la science à l’inconscience…
La gestion de projet a fait une grande percée dans les modes de fonctionnement des entreprises tous secteurs confondus. A tel point qu’on peut se demander à juste titre si elle n’est pas en passe d’être victime de son succès. Une série de discussion avec des professionnels m’a récemment permis de me rendre compte des notions véhiculées et de la perception de cette science. J’ai encore le souvenir d’avoir peiné à distinguer la « gestion de projets » et la « gestion par projets » lors de ma courte formation à HEC Montréal et je me demande s’il ne se définit pas de plus en plus une « gestion pour projets ». Il semble, en effet, que loin de simplement s’atteler à l’exercice de la science gestion projets ou de définir des structures de production par livrables, on mette en pratique une série de principes et méthodes de la gestion traditionnelle pour faire avancer des projets. Il est sûr que des emprunts se font de part et d’autre de ces pôles de la gestion et que des zones grises existent. Cela n’empêche pas qu’il existe un ADN à la science gestion de projet qui est à la base d’un corps de connaissance qui a sa vie propre. Avec le développement du besoin des résultats de la science gestion de projet, il est possible qu’un déficit d’investissement en formation des utilisateurs (souvent sommaire) et d’habilitation des entreprises à recevoir adéquatement les apports théoriques et pratiques dont la rigueur est préférée au gros bon sens. La porte reste ouverte à une improvisation (« Freestyle ») d’approches de gestion qui ne sont pas remise en cause tant le produit ou le service sont livrés. Le « comment » est donc relégué à un plan moins important que le « pour ». Cette « gestion pour projets » s’inscrit donc en marge, et de façon plus informelle, des pratiques courantes et reconnues en offrant à un public plus large de participer à l’essor du monde des projets. Comme dit le parchemin « Ceux qui ne sont pas contre nous, sont pour nous. » A vous de voir dans quelle catégorie de pratique vous vous situez…
Conversion du consommateur. Faut-il contres faire ou pros mouvoir?
Il n’y a pas si longtemps, j’avais beaucoup de plaisir à écouter des morceaux de musiques d’artistes en vue dans les baladeurs et autres lecteurs de cassette. Puis ce fut au tour des CD et maintenant du téléchargement. L’usage de tous ces supports technologiques s’est accompagné de ce qu’il y a lieux d’appeler de la fraude ou tout simplement d’un contournement du système pour servir à bas coût le fruit du travail de ces professionnels. Que ce soit par contrefaçon, suppression de licence ou conversion de média, l’activité semble être au profit d’une couche de la population qui ne peut demeurer les laissé pour compte d’une économie à deux vitesses. Loin de créer des justiciers populaires, ce phénomène concoure soit à enrichir des personnes dotées de mauvaises intentions ou à appauvrir ceux qui fournissent l’effort. En tant qu’entrepreneur et surtout entrepreneur ethnique on est tenté de se demander si son portefeuille de produit permet de satisfaire tous les segments de marchés. Bien sûr certains diront qu’ils s’adressent à une niche et que leur différenciation est justement cette spécialisation. N’empêche que si le produit trouve un intérêt auprès d’un segment ignoré du positionnement initial du projet d’affaires, la machine de contournement rebelle risque une fois de plus de se mettre en route et la clientèle cible peut se convertir en clientèle rebelle si le coût d’acquisition du service ou du produit est moindre. La loyauté à ses limites. Comment alors promouvoir la correction dans l’attitude d’achat du consommateur? D’abord identifier tous les clients et partie prenantes du projet d’affaires (même si on choisit de se positionner sur une niche), ensuite créer une gamme de produits donnant à chacun un accès adapté à son portefeuille et à sa disposition à payer, enfin éduquer et encore éduquer en donnant l’information sur l’objectif du projet d’affaires, le pourquoi de l’importance des ventes pour atteindre cet objectif et convertir à sa promotion. La protection et la répression de la fraude me semble consommer plus d’énergie que l’effort d’éducation et de conversion d’un public qui se définira lui-même en communauté liées au projet d’affaires. C’est un là, un aspect du Share Wiser™ qui met le consommateur à la place du promoteur.
Faites place aux femmes!
Les progrès de l’affirmation de la femme dans nos sociétés ont créé une cohorte de femmes remarquables au parcours saisissant mais qui ne sont pas assez remarquées et présentes dans la mémoire collective comme leurs homologues hommes. Dans un échange avec une bloggeuse qui a pris cause et fait pour une meilleure représentation des femmes dans les sphères de décisions et le monde des affaires, je partageais mon sentiment que ces revendications circulaient trop souvent entre les femmes elles-mêmes qui, hélas, s’en gargarisait. Rassurez-vous mon propos ne sera pas théorique ni rhétorique encore moins technique. Il n’est que le résultat d’une observation d’un fait ignoré par les uns parce qu’ils ne se sentent pas concernés, et ressassé par les autres parce qu’elles agissent en victimes et non en acteur légitimes. Je promène mon regard contemplatif sur un déficit de circulation de l’information où le genre créé une barrière au « mais » sage.
Il me semble important de préciser un aspect d’une conception du monde : « la femme n’est pas l’égale de l’homme ». En effet, dans l’histoire de l’humanité on a traversé plusieurs stades de relation. De sa domination par l’homme, à son affirmation en tant que complément incontournable et au final vers son rôle primordial par rapport à l’homme. Ici il ne s’agit pas tant d’un phénomène sociologique ou ethnologique. Les sociétés matriarcales ou la distribution des rôles dans certaines espèces ne sont pas un fait nouveau. Ici il est question de rôle économique dans le cadre d’une évolution de l’humain vers l’acquisition de la richesse et d’une nouvelle identité. Le monde et la terre s’adaptent au fil du temps mais un semblant de tradition immuable et universelle demeure donc: « la femme n’est pas l’égale de l’homme ». Tous deux sont appelés à des missions différentes en fonction de leur potentiel, capacité et capital de vie. Ainsi la femme passe au premier plan d’une lutte d’adaptation de l’humanité aux réalités de la vie terrestre. Doit-on pour autant dire que la que la femme dominera l’homme? Sans doute, mais libre à vous de l’affirmer. Je me contente simplement d’insister sur les dispositions de la femme qui sont propices à notre essor commun (toutes civilisations confondues).
« La femme est le légal de l’homme » et elles font loi. Le but de cette affirmation n’est pas de jouer sur les mots et renforcer l’idée que la femme porte le « mais » sage. Je ne reviendrais pas non plus sur les caractéristiques du message qui a été énoncé dans un précédent article (« un rôle économique primordial pour la femme »). Je souhaite inviter à réfléchir sur les rapports entre les deux profils d’acteurs économiques, deux genres, deux sensibilités : l’homme et la femme, la force et le moteur. En tant que pionnier, l’homme a ouvert la voie à de nombreuses conceptions du monde et la femme lui a emboite le pas pour une gestion rigoureuse et éclairée du nouveau modèle. Avec l’avènement du règne par l’économie et du défi de la finance, à la femme revient la place de la conformité aux lois dans les décisions qui engagent la terre entière dans des crises ou des schismes. Son sens de la préservation autorise un optimisme sur l’avenir des sociétés dans le fait qu’elle s’oppose à la prise de risque inutile et favorise ainsi la constitution, la gestion et la transmission du patrimoine. L’adaptation sur les prochains marchés fluctuants du Monde doit mettre en action la force de l’homme en tant que valeur et accepter que son moteur féminin demeure retiré de ses côtes.
« Faites places aux femmes pour assurer une paix stable dans la lutte d’émancipation originelle de l’homme »
Financement d’entrepreneurs ethniques, entre désillusion et débrouillardise
Les crises économiques sont bien souvent l’occasion de restrictions sur les budgets et de réallocations des priorités gouvernementales. L’entrepreneuriat ethnique qui souffre déjà d’un déficit d’accès aux ressources se trouve encore plus pénalisé par la pénurie de fonds. Bien que la logique soit de favoriser les PME créatrices d’emploi, beaucoup d’entrepreneurs ethniques n’en sont qu’à l’étape du travail autonome et ne produisent qu’un revenu de subsistance insuffisant pour avoir un poids significatif dans la communauté d’affaires. Disons-le ouvertement la recherche de financement dans l’entrepreneuriat ethnique est un réel casse-tête et il en sera ainsi tant que la prise en compte de cette réalité entrepreneuriale ne sera pas effective. Pourtant l’image est séduisante de considérer un acteur économique travaillant à son propre compte comme un demandeur d’emploi en moins et surtout une potentielle source de création d’emploi. Là où le bât blesse, c’est que les nombreux écueils de l’immigration et des réalités de communautés culturelles installées depuis plus d’une génération renvoient un constant alarmants sur l’équité en matière de profil entrepreneurial. Côte de crédit au plus bas, famille nombreuse et outre-mer dont on est le garant financier, réalisme des idées, choix des projets, ambitions d’affirmation sur le marché et dans le temps, fort endettement etc. sont autant de facteurs qui alourdissement l’essor d’une couche de la population des grandes Cités. Que faire alors? Déjà s’armer de patience et faire preuve d’initiative et de débrouillardise. Garder en tête qu’il faut trouver ces fonds à tout prix pour pouvoir se lancer (en restant dans le licite bien sûr). Plusieurs solutions peuvent être envisagées. Mon expérience ne m’a pas montré un réel engouement pour les projets d’entrepreneuriat ethnique sur les sites de crowdfunding classiques et les organismes et institutions peinent à être flexible dans leur sélection. Cela est sans doute dû à la nature même des projets. S’orienter vers du micro financement ou du financement communautaire lorsque ceux-ci sont disponibles et quand la note de crédit ne pénalise pas trop le dossier soumis reste une des voies les plus prisées. La levée de fonds auprès des proches est encore souhaitable dans les cultures où la solidarité est de mise mais en tant qu’entrepreneur il est bon de savoir que ce mode de financement reste privilégié et demeure une solution qui, pour perdurer, doit s’appuyer sur la capacité de l’emprunteur à rembourser après un certain temps pour permettre à d’autre d’en bénéficier. Critères importants cependant se limiter à des montant faibles pour baisser le risque pris par le créancier et prendre en compte que lui-même vit la même réalité de crise que vous mais à un niveau d’épargne différent. Pour les laissés pour comptes de la solidarité ou les cœurs indépendants, vous pouvez d’ores et déjà souhaiter la bienvenue à votre vieille bête noire : l’emploi. Oui retour à la case départ. L’idée est d’épargner pour investir dans son projet d’affaires voire de partager son temps de travail entre un salaire à temps partiel et un revenu d’affaires. Le commun des mortels vous dira que le transfert de temps se fera progressivement mais sachez qu’on a qu’une vie et qu’on ne peut se soustraire au poids de la norme sociale. Pas besoin de faire des sacrifices pendant une partie de sa vie pour vivre son rêve d’entrepreneur un peu plus tard lorsque les fenêtres d’opportunité ne sont plus d’actualité ou que le cœur n’y est plus (phase de résignation). Être entrepreneur ethnique, c’est avant tout être entrepreneur comme les autres mais avec plus de défis à relever pour y arriver. Cette ère est celle des pionniers de cette réalité qui posent les marques pour que cette vocation soit reconnue dans l’esprit des communautés culturelles (même si on aura toujours besoin d’avocats, médecins, enseignant, infirmières etc.). Cette ère est aussi le temps pour une certaine génération de s’affirmer économiquement en tenant compte d’un vieux paradigme : « il faut du temps pour être riche »; simple conseil de génération Y, à bon entendeur…
Les 4 E ou le mix de l’entrepreneuriat ethnique
L’entrepreneuriat ethnique est un phénomène lié à l’immigration et à la vie dans les grandes cités et métropoles des pays industrialisés. Il nait de différentes barrières d’intégration de la main d’œuvre qualifiée issue des communautés culturelles venues renforcer le bassin économique dont les individus sont en vieillissement ou en effectif insuffisant pour combler les besoins en production et les exigences de croissance.
Il a été beaucoup question, jusqu’ici dans notre blog, de sensibiliser les communautés et de préparer ceux qui sont les premiers acteurs de cette nouvelle dynamique qui met en jeu une diaspora de la connaissance face à un défi entrepreneurial. Aujourd’hui nous souhaitons structurer la démarche de l’entrepreneuriat ethnique sur le modèle du mix marketing enseigné, avec quelques variations, dans la plupart des écoles de gestion.
Pour bon nombre d’activité économique voire financière, la prise de risque est l’élément déterminant et discriminant qui intervient dans le rayonnement des réussites des entreprises. Pour beaucoup la précaution essentielle passe par une diversification d’un portefeuille d’actifs ou d’activités. Cette diversification s’oppose à une logique de spécialisation et de position dominante sur une niche de marché. Chacun étant libre d’adapter son positionnement aux réalités de son marché. En ce qui nous concerne, l’objectif principal est à la fois de réduire l’effet des barrières à l’intégration et de maximiser la création de patrimoine par l’optimisation du profil de l’entrepreneur ethnique. Ainsi, ce mix d’entrepreneuriat ethnique passe par 4 E: Emploi, E-Commerce, Entreprise et Expertise (ou personal branding).
L’Emploi
L’un des principaux écueils à l’essor d’une économie informelle stable est la situation d’urgence financière que rencontrent les entrepreneurs ethniques. Rappelons-le les barrières à l’emploi dans le domaine d’expertise puis la difficulté d’accès aux ressources financières pour financer le lancement d’une activité grèvent la démarche d’intégration. Il faut alors parer au plus urgent tout en gardant l’esprit clair sur son objectif de carrière voire même d’intégration. On choisit alors de travailler par transfert de ses compétences ou aptitudes aux tâches requises. Le but ultime de l’élément emploi est ici de générer un revenu à réinvestir dans son activité économique une fois les charges domestiques honorées. Qu’on ne se méprenne pas non plus. Il n’est pas question de ranger son ambition par confort ou résignation. C’est une source de revenu qui doit servir de tremplin pour son entreprise ethnique.
E-Commerce
Face aux potentialités du Web 2.0, l’E-Commerce est un moyen utile pour diversifier son portefeuille d’activité. Il permet de démultiplier les occasions de ventes pendant le temps de travail ou de présence en entreprise. Il demande cependant une logistique minimum pour l’acheminement des produits et la gestion de la relation avec la clientèle. La possibilité de gérer des ventes depuis un appareil mobile améliore le rendement du traitement des commandes ou la possibilité de faire de la promotion dans les communautés virtuelles et autres sites à grand trafic. Le fait d’avoir une option de vente de produit rend son portefeuille d’activité plus tangible et moins risqué si la gestion des stocks s’opère dans les règles de l’art. Quelques exemples d’e-commerce : vente de produits personnalisés, virtuels ou en forte demande. Sachez choisir ceux pour lesquels vous ajoutez de la valeur. N’hésitez donc pas à ouvrir une vitrine sur ce boulevard achalandé qu’est le Web 2.0 et surtout ne négligez pas votre promotion.
Entreprise
C’est le cœur de votre engagement en tant qu’entrepreneur ethnique. Elle est celle qui vous permet de viser un développement régulier soit, afin de retrouver l’entrepreneuriat classique une fois l’activité « auto-sustentée », soit de justifier un retour à une situation d’emploi avec l’expérience d’année de travail autonome. Ce dernier cas est souvent avéré pour les entreprises de services. Quoi qu’il en soit votre entreprise doit avoir un lien avec votre domaine de compétence ou ce pourquoi vous créez facilement de la valeur. Il se peut aussi, nous l’avons vu, que le recours à l’entrepreneuriat ethnique soit une conséquence de l’offre financière et que le désir soit réellement de se lancer dans l’entrepreneuriat classique. L’entreprise ethnique prend alors une dimension temporelle. Dernier point, le service à la communauté. Votre produit ou service peut se révéler nécessaire à la vie des membres d’une communauté. Votre choix de reconversion doit, idéalement, en tenir compte afin que le patrimoine communautaire ne puisse pas, être lésé.
Expertise
Soyez le fer de lance de votre domaine et n’hésitez pas être actif dans votre milieu professionnel ou communautaire. Le personal branding est de nos jours aussi essentiel pour un entrepreneur qu’une carte d’affaires. Alors faites parler de vous et contribuez à animer la vie de votre communauté. C’est un investissement qui paye lors de la reconversion vers l’entrepreneuriat classique ou le retour à la vie professionnelle. Même pour ceux qui demeurent dans l’économie de communauté, le bouche à oreille sur votre travail et sa qualité sont source d’opportunités et d’élargissement de la clientèle.
On le voit donc ce que nous définissons comme le mix de l’entrepreneuriat ethnique est un réel défi qui implique une bonne gestion du temps et des ressources financières. En effet quel pourcentage de son temps accorder à l’Emploi en lieu et place d’une présence physique dans son entreprise? Quel budget allouer aux dépenses de la famille et aux expéditions du E-Commerce et aux charges d’entreprises? Quelle place accorder à la participation des conjoints?
Sortir de l’insuffisance de revenu par l’entrepreneuriat ethnique nécessite des efforts que les 4 E viennent structurer quelque peu. Notre réflexion se poursuit cependant. Une chose semble certaines il ne pourrait y avoir de statu quo durable à la perte de compétences importées et aux besoins insatisfaits des communautés en cours d’intégration. Les modèles économiques classiques ne peuvent trouver solution à toutes les réalités de cette ère et l’alternative à la répartition problématique des revenus détenus par une minorité est sans doute la création de richesse par les couches populaires.
Engagez-vous!
Non, il ne s’agit pas d’un slogan pour rejoindre les forces armées, du moins, pas celles qui luttent pour défendre la patrie. Ici il s’agit de s’engager dans un style de vie qui pourrait changer le paysage économique des Cités des pays industrialisés. Vous le savez déjà nous croyons que les méthodes informelles issues des pays émergents sont à valoriser et à mettre en œuvre pour accompagner « le vieillissement » des économies classiques et les crises associées. Une question de modèle à renouveler. Les pays émergents pourraient apprendre des lourds écueils de ces économies pour renforcer leur lien naturel avec une voie traditionnelle et conforme au vécu ainsi qu’à la culture profonde des populations. La pauvreté, tant médiatisée, dépends du regard qu’on y porte. Il est des villages reculés qui vivent sans grand accès aux ressources modernes et qui pourtant subsistent. L’impression que l’on a du manque de confort habituel n’est pas forcément synonyme de pauvreté. Il y a le minimum vital réel à mettre à disposition des populations et il y a l’excès dans cette tendance unilatérale à voir en victimes ceux qui n’ont pas le même niveau de consommation que le nôtre. En ont-ils vraiment besoin?
Engagez-vous! C’est une invitation à voir dans le modèle de vie des pays émergents un modèle pour ceux industrialisés: Un salaire issu d’une carrière professionnelle qui finance un commerce informel géré en votre nom par un tiers de votre communauté qui y trouve aussi une source de revenu substantielle. Le recours à l’aide sociale n’étant qu’une solution temporaire dans le meilleur des cas. Autre initiative possible, le temps réparti entre un travail rémunéré à temps partiel et une activité d’affaires aussi à temps partiel. Le choix de conjoints voulant à la fois assurer le paiement des charges de vie par l’un, et le risque entrepreneurial et la prise en charge de certains membres de la famille par l’autre. Autant de situations familières des communautés des pays émergent qui vivent en diaspora dans les Cités et qui souvent oublient non seulement de transférer leur style de vie dans leur nouvel écosystème mais aussi d’enrichir ce dernier en initiant les populations homologues aux bonnes pratiques de l’entrepreneuriat ethnique ou de l’économie informelle. Une question de modèle à affirmer.
La conjoncture économique actuelle, et les effets des crises, appellent à des changements profonds dans les façons de voir le monde. Les sud pourraient prendre une part active à rendre plus tangible et harmoniser la finance mondiale par la promotion d’attitudes qui ont accompagné la simple survie au quotidien mais qui seraient des atouts pour le développement durable de la planète.
Engagez-vous!
« Les modèles économiques actuels sont appelés à changer pour inclure l’apport informel et traditionnel des sud. Ceci pour créer un œcoumène où l’insuffisance de revenu disparait non seulement par le partage mais aussi par la création de richesse et de valeur de la part des couches populaires. Une vision à long terme dont les graines doivent germer dès à présent pour offrir de l’espoir »
L’Attitude fait la différence
J’ai eu récemment la chance de participer au jury de sélection d’un concours pour entrepreneurs. Lors de la lecture des formulaires j’ai eu diverses sensations selon que le candidat mettait de l’ardeur ou non dans ses propos, que son idée avait du potentiel ou non ou encore que ses prévisions financières étaient prometteuses. Le plus intéressant de l’histoire a été de rencontrer certains d’entre eux plus tard dans l’anonymat de mon rôle. Ce qui m’a frappé était la relative fidélité des profils et des projets à quelques exemptions près. L’aspect vestimentaire, la foi dans la parole, la façon de se présenter, l’image dégagée, n’étaient que le reflet de ce que j’avais lu quelques jours auparavant. Qu’on y croie ou pas notre attitude vis-à-vis de notre projet influence toutes les actions que nous entreprenons pour le développer. « Chaque projet est important et l’entrepreneur est un portant » ai-je coutume de dire. Le contenu à sa valeur mais l’englobant parle encore plus. Il est bon d’adhérer complètement à ce que l’on veut réaliser. Cette sorte de foi dans « une spiritualité d’entrepreneur » peut faire des miracles car nul ne peut rester indifférent à quelqu’un dont les yeux brillent de passion pour la mission de son entreprise et la vision qui l’anime. L’intérêt nait par simple empathie. Bien sûr j’ai vu en certains un déficit de connaissances dans le savoir être et le savoir-faire en affaires mais cela peut se corriger avec le temps et un peu de volonté. C’est le sens de mon engagement et notre communauté change à son rythme sous l’effet des conjonctures économiques (crises ou essors). Il appartient toutefois à l’entrepreneur lui-même de décider de ce qu’il fait de la graine en lui, cette vie de conditionnement qu’il chérit tant. Il faudra sans doute avoir une justification de revenu (c’est toujours utile pour un crédit ou un simple déménagement) passer par des emplois; être un peu infidèle. Mais pour obtenir des résultats il faudra surtout aligner son projet personnel de vie avec la vie de son projet d’affaires. C’est le défi et comme dirait un certain maître spirituel « si le grain ne meurt… »
Croire et commencer petit
La notion de communauté m’est très chère car c’est en elle que je trouve l’élément essentiel d’une affirmation économique de la force informelle et ethnique. Inutile de rappeler que cette communauté se doit d’œuvrer à développer et maintenir son patrimoine et sa fierté. Force est de constater, hélas, que la vie des quelques réussite commerciales voire fleurons n’est pas assurée après la disparition des initiateurs de ces entreprises. Le problème de la relève n’est pas seulement un fait ethnique mais touche aussi les PME québécoises dont 10,000 seraient menacées notamment dans le domaine agricole (source chambre de commerce de Montréal). Les raisons de ce manque de relèves sont diverses et nul n’est à blâmer sur ce plan. Les différentes générations peuvent ne pas partager les mêmes ambitions pour l’entrepreneuriat ni même les domaines dans lesquels investir. Ainsi, les entreprises familiales se font de plus en plus rares ou leur durée tend à se limiter dans le temps. La solution qui vient à l’esprit lorsque l’on veut sauvegarder de telles institutions est l’ouverture de capital à des investisseurs externe pour assurer le transfert de la gestion à un tiers tout en gardant un contrôle permettant de maintenir la vision de l’entreprise dans le sillage de l’initiateur. Idéalement Ce dernier devrait pouvoir se retirer assez tôt pour observer la direction que prend la gestion de l’entreprise en apportant de petite correction s’il demeure membre du conseil d’administration pendant une période de transition.
Pour moi le problème de la pérennité de l’entreprise ethnique ne se pose pas tant au moment de la relève mais dès les moments de son lancement. En effet, face aux énormes défis que rencontrent l’entrepreneur ethnique pour avoir accès aux ressources nécessaires au déploiement de son projet, plusieurs années peuvent passer sans que la moindre action commerciale ne soient entreprise. On se contente d’aller de déception en déception dans la quête de financement en mettant indéfiniment à jour le précieux plan d’affaires et en édulcorant peu à peu l’idée initiale pour faire patte blanche aux investisseurs, suivre les tendances du marché etc. Pendant ce temps on se confronte aux incessantes sollicitations de notre environnement de vie : factures, loyers, paniers repas etc. Le fait est qu’à suivre cette voie de lancement on perd peu à peu la possibilité de vivre toutes les phases de vie de son projet et d’y intéresser de potentiels repreneurs tant il aura été uniquement question du maintien de l’entreprise dans sa phase de vie individuelle sans possibilité de la développer en une raison morale et intégrer de nouveaux effectifs.
En réponse à ce déficit de stratégie à long terme je propose une démarche en quatre temps : Croire, fédérer, prospérer et partager. Nous y reviendrons ultérieurement. La première étape est de croire en son projet d’affaires (qui a une vie en soi) et de commencer petit à petit à le développer. Le plus simplement du monde. Cela permet d’acquérir des informations sur la réalité de notre marché et de faire des correctifs à mesures que le projet évolue. Par exemple, on peut imaginer qu’une famille souhaite ouvrir un café dans une zone résidentielle mais n’a ni le temps pour s’y consacrer ni les moyens de payer un gérant. Le recours à l’économie sociale et à la coopérative pourrait permettre au projet de voir le jour avec des associés qui participerait aux risques de l’établissement qui débuterait avec un local dont les frais serait répartit par adhérents et la gestion confié à l’un d’entre eux. Il en est de même pour un projet ambitieux d’incubateur dont la forme la plus simple pour débuter serait la colocation d’un espace sous forme de coopérative ou autre.
On le voit donc la difficulté de relève dans le cas des entreprises ethniques n’est souvent que l’aboutissement d’un délai au lancement puis à l’évolution de la forme individuelle vers la raison morale du projet d’affaires. Ce processus permet normalement à la structure de trouver au fil des années des partenaires qui peuvent s’intéresser puis être intégrés à la gestion et garantir ainsi la pérennité du patrimoine d’une communauté culturelle sous sa forme de Diaspora ou de Nation. Il convient donc d’apprendre à commencer petit et progresser (par adaptations aux contraintes et opportunités) dans le développement de l’initiative économique sans attendre que celle-ci ne revête d’abord le profil idéal de l’entreprise modèle.
« Croire en son projet d’affaire, c’est accepter de le porter quelque soit l’état d’avancement de son propre projet de vie »
Le sommeil des Lions
Il y a quelques années il était courant de parler de dragons en matière de pays (du sud est asiatique notamment) à fort taux de croissance et par extension des fleurons qui assuraient cette réussite. J’utilise cette métaphore aujourd’hui et je la mets au gout du jour des réalités africaines pour parler d’un phénomène courant dans les diasporas : la mise en sommeil d’entreprises ethniques.
Le cas est fréquent.
Miné par les contraintes financières à l’issu de son immigration ou de ses études, on met l’emphase sur la recherche d’emploi dans un premier temps. Puis lorsque cette ressource demeure inaccessible on se retourne vers l’entrepreneuriat pour vivre l’espoir de l’autonomie financière. Cela se fait donc dans l’urgence et sans réelle vocation ni préparation. C’est la première cause de ce qui va entrainer une baisse de motivation ultérieure.
La vie d’entrepreneur est marquée par d’innombrables obstacles qui demandent soit une grande abnégation soit un moral à toute épreuve. Les barrières classiques à l’entrepreneuriat ethnique que sont le faible accès au financement viennent s’ajouter à une idée de départ qui n’a pas assez tenu compte des réalités du terrain. Le manque de réalisme initial est le deuxième facteur de mise en sommeil d’une activité commerciale.
Tout au long du processus qui vise à s’établir en tant qu’entrepreneur à part entière, on reste en contact avec le monde professionnel et les opportunités que l’on pourrait saisir. On lorgne voire postule en parallèle pour laisser le destin choisir pour nous. N’ayant pas un intérêt marqué pour le métier d’entrepreneurs certains décident d’arrêter leur rêve une fois qu’une ouverture se crée au niveau de l’emploi. Après tout pourquoi avoir tant étudié pour finir entrepreneur? Ou encore combien de temps faudra-t-il patienter pour être suffisamment stable pour se permettre l’hypothèque tant rêvé? Cette fois-ci c’est, je le pense, le manque d’engagement et de vision qui est à blâmer.
Enfin, ceux qui ont la ferme détermination d’entreprendre, lorsqu’ils se lancent, buttent aussi sur des moments de soudure (« sous durs ») très éprouvant entre deux contrats. Le recours à divers produits de crédit fait prendre des risques importants et mènent à long terme à la case départ du marché de l’emploi pour effacer l’ardoise. C’est ici la contrainte du terrain qui est à montrer du doigt.
Que faire alors?
Rien! Déçu? Cela peut en effet vu comme un processus de sélection naturel où seuls les plus motivés et besogneux arrivent au succès. On a en effet un nombre important d’intention d’entreprendre, puis un nombre de création d’entreprise moindre, puis moins d’entreprises qui tiennent un an ou même trois etc. Certains analystes se servent alors de ces chiffres pour se questionner sur la capacité des communautés noires (les autres étant mieux loties du fait de leur solidarité) à montrer une ferme culture des affaires. Pour ma part je pense qu’il est possible d’améliorer ces chiffres et de réveiller ces Lions dont a besoin dans la communauté noire. Il me semble clair que cette communauté doit se résoudre inexorablement à faire preuve de réalisme et gagner en professionnalisme (on y reviendra). L’informel est notre force mais celle-ci peut être décuplée en codifiant certains aspects de nos pratiques naturelles.
Des solutions?
Il n’est pas honteux de recourir à l’emploi en tant qu’entrepreneur ethnique c’est la source de financement la plus simple lorsqu’on sait faire des économies. Le défi sera de garder une activité à la structure crée. Par exemple travailler dans son projet d’affaires les soirs ou le week-end pour continuer de croitre son portfolio. Autres solutions les prestations ponctuelles qui permettent de cibler certains clients et d’avoir un impact important lorsqu’on optimise la visibilité de chacune de nos actions. En somme capitalisez en efficacité par des contrats à grands impacts lorsque vous ne pouvez pas avoir d’activité régulière. C’est donc concentrer les gains et la visibilité qui permettra à votre Lion de rester menaçant et de rugir un jour lorsque vous serez prêt à régner sur votre partie de savane…
Se vendre ou promouvoir sa communauté?
Le monde des affaires est influencé par des tendances qui font que les plus à l’écoute peuvent assez vite prendre leurs marques pour se positionner sur un marché. Certains sont des précurseurs et d’autres prennent le train en marche jusqu’à l’essoufflement du modèle. Parmi ces tendances, le branding personnel a pris des proportions considérables auprès des entrepreneurs. Chacun y va de son ingéniosité pour gagner en visibilité (que voit-on réellement de vous?) et se vendre pour supposément mieux vendre. Les outils ne manquent pas pour accompagner cette stratégie. Outre les nombreux blogues, pages personnelles, capsules etc., les post sont autant d’occasion de se positionner et d’espérer un « like » au même titre qu’une grâce divine. Le phénomène n’est pas condamnable en soi. C’est une manière comme une autre de communiquer et de s’affirmer.
Là où le bât blesse, ce sont les effets induits sur l’individu et l’écosystème. Non seulement l’accès aux outils est facile mais encore « l’empowerment » de l’entrepreneur agit de sorte à lever la retenue et faire croire que tout est possible à tous; le seul sacrifice étant de mettre des efforts et d’oser; on s’arrangera pour la crédibilité. Personnellement je me méfie de « l’empowerment » et aurait tendance à privilégier une recherche de soi (si ce n’est une initiation plus traditionnelle) pour savoir ce pour quoi on est venu sur terre et s’y investir pour son propre accomplissement. Certes « l’empowerment » galvanise mais il créé un certain nombre d’initiatives qui auront tendance à « polluer » l’écosystème jusqu’à temps qu’elles vivent leur moment de vérité et disparaissent. En effet ces personnages bâtis au cours des actions de communication ne reposent le plus souvent sur rien de solide et ont besoin d’être constamment alimentées et régénérées. On est loin d’un modèle d’épanouissement naturel basé sur la découverte, l’apprentissage et la maturation de son projet de vie. Je pourrais continuer ainsi et avec ces dualités et opposer encore la satisfaction de l’égo (et ses reflets dans l’image) à l’authenticité d’une identité équilibrée et assumée.
Il serait irresponsable de juste tirer à boulet rouge sur le banding personnel sans envisager d’alternative simple et juste risquer de paraitre aigri ou frustré dans mon propos. Bien sûr, j’aurais tendance à prêcher pour ma propre église mais je l’assume. Il m’a été permis de faire un certain nombre d’observations depuis que je suis au contact des membres de ma diaspora et de nombreux entrepreneurs ethniques ou non. J’ai pu ainsi constater la force de l’esprit de communauté mais aussi le besoin que celle-ci a en matière de représentation et de prise en charge. J’ai coutume de dire que les entrepreneurs ethniques sont des soldats d’élites ou simples ambassadeurs de leur communauté sur l’échiquier local ou internationnal. Tout ceci m’a amené à définir un modèle de positionnement qui inclut une cause communautaire à promouvoir dans son métier d’entrepreneur. Ce modèle fait intervenir 5 paramètres (le profil; le message, la mission, la cause, la relève) que j’ai introduit dans mon premier guide (« Une entreprise ethnique en 40 heures »).
Promouvoir une cause communautaire dans le cadre de l’exercice de son métier d’entrepreneur n’est en rien limitant. Cela permet non seulement d’exercer son leadership mais aussi de s’affirmer au même titre que le branding personnel avec l’avantage de pouvoir y fédérer d’autres acteurs économiques et de concourir plus efficacement au résultat. On a plus l’habitude de voir des grands groupes faire part de leur engagement sur la responsabilité sociale et environnementale mais à l’échelle des entreprises individuelles et ethniques l’impact serait tout aussi probant avec l’effet de masse. L’affrontement doctrinal au niveau politique est tout au plus nuancé de nos jours. Les équipes qui se succèdent montrent généralement peu de rupture dans la gestion malgré le clivage gauche droite. Le jeu stratégique s’opère plus sur le terrain économique et il est pour moi essentiel de demander aux acteurs qui détiennent ce pouvoir par l’entrepreneuriat de faire une place aux causes communautaires. Ces dernières ne manquent pas (pauvreté, équité homme-femme, intégration de minorités, partage de richesses etc.) et ne peuvent dépendre que du bon vouloir du monde politique quand le secteur des affaires peut agir concrètement et instituer des dynamiques qui à elles seules peuvent changer la vie des citoyens.
Notre ère est en demande de leaders simples, sensibles à ces réalités et désirant y apporter leur contribution et non de simples idoles à admirer pour leur réussite socioprofessionnelle. C’est sûr que ce n’est qu’un point de vue qui laisse la liberté à chacun de choisir entre le branding personnel et la promotion d’une cause communautaire. Les deux volets de mon propre positionnement ont été l’identité ethnique (l’affirmation fière de son sentiment marginal) et le développement économique (la lutte pour la suffisance de revenu par l’entrepreneuriat ethnique.) à travers un simple Rappel « Chaque Homme est important aux yeux de Dieu ». Ce sont mes raisons de croire, fédérer, prospérer et partager.
Je finirai en rendant hommage à un avocat de formation qui a endossé la cause de sa communauté et dont la promotion l’a amené à sacrifier sa liberté pendant une longue période de sa vie mais dont le destin s’est avéré être grandiose après des années de luttes dans l’humilité et la détermination… Il suffit d’un rien de vision pour commencer un tel parcours et les entrepreneurs ont la capacité de relever de tels défis et d’apporter le changement attendu cruellement par l’humanité.
Si l’Afrique ne s’éveille pas, le Monde tremblera…
L’Afrique s’apprête à franchir le seuil du milliard et demi d’habitants et sa population sera essentiellement constituée de jeunes de moins de 20 ans. Si les infrastructures disponibles ne permettent pas d’assurer à cette génération un minimum d’éducation, l’accès à des soins de santé publique et surtout un marché de l’emploi performant leur permettant de puiser une source de revenu stable, nous serons alors assis sur une bombe à retardement qui concernera le monde entier. Un « boom! » menaçant qui ne concernera pas une forte croissance des naissances mais bien l’inverse une catastrophe sociale où la mort recrutera son armée parmi cette génération. On note déjà l’instabilité crée par la récupération par des groupes d’influence géopolitiques de ces jeunes dans des troubles qui frappent les régions les plus riches en ressources et pauvres en matière de niveau de vie. Donner des débouchés à ces jeunes c’est réduire l’influence des systèmes pernicieux ou mafieux; impériaux (voire condescendant) ou vénaux.
En effet, compte tenu des intrications des gouvernements locaux il est mieux que l’effort d’affirmation vienne d’acteurs économiques indépendants qui œuvrent avec leurs propres moyens. Nul n’a plus intérêt à voir cette jeunesse sortir de cette ornière de désespoir qui les pousse à la violence que l’Africain lui-même et cet effort d’affirmation doit être le fruit d’une intense contribution de la diaspora africaine. L’idée générale de la portée du mouvement et de la dynamique qu’on souhaite imprimer à la présente génération d’acteurs économiques des communautés culturelles, est de se donner une alternative de fonctionnement sous forme de modèle conceptuel aux entrepreneurs ethniques des diasporas et leur permettre de créer un patrimoine personnel et communautaire afin d’envisager de créer des emplois et des débouchés dans leur régions d’origine en général et en Terre d’Afrique en particulier.
Ces initiatives visant ces jeunes doivent se faire par le truchement des moyens technologiques tels Internet et la téléphonie mobile. L’impact sur le commerce informel n’en sera pas négligeable non plus, en ce sens qu’il renforcera sa structure et offrira à l’économie mondiale un apport identifié et identitaire de ces régions à travers la créativité (pour les produits) et la transversalité des compétences (pour les services). Cet apport tire sa source des qualités d’abnégation, d’authenticité et de simplicité de ces peuples très divers. En effet l’Homme africain est doué pour apprendre des autres pour en faire un usage professionnel et personnel parfois au détriment de sa propre culture ou héritage.
C’est donc la performance économique des entrepreneurs ethniques qui doit être source de paie et de paix pour la terre économique dont ils sont issus. Ils sont au cœur d’un nouveau Rappel sur la non prise en compte des marginalités et du concours pour la suffisance de revenu : « Chaque Homme est important aux yeux de Dieu ». Le moment est donc venu d’enrayer, jusqu’à sa disparition, un système de domination qui subsiste à travers les âges et d’ouvrir la perspective d’espoir que les générations futures de jeunes pourront vivre un nouvel âge d’or de l’économie africaine sous l’égide des dieux et de Dieu.
Pourquoi tester votre projet d’affaires par un concours
Chaque année, le calendrier de la communauté d’affaires de la région de Montréal prévoit un certain nombre d’activités récurrentes ou saisonnières. Ainsi, plusieurs concours ou compétition d’affaires donnent l’occasion aux entrepreneurs en recherche de financement de se mesurer entre eux pour obtenir de nombreux prix notamment des bourses, des services d’accompagnement et des investissements pour lancer ou consolider leurs projets. Bien que l’essentiel de la démarche soit de gagner, il n’est pas inutile d’y participer pleinement pour l’exercice de faire la synthèse de son idée, savoir la vendre en un court exposé ou maitriser les aspects financiers auxquels seront sensibles les investisseurs potentiels. Le tout est de se donner le cœur à la tâche de rassembler les données éparses et souvent tacites de son projet pour rédiger un document compréhensible et courir la chance de gagner quoi qu’il arrive. En effet, aucun effort n’est perdu. Non seulement les éléments utilisés pour un concours peuvent être utilisé pour un autre mais surtout pour votre propre organisation et évolution. C’est à force de vous présenter et présenter votre idée que vous pourrez la corriger, la maîtriser et la mieux la vendre. N’oubliez pas que vous êtes un entrepreneur ou à défaut un entrepreneur en herbe et la vente ainsi que le réseautage sont des activités essentielles pour vous développer. Dernier point les personnes du jury sont souvent des professionnels du conseil en gestion ou des entrepreneurs eux-mêmes. Ils sont bien placés pour vous donner du recul sur une idée que vous croyez bonne mais qui ne trouvera que peu de réponse une fois sur le marché. Bien sûr ils peuvent se tromper mais l’expérience et l’intuition d’un tiers extérieur à votre projet est toujours la bienvenue. Pour finir, il existe plusieurs concours rendus possibles par les organisations animant la vie entrepreneuriale dans la grande région de Montréal mais j’attirerai l’attention tout particulièrement sur la compétition d’affaires « Pitch the Dream » du projet Ujamaa Initiative for Black entrepreneurship (UIBE) qui cette année est dans sa 5ième édition et qui offre des bourses et un encadrement aux trois premiers entrepreneurs sélectionnés sur dossier et présentation (« pitch »). En cinq ans c’est plusieurs entrepreneurs qui y auront participé et n’auront pas démérité. Je tiens à les féliciter et les remercier autant que les vainqueurs car tous ont eu un rêve qu’ils ont cru bon de porter l’espace d’une compétition, de quelques mois ou d’une vie. La communauté noire fait preuve de beaucoup de créativité et d’initiatives cette compétition est pour nous l’occasion de prendre le pouls de notre culture d’affaires et de voir l’innovation y faire sa place tranquillement pour une plus grande affirmation et la création d’un patrimoine commun.
Immigrants, les malles aimées du système
Le travers de notre système se manifeste lorsque l’amour pour la possession invite à mettre le bien en malles et à délaisser la notion de partage et d’héritage qui fonde et fortifie les communautés à travers le temps.
Je participais récemment à un atelier de travail sur le développement économique de mon arrondissement et je n’ai pu m’empêcher d’évoquer la question de l’intégration des immigrants dans la vie économique locale. Bien sûr cela était une fois de plus prêcher pour mon église au risque de renforcer les clichés et la victimisation à outrance de cette couche de la population face à ceux faisant partie du décor depuis plusieurs générations (nous sommes tous immigrants mais de dates d’arrivée différentes). J’ai été bizarrement surpris par la réaction d’un représentant d’une banque très en vue dans la région qui a rappelé que les immigrants étaient l’avenir. Sortis du contexte purement politique où les formules rassembleuses ou les visions sont légion, voir un homme du terrain, qui plus est banquier, prendre le relais de ce discours a suscité mon intérêt. Je voyais en lui non seulement le décideur mais aussi le résident québécois qui s’exprime sur le défi de l’inclusion des « néo québécois ».
Vous l’aurez compris ma surprise semblait venir du contraste de réalités. Pour une des rare fois que j’avais l’occasion d’interagir avec des collègues québécois, je réalisais que certaines perceptions n’étaient pas partagées. Mon quotidien à moi était fait des lourds défis d’intégration et de suffisance de revenu de ma clientèle : difficulté pour trouver un emploi, à apprendre les codes locaux et bâtir un réseau ou encore à accéder au financement quand ils décident en dernier recours à faire valoir leur esprit entrepreneurial…
Il n’y a rien de mal à aimer que les immigrants déposent leurs malles sur le sol québécois et partagent leurs bagages intellectuels, culturels, économiques etc. pour enrichir la société, mais cela ne se fait pas assez dans un esprit de construction. L’intérêt de l’immigrant ne devrait pas se limiter pour un résident ou un dirigeant à l’importance des questions de transition démographique tant par le nombre d’actif imposables que par l’effectif parlant français. Et c’est là un profond regret. L’inclusion reste bien trop administrative ou institutionnelle. L’immigrant suit son parcours d’intégration (reconnaissance des diplômes, programmes d’insertion subventionnés…) en bon écolier pour faire ses armes et surtout développer le fameux réseau. Hormis cette nécessité guidée par l’accès aux marchés (emploi et affaires) permettant de tirer des revenus minimum, aucun projet ou vision commune de « melting pot » culturel ne semble se dessiner clairement. On observe plus une juxtaposition de communautés avec des intérêts différents qui interagissent entre elles au besoin mais surtout préservent leurs références culturelles. Et comment ne pas réagir ainsi tant qu’on ne peut souscrire à un modèle québécois de « vivre ensemble »?
Au contraire, l’accent est souvent mis sur les différences stratégiques : allophones vs francophones immigrants vs citoyens communauté ethnique vs québécois de souche etc. Ainsi, on a eu droit au spectre d’une Charte (sans doute prélude aux charters) mais sans savoir pour quel Québec on voulait définir des valeurs et surtout qui y serait inclu. Bref on s’ignore tant que le gouvernement nous garantit nos droits et que chacun peut prendre le métro en ayant sa propre perception de la météo et de la réussite des Canadiens avec la rondelle.
A présent, que l’effort, semble-t-il assez austère, est mis sur l’économie, en quoi notre contribution à tous fait du sens? Doit-on se contenter de voir moins de ressources pour les québécois d’un côté et moins de structures d’accompagnement pour les immigrants de l’autre, renforçant ainsi l’éternelle compétition, sans s’offrir la chance de commencer à réfléchir à ce modèle social commun et qui serait typique du Québec. Il faut moins de temps pour apprécier une poutine ou un pâté chinois voire le sirop d’érable qu’il ne faut pour comprendre et d’adhérer à la célébration de la Saint Jean Baptiste ou s’intéresser au patrimoine Québécois. Finalement ce que l’on produit est plus des nouveaux canadiens francophones (bilingues ou trilingues) vivant au Québec et non des « néo québécois » participant à une richesse culturelle commune. Ce défi concernerait moins les progénitures (citoyens et intégrés de fait?) qui recréent le Québec de demain dans les cours d’écoles mais c’est ce même Québec de demain que nous leur laissons en héritage par un système de lois qui peine à donner des conditions pour le bien de ces malles que l’immigrant aime déposer quand il se sent à l’aise, « chez nous. », et que l’achat d’une maison vient concrétiser symboliquement.
L’intégration est, selon moi, une question de perception et de satisfaction par rapport à l’accomplissement personnel ou la réalisation d’objectifs socioéconomique. A ce titre, un des facteurs prédominants reste la qualité de l’accueil puis de la mise à contribution de chacun pour bâtir une communauté qui vit et s’adapte au fil des générations. Dira-t-on, un jour, des québécois à l’instar des habitants du sud d’un pays cousin qu’ils vous accueillent les bras ouverts et oublient de les refermer sur vous? Il nous appartient, dès aujourd’hui, de laisser l’image de notre modèle d’immigration au reste du Monde.
L’immigrant est l’avenir du Québec.
Vaincre la peur de se lancer
Le métier d’entrepreneur peut être à la fois gratifiant et plein de défis. La différence de perspective dépend de la tolérance au risque de chacun. Ce qui va de pair avec l’audace et la patience dans l’attente des résultats issus d’une bonne stratégie.
Avant d’en arriver là, à cette routine qui peut blaser certains, il faut pouvoir réaliser la première vente. Malgré un fort potentiel, des projets peuvent stagner ou rater leur entrée sur le marché parce que le promoteur n’a pas su vaincre sa peur du terrain, de la réalité et bien souvent de la réussite. Dans ce cas toutes les raisons sont bonnes pour gagner du temps au risque de rater la fenêtre d’opportunité. En effet malgré le désir affiché de réussir, beaucoup sont mal préparés à l’idée d’en gérer les conséquences. Bien sûr, je ne fais même pas allusion à ceux qui revêtent le titre d’entrepreneur pour le style de vie qu’ils en tirent. Ils investiront dans l’apparat (avec une très bonne communication) au risque de décevoir sur le produit ou le service en lui-même. Parlons plutôt de ceux qui sont conscient des implications de leur projet. Leur seule appréhension vient essentiellement de la non maîtrise des codes d’affaires. Que faire alors?
Bien préparer le contenu, le contenant de son projet et sa stratégie. Nous verrons encore d’autres aspects de ces codes plus tard…
Le contenu
Pour être à l’aise avec l’idée d’offrir quelque chose sur le marché, il est bon d’avoir cette chose en sa possession. Cela demande de réfléchir sur ce que l’on veut vendre concrètement et surtout quels revenus vous voulez en dégager. Laissez votre créativité s’exprimer et se joindre au réalisme pour créer une innovation qui vous distinguera sur le marché. Plus vous prenez du temps à préparer votre contenu plus votre confiance grandit et votre peur se dissipe. N’avez-vous pas remarqué combien il est agréable de partager une œuvre qui a demandé de l’ouvrage avec son entourage. Il en est de même pour votre contenu de projet qui est unique et que vous voulez partager avec le public. Décrivez ce qui et en votre possession et que vous voulez offrir à votre future clientèle.
Le contenant
Nous l’avons dit, certains mettent l’accent sur la présentation du projet et attirent à eux, dans un premier temps, hélas, de nombreux clients. La qualité n’étant pas souvent au rendez-vous, le bouche à oreille a vite fait de faire circuler la rumeur de votre incompétence ou des défauts de vos produits. Le retour à la case départ, le contenu, est souvent ce qui reste comme option après avoir voulu aller trop vite. Par contre si votre contenu est solide et que votre seule envie est de le partager, vous devez encore faire preuve de patience pour ne pas faire d’erreur de communication. Travailler sur le contenu vous a donné confiance en vos moyens maintenant le souci du détail doit vous rassurer sur l’image que vous allez refléter. Si vous avez un doute sur la perception de votre produit ou service demandez l’avis d’un tiers. Vous devez vous reconnaitre idéalement dans ce que vous entreprenez même si, bien trop souvent, d’autres vous donnent des conseils sur la perception qu’ils ont de votre projet. Vous avez alors deux choix : concilier ou vous affirmer tout en assumant les responsabilités.
La stratégie
Il est bon d’avoir un ou plusieurs plans pour chaque phase que traversera votre projet d’affaires. Il vous servira de guide et vous recentrera lorsque vous subirez les influences de l’environnement. Vous pouvez y inclure des contingences et savoir que certaines mises à jour sont toujours possibles pour vous adapter. Cet exercice délicat se fait souvent avec un coach d’affaires, un conseiller en gestion associé ou non à un mentor. N’hésitez pas à chercher l’aide qui est disponible même si cela demande un investissement. Vous gagnerez certainement en erreurs évitées, en perte de temps et d’argent voire en réputation ternie.
En conclusion, si vous avez encore des craintes sur le lancement, je vous invite à faire une analogie avec moi. Imaginez que vous voulez apprendre la dernière danse en couple en vogue actuellement. Les plus enhardi diront qu’ils n’ont pas besoin de prendre de cours et qu’il leur suffit de regarder certains danseurs pour capter les attitudes et les pas. A force de marcher sur les pieds de leurs partenaires leur réputation se fait et au bout d’un moment toute danse leur est refusée. Seule issue de sortie la porte ou l’inscription à un cours de danse. Ce dernier est ce que choisissent les plus prudents. Ils apprennent la codification des pas et les pratiquent pour les intégrer. Une fois les bases maitrisées ils s’attaquent à un peu plus de technique et de style. De sorte qu’au bout d’un moment ils ne rêvent que de leur première danse en soirée qui devient un moment inoubliable et non une contrainte contre soi. Le reste n’est qu’expérience acquise au fil des danses…
« C’est le nouvel entrepreneur qui a peur sinon il n’y a que les codes d’affaires »
Quelles perspectives pour l’entrepreneuriat ethnique à l’horizon du Papy-boom?
Le Papy-boom, cette série de départ à la retraite nous est annoncée depuis tant d’années mais dans les faits tout le monde ne semble pas encore en être touché. A voir le maintien du niveau de chômage au Québec (6.8% en mars 2015), on serait poussé à croire que ce sera un autre mythique ou supposé phénomène à l’instar du « bogue de l’an 2000 », mais l’observation de la courbe d’âge semble toutefois confirmer son occurrence. Rien que dans l’économie sociale au Québec, 2017 devrait voir un grand nombre de ces départs. Logiquement le Papy-boom devrait s’accompagner de formidables opportunités d’emploi et d’un défi pour garantir les pensions de ces jeunes retraités. Les gouvernements de la plupart des pays dits développés se sont déjà penchés sur le problème et légifèrent en fonction. Ces derniers et certaines grandes entreprises en profitent hélas pour revoir l’effectif des fonctionnaires et les masses salariales à la baisse afin d’améliorer leur performance. La question qu’on est alors tenté de se poser est : si vraiment les projets et les initiatives ethniques sont principalement issus des barrières à l’emploi, que deviendra cette dynamique entrepreneuriale avec le retour supposé des chances de carrières professionnelles?
Malgré les départs massifs à la retraite, il est fort peu probable que la question de l’accès au marché de l’emploi pour les minorités ethniques soit totalement réglée. A observer les pays ayant une immigration plus ancienne, tels les pays européens, on peut avoir une idée du risque d’exacerbation quant à l’inclusion si des changements ne s’opèrent pas pour les minorités ethniques avec un meilleur marché de l’emploi. En effet, le Québec contrairement à l’Hexagone n’est pas exposé à la même immigration clandestine (réel péril géo politique) ou n’a pas hérité d’un passé impérialiste. Beaucoup d’immigrants ont investi dans leur formation avant de venir s’installer. Or la surqualification demeure quel que soit les opportunités. Selon une récente étude publiée par Statistique Canada (Sharanjit Uppal, Sébastien LaRochelle-Côté, 2014), je cite « Parmi les immigrants diplômés universitaires qui n’ont pas obtenu leur diplôme au Canada ou aux États-Unis, 43 % des femmes et 35 % des hommes travaillaient dans des professions exigeant des études de niveau secondaire ou moins. À titre de comparaison, les taux correspondants pour la population née au pays et pour les immigrants ayant obtenu leur diplôme au Canada ou aux États-Unis variaient de 15 % à 20 %. ». De plus les femmes sembleraient mieux s’en tirer dans l’accès au poste de professionnels (niveau universitaire). Ceci renforce encore l’idée de rôle primordial des femmes dans le modèle des foyers immigrants. Elles garantissent souvent la sécurité du foyer (quitte à le faire seule parfois) quand l’homme prend les risques pour accélérer la mobilité sociale. Cliché à développer à tête reposée. La surqualification n’est pas le seul point d’attention, les autres telles l’expérience dans le domaine, la langue, la reconnaissance des diplômes etc. demeurent. Je passe sous silence les problèmes de discrimination raciale, religieuse, de genre… On arrive en travailleur qualifié pour se faire demander une expérience et un réseau local. Image à transformer en cliché pour les nombreux candidats à l’immigration.
Dans ces conditions, si le Québec donne une réponse différente à la question de l’inclusion avec le Papy-boom, l’entrepreneuriat qui devrait se dessiner est celui guidé par la vocation et non le dépit. Faire le choix d’être entrepreneur parce qu’on a mis à jour une idée innovante et non parce qu’il y a les factures et le loyer. L’équité dans l’accès aux ressources intervient alors dans un deuxième temps pour ceux qui auront choisi de prendre ce risque. Ceci devrait permettre aux nombreux accompagnateurs d’entrepreneurs (de nos jours presqu’aussi nombreux que les entrepreneurs eux-mêmes) de se focaliser sur la réelle réussite, la création de richesse et de valeur par ces structures économiques. Les perspectives de l’entrepreneuriat ethnique à l’horizon du Papy-boom serait-elle celles d’une spécialisation autour de valeurs communautaires? Le temps nous le dira…
Pourquoi fuir l’argent que nous voulons gagner?
D’entrée de jeu cette question peut paraitre paradoxale pourtant elle cache ce que bien souvent notre inconscient nous pousse à faire : résister au changement. Beaucoup de personnes ne se posent pas trop de questions sur leur motivation à choisir l’entrepreneuriat. Pourtant à y voir de plus près, parmi les raisons, il y a une nuance entre devenir entrepreneur parce qu’on a besoin d’argent et devenir entrepreneur parce qu’on veut se faire de l’argent.
Dans le premier cas toute source de revenu stable qui pourrait se présenter pendant l’exercice est suffisante pour mettre fin à l’aventure tant la tentation pour le confort est forte. Dans le second cas les motivations sont plus profondes et le désir de créer de la richesse est plus palpable. Sans être forcément vénal, l’entrepreneur qui affiche cette détermination est plus résilient aux infortunes et prendra plus de risque.
Malgré le fait que beaucoup en viennent à l’entrepreneuriat ethnique par résignation ou urgence financière, il faut pouvoir se forger une ATTITUDE DE VAINQUEUR donc vouloir se faire de l’argent et non en avoir besoin. Autrement, cela donne lieu à une fuite au quotidien de l’argent qu’on veut se faire par une autre attitude : se plaindre d’un rien, ne pas croire en soi, ne pas oser, préférer le confort, retarder l’effort ou encore le moment de vérité…
Si je devais personnaliser cet argent je dirai qu’il est comme une femme très capricieuse et exigeante et demande même parfois toute une science du comportement financier, personnel et même spirituel pour le maîtriser. Ce n’est pas pour rien que dans la sagesse populaire, l’homme est souvent décrit comme cédant à ses charmes et se faisant son esclave tandis que la femme est celle qui sait le mettre au pas dans le budget du foyer. C’est un cliché sexiste qui vaut son pesant d’or.
Le défi revient encore une fois au RÉALISME. Réalisme sur ses motivations profondes à entreprendre. Réalisme sur le métier d’entrepreneur qui doit accepter de faire payer ses services au juste prix et de faire du profit malgré la tentation de plutôt rendre service ou d’abuser de l’ignorance du client. Enfin réalisme sur les attentes de l’aventure entrepreneurial c’est-à-dire, avoir une vision claire de là où on veut aller, les objectifs et mettre en œuvre les ressources nécessaires en accordance.
Cesser de fuir l’argent qu’on veut gagner reviens à se réconcilier avec le changement opéré dans son statut: passer de professionnel employable à professionnel qui se vend ou poursuit une cause. C’est toute une RESPONSABILITÉ qu’il faut faire endosser à son corps et son âme sans vriller l’authenticité de sa nature ni de son identité. Bonne réappropriation de votre esprit de guerrier!!!
Je me souviens
Le mois de février au Canada, et surtout au Québec auquel je me référai, est l’occasion de célébrer le parcours de nombreux héros de la cause Noire. De nombreuses activités sont au programme de ce mois qu’on a eu l’amabilité de consacrer à notre communauté ou Peuple si on fait fi des contraintes de territoire et de souveraineté éparses pour mettre en avant la force unique de notre diversité. Février, mois court, mois froid, mois pendant lequel les membres de la communauté hibernent pour la plupart et doivent faire preuve d’un grand courage pour montrer leur soutien aux rendez-vous de la programmation. Ne serait-on pas mieux dans un mois d’été à refléter la chaleur de nos âmes, de notre rapport à la Nature comme ça a toujours été le cas sous les latitudes de notre environnement légitime? Tant mieux nous y sommes et avec le recul j’observe la place du Noir dans la programmation de la Cité : salon de l’immigration, festivals colorés, Saint Jean-Baptiste et austérité au soleil. Montréal brille de tous ces feux multiculturels.
Mais revenons sur ce mois de faits vrillés ne m’empêche pas de voir les conditions actuelles des immigrants de notre communauté qui sont souvent reçus mais pas toujours inclus ou du moins pas là où ils mériteraient de l’être. Le fait de changer le nom d’un ministère ne change rien à la réalité sur le terrain mais montre soit que le mal est à présent considéré ou qu’il est exposé au vu et au su de la société tel un serpent d’airain pour conjurer la grogne qu’on serait en droit de manifester face à tant d’iniquité.
« Au pays des aveugles, les borgnes sont rois » dit l’adage. Après avoir fait miroiter toutes sortes d’idées sur mon futur règne d’immigrant qualifié (si ce n’est « califié » en dupe) au terme d’une sélection minutieuse, la réalité a été tout autre une fois « chez nous ». Loin de m’imposer aux borgnes, j’ai perdu mes yeux et perdu de vue mes connaissances, mes compétences et presque la richesse de mes valeurs culturelles pour me ramener au niveau de l’accueillant peu friand de ma prétention à faire me faire valoir. Alors pris dans le tumulte de la lutte pour un meilleur quotidien, je prends à mon compte la devise de mon oppresseur et « je me souviens ». Je me souviens de mon parcours. Moi l’immigrant nouvelles marchandise échangée pour bâtir la richesse d’autres nations. Accueilli, difficilement inclus et intégré à titre posthume.
Je me souviens, jeune, avoir été poussé au départ par les craintes sur mon futur que faisait peser les tenants des comptoirs dans ma terre natale. Ces nouveaux administrateurs qui ont ma peau mais prennent le pot avec les mêmes vendeurs de miroiteries et de plaisirs qui durent le temps d’un règne ou qui règnent le temps qu’ils durent. Exilé pour acquérir la connaissance et la compétence que ne peut offrir ma patrie, je prends alors de la valeur sur le marché international de la main d’œuvre qualifiée. Je me souviens le rejet de mon maître de formation ne pouvant m’intégrer à l’économie locale saturée en savants de toutes origines coloniales mais pas assez locales. Choisir et non subir tel est l’équation. Je me souviens m’être tourné vers le cousin innocent et appelant. Dans sa lutte fratricide pour la langue, l’Abel province me veut pour yeux. Pour yeux tout seul. Victime d’une injustice d’intégration à l’échelle fédérale qu’elle me fera subir à son tour individuellement.
Dans ce long périple pour me faire une place dans la société d’accueil, je ne me souviens pas avoir été heureux. Est-ce dû à la condition d’un Peuple plongé dans l’insuffisance de revenus et les calculs pour les fins de mois difficiles ou encore la contorsion d’identité de ceux qui veulent montrer pattes blanches et refléter le modèle de réussite généralement observé? Réussir c’est avoir une maison, une activité professionnelle, une famille à deux enfants, une voiture par conjoints… (Suggestion de présentation l’abus de dettes est dangereux pour la santé). La deuxième génération aura sans doute le défi de ne plus troquer leurs rêves pour la survie ou l’honneur. Me souviendrais-je de mes frères ayant directement étudié icit et pu ainsi bâtir un réseau, arme indispensable et utile pour déjà trouver un stage puis s’intégrer, une fois la fameuse étape de la sélection passée. Me souviendrais-je aussi de tous ces parcours oubliés et qui s’achèvent au point de départ dans une forme géométrique bien connue de notre histoire : Afrique- Europe- Amérique du Nord. Le mois de février doit être tourné aussi vers l’avenir pour que cette réalité devienne ce que d’autres étudieront comme fait du passé si nous nous levons tous pour donner un poids économique à notre communauté par notre réussite de carrière ou d’affaires que notre voix soit prise en compte dans les décisions qui concernent nos « chez nous » d’exil et d’origine. Alors je me souviens et « je me lève pour l’affirmation économique des diasporas Noires ».
Bonne fête de la Saint Jean-Baptiste.
Ce dont les entrepreneurs ethniques peuvent se rappeler avant de faire leurs classes…
Les saisons se répètent et l’Homme poursuit son périple sur Terre pour apprendre de la vie le moyen de s’accomplir. Ainsi comme chaque année la mi-août sonne le glas de l’été et lance la grande période de préparation de la rentrée. Bien que les activités d’affaires se poursuivent en dehors du cycle scolaire, l’automne est aussi l’occasion de voir de nouveaux projets se faire jour et de recevoir les futurs crus d’entrepreneurs. Ceux-ci font le choix de l’autonomie dans la quête de la richesse et la création de valeur. Cependant, à voir l’attitude de certains d’entre eux, force est de se demander si le choix de la voie de l’entrepreneuriat a été mûrement réfléchi ou si la prise de risque a été pesée. Avant que la prochaine cohorte d’aspirants entrepreneur n’intègre le « système », je tenais à faire quelques rappels essentiels à titre de viatique et d’alternative pour leur aventure.
La sagesse en affaires est très utile surtout lorsque, comme dans le cas de l’économie ethnique et informelle, on suit une tradition de métier, de produit ou de service. Ainsi on peut ne pas s’étonner que chacun y aille de son produit capillaire, de ses soins pour la peau etc. Cependant dans une logique d’ouverture de marché et surtout de taille de marché (essentielle à la croissance), il est bon d’y associer l’INNOVATION et la TRANSPOSITION. Concernant l’innovation il est important d’avoir cette valeur ajoutée à son produit ou service qui fait qu’on bâtit très vite un avantage concurrentiel. A ce propos je regardais avec intérêt une chaîne de télévision, dédiée au télémarketing, et constatais combien des idées simples pouvaient germer continuellement pour enrichir le marché. Ce qui est loin de l’apparent conservatisme de l’économie ethnique où la créativité est étouffée par le moindre accès aux ressources. Il en résulte que la personnalisation ethnique n’est pas poussée jusqu’à l’innovation. Pour ce qui est de la transposition, nous sommes consommateur de produits et de services qui sont soit des modèles généralement reconnus soit des standards culturels exogènes qui ont su s’imposer à nous. La transposition consisterait à intégrer aussi dès la conception des produits et services la possibilité de les offrir à des cultures autres que la sienne. Cela impose de voir large et surtout de commencer à prétendre à un « made in » légitime sur le marché. Autant cela est difficile par exemple pour des produits pour cheveux « Afro », autant il y a de l’espoir dans la restauration, la mode, certains services professionnels etc.
L’innovation et la transposition sont des atouts importants pour l’essor de l’économie ethnique et informelle. Néanmoins sans une prise de risque initiale l’aventure entrepreneuriale ne peut dit-on voir le jour. Qu’en est-il lorsque le contexte financier est critique? Existe-t-il des alternatives?
Il y a une vérité qui peut même servir de paradigme qu’il est bon de rappeler « tout le monde ne peut ni ne veut devenir entrepreneur ». En déplaise aux vendeurs d’illusions et à la tendance qui se renforce dans le sens de la création d’entreprise. Le métier d’entrepreneur est une réelle voie qui comporte ses codes et qui élimine les moins endurants. A la base, la prise de risque fait la différenciation entre les entrepreneurs et justifie les moyens mis en œuvre pour atteindre les objectifs. Mon point, et c’est là l’alternative que je promeus, est d’opter pour un entrepreneuriat étayé par une vie professionnelle au début. Cela présente de nombreux avantages tant dans l’accès aux solutions financières, la transition de carrière ou encore la consolidation des phases de développement de l’entreprise. C’est une approche que j’ai introduit dans l’article « Les 4 E ou le mix de l’entrepreneuriat ethnique », puis dans le guide « L’art de s’intégrer par l’entrepreneuriat » et enfin que je souhaite enrichir sous la dénomination de « parapreneuriat ». Cela demande, il faut s’en douter, un nouveau type de relation au temps.
On le voit donc, l’entrepreneuriat est une voie à part entière qu’il ne faut pas prendre à la légère pour s’essayer ou avoir des sensations de grandeur. Il est bon d’adopter la bonne attitude vis-à-vis de ce secteur de l’économie et de se positionner adéquatement quant à l’innovation, la transposition de son idée ou l’exclusivité ou l’hybridité dans la prise de risque. Dans une vision plus philosophique d’un monde idéal, chacun devrait pouvoir connaitre et suivre la voie qui lui est propre pour un équilibre des apports à l’humanité. Il y a en effet une nuance entre un entrepreneuriat de vocation et un qui sert d’outils à la conquête de la suffisance de revenu en marge d’une autre activité. L’entrepreneur est aussi indispensable que le chirurgien mais l’intérêt est que le chirurgien peut vendre son savoir de spécialiste sous forme de webinaire, de podcast s’il le veut (suivant la déontologie). En somme, l’Homme par son métier demeure, dans son essence, l’instrument de l’action divine dans le Monde et sur Terre en tant que vicaire contemporain dans l’économie.
Entrepreneuriat ethnique: il y-a-t-il vraiment encore un intérêt?
Après plus de deux ans et demi d’engagement officiel voire public dans l’entrepreneuriat ethnique par le biais de mon blog, la question de la continuité dans l’action s’est posée à moi. Bien sûr je me la suis posée en marge de mon propre cheminement de carrière qui n’est que l’alibi pour un engagement social plus profond sur cette problématique à travers mon projet de vie.
Cela dit, il m’a été permis d’aborder diverses questions issues du quotidien des entrepreneurs des différentes communautés eux-mêmes. Un reproche que je me fais en ce début d’année administrative, marquée par le déploiement des plans d’actions : n’avoir pas assez insisté sur les outils et les modèles alternatifs qui sont disponibles et effectifs, en ce qui me concerne du moins. L’implémentation de ce projet, en plusieurs étapes régies par l’expérimentation personnelle de mon approche, implique beaucoup d’adaptation et ladite continuité qui n’envie rien à la constance ni à la persévérance prônées çà et là. Déjà, il m’a été permis de proposer, entre autres, de passer d’un point de vue du marché centré sur le besoin du consommateur à celui de l’utilité apportée par l’entrepreneur à sa communauté. Ce, pour des questions de nouvelles dynamiques d’échanges marquées par la solidarité entre ces deux pôles commerciaux. Cette communauté s’étend ainsi des rives de la diversité des diasporas économiques en pays industrialisés, aux berges des couches non impliquées dans la création et le partage des richesses dans les Sud (qui gagnent de plus en plus le Nord). Une question d’intégration économique avant même celle social. C’est « L’a-guère ».
Néanmoins avant d’aller plus loin dans les diverses activités et la diffusion de mon travail sur le sujet, je me suis donc posé la question de la pertinence de donner des lettres de noblesse à un secteur de l’économie que beaucoup aimeraient pourtant voir se fondre dans un entrepreneuriat sans distinction. En effet il y-a-il encore un intérêt à parler d’entrepreneuriat ethnique? Pourquoi toujours l’isoler de l’entrepreneuriat local? Quel avenir pour cette forme d’économie? Qui peut encore se définir comme entrepreneur ethnique? Pourquoi croire en cette voie d’accomplissement? Pourquoi créer de la richesse et de la valeur avec son identité?
Sans peur ni honte
Il est dit, dans certaines cultures, que la vie se déploie par cycle de 7 ou 8 années. Toujours est-il que des moments de recul sont nécessaires, à chaque étape, pour observer le chemin parcouru et choisir les prochaines orientations que ce soit en matière de carrière, d’affaires ou de vie.
Ainsi, nous ne sommes pas au même niveau de compréhension de notre société d’accueil. Les nouveaux venus auront tendance à remettre beaucoup de choses en cause, à porter un regard critique et à croire qu’ils pourraient faire mieux. Les plus anciens pensent plus au futur des fruits de leur immigration (enfants, investissements, maison etc.). Entre les deux on est trop occupé à construire ce futur en gardant le passé à l’esprit en solution de repli. Le présent est donc plein de défis en ce sens que nous façonnons notre société d’accueil par nos acquis, notre vécu et notre capital inné.
La notion d’ethnicité qui fait peur ou dérange en matière d’entrepreneuriat (de carrière et de civismes également) se doit d’être, idéalement, réconciliée en nous pour permettre à notre potentiel de s’exprimer et nous permettre de tirer profit de toutes les ressources disponibles sur la terre d’accueil. Avec l’immigration nous avons apporté avec nous des formes de conditionnement et des idées reçues sur l’Autre qui pourraient nous pénaliser dans notre interaction sur le nouveau sol. Les a priori et idées conçues sur les différentes nationalités devraient prendre fin ici lorsque leurs membres sont invités, tout comme nous, à prendre part au futur économique commun. Il en est de même des incidences des conflits entre nations qui ne devraient pas trouver le même écho dans les Diasporas. En venant ici nous embrassons des valeurs et des nouveaux devoirs qui nous font participer pleinement à l’essor de la société dans laquelle nous nous sommes installés (installés d’abord, l’intégration vient après). Personnellement, je sens moins de réticences à chanter que le Canada est la terre de mes aïeuls que j’en ai à m’imaginer qu’il ait fallu intégrer les gaulois comme ancêtres. Sans doute l’effet passeport ou une preuve que la greffe est en train de prendre. Mais ça c’est un autre débat qui concerne deux générations prises dans un contexte différent.
Le fait ethnique, dont il est question ici, n’est donc pas le fait des héritages de votre passé mais d’une dynamique nouvelle de construction de l’avenir en intégrant une diversité ou un multiculturalisme qui renferme une force et n’est pas l’objet d’un poids ou de tensions démographiques. Il concerne à la fois des mécanismes qui permettent de mieux comprendre pourquoi certaines couches de la population réussissent mieux que d’autres et de s’adapter en fonction. C’est un qualificatif de classement socioéconomique au même titre que « minorités visibles », « autochtone » etc. qui valent ce qu’ils valent. A ce titre, je cherche toujours la catégorie décrivant l’habitant de Rivière-du-loup ou de Thunder Bay dont les parents venus d’Europe se sont installés depuis plusieurs siècles. Le chasseur et le lion ne sont jamais d’accord sur le récit de chasse et ceci commence dans les chambres ou siègent les décideurs politiques. Nous sommes tous des immigrants quel que soit notre place dans la carotte des arrivées. Bien malin celui qui définira une norme pour archétype modèle de canadien encore plus d’imposer à certains le risque de perdre leur citoyenneté selon leur agissements.
Les entrepreneurs ethniques se doivent donc d’exercer leur métier sans porter les stigmates de l’immigration et qui plus est de puiser dans leur richesse culturelle des avantages à faire valoir sur le marché local. La libération mentale de la prison de la marginalisation sociale passe tout simplement par une identité citoyenne sans peur ni honte.
Donner un sens à ses actes
Un grand empire se bâtit par la contribution de chaque membre du peuple au rayonnement de sa culture. En appliquant ce constat aux groupes donnant une dynamique à l’économie des communautés, il apparait clairement que l’engagement monétaire ou informationnel est un moyen de soutenir les entrepreneurs qui représente nos intérêts. Loin de la simple satisfaction d’un besoin lié à la consommation, cette nécessité implique donner une valeur à nos actes et notre positionnement. L’écrivain français Antoine de Saint Exupéry déclarait à juste titre me semble-t-il : « Nous ne vivons pas des choses, mais du sens des choses. »
En effet, la notion de sens trouve généralement son point culminant lorsqu’il s’agit de trouver celui de sa vie et d’agir en conséquence en donnant une orientation claire à son parcours. En marge de cela cependant, et dans notre quotidien, nos actes revêtent une grande importance pour ceux qui initient des projets pour la communauté donc pour nous. Car nous appartenons de fait à une ou plusieurs communautés, que nous soyons membre d’une diaspora, citoyen ou résident local, adepte d’une religion, amateur d’un loisir, affilié à une ligne politique ou de pensée etc. En somme la communauté dans un sens large. Ainsi, ces projets initiés pour vous par des promoteurs ou leaders communautaires ou entrepreneuriaux attendent en retour votre adhésion ou votre fidélité par un simple effort de prise de conscience.
J’ai choisi de quitter le modèle selon lequel la sacro-sainte satisfaction des besoins du consommateur est le point focal de l’action économique pour une vision plus collaborative entre l’entrepreneur et sa communauté (followers) et bien au-delà (d’où l’idée « d’économie de communautés » interconnectées). Dans ce modèle l’entrepreneur apporte une « utilité » à une ou plusieurs communautés sous forme d’un projet d’affaires dans l’intérêt de celles-ci et en retour la ou les communautés contribuent au rayonnement de l’initiative et à sa durabilité (corrigeant les penchants narcissiques)
Dans cet esprit, l’exhortation minimale est la fréquentation des promoteurs et leaders lors de leurs activités : achat de soutien ou privilégié, références et témoignages, relais de l’information ou support, participation et présence physique aux évènements etc. C’est donc dans ces menus détails de l’engagement et du sens de nos actes que la solidarité entrepreneuriale dans les secteurs ethnique et l’informel pourra prendre son essor et qu’il sera plus humain de parler d’adhésion de membre d’une communauté à une vision économique plutôt que de conversion d’une base de données à un plan d’affaires.
« Nous sommes des Hommes et tant que nous serons conscients de cette qualité le visage de nos échanges se devra de faire une place à l’empathie. »
Déboucher les filières ethniques et informelles
L’économie ethnique dans les pays industrialisés et l’économie informelle dans les régions en affirmation économique présentent plusieurs similitudes. Elles font, en effet, intervenir le même type d’acteurs, de produits et services, de dynamique commerciale toutefois mis dans un contexte différent. Aussi, elles partagent le défi de l’expansion de leur marché et du rattachement au système de marché libéralisé. Dans bien des cas des efforts sont non seulement nécessaires pour garantir la qualité des extrants mais aussi la performance de la structure elle-même. Dans un second temps le positionnement facilite ou non l’accès à de potentiels futurs clients. On est alors en présence de filières à part entières qui peuvent être tirées par le producteur ou par le consommateur. Ce dernier modèle est le plus fréquent. Il pose résolument la question de l’identification des débouchées pour les extrants pour ces deux filières.
Parler de débouchés c’est d’une part s’appesantir sur les caractéristiques du consommateur et, d’autres part, s’interroger sur les canaux de distribution.
En ce qui concerne les caractéristiques du consommateur, il est possible de les déceler lors de la réalisation de l’étude de marché ou, pour ceux qui privilégie l’alternative informelle, par la connaissance directe d’un échantillon du public cible à titre pilote. Ceci présente notamment l’avantage de réaliser des tests. Toujours est-il qu’il est important en tout temps d’avoir à la fois un portrait-robot de son consommateur type et un indicateur de l’espace de vente ou des flux financiers potentiels. Ensuite, se pose la question de la conversion ou de l’engagement de ce consommateur. Il existe plusieurs techniques de conversions que je n’exposerai pas ici. Généralement je valorise le recours à l’empathie comme moyen d’échange et de mobilisation honnête. Cependant pour aller plus loin l’animation d’un mouvement (ou campagne) promotionnel participatif incluant le producteur et le consommateur serait une solution à considérer. Ceci s’illustre par la communication de la valeur de l’acte d’achat du consommateur et sa prise de conscience par celui-ci. Ainsi certain seraient plus enclin à acheter un produit ou service à prix coutant s’ils savaient qu’ils permettent de développer une filière, faire vivre une famille ou développer un projet. Ceci ressemble à un rappel de l’esprit ayant guidé le commerce équitable avant que celui-ci soit pris par le phénomène de green washing par des grands joueurs à l’éthique peu reluisante. Communiquer sur l’impact de l’achat et impliquer le consommateur dans la vie de la filière peut ainsi améliorer la durabilité des débouchés identifiées.
Une fois l’intégration du consommateur à la filière ethnique ou informelle réalisée, l’étape suivant est d’étendre la portée de l’extrant en tirant profit des ressources disponibles par des leviers tels les médias, les franchises, les partenariats, les consignes etc. Il est important de veiller à la disponibilité des produits et des services. Le but étant d’atteindre et de marquer un territoire où notre produits ou service rencontre sa demande dans des conditions saines et efficaces. Ainsi, un client qui n’a pas pu trouver ce qu’il cherchait n’est pas seulement une vente perdue mais surtout un risque potentiel de substitution du besoin ou de subtilisation par un autre acteur économique. Autre rappel qui vise à prendre soin du service à la clientèle et la gestion des stocks. Ceci est déjà le cas dans l’entrepreneuriat canonique mais celui-ci privilégie le plus souvent le marketing à l’adhésion humaine aux efforts de structuration de la filière. Pour aller plus loin le consommateur peut manifester à l’avance son besoin, contre un rabais par exemple, pour permettre une meilleure fluidité de la production et ainsi une optimisation de la distribution.
On le voit donc les filières ethniques ou informelles sont généralement tirées par le consommateur. L’une du fait de la spécificité de l’offre (communautés culturelles), l’autre de la multiplicité des producteurs locaux (recours financier accessible à tous). La création et le maintien des débouchés est essentiel pour l’essor et la durabilité des entreprises et groupement. A terme un tel système de marché d’intégration devrait permettre la conversion des acteurs aux règles libérales tout en les invitant à valoriser un avantage concurrentiel issu de la préservation de l’esprit informel qui reste l’âme des entrepreneurs venus des sud.
Pour une autonomie durable après le renforcement de capacité
L’économie est souvent une question d’Hommes en communauté et de Systèmes. En Afrique, certaines ONG mettent l’accent sur le capital humain pour développer l’économie locale. Ainsi, l’alphabétisation des jeunes apprentis et des femmes autant que l’organisation des filières sont au cœur de l’action quotidienne de ces partenaires d’organisations internationales dans le cadre d’échanges nord-sud. Renforcer les capacités des parties prenantes des missions revient non pas uniquement à « faire faire » mais bien plus à « apprendre à apprendre ». Cette réorientation de la lecture de ces mandats vise à améliorer l’autonomie sur le terrain et à assoir la durabilité après la période de coopération volontaire. Ces prémisses du déploiement des projets d’intervention sont le fruit à la fois de la planification mais aussi de l’ébauche de diagnostics nécessaires à la bonne appréhension des enjeux et de l’environnement des mandats. En effet, à l’arrivée d’un coopérant volontaire, il est trop tôt pour évaluer quel sera son impact sur le travail de son partenaire et la vie des populations dont il a la charge. Cependant, les maitres mots devront être généralement « réalisme proactif » pour sortir des sentiers battus et du statut quo tant que le regard est encore neuf et que l’impuissance face aux potentielles inerties n’est pas de mise. Telle est l’expérience des pionniers d’une nouvelle forme d’investissement humain dans l’informel et le populaire dans le cadre de la renaissance africaine.
Pour la permanence du sentiment ethnique
La permanence d’une réalité exprime au mieux l’état de vérité atteinte par celle-ci dans les phénomènes caractérisant la nature humaine et ses manifestations dans le temps et l’espace. C’est avec ce chapeau que je souhaite habiller le faîte de mon message à l’adresse de la communauté formée par les migrants économiques inter et intra états.
Il y a quelques années, j’arrivais en France pour y poursuivre mes études supérieures en sciences, et je découvrais, édifié, les possibilités technologiques de l’époque. Parmi elle le Tatoo, le Tam Tam et le Kobby qui permettaient d’envoyer de courts messages sur les afficheurs ou dans les boites vocales. Ils furent assez vite remplacés par les SMS avec l’essor de la téléphonie mobile. Bien que généralement considérés par moi, prolétaire dédaigneux de fait, comme des gadgets high-techs, les slogans Marketing n’en étaient pas moins évocateurs : « Votre tribu garde le contact avec vous » ; « Mais comment faisait-on sans Tam Tam ? » ; « Si on te cherche on te trouve ». Cette notion de connexion et de proximité pour justifier le groupe subsiste encore de nos jours dans les adhésions aux pages et flux des réseaux sociaux et des blogs. On se reconnait dans les messages, on partage des valeurs ou on agit ensemble dans un but précis. Autrefois, on se définissait déjà par l’usage en commun du dialecte, de la terre, de la foi, et autres attributs socioculturels. Ce positionnement permanent face à soi, à l’autre et à l’environnement ne vise, selon moi, qu’à apaiser le vide existentiel ressenti et qui nécessite la clarification d’un fondement de l’être : l’Identité.
Avec la mondialisation passée et sa petite sœur plus véhémente « L’oppression économique » c’est justement cette Identité qu’on se doit de questionner pour mieux se la réapproprier. En effet, la tentative d’entropie générale associée à l’édulcoration de cette Identité s’est amorcée par la mise en compétition tout azimut des peuples avec l’intensification des échanges commerciaux, l’essor des technologies de l’information et la perte de la dualité en matière de modèles économiques. Les mains d’œuvres qualifiés s’extradent alors d’elles-mêmes dans une triangulation « départ pour étude-emploi en exil-retour fébrile » entrainant des mini chocs culturels locaux dans les sociétés d’accueil et donc des frictions à l’intégration économique. Aussi, assiste-t-on à l’hégémonie de grands groupes corporatifs qui font cavaliers seuls dans la création et l’exploitation de richesses quand ce n’est pas parfois de la simple spoliation. Face à cela, l’apparition des mouvements de rejet de cette domination rappelle (à juste titre ?) le besoin qu’à l’Homme de se sentir libre dans cette Identité et de pouvoir décider ou s’aligner sur le destin de sa communauté. On observe ainsi, la radicalisation, en apparence, d’une partie du monde arabe, mais aussi les efforts d’éveil pour la renaissance africaine en lieu et place d’un package Marketing « d’émergence économique » soufflé sinon dicté par les acteurs et vecteurs de l’aliénation affective de toujours.
C’est dans cet ordre d’idée qu’il m’est apparu nécessaire de continuer à favoriser la création de ponts entre les terres mère et les diasporas sur le plan économique et identitaire et de revendiquer un tant soit peu une meilleure reconnaissance du statut ethnique:
« Une ethnie = une identité commune. Les pays qui ont favorisé l’établissement de peuples forts ont généralement délaissé la notion d’ethnie lors de leur constitution. De fait, l’appellation “entrepreneuriat ethnique” ne doit pas uniquement s’appliquer au phénomène issu de l’immigration dans les pays suscités mais aussi à l’entrepreneuriat local dans les pays où l’ethnicité est préservée. Les mécanismes sociopolitiques et culturels font souvent intervenir, dans ces derniers, les mêmes enjeux d’intégration économique pour des communautés ethniques composant les classes moyennes et populaires face à des minorités à privilèges. Cela concerne notamment les pays du sud (tiers monde) dont l’Afrique et sa diversité. Dans ce contexte cet entrepreneuriat se doit d’acquérir, à son tour, ses lettres de noblesse par sa compétitivité, la durabilité de sa performance et la qualité de ses extrants. »
Ceci pose donc le cadre d’une économie que j’appelle depuis « l’économie de communauté » qui comporte en son sein l’économie informelle des terres mère et l’économie ethnique des diasporas. Il va s’en dire, que la prise en compte des mécanismes communs de ces deux économies doit guider la recherche de solutions à l’insuffisance de revenus des populations concernées en marge de la gouvernance étatique justifiée ou non. C’est ce à quoi je m’attelle dans mon travail quotidien.
Je vous invite donc simplement à le suivre et à y contribuer avec les moyens qui sont les vôtres.
« La diversité humaine constitue la richesse du dépôt de la connaissance de Dieu dans les méandres de son vicariat sur Terre »
Votre corps voue le dit
La Parole est le vecteur de plusieurs dimensions de l’être et, à travers elle, se crée et se gère la stratégie d’une entreprise. Ce constat, qui est un rappel pour certains, me vient d’une discussion avec mon mentor sur l’état personnel dans lequel je me trouvais pour envisager l’avenir de mon projet entrepreneurial. Amoindri par une série de contrariétés dont je n’arrivais pas à émerger, mon discours se teintait d’une connotation négative qu’il a, à juste titre, relevé et adressé dans son intervention.
Je ne me contenterai pas de mettre de l’eau dans le moulin des professionnels et des coachs en communication, mais je partage une expérience de vie qui m’a replongé dans une notion que je semblais oublier : la définition de soi.
Il y a, sans doute, matière à réfléchir sur la démarche d’identification du projet ou du groupe de projets entrepreneurial que l’on choisit de mener dans sa vie. Toujours est-il, qu’il y a, idéalement, adéquation entre le capital de l’individu et les capacités auxquels il souscrit en mettant en œuvre les ressources dont il dispose dans le but manifester ses qualités d’entrepreneur. Dans cette logique le corps aura tendance à se vouer au dit de l’entrepreneur. Loin de simplement encourager la programmation neurolinguistique, et autre méthode Coué, c’est le réel alignement entre les trois composantes suscitées dans lesquels le dit reflète la qualité et non les deux autres. Ainsi, il est possible à un entrepreneur de montrer certaines qualités managériales sans pour autant avoir les capacités ni le capital pour accomplir le projet. La Parole serait-elle, elle aussi acquise, vécue, transmise (par le milieu familial) voire prédestinée ?
Pour illustrer mon propos, je me plonge dans mon expérience des pitches de projets entrepreneuriaux où j’ai pu noter, assez souvent, l’effet dissonant entre l’attitude des promoteurs de projet, l’idée et le discours. Ce dernier servant de liant aux deux autres. Bien sûr, des facteurs psychologiques entrent en jeu mais cela est hors de mon champ d’analyse.
Soyez donc attentifs à ce que vous dites de vous (votre corps) et de l’idée qui vous porte (votre âme) car la Parole sera encore pour longtemps (n’en déplaise aux adeptes des messages texte) le moyen de médiation avec votre être et avec les autres membres de la communauté.
Une main d’œuvre de qualité
Par les temps qui courent, plusieurs structures et individus se lancent dans l’accompagnement d’entrepreneurs participant ainsi à surprendre certains ou à agacer d’autres. Il est vrai qu’il existe un engouement certain pour ce métier et ce mode de vie face, disons-le, aux conditions de moins en moins reluisantes du marché de l’emploi. Pourtant l’entrepreneuriat n’est pas de tout repos et est loin d’être une voie aisée. C’est que les aspirations profondes de ceux qui s’y lancent tiennent semble-t-il d’une évolution, qui selon moi, a touché le stéréotype classique de l’humain qui a prévalu jusqu’à lors: l’homo oeconomicus.
La course effrénée à la consommation qui justifiait d’assurer des revenus stables et substantiels laisse progressivement place à un appel pour un style de vie fait de qualité de vie et de liberté. On ne se contente plus de servir loyalement un employeur mais aussi de disposer de temps pour réaliser des projets qui nous tiennent à cœur et qui participent à l’accomplissement de l’individus durant son passage sur Terre. Ce qui est recherché ici est la flexibilité dans les horaires de travail pour la communauté et surtout l’indépendance financière. Il est question ici d’Attitude et non de Système. L’économie libérale s’est basée jusqu’ici sur des théories (Systèmes) qui ne fonctionnent que si les individus sont forcés de tenir des rôles prédéfinis et orientés qui alimentent la production de biens et services dont dépendent un certain nombre d’indicateurs permettant de classer les états. Avec l’économie de communauté, l’humain (Attitude) se doit d’être à nouveau remis au centre des préoccupations pour son plus grand épanouissement et celui de sa communauté. L’ethnique et l’informel offrent alors un espace privilégié pour au nouveau prototype humain que j’ai baptisé: l’homo animus.
Dans cette perspective le contingent d’immigrants qui sillonnent la Terre à la recherche d’économies en besoin de remplaçant d’actifs ouvre la voie à un nouveau style de vie marqué par la qualité du profil et la faculté à s’adapter aux conditions locales dans une Attitude simple d’acteur économique polyvalent et transversal. Peut-on alors envisager qu’à terme la compétition entre main d’œuvre locale et immigrante influence la façon de travailler vers une plus grande mobilité de celle-ci ? Changement auquel résisteront plusieurs. Le tableau qui s’offre alors à notre vue est de voir un corps salarié constitué de plus en plus de consultants, pigistes et indépendants de tous horizons qui adaptent non seulement la nature mais aussi l’alternance travail-loisir au gré des projets qu’ils veulent réaliser. Bien sûr les employeurs eux aussi disposeraient d’une main d’œuvre plus souple à gérer en fonction des cycles de l’économie. Avec la polyvalence des acteurs et les tendances de l’économie, la transhumance des profils de ce nouveau type d’occupation double ait un impact social comportant plus de risque mais étant tout de même viable et durable pour garantir la cohésion et l’évolution. Bienvenue alors dans ce mode de production appelé à être découvert plus avant : le para-entrepreneuriat.
Du Système à l’Attitude économique
« Le capitalisme est un concept à la fois économique, sociologique et politique qui caractérise un système s’appuyant sur la propriété privée des moyens de production. Sa définition donne lieu à des variations dans l’espace et dans le temps, et en fonction des sensibilités politiques des personnes qui emploient le terme. Par ailleurs, l’un de ses fondements est l’accumulation du capital productif au travers de la réalisation du profit ».
Cette définition consensuelle et éclairante de Wikipédia nous introduit de plein pied dans la logique formelle, froide et quasi déterministe qui prévaut dans le moyen de médiation que représente le marché. Cependant, il ne nous vient pas à l’esprit de remettre en cause un système qui fait ses preuves ni de nous opposer frontalement aux principes qui sous-tendent ses théories. Notre propos s’oriente plus vers le Rappel des dérives issues de l’absence de modèle alternatif à l’économie libérale. Je le dis souvent, cette dernière fait cavalier seul depuis la disparition du bloc soviétique et a su imposer la mondialisation des échanges et à présent une forme d’oppression économique tout azimut dictée par les impératifs de la finance boursière. Notre mode de vie, d’Homme économique, subit adroitement l’influence des tenants de ce Système afin que celui-ci ne manque pas de vies à brûler. Ainsi, sans trop remettre en cause les paradigmes et les stéréotypes nous nous engageons dans une course folle (« rat race »)vers un rayonnement social fait d’un accès à la propriété de bien et de services par des voies pré-tracées et prédéfinies. Cette double possession de l’objet par l’Homme et aussi de l’Homme par l’objet, entraine inexorablement l’aliénation lorsque justement il n’est pas possible d’opter pour une autre source de satisfaction.
Fort heureusement, avec l’Informel c’est l’humain qui est remis au centre de la préoccupation économique. Non seulement par le lien fort entre le rituel de vie et le niveau de revenu mais aussi par le respect de l’identité par la fierté et l’effort engagé dans la production de biens et services utiles. Ici, l’Attitude est le référentiel de la médiation, de l’échange et surtout du partage. Un mode qui appelle non plus à définir de réelle théorie mais des philosophies prenant en compte la nature humaine mise dans le contexte et évoluant dans des environnements généralement critiques. Avec la succession des crises financières c’est sans doute vers les valeurs tangibles et stables de l’Informel que doivent se retourner les économistes les plus audacieux ou amis de l’Homme attitude. Ce n’est pas pour rien que l’économie informelle a su de tout temps garantir un filet social aux couches populaires dans le tiers monde tandis que la gouvernance des états reste enchevêtrée dans les suprêmes assises impérialistes. La réponse de la Méthode Ka est cette définition essentielle et initiale de l’économie de communauté sur le modèle précité:
« L’Éco animisme est une approche à la fois philosophique, idéologique et économique qui sous-tend une Attitude valorisant l’affranchissement des contraintes matérielles pour favoriser l’accomplissement identitaire et communautaire. Son application invite à des adaptations selon les diasporas et les couches populaires ou les utilités identifiées. Les fers de lance en sont les formes d’entrepreneuriat simple, ethnique et informels qui assurent aux générations d’humain la satisfaction d’un pouvoir financier transmissible par le capital, les capacités et les qualités.»
La lampe et le phare
La vie nous met parfois dans des conditions favorables pour observer les fils subtils que les marionnettistes qui entretiennent nos Systèmes Socio-économiques tant dans ses volets professionnels que entrepreneuriaux usent à notre égard.
Je profite d’un moment de mise au vert, pour me refaire de l’énergie que j’échangerai bientôt contre des billets verts le tout dans le parfait Éco logis voulu depuis l’expulse Sion… Ce moment de réflexion est donc porté sur les motivations profondes qui nous poussent à être entrepreneurs et les modèles qu’on nous propose çà et là pour nous inspirer dit-on. Je lisais à ce titre un livre qui me fait découvrir le pouvoir de la pensée dite prospère pour ne citer que celle-là mais dans un contexte plus général je me demandais l’important du conditionnement, l’empowerment ou l’autonomisation appelez les de vos propres mots pour aller à la conquête de la richesse. Beaucoup diront d’ailleurs qu’il faut savoir quitter son confort pour aller à la recherche de ce que l’on veut pour assurer sa mobilité sociale. Le pouvoir de la pensée ou de l’inconscient donc (si ce n’est le pouvoir de la pensée de l’inconscient)
Plusieurs individus sont gavés de levure et face à la chaleur du désir de réussir vite et bien qui les gonflent, gonflent et les poussent à prendre des risques pour s’apercevoir lorsqu’ils sont retirés de ce contexte de fourre que le soufflet est tombé ou qu’ils s’en sont tout simplement pris un.
Pour ma part la motivation première vient de l’intention. Elle est modérée et Lean. Elle est faite pour tenir longtemps les obstacles sans grand phare dans l’adulation ou l’humiliation. Elle guide la volonté qui s’applique surtout à des moments où la motivation baisse ou que l’égo durcit le cœur. Elle permet au noyau qui est notre nature première, intrinsèque et simple d’être aligné en tout temps avec l’objectif de vie que l’on a pour cette existence. A quoi bon se raidir et spéculer sur notre avenir et notre capacité à accomplir de grandes choses si celles-ci seront vaines un jour ou l’autre car considéré comme un sacrifice non sanctifié. Toujours est-il qu’une action se doit d’être prise face à nos résistances de changement : lâcher prise ou reprogrammation ? C’est un simple débat d’école de vie.
L’étape ultime du Message que je diffuse depuis plusieurs années maintenant est « La définition » : faire les choses simplement dans votre projet en y accordant toute les ressources à votre disposition pour un revenu que vous méritez d’obtenir et non visualiser un modèle de vie artifice hell.
Pour finir imaginez deux personnes qui ont peur du noir (symboliquement de manquer d’argent). L’un a une lampe qu’il allume chaque soir pour se guider dans sa maison. Elle est fragile et nécessite du soin et plusieurs ingrédients et surtout une étincelle à chaque début de pénombre. Elle est simple mais c’est la sienne et elle l’aime telle quelle, tout comme elle est reconnaissance pour le jour et la nuit qui alternent. Lorsque le jour vient, elle la nettoie et la range dans un coin pour l’usage suivant. Cette lampe c’est sa foi d’entrepreneur. Voyez aussi l’insolent, plein d’égo, qui choisit de vivre dans un phare qui ne craint plus ainsi l’obscurité et qui brule beaucoup d’énergie la nuit comme le jour. Il a su convaincre des banquiers de lui faire un prêt pour cette installation. Il ne veut devoir tout ceci qu’au pouvoir de son génie personnel, de sa pensée et à ses bonnes connaissances. Sans compter son groupe électrogène. Il veut être sûr de toujours ne pas manquer de lumière.
L’histoire raconte que D’yeux, quand le Feu lui est revenu, n’a trouvé qu’un seul cœur plein de vie.
« L’entrepreneuriat est aussi une expérience de vie avant même une simple quête de sécurité de financière. Elle passe donc par une Attitude qui aligne en tout temps, l’être entier sur la définition initiale du projet. »
Et si la Diaspora refusait l’intégration?
Le réveil sonne, le bouton de rappel permet de gagner 9 précieuses minutes après lesquelles on se lève encore plus fatigués. Lancer le café. Filer à la douche. S’habiller rapidement. Prendre son café en lisant les derniers post sur les réseaux sociaux. Vérifier les factures à payer dans la journée et ce qui manque pour les courses au retour. Le niveau de linge sale. Se dépêcher pour ne pas rater le bus et être en retard au travail. C’est mal vu d’être retard au travail. Et sans travail c’est la rue.
Voici en deux mots, une tranche de vie, prélevée dans un échantillon de la main d’œuvre constituant l’essentiel de la classe moyenne locale ou des diasporas. Dans le cas des nouveaux immigrants, bien souvent ceux qui n’ont pas forcément de support local en cas de difficulté majeure, que le risque est plus important de se retrouver dans une situation précaire qui pourrait s’accompagner à priori d’une frigidité dans le désir de mobilité sociale voire d’un désir de retour ou de nouveau départ vers une autre ville, un autre pays. Pourtant et c’est bien là le bât blesse, les membres des diasporas font partie des couches de la population les plus disponibles sur le marché de l’emploi (dit comme ça je ne choque pas encore). Rien qu’en 2011, selon Statistique Canada Le taux d’emploi chez les immigrants et les natifs du Canada âgés de 25 à 54 ans au Québec était le plus bas de toutes les provinces. Pourtant, le taux d’emploi des immigrants natifs des Philippines et âgés de 25 à 54 ans s’établissait à 85,6 %, soit un taux plus élevé que celui des natifs du Canada (82,9 %) et bien supérieur à celui de l’ensemble de la population née en Asie (73,1 %). Également depuis 2006, les immigrants natifs d’Afrique affichent le taux d’emploi le plus faible de tous les immigrants. En 2011, ce taux se situait à 70,1 %. Les immigrants nés en Afrique représentent près de 10 % de la population active immigrante âgée de 25 à 54 ans. Les immigrants nés en Afrique et résidant au pays depuis cinq ans ou moins, en particulier, sont davantage confrontés à des difficultés sur le marché du travail. Leur taux d’emploi s’établissait à 55,7 % en 2011. En revanche, les immigrants natifs d’Afrique et établis au pays depuis plus de 10 ans affichaient un taux d’emploi de 77,3 %.
Ces données qui ont sans doute évoluée depuis m’amène à m’interroger d’une façon similaire à Axelle Kabou (Et si l’Afrique refusait le développement ? l’Harmattan 1991) sur le bien-fondé de l’intégration dans des sociétés qui ne sont toujours pas ou plus prêtes à nous accueillir et où la cohésion sociale tient des liens franc ou hypocrite (protégé par la loi) qui unissent les différents groupes ethniques. Certes l’immigration se justifie encore par des raisons multiples que chacun trouvera plus légitime à son niveau. D’autant plus qu’un monde sans échanges ou chocs culturels serait assez triste à concevoir à la longue et ne serait pas une réponse adéquate aux excès passés de la mondialisation. Là où je veux en venir modestement, sans pour autant écrire un livre dessus. C’est de nous poser la question : pourquoi continuer d’investir sur un sol dont le Système n’est fait que pour exploiter notre sel d’Homme en partager le fruit ?
Observons le tableau d’un immigré travailleur qualifié, fraichement arrivé. Son CV et sa lettre de motivation ne sont pas conformes (4 jours minimum de pénitence), dont les diplômes ne pas tous conforme (reconnaissance quasi obligatoire). Qui reprend des études avec un système de prêt et bourses (vicieux). Qui trouve un emploi alimentaire à l’issue de son parcours académique pour payer son prêt d’étude. Qui tarde à trouver un emploi dans son domaine car il n’a toujours pas l’expérience québécoise qui vient disons le plus facilement avec un réseau local. Il s’améliore en anglais en trainant avec des amis caribéens. Puis son diplôme devient obsolète. Il doit à nouveau transférer ses compétences vers un autre métier. Fort heureusement il trouve du travail (après baisse des attentes, le lavage de cerveaux est passé) et doit s’acheter une voiture pour y aller. La banque prête. Il rencontre sa conjointe et au bout de quelques années. Ils décident de fonder un foyer. Ils pensent à acheter d’abord. La banque monte un dossier d’hypothèque. Les quelques rares vacances se font sur carte de crédit. Un de plus pris dans l’engrenage des dettes qu’il gardera toute sa vie jusqu’à son décès (et qu’il paie à son âme) et ses enfants vendront tout pour sauver le peu qui reste. Et à eux même leur propre combat face à l’aliénation des dettes.
C’est là encore le triste quotidien de beaucoup. On ne se le répèteras pas assez qu’il s’agit d’un Système que même les natifs, locaux, « alocaux » sont pris dans le même piège à la différence du patrimoine bonifié et transmis pour certains. D’aucuns vous diront que c’est un gage de maturité et qu’il faut assumer ses responsabilité vs ceux qui se joue du Système en rebelles. Je ne juge pas, je jauge.
Quand l’intégration ne garantit pas à l’individu de jouir des mêmes possibilités de mobilité sociale et d’indépendance financière que son hôte et le confère à un rôle qui ne consiste qu’en la consommation de produits et services censé faire tourner l’économie, à quoi bon s’obstiner à être les bons élèves de cette hospitalité ? On se doit de réfléchir à deux fois à nos choix de vie dans notre époque. Il est temps en effet d’envisager de nouveaux styles de vie, pouvant nous permettre de nous adapter aux contraintes civiques et légales qui pèsent sur nous sans pour autant se laisser abuser en tant que victimes faciles de règles mafieuses ou pernicieuses. Par exemple, pourrait-on, nous aussi, vivre en expatrié, sur nos terres d’immigration ? Évitant l’assimilation et œuvrant pour nos communautés respectives tout en contribuant à l’économie locale de façon équitable et non avec amertume. C’est l’excès d’iniquité dans le traitement de la main d’œuvre immigrante que je me permets de fustiger ici.
Pour ne pas être long, j’estime qu’avec l’entrepreneuriat et ce que j’appelle le para-entrepreneuriat (à mi-temps), il est possible de poser les bases d’une alternative à ce système implacable. Et ceci non pas par rejet ou en mettant en place un autre système comme l’a été le bloc soviétique mais en misant sur la place prépondérante que doit jouer l’humain dans l’économie notamment par la force et le moteur de sa voie informelle. C’est donc une question d’Attitude à mettre en avant à travers des principes très simples tels que la recherche systématique de la richesse assortie d’ascétisme, la solidarité en communauté, l’effort réaliste, la connaissance, le patrimoine transmissible et encore d’autres que je développe dans mon modèle économique qui vise cette réappropriation du Futur économique du Peuple que je nomme « l’a-guère » mais qui n’est représenté que par les membres bigarrés des mains d’œuvres ethnique et informelle (d’uniforme et de sang Noir) qui font dans notre contemporain leur conversion à l’entrepreneuriat par la force des choses (contexte économique) et surtout pour réaliser à chaque génération un saut quantique dans le revenu de leur communauté.
C’est là, la vision que je partage sur :
http://www.theleanintention.com/ et qui est le cœur de mon deal:
« Faire de l’économie informelle une alternative de qualité au système libéral »
Le Leader cheap
Avant toute chose je tiens à remercier ceux qui me lisent depuis toutes ces années et qui, je l’espère y trouve toujours un intérêt. Ceci dit je voulais écrire un article court sur un fait paradoxal qui m’a frappé cette semaine et qui était en gestation dans mes prises de position précédentes: Le Leadership.
Pour beaucoup cette faculté fait l’objet d’un grand attrait et est même enseigné à l’université. C’est dire l’importance d’en faire preuve que ce soit dans la vie professionnelle ou en entrepreneuriat. Mais qu’est que le Leadership en mot simples : C’est l’influence sous diverses formes d’un individu ou d’un groupe d’individus sur un autre groupe. Ce sont des compétences personnelles qui lui donne une différence et qui lui permet d’être écouté et suivi par un groupe de personne (Wikipédia)
Dans cette logique des choses le Leadership est vu sous un angle actif; on est l’acteur et les autre plus ou moins suivent ou adhèrent. Bien sûr il existe la manipulation mais c’est un cas que je ne traiterais pas là. Cette tendance guide actuellement la plupart des concepts de coaching de vie ou de personnalité. On soigne, son image, ses prises de paroles, on travail sur soi, sa psychologie pour être le plus apte à être élu par la prophétie de la réussite ou de l’espoir.
Mais là où j’ai moi-même été pris au piège de ce processus de passage en mode charismatique c’est que je me suis aperçu le vrai bonheur se trouve non pas dans le Leadership tel qu’il est vendu mais dans le Leader cheap tel que je vais vous le présenter. Excusez d’avance mes références qui ne sortent pas de la dernière école de commerce mais ce Leader Cheap est celui du Christ Jésus qui a accompli un travail colossal d’accompagnement des foules sans se mettre à un niveau vraiment supérieur à eux, en réalisant des principes très simples comme « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé » et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Dont le point culminant se trouve dans Jn 13. 1-17.34.
Vous aurez compris ce Leader Cheap revient à servir les autres pour leur bien et non les diriger vers des buts bien précis qui nous arrangent plutôt.
Ce changement de perspective vous concerne particulièrement lorsque dans la définition de votre modèle d’affaire et de votre buyer personna vous décidez de maximiser le profit en répondant à des besoins auquel votre clientèle ne peut se passer ou à vous mettre au service de celle-ci pour la faire évoluer sur ces fameux besoins pour qu’elle puisse se sentir mieux vis-à-vis deux.
Est-ce qu’un médecin vous attendra patiemment pour vous prescrire un médicament quand vous saurez malade ou vous donnera des conseils pour aller mieux et ne plus revenir pour les mêmes problèmes ? De façon caricaturés et dans une logique d’affaires, est-il éthique ou inique de vivre au frais des besoins et dépendance des client pour créer sa richesse et sa valeur. Sachant que le client lui-même est perdu dans sa propre adaptation face à l’évolution du Monde.
Le Leader cheap serait donc de se mettre au service du client pour lui résoudre ses problèmes, autant que possible l’éduquer et lier une relation de solidarité qui n’a pas besoin de se justifier dans la fréquence de remplissage d’un formulaire de base de données. Nous sommes des Hommes nous vivons d’empathie et même si le commerce et l’entrepreneuriat prennent une tournure virtuelle nous ne devons pas perdre les liens communautaires où l’Hommes est au cœur des échanges par sa Parole (par extension l’expression de son Sentiment).
« Le Leader cheap c’est servir son ami Simple. »
L’art de la modération
Être entrepreneur tient de l’art de prendre de risques pour voir aboutir son rêve, sa vision. Cependant des extrêmes existent entre ne pas vouloir mettre un sou dans son idée et vouloir seulement financer par des dons et du love money ou carrément vouloir uniquement souscrire à des prêts parce qu’on est sûr qu’on tient le bon filon. La logique voire la Sagesse veut de tenir la voie du milieu en toute chose et entrepreneuriat, cette doctrine s’appelle le RÉALISME et s’oppose radicalement au déni.
Il s’agit vous vous en doutez de deux Attitudes, tant vous vous familiarisez à mon discours qui est de corriger cet aspect de notre être.
Le réalisme demande à tout moment de tenir compte de l’état fidèle de ce qui est vécut sans chercher à y ajouter des mots en voile ou trouver des raisons pour justifier systématiquement que l’on a perdu l’alignement entre notre âme (contenant notre Définition) et les actions du corps (posant les actes). Je rappelle que l’Attitude est la disposition intérieure et le comportement extérieur. Ce réalisme n’est autre que le résultat de ce que j’appelle une intention lean (voir définition sur http://www.intentionlean.com/) qui permet de se délivrer de tout ce qui entrave la source de l’action pure de l’entrepreneur notamment sa capacité à définir sa stratégie à partir de sa vision à y croire, fédérer autour d’elle, prospérer et partager information et monnaie à la communauté.
Face à cela le déni nous renvoie à nos peurs, nos doutes et notre égo tantôt glorieux tantôt de victime. Très clairement le fait de résister à la Vérité ultime qui nous fonde (une âme = une vérité) et nous demande à l’aimer pour équilibrer l’être en vie. Un entrepreneur doit pouvoir travailler suffisamment sur lui pour faire émerger son art de de vie (Un Homme, Un Projet, Une Philosophie) en dedans de la croyance divine qu’il a mais en créant une spécificité qui une voie droite qui le lie à la grande Source d’Inspiration de son action sur Terre et dans le marché. C’est avec cette forme d’éthique un tant soit peu spirituelle et identitaire que l’on peut espérer voir émerger çà et là des projets non seulement équitable, respectueux de l’environnement mais aussi qui respectent la Loi séculière de la modération en toute chose ; y compris nos activités dans le domaine des affaires.
Je vous invite à découvrir cette philosophie à travers mes écrits de science entrepreneuriale et mes écrits littéraires qui forment un corps de connaissance à destination de la main d’œuvre immigrante économique voulant faire sa transition vers le monde des affaires dans les Cités puis aider solidairement les pairs restés dans les terres mère…
« La modération est l’art qui produit l’attitude de correction. Toute deux conduisent à la création de richesse et de valeur par l’effort pris dans un art de lâcher prise de l’être face à la Vie »
Vers l’avènement de l’économie en religion et de l’informel en philosophie…
La foi est le point de convergence d’un travail de réflexion et de conceptualisation économique effectué depuis quelques années par une équipe projet à Montréal. Le but est, non seulement, de permettre à des « Croyants » d’ouvrir leurs horizons vers la philosophie personnelle et l’adoration intime de Dieu conformément à leur degré d’élévation spirituelle et aussi de permettre à des « Profanes » (que nous évitons d’appeler « Athées») de rejoindre ceux-ci dans l’adoration de Dieu par des termes quelques peu galvaudés mais moins chargés en connotations religieuse pure qui ont eu tendance à refroidir certains par excès d’ostentation ou de bigoterie parfois (Jn 4 :23). Cette mise à un niveau équitable du « Croyant » et du « Profane » peut constituer un apport pour l’humanité car, sans édulcorer les rites et cultes, elle permet de simplifier la proximité à Dieu à travers l’appréhension des manifestations de la Force vitale (Énergie de vie) d’après les connaissances de ceux qui la manipulent le mieux c’est-à-dire les Animistes. L’économie offre une nouvelle dimension pour l’instauration d’une relation à Dieu permettant à long terme de régler le problème de la pauvreté en brisant ainsi, par la philosophie, la croix dogmatique qui sépare les quatre familles spirituelles élues de Dieu (Coran III,33-34). C’est donc un pas en avant dans la mise en place du tableau eschatologique auquel les plus avertis se préparent. Les nuances apportées et les changements de perspectives opérées par le projet mené par cette équipe ne visent pas qu’à rétablir l’adoration de Dieu dans son Immanence et sa Transcendance, dévoiler la permanence de la Force Vitale et mieux faire prendre conscience de l’impermanence du Monde. L’un des aspects les plus ambitieux est d’expérimenter un mode d’enrichissement (devenu essentiel dans notre contemporain comme arme d’affirmation dans le concert mondial, national ou local) aux diasporas (entrepreneuriat ethnique) et couches populaires (entrepreneuriat informel) regroupés dans la catégorie des migrants économiques (dans le cadre de ce que nous appelons désormais « l’économie de communauté ») pour leur permettre d’être respecté dans leur sensibilité identitaire et leur choix de rituel de vie.
Ce projet est une approche de management informel qui, nous l’avons dit, est une tentative de modélisation d’un ensemble de pratiques issues d’une Attitude économique dite de « Correction » de ces groupes cibles. Les aspects théoriques et doctrinaux viennent d’un effort intense d’observation, de méditation, d’analyse et de dialectique s’appuyant sur un cadre spirituel. Les aspects pratiques font l’objet d’essais-erreurs des membres actuels de l’équipe qui appelleront aussi ceux de potentiels contributeurs à cette démarche. Ce, à la fois pour viser l’enrichissement en gagnant des marchés mais aussi en appliquant des règles de gestion Agile et Lean pour mieux justifier que ces modèles soient entretenus en Think Tank. Les résultats de ce projet cherchent donc leur public d’accueil même s’ils se destinent nominalement aux mains d’œuvre locales, immigrantes et informelles. Humblement, nous ne perdons pas l’espoir qu’il y ait une place pour ce travail et que Dieu dans sa Sagesse saura nous guider vers ceux qui y verront une solution à leur problèmes économiques notamment les situations financières critiques. Nous ne croyons pas en un Système pour lutter contre un Système. Ceci se transforme vite en une partie d’échec. L’avantage de ce projet est qu’il joue sur l’Attitude économique et remet l’humain au centre d’une économie exacerbée par l’appétit insatiable de l’homo oeconomicus. Cela demande donc beaucoup d’apprentissage pour le prototype humain contemporain l’homo animus pour arrêter de réagir aussi de façon conditionnée aux sollicitations de l’environnement mondain. Par exemple, le modèle du para entrepreneuriat que nous proposons et qui préconise, grosso modo, un emploi partiel, pour payer les charges fixes de vie tout en développant une activité économique en parallèle, pour gagner son indépendance financière, permettrait de limiter le risque entrepreneurial et d’assurer un accomplissement humain par la fierté de promotion d’un projet d’affaires personnel à ceux qui sont de plus en plus étouffés par les contraintes du monde professionnel.
Pour nous il y a deux piliers ou législations dans l’adoration de Dieu sur Terre et ceux sont l’Animisme, qui revoit vers l’immanence de Dieu (Dieu est Amour) et l’islam qui met l’accent sur la Transcendance de Dieu (Coran CXII). Ceci dit, le postulat de départ de l’ensemble de ce projet mis sous forme de plusieurs livres de fondements et de guides pratiques est que ce qui unit « l’Homme d’Uniforme et de Sang Noir », besogneux et faisant preuve d’abnégation, est sa relation naturelle et spontanée avec le divin. C’est la raison de la présence de la foi dans notre approche économique qui vise à fonder les conditions favorables et inéluctables du retour à l’équité dans la répartition des richesses dont les corollaires sont la disparition de la perception de précarité et de pauvreté. Ce renouveau spirituel doit permettre à des « Croyants » et « Profanes » d’user de leur cœur identitaire pour élaborer des stratégies commerciales proche du divin (éco logique?) par la philosophie qui tient compte de la maturité actuelle de l’humanité. Comme toute (re)découverte dans un domaine si sensible, il est bon de garder l’esprit ouvert sur l’énoncé de la théorie, les aspects pratiques et toute critique constructive. Ce projet que nous souhaitons vous présenter progressivement s’appelle la Méthode Ka. Il se propose d’ouvrir la voie à un courant économique informel: l’Éco Animisme. Restez à l’écoute!
« Attitude, Correction, Simplicité, Modération. »
Conclusion
Voici 4 ans de travail qui nous ont permis de préciser la dimension de notre Message « Chaque Homme est important aux yeux de Dieu. » dans le domaine économique avant même celle spirituelle. Vouloir venir à bout de la pauvreté d’ici 2030 est une utopie qui vaut tout de même la peine de se mobiliser dès maintenant. Cela demandera sans doute la contribution de toute l’humanité sans distinction de race pour que le niveau social ne soit plus une perception discriminante et pénalisante. Il faut supposer qu’il y aura toujours des riches et des pauvres mais que la répartition des revenus peut redevenir équitable. Parler de fait ethnique n’est pas une occasion de repli identitaire mais un meilleur apprentissage de soi pour aller vers l’autre et construire ensemble sans entropie ni édulcoration culturelle. « Vous êtes le sel de la Terre » disait un certain J. Doit-on alors appeler alors de nos vœux une mondialisation d’un communautarisme prônant identité et partage pour l’avènement d’une économie fondée sur une réalité fertile de notre contemporain: l’Interculturel.
Dans notre collection
La firme The Wisemen Council s’est engagée à publier des livres numériques selon trois lignes éditoriales à savoir « le Développement économique », « l’Identité ethnique » et « le Développement durable ». Notre but est d’accompagner l’effort de réappropriation du Futur économique et le renouveau de la civilisation Noire dans une logique de valorisation et de partage aux autres cultures de sa philosophie et de son Attitude informelle. Notre collection s’inscrit dans le cadre du projet de recherche empirique de son Think Tank, la Méthode Ka, ainsi que de ses activités de consultation en Stratégie de projets.
Publié à ce jour:
Collection Développement Économique:
Catégorie Analyse
Un aperçu des défis au sein de la communauté des entrepreneurs ethniques, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2015, ISBN: 978-2-924872-24-6.
An overview of the challenges within the ethnic entrepreneur community, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2015, ISBN: 978-2-924872-21-5.
L’entrepreneur informel entre efforts et peu de richesse, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-22-2.
The informal entrepreneur between efforts and little wealth, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-23-9.
Catégorie Guides
Une entreprise ethnique en 40 heures, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2014, ISBN 978-2-924872-20-8.
Business in the box, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2014, ISBN 978-2-924872-13-0.
L’art de s’intégrer par l’entrepreneuriat, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2014, ISBN 978-2-924872-15-4.
Successful Citizens through entrepreneurship, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2014, ISBN 978-2-924872-19-2.
Stratégie de projets ethniques, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN 978-2-924872-17-8.
Ethnic Project strategy, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN 978-2-924872-14-7.
Réussir par la voie Informelle, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN 978-2-924872-16-1.
Succeeding through the informal way, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN 978-2-924872-18-5.
Catégorie Manuels
Attitude, Correction, Simplicité et Modération, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2017, ISBN 978-2-924872–41-3.
Catégorie Précis
Comment fonder mon entreprise Informelle, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-03-1.
How to settle my informal enterprise, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-04-8.
Comment présenter mon projet informel à des personnes a ressources, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-05-5.
How to present my informal project to people of resources, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-06-2.
Comment créer mon entreprise ethnique, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-07-9.
How do I create my ethnic business, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-08-6.
Comment lancer mon entreprise ethnique, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-09-3.
How to launch my ethnic business, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-10-9.
Comment faire durer mon entreprise ethnique, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-11-6.
How to make my ethnic business last, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2016, ISBN: 978-2-924872-12-3
Catégorie outils
Gabarit pour rédiger un plan d’affaires informel, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2018, ISBN : 978-2-924872-31-4.
Template to write an informal business plan, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2018, ISBN : 978-2-924872-32-1.
Gabarit pour rédiger un plan de stratégie Marketing informel, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2018, ISBN : 978-2-924872-33-8.
Template to write an informal strategic Marketing plan, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2018, ISBN : 978-2-924872-34-5.
Collection Identité Ethnique:
Catégorie Citations
Les Anges dans l’esprit, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2014, ISBN 978-2-924872-25-3.
Catégorie Nouvelles
Le Point, quatre saisons pour reconstruire (édition révisée), Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2013, ISBN 978-2-924872-26-0.
Au nom de l’a-guère, le jour du réveil, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2015, ISBN 978-2-924872-27-7.
Catégorie Roman
The Black Kingdom, la voie des dieux, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2013, ISBN 978-2-924872-28-4.
Collection Développement Durable:
Catégorie Méthode Ka
Introduction à la Méthode Ka, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2013, ISBN 978-2-924872-30-7.
Introduction to the Ka Method, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2013, ISBN 978-2-924872-29-1.
Charte de projet de la Méthode Ka, Arnaud Segla, The Wisemen Council, 2012, –
Ces livres sont disponibles à ce jour en version PDF sur Amazon.
Crédit photo: Awa Lake Diop
Arnaud Segla M. Sc., M. Sc. Admin., CAPM. Consultant Manager et Coach en entrepreneuriat social, ethnique, informel et numérique. J’organise et anime des activités d’apprentissage et accompagne plusieurs entrepreneurs dans l’atteinte des objectifs de leur projet d’affaires.
Depuis 2009, j’offre des services de consulting pour les projets en entrepreneuriat ethnique et informel dans le cadre du développement économique et identitaire des mains-d’œuvre migrantes. Je m’associe à toute bonne volonté pour concrétiser ma vision avec l’entreprise The Wisemen Council.
by admin | Sep 14, 2023 | Anthologie
ARNAUD SEGLA
Le Point
« Quatre saisons pour reconstruire »
Nouvelles
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives
nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Segla, Arnaud, 1978-a
Le point: quatre saisons pour reconstruire
Comprend du texte en anglais.
ISBN KDP:9781790629282
I. Wisemen Council. II. Titre.
Dépôt légal
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2017
Bibliothèque et Archives Canada, 2017
Maquette et mise en pages: LawalAjibola et ASSOUKA
Photo de la couverture: © MalandaLoumouamou
Illustration intérieure: MalandaLoumouamou
admin@thewisemencouncil.com
www.thewisemencouncil.com
© THE WISEMEN COUNCIL, 2017
Chaque Homme est important
aux yeux de Dieu
Sommaire
Sommaire 4
Introduction 9
PREMIÈRE SAISON 13
L’homme de la ruée hèle 14
Esclavage: chauds Mages et prêts Karité 20
Isoloirs et bon parti 25
Mentalités non modelables 30
Coopération informelle 36
Évolution dans le passé 42
Initiation à la musique 46
Arts martiaux autochtones 51
Le déclin de l’empire 55
La note de frais 60
Commerces et détail 65
La religion du Peuple de Dieu 69
DEUXIÈME SAISON 75
Seconde main 76
Sans papier, sans perdre pied 81
Union astrale 86
Entreprise nouvelle 91
Les deniers incultes 95
La menace des clones 100
Tribut à individus 105
Le chant du Coq 109
Pelures et noblesse 113
Civilisations masquées 118
Langage universel 123
À l’école du cirque 127
TROISIÈME SAISON 135
Imposture sur le revenu 137
Instruction continue 142
i-pote 146
Civilisation noire contemporaine 150
Diaspora économique 155
Unité 158
Slam 162
Bénévoles de bon secours 167
Rustines de l’emploi 172
Aux raisons 177
À ciel ouvert 182
Un monde en projet 186
QUATRIÈME SAISON 191
Habitats dans la Cité 193
Éco-logique 197
Sentiment marginal 201
Renégats ou mercenaires 205
Ignorance et peur des asservis 209
De « guère hier » à « a bons dons » 212
Trahison de garnison 218
L’information en réseau 222
Affirmation professionnelle 226
Terre promise 230
Déclaration de « l’a-guère » 234
Pour la dernière foi 237
Les illustrations de ce livre sont réalisées par Malanda LOUMOUAMOU, conceptrice d’œuvres graphiques, qui ancre ses racines en Afrique, et dont les branches, nourries àla lumière d’études artistiques en France, portent au delà des frontières. Son style original est une invitation au voyage proposée à tous les lecteurs, unis vers un imaginaire universel. Grâce à sa touche picturale, elle nous transporte dans l’espace onirique des textes de ce recueil, afin de s’en faire une image en quelques mots…
Aux femmes instruments de paix en temps de conflit.
À leur contribution à l’essor des peuples.
Aux victimes de « l’a-guère ».
Pour leur combat de libération.
À la famille et aux amis d’enfance,
première communauté de référence
Introduction
Lors d’un voyage à Belloc dans le pays Basque français, j’ai eu la chance de découvrir des stèles discoïdales funéraires datant de l’avant christianisation du pays. La symbolique des gravures a beaucoup retenu mon attention notamment la représentation de Dieu: un point. Selon le moine qui nous servait de guide, ce point était gravé d’un coup de burin en fermant les yeux et en ne pensant à rien. Une manière très humble de reconnaitre sa méconnaissance de l’Essence divine tout en manifestant sa présence dans sa foi traditionnelle.
Le point par la suite a été aussi ce poing levé la tête basse par un athlète dénonçant les conditions des droits civiques des noirs d’Amériques. Poing levé par une organisation radicale, au logo félin, dans le combat pour la réhabilitation d’un peuple. Toute une culture du poing levé qui a traversé les continents de la terre mère jusqu’aux plages des exils de la diaspora.
Le point peut être ce qui a manqué à l’étudiant immigré pour valider son année et s’épargner les coûts supplémentaires d’un redoublement. Dans une notation «mythologique» dont la coloration rouge reflète souvent le sang trahi de ces peuples économiquement nomades ou les yeux des autochtones inconscients de l’apport des longues années de contribution.
Le poing quand il tombe est la preuve qu’une discussion est nécessaire. Le dialogue est toujours le meilleur moyen de s’ignorer lorsque les actes ne découlent pas des joutes oratoires. Alors j’écris ces lignes pour un peuple coloré aux accents chantants qui n’appartient à aucune nation si ce n’est celle de l’exode vers les Cités en or du monde. Oubliant Sion dans cette ruée vers le phare «Western», dont l’union valide la réussite, les communautés peinent à garder leur identité et l’héritage de leur passé.
Le point c’est le salut de jeunes se reconnaissant de la même sensibilité néo-culturelle. Le poing à poing n’est plus une question de couleur de peau mais d’attitude.
À défaut de redresser tout le tort, ce recueil de nouvelles est une exhortation à la prise de conscience d’un peuple économiquement opprimé à s’investir dans la restauration et la préservation des cultures issues de civilisations masquées. Spora, Fanta et les autres seront nos guides. Bienvenue dans cette fable économique construite avec un regard contemplatif mais qui, au final, devient un tableau de la vie communautaire et populaire dans les cités occidentales, attendant une nouvelle aube sur leurs sociétés…
«Notre quotidien autrement dit »
C’est un point de vue, un point de départ.
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PREMIÈRE SAISON
L’homme de la ruée hèle
Son origine se perd dans le flot des existences. Les siennes et celles de ceux qui combattent comme lui. Il hante les rues, de sa quête d’autonomie à la couche qu’il partage ou souhaite pouvoir fournir à son futur en devenir. Il erre dans cette oasis aux reflets miroitant un bonheur confortable et exportable aux compagnons restés dans le besoin loin, loin de son terrain de compétition. Telle une spore expulsée pour aller porter du fruit ailleurs au nom de l’arbre fixé, Spora tenait son nom de ses pères.
Spora marchait depuis longtemps dans une ruelle du centre ville, l’allure toujours féline de son style Spora’ttitude. Un jean bleu porté bas, un chandail porté très ajusté sous son survêtement, des chaussures de sport mises au goût de la mode contemporaine. Il avait toujours aimé le «vintage», le «oldschool» mais l’attitude a son prix et ses contraintes. Les nombreux emplois qu’il occupait lui imposaient une couleur noir professionnelle que son uniforme naturel ne reflétait pas aux yeux de ceux censés employer ses compétences plus glorieuses.
Il approchait lentement du club où il avait maintenant l’habitude d’oublier sa condition. Un professionnel en formation extradé et purgeant sa peine d’intégration dans un pénitencier aux murs de verre. Ça fait réfléchir, mais lui prenait tout cela sportivement avec le minimum de sagesse que sa pudeur et son humilité permettaient; Spora’ttitude! Les accents de la musique emplissaient à présent ses oreilles, pendant qu’il entrait. L’accès était gratuit mais par correction Spora contribuait par une boisson et un pourboire pour soutenir l’activité de son club. Son peuple à lui n’était pas fait d’une couleur de peau mais d’une réalité économique.
Ses chaussures de sport troquées pour celles de danses, il prenait la mesure de l’ambiance et des partenaires de danses potentielles. Les danses latines et urbaines avaient marqué sa vie tout au long de son parcours. Il s’identifiait à présent à cette culture composite faite de nombreuses influences modernes et traditionnelles. Une famille de cœur en somme.
La première danse fut pour lui plus qu’un échauffement. Le rythme envoûtant soutenait sa créativité dans une légitimité des peuples qui l’avaient dans le sang. Spora ne voulait pas vivre de ses attributs car ils faisaient aussi place à des préjugés qui tenaient d’une époque où aucun autre rayonnement que les attributs n’était reconnu à sa culture. Les partenaires se succédaient mais aucune relation ne s’établissait. Il était venu chercher un peu de chaleur humaine et briser son isolement mais pour l’heure impossible d’apprivoiser dans un lieu fait d’éphémère et de superficiel à tort ou à raison. Passer sa soirée à danser à sourire mais se sentir seul et le rester à son retour. Où trouver les membres de cette famille de cœur qui seraient dans l’interaction quotidienne? Trouver la bonne connexion dans les combats à partager. Il y songeait très souvent et la notion de communauté lui semblait à présent essentielle pour naviguer dans sa ruée vers l’or. Il lui semblait qu’il n’y réussirait pas seul tant la «Matrice» établie était dure à surmonter par le simple courage d’individus isolés.
Spora rangea ses chaussures et prit congé au hasard des visages qui le regardaient. Il n’aurait pas dû penser à tout ça mais son quotidien ne pouvait s’arrêter de vivre en lui. Les heures de transport en commun non plus. Il avait envie de crier son exaspération et sa lassitude. Être ligoté dans son expression mais devoir se sentir heureux d’être tout de même là et pouvoir y vivre. À quel prix sacrifier ses rêves et envies aux réalités implacables d’une «Matrice» qui dicte sa loi invisible dans des textes indicibles. Il était captif de case pour son bien et celui de son honneur resté en friche dans l’attente de l’emploi épanouissant qu’il souhaitait sur les bancs.
De dépit, il composa son numéro d’urgences. Un moment d’absence pour retrouver sa présence. Un grand râle qui exprime la mort à une vie de conformité et l’acceptation du Chemin tout tracé vers un point de mire Divin.
« L’homme de la ruée vers l’or hèle mais personne encore ne souhaite entendre son cri. »
Esclavage: chauds Mages et prêts Karité
Spora s’était réveillé ce jour-là crucifié au sens symbolique. Il venait de perdre à nouveau son emploi et sa situation financière limitait toute initiative sociale. L’isolement qui en découlait et sa forme physique rudement mise à l’épreuve par les évènements de ces derniers jours chez son employeur finissaient de planter les clous de son agonie dans la passion. Quel était ce monde insensible et impassible qui se détournait instinctivement des détresses humaines. La vitrine reluisante semblait plus intéressante à maintenir que le bien-être du vitrier. Tant de générations avaient servi à bâtir cette réussite sans qu’aucune ne cherche réellement à assurer un avenir stable pour les progénitures et les émules pris de la même frénésie du bonheur ailleurs et du développement de la mère patrie par contumace.
Sa foi ne l’avait pas quitté jusqu’ici même s’il semblait accorder plus d’attention à sa propre culture. Un Christ Sauveur ou un Dieu unique pouvait selon lui s’accommoder d’un panthéon de dieux traditionnels qu’il considérait finalement comme des archanges ou des djinns venus administrer la vie divine sur son sol. Dieu ne se faisait-il pas toujours plus proche de son peuple? L’envie de rire le prenait malgré sa situation. Pour avoir tant négligé les hommes médecine, Bokonon, N’ganga et autres marabouts, il s’était coupé d’une symbolique qui reflétait sa nature profonde. Mais bon, la notion de Mal était tellement associée à ces pratiques qu’il était mal vu de les croire œcuméniques. N’était-il pas non plus victime d’un coup du sort? Voir sa vie lui glisser entre les mains au point de vivre réellement du don de pain quotidien ; lui un ingénieur technico-commercial ! Le rictus se figea et la moue de dégoût prit place sur le visage envoûté par l’odeur du café. L’agent du service de chômage allait encore se sentir performant en demandant une tonne de documents. N’était-il pas capable de se retrouver dans ce fatras administratif ? Que dire de ces autres compagnons d’armes limités par la maîtrise de la langue, le manque d’organisation et la déroute d’une finance dans l’urgence ? Quelle vie!
La file d’attente du service était comme à l’accoutumée au pire de son effectif. Une armée d’hommes et de femmes de la rue et de la ruée venait quémander le bon secours divin administré par des anges aux allures mesquines. Tout était une question de point de vue. Un budget ministériel à faire tenir sans grand déficit. Un budget ménager à obtenir d’eux sans grande illusion. Chacun tenait sa position et dévisageait l’attitude du plus à plaindre. Dans un affrontement Macro ou Micro économique. La Société contre l’Individu, les Ménages contre le panier de la ménagère. Seuls les statisticiens pouvaient encore donner le score d’un affrontement sans merci mais juste fait de «Au revoir à la prochaine». Spora savait que tôt ou tard sa contribution sociale serait prélevée lorsqu’il aurait l’activité stable que tous cherchaient mais maintenant il avait faim et besoin de cette avance pour vivre. Un prêt qui n’était qu’une actualisation de son propre apport en tant qu’actif potentiel. L’éternel regard dur l’accueillit au guichet, malgré le sourire et la politesse de la Spora’ttitude, l’immense Canyon désolait toute tentative d’échange entre le prolétaire par la force des choses mais qui se savait compétent et le pro lettré qui jouait le rôle assigné pour maintenir les brebis de sa condition dans le troupeau. Un chien à laine en somme…
L’argent ne venait toujours pas. La durée de traitement des dossiers était estimative et contemplative. Aucune science ne pouvait définir le temps mis à chercher des poux à des affamés en tenue d’apparat. Alors on attendait l’allocation de ce prêt aux allures de pommade, du Karité de premier choix. À défaut d’engraisser on reluirait aux yeux de l’entourage. Les sacrifices ne faisaient plus mal et la réputation était une notion trop abstraite pour un ventre aux talons hauts qui martelait son besoin tous les jours. Fallait bien trouver une solution. Se faire chaud Mage de sa propre vie et exorciser les factures et les dettes d’un monde à qui on rendait compte avant de se confier à Dieu. Ce ne sera pas facile mais la solution ne pouvait consister à briser la partie la plus fragile de la prison de verre. Retirer le membre le moins fixé par le clou dans un pénible effort charnel mais salutaire ou… Mourir.
Hors de question! Nul ne pouvait laisser sa vie partir ainsi pour une théorie ou la pensée d’une minorité autovouée à dominer par le truchement des limitations et de la rétention de connaissance.
« L’âme du monde vit de ses fils les plus inutiles car ils sont froment qui unit la richesse et le commerce des hommes. »
Isoloirs et bon parti
Le baptême battait son plein, cet après-midi-là. La communauté et les familles les plus proches avaient tenu à être présentes. On baptisait le petit dernier mais c’était aussi l’occasion de se réunir et de reprendre contact pour certains. Les tenues traditionnelles ramenées du dernier séjour en vacances rehaussaient en couleur le panorama des générations d’un peuple qui avait accepté de se mêler à une autre culture. On riait de bon cœur et seuls les dialogues en dialecte divisaient pour un temps ceux qui l’avait appris et ceux qui n’y rêvaient même plus.
Fanta n’aimait pas beaucoup ce genre de rendez-vous. Elle était venue par amitié et pour briser son isolement. Un an qu’elle ne voyait plus personne. La dernière relation avait encore tourné à l’illusion. Les hommes savaient cacher leur jeu et se révéler décevants au moment où onattendait d’eux un engagement ferme. L’âge aidant elle ne voyait plus son avenir laissé aux mains de beaux parleurs et incapables de s’assumer. Fanta sentait l’urgence de faire un choix définitif et d’assumer toute sa vie. Au moins les enfants seraient une richesse à préserver. Elle s’étonnait à réfléchir de la sorte, elle qui, à défaut d’être féministe, se sentait «femme moderne» émancipée, à l’emploi de tous les attributs de la réussite féminine… Seule.
La tradition s’était imposée à elle par l’accumulation des coups de la vie. Une femme indépendante ça dérange certains ou en attire d’autres. Elle savait que sur cette terre quelqu’un était son homme idéal mais elle n’avait plus le temps de l’attendre. Le destin se mettrait à jour de lui-même. Elle dévisageait distraitement les mâles de l’assemblée sans trouver un grand intérêt. Sinon un, oui Spora, le mystérieux Spora. Nul ne pouvait dire si elle l’aimait ou pas. Elle avait déjà repoussé ses avances maladroites et pressantes mais il n’en demeurait pas moins qu’il l’intriguait. Que savait-elle de lui si ce n’est ses grandes études, sa précarité actuelle, son long combat pour s’en sortir, une maladie confuse mais un charme naturel. Elle aurait bien aimé lui donner une chance mais cela prendrait trop de temps de le mettre à son standard de vie. Elle ne se voyait pas comme une femme suivant aveuglement son conjointmais plus comme une partenaire avec qui il fallait faire des concessions. Sa vie aussi elle l’avait bâtie seule et ne voulait pas tout remettre en cause sur un passage affectif ou une impression diffuse. L’amour devient sérieux à partir d’un certain âge.
Elle se leva pour donner un coup de main à la cuisine. Ce n’était même pas une question de tradition ni même de bienséance, juste de la solidarité entre femmes, entre copines. La modernité s’en accommodait volontiers. Spora la vit et la suivit du regard. Un pincement dans son cœur était imparable. La femme de sa vie disait-il souvent. Il ne savait pas pourquoi elle restait peu encline à ses avances. Il n’aurait pas pu aimer avec plus de franchise qu’avec elle. Il déplorait son côté romantique et fleur bleu ou «oldSchool» qu’il ramenait au goût du jour parfois; Spora’ttitude! Il n’avait jamais vraiment été très macho ni homme fort par le passé mais depuis sa déception, il s’imposait une loi martiale et beaucoup de rigueur. Si seulement il pouvait savoir ce que voulaient les femmes et surtout Fanta. Ses amis lui rappelait le B A BA : mentir aux femmes, être fort de caractère, un bon compte en banque et une performance dans la complicité. Drôles de valeurs! Fallait-il revoir la Spora’ttitude? Il avait tant aimé danser avec elle par le passé, lui qu’on appelait «el Gato» pour son style particulier. Il partageait cette passion avec elle. Faire le deuil d’une telle relation même éphémère lui semblait inhumain avec l’intuition qu’il avait de pécher par manque de foi. Il s’en remettait alors aux mains divines. Elles avaient su le mener à faire la rencontre de Fanta alors pourquoi s’acharner à forcer le moment où les conditions seront plus propices. Qui sait?
« Deux adultes libres et potentiellement disposés ne constituent pas un couple tant que l’union de leurs conditions de vie ne leur semble plus impossible. L’Amour est une éternelle enfance de sentiments »
Mentalités non modelables
L’ambulance venait de quitter le domicile laissé à la vue des nombreux badauds. L’infortuné se rendait à moitié conscient à L’hôpital. Son mal ne venait pas vraiment de l’imminence d’une perte de conscience mais plus d’une trop grande pensée mystique et exaltante qui menaçait de lui faire rejoindre le monde des anges. La solitude aidant et le stress de l’angoisse face à un univers initiatique que seule la vie semblait lui imposer le ramenait à son état de transes naturel et spontané. Un lourd héritage voilé par l’éloignement des sociétés traditionnelles de son pays. «Le village ce n’est plus d’actualité, on y va pour voir les anciens se reposer et c’est tout» avait-il déclaré un jour. Son assurance et sa foi monothéiste avaient pris un coup depuis que son trouble se mettait en place. Où trouver des réponses à ces facultés nouvelles?
Le médecin aux urgences fut plus prosaïque: «Manie psychotique, Délire religieux, on ne se prend pas pour un prophète ici. » Il avait prescrit un lourd traitement et une période d’observation.
Comment avait-il pu en venir à cette situation ? Un étudiant brillant, un avenir plutôt ouvert, une famille solidaire? Que lui manquait-il, pourquoi lui? À mesure que les questions fusaient, sa tête bouillonnait et ses pensées s’accéléraient tel le cyclotron de ses cours de physique à l’université.
Pendant ses études à l’extérieur de son pays, il avait su prendre le pli du monde dans lequel il évoluait. La vie stressante et pleine de contraintes administratives. La solidarité entre étudiants exilés avec ce que cela comporte de quolibets mais aussi de moments de joie. Sa foi restait encadrée et se développait dans un univers d’où des moines étaient venus apporter la Bonne Nouvelle du Salut et la mauvaise de l’impérialisme. Aujourd’hui il faisait sa route avec cet héritage ou du moins cette amputation car le dialecte maternel était le seul lien avec son village et sa tradition. Les soirées au clair de lune sur les plages, les danses traditionnelles, la pêche et la chasse, les cérémonies de dot etc. Tout cela était depuis devenu surréaliste et alimentait ses fantasmes d’initié hors lignée. Où allait cette Tradition sans s’associer aux religions dominantes et aux réalités du monde contemporain ? Le vieux sage rescapé ne devait-il tenir sa vie du virement d’argent international ou de ville à village sans voir sa science traverser les âges?
Il pensait en s’endormant difficilement, fatigué de ne plus pouvoir dormir, que ses symptômes tels que décrits dans une science implacable et guidée par le contrôle sans implication de la société, pouvaient trouver un autre accueil dans une culture différente ou un autre système de pensée. Une simple traduction des sciences exactes et médicales vers l’informel de l’art mystique et empirique des sociétés traditionnelles dans ce qu’elles ont de plus noble à offrir. Une transe reste une transe mais dans des sociétés où l’individu reste isolé et où la quiétude du voisinage ne tolère pas les écarts de comportements, la sécurité devait primer. Aurait-il pu finir autrement que dans un cloitre traditionnel de son village?
Le réveil se fit avec une sensation d’avoir seulement cligné des yeux. Que pouvait-il dire au temps? L’horloge était intraitable. Il avait dormi quatre heures. C’était un bon début selon les infirmières qui se pressaient autour de lui. Un bon petit déjeuner avec son traitement et la journée allait commencer. Il était important qu’il se réapproprie son corps. L’esprit pouvait survivre sans le matériel mais il avait encore une vie à mener à son terme.
Il repensait à ces idées reçues sur sa tradition, les envoûtements, les morts vivants ou autres zombies, les dieux à sacrifices, la géomancie, les arts divinatoires, les initiations, les danses, les chants… Tout cela ne vivait plus en lui par profession de foi et, bien que le Mal semblât roder par le truchement de personnes peu recommandables, il lui était important de se réconcilier avec cette part de lui qui allait avec sa peau. S’il sortait de cet hôpital il essaierait de rattraper le passé : Tradition, Religion et Modernité mis dans un même talisman : son corps équilibré. Pour l’histoire, la sienne.
Pensant aux malades de son pays hôte coupés depuis des années des sciences initiatiques, il posa instinctivement l’index sur la tempe tout en caressant sa barbe taillée en bouc et quelque peu hirsute depuis ses jours d’absence. Devait-il compatir ou s’alarmer que des solutions empiriques aient pu être mises de côté pour des questions de rationalisme. À voir sa propre culture se vider de son essence c’était comme condamner le monde entier à n’entrevoir son salut mental que par la couleur des pilules à avaler sans autre alternative. Il osa même ce constat avant de plonger dans une lecture riche de sens et de symbole.
« Si le Sauveur d’une religion devait venir s’incarner par une natalité, la plupart de ses dons seraient en conflit avec son médecin et son entourage exaspérés par des attitudes exaltées qui ne se justifieraient qu’une fois sa nouvelle Mission entamée. »
Coopération informelle
«Un peuple doit pouvoir compter sur sa diaspora répartie à travers le globe et, une famille de cœur sur les membres de sa communauté repartis à travers la ville, la région ou le pays. Le lien entre les membres est essentiel pour mener une lutte sur le plan économique ou celui de l’identité sur l’échiquier international. La notion de peau fait place à celle de l’uniforme plus complexe à définir tant qu’elle joue sur des notions subjectives d’attitudes et d’oppression économique. La frontière entre les besoins identitaires et les comportements culturels en voie de disparition reste un art que le monde économique ne peut s’illustrer. »
Le lieu de conflit devenait celui du commerce international. Spora suivait avec beaucoup d’attention la chronique diffusée sur la radio communautaire. Un ensemble d’associations qui se partageaient l’antenne et offraient une couleur bigarrée mais cohérente à l’onde d’un mouvement naissant auquel il croyait. Que ce soit la musique, l’art, la littérature, l’entreprena-riat, la recherche, les compétences professionnelles ou le commerce, une vague de soldats se battait pour faire reconnaître leur valeur, leur mérite.
Le vieux système paternaliste et conformiste qui rétribuait au compte-goutte les efforts mais avalait goulûment les profits et les performances, avait fini par tuer l’enthousiasme des consommateurs les plus fidèles. Privés de cette manne pour les chiffres de la croissance, les États bien en vue dévisageaient l’immigration comme la clé pour un renouvellement de l’actif. Pari risqué lorsque l’emploi servant d’appât n’était pas au rendez-vous et que le bulbe des compétences inassouvies risquait de s’ouvrir et de diffuser un parfum d’une originalité que les autres fleurs du jardin ne sauraient ignorer.
Spora aimait réfléchir à haute voix pendant l’émission. Ça faisait longtemps qu’il attendait ce réveil idéologique. Le coup de départ pour un monde économique supporté équitablement et durablement par des structures à dimension humaine. Sa formation universitaire lui avait présenté les principaux courants de pensée mais lui, s’identifiait à celui répondant à son besoin quotidien et non à une prévision financière et des profits vendus avant leur atteinte. Il enrageait de se voir et de voir ses frères restés au pays pris au piège d’un jeu de stratégie d’un monde qui ne voulait pas se résoudre à passer la main à une autre réalité qui connaîtrait elle-même des ajustements et sans doute un déclin.
Il posa son verre de soda à l’oseille sur sa table de cuisine. Même certaines multinationales très critiquées pouvaient jouer un rôle prépondérant dans la vie des communautés où elles s’implantaient. Toujours cette question d’attitude et de redistribution des richesses. La responsabilité sociale et environnementale que son professeur lui avait durement inculqué d’un cinglant «hors sujet» quant à sa notion d’attitude économique. Il fallait encore du temps pour intégrer la Spora’ttitude à l’université.
Dans un monde idéal, il aurait souhaité envoyer une bourse à un proche resté au pays, monter un projet avec des jeunes professionnels locaux, s’impliquer dans la communauté de sa cité, développer une activité économique informelle ou à petite échelle complétant son revenu professionnel. Il manquait des moyens pour le faire et sûrement n’aurait-il pas le temps de le faire une fois les moyens garantis. S’il avait bénéficié du même programme de micro crédits que les pays émergents, il aurait trouvé le tremplin à son initiative personnelle. Il rêvait que soient reconnues des communautés émergentes dans les grandes Cités aux mêmes titres que les pays sans distinction quant à l’origine. Ces compagnons de précarité pourraient s’in-tégrer à l’économie déjà en marche et ne pas dépendre d’un chèque institué et donné en montrant le baromètre des dépenses publiques.
« Les États assistés ne vivent pas d’une manne naturelle, ils s’endettent tant que leur avenir ne dépend pas des efforts communs de toutes leurs ressources. »
Évolution dans le passé
Ça faisait maintenant longtemps que Spora pratiquait les danses latines et urbaines. Là d’où il venait on improvisait sur les pistes de danse ou copiait le pas du voisin le plus au fait de la dernière mode. Rien de technique, juste une relation corporelle avec son cœur et l’âme de la musique. On disait que son peuple avait le rythme dans le sang. Il pensait plutôt que le sang était pulsé par le cœur mais que celui-ci prenait le tempo des musiques qu’il appréciait. Des cris de joie ressemblant parfois à des incantations d’une société secrète musicale venaient marquer l’accent des mouvements du danseur. Les rondes de danses étaient l’occasion de prouver qui on était et de s’affirmer par le courage de sa création artistique. Rien de technique juste une tradition de danse et de musique qui entretenait cette œuvre commune et populaire dans la vie des hommes. Spora’ttitude!
Dès son arrivée au pays de ses études, l’univers avait changé pour lui. Plus question de faire spontanément des gestes approximatifs et de simplement suivre la musique. La danse avec une partenaire devait être codifiée pour permettre aux deux d’être à l’aise et de ne pas se marcher sur les pieds (même au sens figuré). Il regardait médusé des couples aligner des mouvements d’une rare beauté et d’une complexité qu’il ne reconnaissait pas dans des musiques si festives et populaires. Sans attendre l’accord de Darwin sur ces notes de musiques, il lui semblait clair qu’il fallait s’adapter, codifier ses pas et apprendre à respecter celui des partenaires. Comment le présenter à son cœur ? La rythmique naturelle devait être éduquée d’abord avant d’être à nouveau sollicitée pour la musicalité et la spontanéité des créations chorégraphiques. Cercle vicieux ou vertueux, Spora savait depuis qu’il avait ressenti le vide de sa propre culture, qu’il fallait apprendre des autres d’abord en âne docile et fidèle avant de rugir et régir ses connaissances. Il y avait déjà comme un air métaphorique et philosophique à ses pensées de métamorphose.
Avec le recul, celui qu’on appelait maintenant « el Gato» pour son style quelque peu félin et plein de charité, voyait tout le parcours depuis les moments des danses innocentes jusqu’à la technique qu’il maîtrisait à un bon niveau maintenant. Il avait des allures de vedette de plancher lorsqu’il côtoyait ses anciens compagnons qui n’avaient pas investi dans les formations en danse. Fallait-il leur expliquer le bienfondé de la codification des mouvements ou penser à la modification de l’esprit d’enseignement dans les danses. Sciences corporelles ou Cœur vivant, le dilemme prenait toute sa place en lui. Faire commerce dans l’enseignement codifié des danses chez lui le tentait car il trouvait qu’il y avait beaucoup à apporter de tout ce qu’il avait appris. Que deviendrait alors cet enseignement dans le creuset de ceux qui dansent avec le cœur et le rythme planant dans l’air ambiant? Il craignait d’être la risée des siens ou d’importer un niveau que les couches populaires ignoreraient mais qu’une minorité de privilégiés s’accapareraient pour mieux rayonner sur d’autres en toute sophistication.
Le pas, c’était à lui de le franchir et de l’exécuter. Il se sentait atrophié d’une jambe qu’il avait trop négligée au profit d’un grand investissement en cours et atelier de toutes sortes. Il voulait réapprendre ce qui se comprend par le cœur. Renouer avec les danses ancestrales, traditionnelles et populaires. On ne devait pas perdre cet héritage au profit de la modernité mais il fallait aussi en tenir compte pour équilibrer l’échelle du temps. Ce grand écart facial était l’étirement souhaité pour amener plus de souplesse dans un art divin commun.
« L’art de la danse se communique comme une onde de chaleur. Elle se saisit par les sens ou par l’essence. La science est l’outil qui la décrit. »
Initiation à la musique
Fanta et Spora s’étaient retrouvés dans le tumulte d’un bar équitable dans une rue commerçante de la Cité. Ils observaient avec grande curiosité les particularités de cette nouvelle idée du mouvement social, responsable et d’une Conscience universelle. Des produits choisis pour leur apport aux communautés, des serveurs sauvés de la précarité, la musique d’artiste en herbe, en somme tous les ingrédients de la lutte qui s’était engagée. Le gouvernement avait mis du temps avant d’accorder son crédit puis ses subventions à ce type d’initiatives mais les chiffres du chômage et les caisses de l’état avait vite appelé à la sagesse politique.
Fanta portait un de ses ensembles amples, qui sans faire penser aux boubous africains, s’inspiraient du confort de ce type de vêtement. La modernité se nourrissait tellement du passé pour faire croire à sa créativité. Ils commandèrent des boissons d’un pays différent pour laisser place à la découverte. On pouvait effectivement tout découvrir dans ces bars, des décors à l’histoire des personnes. La musique qui passait jusqu’alors s’arrêta. Le gérant introduisit le dernier opus d’un artiste issu du combat comme eux. Il avait commencé sur les planches d’une scène modeste dans un restaurant où l’émergence de l’artiste et du mélomane audacieux était en gestation.
Spora prit une rasade et s’essaya:
«Sais-tu qu’on peut s’initier à la vie par la musique?
— Encore une de tes théories à dormir debout?
— Non sérieux. J’ai appris avec le temps que le contenu des albums était à la fois personnel et intemporel. Tout est une question d’écoute et surtout de dons d’écoute. Les paroles trouvent leur place dans notre présent avec parfois une telle acuité que l’on se demande si cela était écrit pour nous. Les instruments n’apportent que la ponctuation d’un tel message. C’est tellement agréable de vivre en soi la création d’un artiste.
— Tu vas me dire sans doute que les artistes sont un peu sorciers. Mais comment comprends-tu le message de ceux qui parlent une autre langue?
— J’avoue qu’en matière de musique les miracles sont permis. J’ai longtemps accepté l’idée de comprendre de façon musicale les langues insulaires du fait de l’héritage commun et des racines des mots. Mais rapporté à la musique, je dirais que tout cela est assez intuitif et personnel. Peu importe le sens exact, l’essentiel c’est l’interprétation que cela suscite. C’est comme un hologramme révélé par la bonne fréquence musicale. Chacun peut avoir son interprétation ou partager son sens avec un autre.
— Une sorte d’Espéranto musical en somme…
— Je dirais plus une langue arable sur laquelle on peut semer son sens en tenant compte de sa perception et des accents et ponctuations des instruments. Les instruments parlent aussi d’une certaine façon et le fait de n’avoir aucun mot à écouter, facilite aussi en nous l’interprétation dans le quotidien.
— Tu devrais vraiment prendre soin de toi. Ces théories sont trop fantaisistes et tu sais que je n’aime pas quand tu les développes. Tout ça m’éloigne toujours de toi. »
Fanta savait ramener les débats à leur plus simple et ultime expression: la conclusion. Spora ne désarmait pas pour autant mais savait que seuls des artistes pouvaient avoir le même «feeling» que lui. Ce qui était perçu comme tel ne pouvait qu’avoir été créé comme tel. Cela prendrait trop de temps de réapprendre à jouer un instrument pour prouver les vertus de l’acoustique. Il avait déjà la faculté de marquer les accents musicaux dans sa danse mais rattraper le temps perdu en apprentissage d’un instrument serait trop pour lui. Il s’était promis tant de raccommodages entre l’héritage tronqué et la modernité cherchant à s’inspirer de ce même passé. «Rien ne se crée, tout se transforme» savait-il sans savoir pourquoi certaines cultures avaient condamné des traditions musicales avant de vivre de la sécheresse dans leur création machinale dans cet art. La musique était encore le seul langage dont le contenu était conservé et transmis sans grande opposition doctrinale.
« La musique s’enseigne pour la valeur du message à passer mais aussi pour celui à comprendre. »
Arts martiaux autochtones
Comme beaucoup de jeunes garçons, Koua avait passé des heures sans limites à suivre des films d’arts martiaux et s’était exercé à mimer les combats du novice qui devient son propre maître et venge sa famille. Les cinémas de fortune de son quartier avait été ses repaires favoris après l’étude. Très vite, ses compagnons et lui avaient pris le chemin des écoles martiales où la fiction laissait place à la réalité du conditionnement physique et moral. La peine endurée ne pouvait qu’être salutaire. On y retrouvait une seconde famille, des compagnons d’armes et des partenaires de combat pour des luttes qui présumaient déjà des conquêtes à mener pour s’affirmer dans la vie.
Des années de pratique menaient sans nul doute à un confort technique et à un état d’esprit conquérant. La vision d’un entraînement martial obligatoire pour les mâles de l’époque avait pour objectif de combler le vide laissé par l’abandon de l’enseignement religieux traditionnel dans les écoles au nom de l’œcuménisme et de la laïcité sacro sainte. Les mouvements nobles aux culottes courtes pouvaient faire place aux ensembles de combat. Il était essentiel de ne rien retrancher sans rien mettre à la place.
Koua vivait malgré tout un malaise. Il avait appris tous les styles possibles et intégré des techniques qu’il comprenait dans leur exécution et leurs applications, mais il recherchait à présent la poésie du maître ou de celui qui s’apprêtait à le devenir. Les réalités qui avaient guidé les fondateurs à créer des coups et parades à partir de la contemplation et de la méditation dans la nature lui semblaient à la fois universelles mais aussi incomplètes. Le monde moderne révélait de nouveaux défis pour l’Homme, une autre façon d’être au monde, mais la Tradition martiale intemporelle ne se renouvelait que peu ou pas du tout. Que dire aussi de son interprétation à lui de son milieu naturel? Les animaux et les réalités de sa tradition pouvaient aussi enrichir des styles martiaux et passer à la postérité. Seuls des maîtres audacieux pouvaient élever leur technique ou s’élever dans la méditation sur l’essence de leur art pour retrouver le vocabulaire avec lequel les premiers maîtres avaient décrit leur monde.
Être son propre maître lui semblait à sa portée et le partager avec des proches aussi. Ce qui l’ennuyait c’était de devoir le faire accepter à sa tradition martiale. Son origine n’était pas noble ni du sang de ceux qui étaient les dépositaires de la science des maîtres. Son initiative ne pourrait qu’être perçue comme farfelue et manquant de respect pour l’enseignement reçu.
Il devait s’y mettre malgré tout et montrer la voie à d’autres. Les maîtres de son pays ne déméritaient pas et la Tradition martiale aussi devait trouver sa déclinaison dans le mouvement créatif contemporain.
Koua sortit de son appartement pour courir. Un maître en devenir ne devait se permettre aucun écart dans sa formation ni son conditionnement. Le défi qu’il s’était fixé de relever lui redonnait l’énergie de souffrir la rigueur de l’entrainement.
Un jour, son pays, sa région, son continent mais aussi son corps, sa famille, son peuple aurait son Art martial identitaire. Il y croyait déjà à mesure que ses foulées se déployaient dans le sable chaud.
« L’art martial tribal est une connaissance issue de toutes les cultures. L’effort de codification est à l’honneur de ceux qui ont su prendre la voie de la sagesse. L’oubli est de renoncer à recréer par paresse ou bassesse. »
Le déclin de l’empire
La finance en tant que religion économique se devait de redevenir l’outil stratégique pour la prise de décision sans reproduire les influences néfastes des marchés assoiffés de profits rapides et virtuels. Les crises successives et la perte traumatisante et, plus que symbolique, des deux colonnes du temple montraient, aux yeux de certains esprits de l’époque, la fin d’une conception du monde des affaires.
Spora et Koua s’étaient rencontrés sur le lieu d’un emploi alimentaire que beaucoup d’étudiants et de jeunes aux revenus insuffisants étaient contraints de faire. Koua n’étudiait pas pour le moment. Il avait dû abandonner à l’arrivée précoce de son fils. Elle avait insisté pour être mère dès la première année de leur relation et il ne lui avait pas tenu tête longtemps. Un empressement et non une erreur, selon lui, qu’il avait réussi à assumer par la force de son travail et le soutien de sa famille. Le poids financier l’obligeait néanmoins à arrêter ses études en attendant la régularisation de son statut de résidence. C’était deux beaux jeunes hommes qui se respectaient et croyaient en la force du mouvement d’émancipation que portaient les couches populaires dans une nouvelle forme d’identité.
Ils discutaient souvent pendant leur travail à l’usine qui les employait à temps partiel lorsque les pics de production le nécessitaient. Koua soutenait avec force que le nouvel Empire à la tête du monde saurait prendre la cause du mouvement d’économie sociale même si sa politique intérieure ne donnait pas encore des signes clairs de liberté et d’identité des minorités tels que le défendait le mouvement. L’Empire serait un partenaire de choix pour le commerce de bien, la coopération technique et le développement des industries. Spora n’y croyait tout simplement pas. Comme toute puissance hégémonique, l’Empire se devait de maintenir des consommateurs permanents des produits qu’il développait astucieusement avec les anciens impérialistes. Spora maintenait qu’il était plus judicieux pour le mouvement de changer le système impérialiste classique d’antan ou même de créer une alternative nouvelle qui reprendrait ses concepts à la base c’est-à-dire au plus près des consommateurs identifiés. Un jour ou l’autre le passage de témoin devrait se faire pour un système ou pour l’autre et il valait mieux s’impliquer pour celui qui était plus à même de défendre les intérêts du peuple ne fût-ce que même par désir de domination.
Koua riait de ses arguments à mesure qu’il chargeait la palette de produits. Il appelait cela vendre son âme au diable. À suivre le raisonnement de son ami, il préférait que des élites et intellectuels du mouvement social, responsables et d’une Conscience nouvelle, prennent le risque de s’imposer au plus haut des Cités. Ils souffraient hélas d’un manque de crédibilité. Même le peuple opprimé économiquement hésitait en fin de compte à leur confier leurs voix, incrédules qu’ils étaient que ce type d’idées puisse un jour aboutir à un gouvernement du monde. Les leaders charismatiques ne manquaient pas mais leur portée et leur nombre ne suffisaient pas à faire changer la Terre.
À mesure que le charge-palette allait et venait de l’aire sous douane à l’entrepôt, les deux hommes poursuivaient leur argumentaire en surveillant l’horloge et l’heure de la pause.
À défaut de se convaincre, l’un et l’autre, de celui avec qui il fallait s’associer pour réussir, une chose semblait émerger de cette discussion : un mouvement alternatif pouvait faire sa place auprès du peuple et pour le peuple sans faire de démo classiques. On se devait d’y croire et de refléter par l’attitude les principes de base du combat: bonne gouvernance, éthique, respect de l’environnement, respect et redistribution des richesses aux communautés, commerce équitable, intégrité par adhésion…
« Le monde économique influence la vie d’une planète dont les habitants sont tributaires des richesses produites. L’har-monie vient de l’échange du surplus d’équité*. »
_______
*Capital
La note de frais
«C’est un scandale!» s’exclama-t-il en tenant sa copie d’examen. «Ce prof se fout du monde!» Spora ne décolérait pas à la vue de sa note. «Qui pouvait mériter un tel affront si ce n’est ceux de sa condition?» pensait-il les doigts tremblants de colère. Une larme coula sur sa joue. Il la nettoya dans un geste nerveux et imprécis. Le restant de goutte finit tout de même dans la commissure de ses lèvres. Il se dirigea vers la cafétéria de l’établissement. Il venait de rater sa session.
Malgré l’anonymat des copies, Spora et beaucoup d’autres étudiants issus de l’immigration temporaire ou de résidence, pensaient que les dés étaient pipés à chaque examen voire même que les notes étaient indexées à des plafonds de pénitence. Tous les prétextes étaient bons: mauvaise maîtrise de la langue, idées pas claires, raisonnement confus, calculs intermédiaires non présentés, théorie non élaborée, argumentaire faible… «C’est du délire!» pensait-il. Il se savait d’un niveau supérieur à celui de certains dans son cours mais il savait qu’une attitude négative n’arrangerait pas les choses. La Spora’ttitude pouvait être dure à vivre parfois. Les préjugés sur son peuple et ses capacités intellectuelles devaient encore subsister malgré l’essor des technologies et de l’information. C’était encore à sa génération de payer la note de frais.
Spora pensa à Koua qui était sorti du système sans ressentiments malgré son brio et son potentiel. Il s’était fait aux réalités des études en terre d’exil et avait choisi d’in-vestir pour son fils pour le moment. Spora savait que tôt ou tard il faudrait changer les choses pour ces descendants et suivants qui seraient aux prises avec un système et non plus avec les hommes qui l’ont institué.
Encore un dur casse-tête. Trouver à nouveau les sommes pour payer une nouvelle session. Déjà l’aide du gouvernement ne suffisait pas et la famille peinait à suivre le rythme des dépenses à l’extérieur. Son nouveau boulot à l’usine ne garantissait pas des revenus stables et il ne pouvait pas consolider tous ces micros revenus pour améliorer sa note de crédit et demander une marge étudiante. Il n’avait personne pour cautionner ses emprunts. Seule une rigueur dans les dépenses pouvait le sortir des ennuis financiers.
Travailler à l’usine lui prenait du temps. Vivre cette précarité lui causait du trouble et sa concentration n’était plus aussi efficace. Étudier dans ces conditions n’était pas aisé mais ne plus étudier signifiait pour lui partir. Des esprits pratiques et quelque peu cyniques lui avaient maintes fois conseillé de rentrer chez lui s’il n’avait plus les moyens de vivre pendant ses études. Il entendait encore clairement ces voix dans son esprit et le souvenir prenait place dans la situation présente comme un coup de glaive. Cette conception rapide et simpliste de la vie d’une élite d’un pays émergent ou, plus exactement, pauvre, représentants en mission de formation pour son pays, méritait que le voile soit levé sur le sacrifice de ces générations d’apprenants qui quittent tout pour rentrer dans un long processus de sélection.
Le programme du gouvernement avait été établi dans le cadre d’accords de coopération avec des pays qui ne pouvaient pas former les meilleurs étudiants sur place. On octroyait une bourse aux meilleurs afin qu’ils se forment et surtout qu’ils retournent développer leurs propres pays. Au début, le contrat était clair pour les jeunes postulants mais avec la découverte d’un monde offrant de nouvelles perspectives et la perception que le retour chez soi ne serait pas accompagné d’un changement accueillant dans les mentalités, faisaient dévier un bon nombre, les changeant en mercenaires amnésiques de la dette morale.
Spora se souciait peu du débat idéologique. Il lui importait plus de réussir ses sessions sans ces discriminations qui lui semblaient comme une flagellation pour le ramener de son statut d’élite d’un pays pauvre à celui de pauvre dans un pays d’élite. Il sortit du bâtiment pour attendre le bus. Il avait hâte d’être chez lui et d’écouter sa sélection de musique des moments durs. Celle du réveil de la conscience d’un peuple auquel on ne reconnaît aucune valeur.
«L’équité dans la formation s’apprend aussi par l’exemple donné. Les jeunes sont le terreau des nouvelles idées. »
Commerces et détail
Plusieurs épiceries de proximité se répartissaient l’espace du quartier où Spora habitait. Elles le dépannaient bien souvent lorsqu’il n’avait pas le temps ou le courage de se rendre dans le centre commercial ou ces magasins de «Discount» pour y dénicher la dernière promotion sur les produits de son quotidien. Aller en grande surface était un exercice de choix car il prenait le temps non seulement de comparer les prix, la qualité, les quantités mais aussi l’origine et la réputation des compagnies. Depuis qu’il le faisait, il s’était constitué une base de connaissance qu’il aurait bien partagée avec d’autres ou vendue à un magazine de consommateurs. Les astuces d’achats ne manquaient pas, selon lui, et les pièges des producteurs évoluaient à mesure que le marché devenait exigeant et les consommateurs conscients. Vérifier le prix relatif (au poids, à la quantité), et les emballeurs faisaient place à la nécessité de connaître les compagnies, leur engagement dans les communautés et vis-à-vis de l’environnement. Son cours de marketing l’avait initié dans cet art mais il continuait à éplucher les journaux et analyser les autres médias.
Le marché populaire était le lieu le plus indiqué pour se plonger dans la cellule de base de l’économie sociale: les petits producteurs. Ils venaient directement vendre leurs produits aux clients sans passer par des intermédiaires coûteux. Il aimait poser des questions sur leurs coopératives et exploitations. C’est toujours mieux de s’informer à la source. Spora flânait plus que de raison dans les ruelles du marché à défaut de se sentir dans son pays, il se sentait chez lui, dans sa famille. Son lourd sac au dos, il s’avançait vers le magasin de produits exotiques, sa dernière escale ce jour-là. Les produits n’avaient rien d’exotique pour lui, c’était juste des produits locaux de communautés exilées et immigrées qui recréaient un espace familier dans leur lieu d’intégration. Quoi de plus agréable que de mixer les plats indigènes de la Cité et ceux de son pays! L’ambiance à l’intérieur n’était pas celle des autres petits magasins d’alimentation. Tout le monde y portait l’uniforme. On y recherchait les prix bas, comme toujours, mais aussi une relation avec les vendeurs qui ressemblaient, dans le combat, à ceux qui achetaient. On contribuait ainsi à leur essor en maintenant soi-même son budget et en gardant le contact avec des réalités des pays. D’aucuns diraient que c’était une forme de protectionnisme à petite échelle et un frein aux échanges mondiaux. Pour Spora, cela ne le gênait pas de supporter d’abord un acteur économique communautaire local avant de consommer des produits de multinationales ou importés. D’ailleurs le commerce équitable permettait déjà des échanges entre pays mais leurs volumes ne pouvaient pas encore soutenir l’économie mondiale. L’enga(ge)ment envers les efforts des entreprises de la communauté était un bon début pour soit développer un nouveau système économique, soit en créer un complémentaire qui prendrait en compte les couches populaires. Une économie à deux vitesses, une pour les financiers pollueurs et une autre pour les entrepreneurs écolos, ne pouvait être envisagée même de cette façon caricaturale car les systèmes se devaient d’être communicants. Communautés riches et pauvres se devaient de vivre dans le même environnement, la mondialisation restait le juge-arbitre entre une «mondanisation» outrancière et une paupérisation illégitime.
« Acheter c’est aussi voter pour son parti économique. Il n’y a pas de bon parti définitif mais des voies de médiation entre les Peuples. »
La religion du Peuple de Dieu
Le Peuple de Dieu est le peuple opprimé et le Sauveur qu’Il lui envoie vient des pousses les plus inattendues de sa Racine. Spora s’amusait à dire qu’Israël ne méritait plus d’être le peuple de Dieu s’ils avaient fini d’être opprimés. Mais Dieu était fidèle à ses promesses et son peuple à lui se devait d’attendre le Salut économique d’une Bonne Nouvelle ou d’une Révélation qui bousculerait l’ordre du monde et libérerait les poches de ceux qui usaient leur vie dans un système prolétaire devenu plus pernicieux que jamais.
Un Sauveur, noir dans l’uniforme, celui des professions alimentaires, d’usines, temporaires ou tout simplement précaires, voilà ce qu’il attendait. Le Salut venant des couches populaires et défiant l’élite financière mondiale. Il pouvait rêver mais avec un peu de force et de conviction, cela pouvait arriver.
De la traversée d’une mer rouge et foncièrement capitaliste non pas à pieds nus mais à mains nues, celles de la nage pour l’espoir, il parcourrait l’étendue désertique des lendemains de crise. Dans la lignée de son règne idéologique, ses descendants affronteraient des peuples accrochés à leur pré-carré dans un combat où tout le Peuple devrait apporter sa contribution électorale et son engagement à s’émanciper. La Terre promise serait celle du respect de la personne dans son besoin de vivre et profiter des richesses auxquelles il contribue et pour lesquelles le don de Dieu initial n’a pas été remis en cause.
Spora aimait se raconter des histoires farfelues. Comme bon nombre de jeunes il les qualifiait de «délires» et en abusait pour le simple plaisir d’ouvrir ses horizons de pensée et de rire. Fanta n’appréciait pas ce manque de sérieux qu’elle qualifiait de puéril.
S’il devait jouer le rôle du Sauveur du Peuple auquel il s’identifiait, il devait naître doué mais amoindri dans sa nature et sans doute avec une origine inattendue. On a beau être un futur «boss», il fallait commencer au plus bas avant la gloire. Une fois ses dons totalement manifestés et sa feuille de route divine reçue, il choisirait des associés et bâtirait une société ou encore une coopérative pour entamer les joutes avec ses détracteurs et adversaires. Il serait présent également sur le plan de la pensée économique en contribuant à l’élaboration de nouvelles théories qui révolutionneraient le monde des affaires de façon durable comme les religions monothéistes ont fixé la notion du Dieu unique et tout puissant avant de se perdre quelque peu dans des batailles de disciples et de révélations.
La fin, il n’osait l’imaginer. Il vivait déjà au quotidien, selon lui, la limitation de la crucifixion — comme le disait un maître contemporain — en ne vivant pas à sa faim et en brisant son rêve professionnel et d’accomplissement. Non ce qu’il craignait c’était l’élimination d’un coup soufflé dans une arme silencieuse ou d’une lâcheté à la hauteur de la victoire idéologique. « Heureusement le Sauveur ne meurt pas toujours en martyr mais choisit de se retirer » se dit-il à lui-même en se levant du divan. Le match de Basket-ball allait bientôt commencer et il voulait soulager sa vessie pendant l’interlude. Les sportifs étaient les vrais héros des temps modernes. On pouvait croire en eux, prendre exemple sur eux ou même parier sur eux. Jamais un économiste ne pourrait soulever les foules si sa volonté politique ou son charisme ne le mettait pas au-dessus des détails techniques de sa théorie. Héros ou Sauveur ? Le monde trouverait son mot pour une réalité déjà prédite mais longue à se mettre en place. La Spora’ttitude passait le relais à la vraie Sport‘attitude des héros en unie forme physique.
«Dieu a crée l’Homme par Amour et pour qu’il soit heureux sur la terre qu’Il lui a léguée. Quand certains avilissent d’autres par un moyen qu’ils se sont approprié, la libération doit venir comme Miséricorde suprême pour ceux qui subissent. »
DEUXIÈME SAISON
Seconde main
Ça faisait un bon moment que Fanta et Asi cherchaient, fouillaient et comparaient les habits dans ce magasin. Elles étaient adeptes du «shopping» comme bon nombre de femmes mais elles accordaient une grande importance à ne pas dépenser pour rien. Autrement dit, acheter des habits d’occasion pour elles et leur entourage ne les dérangeait pas. Elles réussissaient de bonnes affaires et pour les enfants c’était l’idéal.
Asi était mère de deux magnifiques bambins. Elle savait que c’était un sacré budget de changer la garde robe de deux fiers garnements qui semblaient avoir signé un contrat avec les marques d’habillement pour enfants afin de faire des tests de résistance et d’usure. Elle optait pour la seconde main le temps qu’ils soient grands et choisissent eux-mêmes leurs tenues d’apparat. Les adolescents étaient si exigeants à ces moments-là. Elle n’était pas pressée de passer à cette étape. Pour l’instant ils s’accommodaient de leurs vêtements surtout qu’ils ne se souciaient pas de l’origine.
Les deux femmes savaient aussi se faire coquettes en alliant habit neufs et d’occasion. Les fripes, comme on disait, recelaient souvent des trésors qui avaient été à peine touchés par les acquéreurs initiaux. Elles mêmes devaient souvent se séparer d’habits qu’elles ne pouvaient plus porter lorsque le tour de taille et la balance s’alarmaient. C’était un heureux cycle qui selon elles était à la fois à l’avantage du porte-monnaie mais aussi pour limiter les productions abusives de biens de consommation.
Ce raisonnement était plausible du point de vue du consommateur mais pour une industrie déjà en crise qui délocalisait les unités de production pour baisser les coûts et favoriser l’achat en masse, la note devait être salée. Le commerce de luxe pouvait se cacher derrière la notion de marque et justifier des marges importantes mais pour des produits qui visaient justement des couches populaires, la seconde main devenait une concurrente sérieuse.
Des deux côtés la contribution aux communautés était réalisée même si l’échelle n’était pas la même. Les nombreuses familles vivant du travail en usine avec le salaire d’un pays au coût de la vie non élevé se voyaient mises en comparaison avec celles d’un autre où les quasi-bénévoles se satisfaisaient d’un modeste revenu juste préférable aux revenus du chômage. Ce qui était important pour avoir un statut quelque peu reluisant. Une réalité fratricide qui opposait directement les chiffres de la croissance des uns à ceux du chômage chez les autres. Ce n’était pas pour arranger le débat interne sur l’attitude à adopter face à ces mises en relation issues des échanges mondialisés.
À voir le volume réel de la seconde main dans les cités, il ne semblait pas alarmant de considérer une telle activité comme problématique pour l’industrie même si son essor pouvait faire craindre une baisse du chiffre d’affaires provenant des couches les plus pauvres et des consommateurs avertis comme Asi et Fanta.
Elles faisaient déjà de même sur Internet pour d’autres objets toujours par conviction et avec le secours du conjoint dans le cas d’Asi. Les domaines où la production effrénée de biens nouveaux dont la vente devait être dopée par la suite ne manquaient pas. La seconde main dans les grandes Cités trouvait de plus en plus d’adeptes et d’homologues dans les pays au coût de la vie bas quand il ne s’agissait pas tout simplement de vivre du marché de la contrefaçon.
« Vendre ou produire pour le bien des communautés locales ne signifie pas soustraire des biens de l’équation économique qui permet aux gouvernements de redistribuer les fruits de l’effort commun du pays. »
Sans papier, sans perdre pied
Spora avait dévié. Il le savait depuis que l’arrêté d’expulsion lui avait été envoyé. Les études ayant pris un coup dans sa condition d’étudiant vivant la précarité et son corollaire de contre-performance intellectuelle, il ne voyait plus le chemin du retour aussi glorieux qu’il l’avait maintenu jusqu’ici dans ses pensées. Il n’avait rien réalisé et avait échoué si près du but. Rater ses sessions avait un coût et, même si ces professeurs semblaient l’ignorer dans leur impartialité obséquieuse, il ne voulait pas plaider son cas auprès des instances gouvernementales. Il n’était plus officiellement une élite d’ailleurs et son pays aurait à rougir d’avoir donné un tel titre à un de ces fils pris dans le piège de l’échec.
Il était hors de question de rentrer chez lui avec si peu de considération à attendre à l’arrivée. Il s’obstinait à vouloir remplir ses filets avant de suivre la suite du chemin. Inexorablement, il rejoignait le flot des combattants dans l’illégalité des statuts qui ont basculé pour une raison ou pour une autre. Les cas étaient tous différents et les histoires à la croisée des destins manipulés jusqu’à la désillusion.
Spora se devait d’être pratique et de quitter son piédestal d’intellectuel peu représentatif. La réalité était dure pour lui à présent. Trouver du soutien et s’encadrer de personnes capables de défendre son cas. La famille restait dans la confusion. Elle n’avait pas vu la dérive se mettre en place avec ses multiples échecs mais elle se gardait de communiquer une telle humiliation à l’entourage. La notion de communauté s’arrêtait au porche lorsque le déshonneur était à la porte.
D’un naturel débrouillard, Spora se plia aux règles de vie de ceux qui ont échoué dans la ruée vers l’or et qui deviennent mendiants d’un statut défraichi. Triste conso-lation que l’on se souhaitait comme deuxième chance de briller aux yeux du commun du peuple.
L’avocat était optimiste mais la procédure serait longue. Pas question de se manifester officiellement avant la fin des débats. Il fallait cependant vivre dans ce monde paral-lèle qui s’ouvrait tel un conteneur de poubelle pour accueillir la prochaine victime effacée du registre des hon-nêtes résidents de la Cité.
Beaucoup ne comprenaient pas à quel point il était facile de sombrer dans ce cauchemar. Les témoignages des victimes étaient souvent réservés aux professionnels ou aux proches qui n’avaient pas peur de leur venir en aide tout en défiant la loi.
L’immigration telle qu’elle était, c’est-à-dire sans être affublée de qualificatifs aux bons prétextes, était le corollaire dérangeant des pays qui s’étaient adonnés à un impérialisme glorieux. Ils fuyaient à présent la responsabilité d’honorer la présence de ceux dont l’affranchissement n’avait pas suffisamment mis hors d’atteinte de l’accoutumance à un système maître-sujet. Accoutumance maintenue aussi par les uns pour toujours satisfaire des besoins de domi-nation et d’exploitation dans des domaines nouveaux. Et par les autres pour faire retarder le moment d’une émancipation franche paralysée par la croyance en une infirmité de l’enfance ou par peur d’un affrontement sur des terrains où seul le mouvement populaire et intellectuel indigène peut faire rebasculer le fléau de la balance.
« L’écriture ne va pas sans support, sans papier. Imprimer des statuts arbitraires à des hommes c’est corrompre l’œuvre de liberté à laquelle tous ont droit dans la déclaration universelle issue de leur esprit. »
Union astrale
La sagesse se manifestait au détour des rencontres de la vie et en profiter apportait beaucoup de bien pour l’oreille et l’esprit attentifs. Le vieil homme avait abordé Spora à sa sortie du centre commercial. Il cherchait son chemin depuis un certain moment. «Je vais vous y amener. J’ai du temps», proposa Spora avec déférence.
Les deux pas s’accordaient à mesure que le chemin se déroulait devant eux. Le vieil homme brisa le silence qui était à vrai dire plus une absence de dialogue à entendre le brouhaha environnant de la Cité. «Dis-moi jeune, comment un si bel homme peut-il se balader sans sa dulcinée à son bras ? » C’était une question osée mais Spora ne semblait pas si gêné. Fanta était la dernière peine qu’il vivait et il ne savait ce que l’avenir lui offrirait en réhabilitation sentimentale ou conciliation de destin. Le vieil homme sourit aux mots pleins de confiance et de lucidité de Spora. «Jeune homme laisse-moi te conter une légende de la tradition de mon pays. » Le vieil homme se racla la gorge et expulsa son contenu dans un bac à sable municipal qui bordait l’avenue.
Un jeune homme de ton âge s’éprit d’une belle femme qu’il avait croisée un jour près du puits de son village natal. Elle avait des réticences à voir un homme de la ville et qui n’avait plus rien à voir avec sa tradition se préoccuper d’une femme sans éducation ni connaissance des sciences modernes. «Si tu veux de moi, tu dois me promettre de respecter ma condition de femme traditionnelle et donc accepter de t’initier comme tous les hommes de notre village. » La jeune femme le dévisagea pendant qu’il réfléchissait. Elle en avait connu d’autres qui ne s’étaient pas montrés braves jusqu’au bout. Il finit par acquiescer malgré sa peur des pratiques ancestrales dont il ne retenait que les envoûtements et autres rites occultes. Ils allèrent tous les deux voir leurs familles et demander consentement et date pour la cérémonie préalable du jeune prétendant.
La communauté se réunit le jour dit et tant attendu. Il avait insisté pour que son initiation se fasse comme celle des autres villageois. Au terme d’une épreuve de courage, il devait recevoir son identité traditionnelle puis être d’astreinte tout le jour dans le cloître pour finir d’ac-compagner la course du soleil.
Dès l’aube on lui fit absorber un élixir pour déclencher son voyage spirituel. Il devait traverser l’univers hostile de la forêt sacrée pour puiser de l’eau pour sa future femme. La cérémonie commencerait à son retour.
Vêtu d’un treillis militaire mais pieds nus pour les besoins de l’initiation, il rentra dans l’imposante forêt sacrée. D’étranges singes suivaient son parcours en sautant d’arbre en arbre. Il lui semblait que leurs yeux étaient d’un rouge étincelant. Les choses se compliquèrent lorsqu’il se mit à voir des ombres menaçantes joncher le chemin. Elles demeuraient menaçantes aussi longtemps qu’il ne leur accordait pas d’attention. Elles s’évanouissaient par la suite comme par enchantement. Il arriva au bout d’un temps qui lui parut très long au bord du lac où il plongea la jarre tout en ayant l’eau à hauteur des fesses. Il s’arracha à la vase et prit le chemin du retour.
Les chants accueillirent sa sortie de la forêt. Sur le rythme d’une troupe de musiciens préparés pour tenir la journée, on lui fit quitter ses habits et sa belle fut mise à ses côtés. Le prêtre du culte ancestral lia spirituellement et symboliquement leurs deux cœurs. Partout où ils seraient, ils pourraient rester en contact quasi télépathique et ressentir les dangers mutuels. Ils s’unissaient également dans l’âme du monde car, selon la tradition, si leur amour restait pur jusqu’à leur mort, tous deux donneraient naissance à un astre du ciel dont ils seraient le couple originel dans un nouvel Éden et une nouvelle vie en recréant un monde à l’image de leur amour terrestre. Car ceux qui ne respectaient pas cet amour pur était condamnés à revenir sur Terre le chercher naissance après naissance. Dès l’instant de cette union pour nos jeunes amoureux, plus aucun obstacle des deux mondes ne pouvait se mettre en travers de leur union.
Spora restait bouche bée à l’écoute de l’histoire. Si seulement il avait pu vivre une telle union avec Fanta! Le vieil homme ricana «Il est des traditions qui traversent le temps et savent se mettre au goût du contemporain. Qui sait peut-être qu’un jour tu sentiras ton complément d’astre dans une femme comme elle. »
« Amour et tradition demeurent compatibles dans le prolongement du devoir de mémoire. »
Entreprise nouvelle
Spora pouvait s’estimer heureux. Il possédait à présent le précieux sésame qui l’autorisait à séjourner dans la Cité. Il pouvait finir son diplôme et envisager ouvrir son activité comme il avait toujours rêvé. Sa contribution à l’essor de son pays et au bien-être de son entourage serait plus importante. La fameuse coopération informelle dont il se sentait solidaire. Koua et lui avaient quelques idées des opportunités à saisir. Ils étaient prêts à s’associer le moment venu mais pour l’heure il fallait se constituer un capital et finir de se former.
Cette nouvelle entreprise dans sa vie le remplissait d’espoir. Il savait que beaucoup le voyaient rentrer plutôt chez lui pour trouver une activité mais lui rêvait de le faire en investisseur ou en contributeur et partenaire extérieur. Il fallait bien que les entrepreneurs restés là-bas puissent se fier à d’autres connaissant les rouages de la Cité et pouvant défendre leur cause commune. Il fallait se faire confiance et être solidaire. Koua avait compris le défi et s’était associé à l’entreprise sans hésitation.
L’idée d’entreprendre et les capacités pour réussir n’étaient pas données à tout le monde. D’ailleurs peu de jeunes gens recevaient l’appel pour se lancer. Malgré le désir de trouver des débouchés sur le plan socioprofessionnel, l’idée d’affaires avait besoin de naître dans des esprits altruistes et des corps à l’épreuve de la compétition. Le mouvement social, responsable et d’une Conscience universelle, devait pouvoir compter sur des structures qui agiraient selon les principes mis en avant et qui pouvaient donner une coloration autre à l’économie mondiale à mesure que grandirait sa crédibilité.
La finance avait fini par nuire, selon lui, à la bonne marche des entreprises en faisant d’elles des esclaves qui servent à la gloire d’indicateurs et des profits de spéculateurs peu scrupuleux. Les flux physiques et l’impact sur l’environnement et les communautés ne s’invitaient pas dans les bourses mais étaient indexés à chaque calcul de croissance. On peinait à quitter le virtuel des prévisions financières pour le présent des exercices d’exploitation qu’on pouvait aussi rétribuer après de bonnes performances. Les turfistes des bourses ne se préoccupaient plus du sport mais seule-ment de la côte des acteurs économiques. Et dans ses courses tout le monde pouvait s’instituer parieur et influencer le sort des écuries.
Koua rejoint Spora au bar. Ils se devaient de trinquer pour ce nouveau départ. Ce ne serait pas facile comme bien des combats populaires, mais ils voulaient y croire. L’élite serait encore ce qu’elle est mais le saut quantique auquel devait se livrer le Peuple devait permettre de réguler l’accès aux richesses et au bien-être.
« L’espoir naît du fait que l’entreprise dans laquelle on s’engage mobilise les ressources personnelles et donne un sens à l’avenir. »
Les deniers incultes
Le téléphone sonna tôt ce matin-là. Spora eut du mal à émerger de son sommeil et à retrouver l’appareil sous les habits disposés en vrac au pied du lit. Le conseiller de la banque semblait avenant mais son propos était clair: le compte était à découvert depuis trop longtemps. On se devait de trouver une solution rapide. Comme beaucoup de jeunes étudiants, les entrées d’argent n’étaient pas toujours régulières et une fois la marge de crédit consommée, il restait peu de souplesse pour gérer les situations urgentes. Spora raccrocha et se recoucha les yeux fixés sur le plafond. Il soupira profondément et poussa son juron favori. La journée commençait bien.
L’ouverture d’un compte bancaire était obligatoire pour forger son statut dans la Cité. Avec l’adresse civique et le titre de résidence ou de citoyenneté, il constituait les piliers de l’existence sociale. Les activités procurant du revenu ou celles permettant d’échanger ce dernier contre des biens et services ne pouvaient avoir lieu légalement que si ces trois conditions étaient remplies. Des garanties à l’ouverture du compte exigeaient parfois des talents de stratège pour pouvoir bénéficier des pleins services notamment l’accès aux crédits. Après avoir lutté pour se mettre en conformité avec le système, Spora devait se battre pour équilibrer son budget au prix d’importantes privations et d’efforts pour gagner le complément toujours manquant. Il saisit à nouveau son portable et composa le numéro de Koua.
Koua revenait juste de la crèche quand le téléphone sonna, Spora lui parlait calmement mais l’air désabusé. La situation était fréquente, lui-même avait connu ces moments mais avec l’arrivée du petit, il ne se permettait plus d’écart. La vie à deux avait su lui apporter plus de confort pour gérer les fins de mois difficiles. Ce mois-ci, il pouvait aider son ami mais il lui semblait plus judicieux de trouver une réponse durable à ce problème de précarité récurrente dont ils souffraient tous à des degrés différents. Ils se devaient de mettre sur papier leurs idées d’entreprises pour voir si une phase pilote pouvait précéder le démarrage des activités. On ne pouvait attendre indéfiniment que les conditions soient favorables à souhait pour lancer cette initiative économique.
Les banques étaient des acteurs incontournables pour les entrepreneurs en devenir et les entreprises en activité. Le poids de leur influence était ressenti dès la création des structures. Le passé financier et le charisme de l’entrepreneur jouaient dans le crédit accordé à l’initiative. La seule éthique de ces institutions ne pouvait garantir des dérives dans le traitement des dossiers et dans la considération des profils humains des futurs hommes d’affaires. Le soin apporté à l’allure et à l’éloquence offrait certes une bonne première impression mais l’historique financier pouvait ruiner facilement tous les efforts entrepris. Pour deux jeunes étudiants ayant connu des difficultés financières la tâche paraissait déjà dure. Les assurances à donner aux gouvernements et organismes financiers régulateurs sur la solvabilité des comptes commerciaux imposaient un contrôle rigoureux lors de la sélection des dossiers. Les couches populaires, souvent confrontées à des difficultés de revenus, se trouvaient ainsi limitées dans leur essor par des côtes de crédits pénalisantes, du surendettement et l’impossibilité de bâtir un capital de constitution adéquat pour entamer leurs activités. Le secteur informel servait alors de cuve de récupération pour tous ceux dont les idées ne pouvaient s’immiscer dans le système financier canonique. L’accès à la vie économique était trop souvent cantonné à ceux dont l’héritage humain les plaçait au-dessus de la lutte pour la survie.
« Le secteur informel n’est pas un camp où se réfugient les déplacés de l’économie de marché. Il est la force de ceux qui commercent dans un marché complémentaire. »
La menace des clones
Dans l’effervescence du changement de millénaire, et dans la suite de la longue quête de la vie extraterrestre, la Terre de l’Homme avait envoyé dans l’espace plusieurs objets et signaux pour attirer l’attention de potentiels homologues en forme de vie intelligente. L’Adam s’était déjà senti seul après sa création mais il fut comblé par un être de sa nature et dans son jardin.
Nul ne s’était aperçu de la présence d’individus bizarres dans les Cités qui allaient et venaient parmi nous. Les extraterrestres tant espérés étaient là, mais nul ne le savait. Ils avaient étudié la Terre dès le moment où ils avaient collecté les premiers objets dans l’espace. Leur planète était trop petite pour eux, même s’ils n’avaient pas besoin de forme physique pour y vivre. Ils y demeuraient à l’état de spectres et communiquaient par télépathie. Même pour des spectres vivant sans oxygène c’était un enfer de vivre la promiscuité et les interférences télépathiques. Une partie des habitants s’était alors portée volontaire pour être les pionniers d’une invasion de la Terre. Il leur fallait cependant trouver des corps humains pour vivre avec les réalités atmosphériques de la planète bleue et apprendre les langues. Ils pouvaient habiter n’importe quel organisme vivant et se substituer à la matière mais pas à l’âme. Inutile d’envisager de capturer des hommes et de les posséder ni d’utiliser des corps morts et dégradés pour se couler à l’intérieur. Le propriétaire récupérerait son bien à un moment que même eux ne savaient pas mais que leur Guide avait prophétisé.
Il fallait créer de nouveaux corps humains pour eux. Fins scientifiques et profitant des balbutiements de la recherche génétique humaine, ils prirent de l’avance sur leurs hôtes en les clonant et modifiant les génomes. Ils se servaient de tous les rejets même anodins pour récupérer de l’ADN. Les tout premiers avaient créé un laboratoire qui servait de pouponnière pour les candidats à l’invasion. Dans le même temps leurs scientifiques infiltrés influençaient les recherches pour réduire la fertilité des humains et diminuer les naissances. Ces techniques étaient appliquées sur les aliments qu’ils modifiaient pour mieux servir leur cause.
Le plan aurait marché sans aucun problème si plusieurs humains n’avaient pas muté dans ce nouveau contexte et s’était doté de facultés particulières. D’abord montrés du doigt par la médecine et la société, ils étaient enfin admis parmi le reste des humains mais sous haute surveillance car leur originalité faisait peur.
Le scandale éclata lorsqu’un premier mutant affronta un clone dans une situation anodine de la vie. Un médecin cloné souhaitait faire des prélèvements pour étudier les facultés du mutant. Celui-ci prit conscience du danger par intuition et, par un concours de circonstance, son don de télépathie lui permit de capter les pensées peu amicales de ses soi-disant soignants. Il révéla tout le complot aux autorités qui mirent tout de même du temps à le croire.
Les hostilités étaient lancées depuis. Les mutants, considérés comme non sains au départ, avaient des allures de saints à présents. Seuls eux avaient la capacité de démasquer les envahisseurs. Ils étaient intégrés à des troupes d’élite qui faisaient le ménage à travers la Terre. Le clonage et les manipulations génétiques furent mis sous une réglementation sévère et les scientifiques finement triés pour leur éthique.
Koua se leva pour éteindre la télévision. Il s’était endormi devant son émission de paranormal. Cela avait dû influencer le contenu de son rêve. Il prit un verre d’eau et se dirigea vers la chambre où sa compagne et le bébé dormaient déjà.
« Se sentir seul à l’échelle de l’Univers ne doit pas être une occasion de créer la convoitise de ceux dont on ne connaîtrait ni la force ni les intentions. »
Tribut à individus
Le poids de la communauté n’a pas toujours été si lourd à porter dans un temps où l’individu se reconnaissait comme partie intégrante des valeurs qui fondaient sa tribu.
Asi était une femme battante de nature. Elle s’impliquait beaucoup dans les activités des ressortissants de son pays vivant dans la Cité. Au dernier baptême qu’elle avait organisé, elle avait fait l’effort de faire venir les membres de familles éloignées et qui ne s’étaient plus vus depuis des années. C’était la force de nos cultures, selon elle, le milieu familial et par extension communautaire devait souder les membres et permettre de construire un tissu social à l’épreuve des vicissitudes de la vie à l’extérieur. D’ailleurs ceux restés au pays ne bénéficiaient pas de mesures sociales performantes de la part des gouvernants mais pouvaient compter sur la solidarité naturelle de ceux vivant dans la proximité et la promiscuité.
Le bénéfice était double pour ceux vivant dans la Cité: avoir non seulement une aide financière minimale et un encadrement associatif en cas de manque de revenus ou d’incapacité, mais aussi pouvoir compter sur les conseils et le soutien naturel de la communauté de ressortissants avant même celui des amis liés à nous par des intérêts qui n’entrent pas dans le cadre de la culture traditionnelle. Le tribut à payer pour vivre cette solidarité était la réciprocité et la mutuelle disponibilité à aider son confrère de toute sa capacité et de toute son énergie.
Pour Koua la vie en communauté avait vécu. Il s’était impliqué à son arrivée mais n’en avait tiré, selon lui, que des déboires. Les conseils-influences sur ses choix de vie, les commérages sur sa vie privée et son union, avaient fini par l’exaspérer. Sa communauté à lui se montrait trop sectaire à son goût. Le sentiment d’être des privilégiés à la naissance et des bénis des dieux leur donnait de fiers airs d’arrogance et une opacité dans l’échange avec les autres. Koua se disait moderne. Il aimait sa tradition mais ne s’y accrochait pas au point de ne pas profiter du contact avec les autres ressortissants vivant dans la Cité. Un brassage culturel dont se privait sa communauté à trop vouloir maintenir sa pureté de sang et de culture. Le contact avec les activités de son entourage était ramené à leur portion congrue. Les fêtes religieuses principales et les évènements majeurs lui suffisaient. Pas question de s’impliquer dans un club, un regroupement générationnel ou d’hommes pour y discuter sans fin de problèmes du pays sans jamais prendre de décisions concrètes. L’argent avait fini par briser la relation. Les contributions solidaires se multipliaient et semblaient n’aller qu’aux mêmes qui manquaient de pertinence dans leurs choix de vie. À trop rester dans le traditionnel, ils ne s’adaptaient pas assez aux réalités de la vie dans la Cité et revenaient sans cesse avec de nouveaux problèmes. Son choix de se lier avec une femme de la Cité avait fait couler beaucoup d’encre et Kouaavait senti leur baisse de motivation à l’aider dès les premières difficultés de son couple. La communauté aidait mais jugeait bon de le faire quand ses membres restaient dans le sillage des valeurs qui souvent tardaient à s’adapter au monde contemporain.
Koua et Asi aux vies si différentes appartenaient à des groupes qui savaient se montrer solidaires dans les moments difficiles. Il importait plus d’aider les membres en peine que de montrer au grand jour l’incohérence de leur système de valeurs traditionnelles sur lesquelles ils se basaient pour se maintenir malgré l’exil.
« Le ferment d’une société bâtie sur les communautés est le tribut qu’accepte d’endosser chaque individu pour assurer à son prochain les mêmes chances de réussite que lui. »
Le chant du Coq
Le Monde finissait sa nuit, le foyer encore éclairé à la lueur des lampes attendait les premiers rayons du soleil pour mener la vie telle qu’elle se transmettait et évoluait de générations en générations. La nature avait offert au Coq d’être le métronome naturel de l’aube chargée d’espoir et de devoirs.
Le monde «à-fric» ou du moins ceux qui souhaitaient en détenir un minimum pour ne plus survivre mais vivre décemment de leur contribution à l’économie, attendait le saut quantique; le relèvement du minimum social de bien-être.
D’où viendrait le son du clairon? Ce coup d’éperons qui subjuguerait l’adversaire et rassemblerait le Peuple dans un même mouvement. Des traces de sursaut identitaire apparaissaient de ci de là mais pas de quoi créer l’impact d’un Prophète qui guiderait le combat et les luttes jusqu’au dénouement final: la reconnaissance et le respect des communautés économiques et culturelles dans les échanges mondiaux.
L’Histoire recelait de figures au destin unique et tournées entièrement vers l’accomplissement de la volonté Divine à leur époque. La disparité des luttes identitaires diluait à présent la portée d’un mouvement transformé en guérillas locales sans coordination pour résister à l’ennemi dans son ensemble. On se devait d’avoir un porte-parole unique et symbole de ce nouveau vent de libération. Un groupement ou une figure charismatique? Les avis pouvaient diverger tant la compétition en face présentait une équipe rodée et au fait des terrains de lutte. La joute économique prenait son sens dans le politique et la diplomatie internationale. L’usage des armes était toujours le recours de ceux qui à court d’arguments se retournaient vers la force de leur arsenal meurtrier pour justifier des interventions réparatrices.
La Cité prenait plaisir à se faire peur d’une telle prophétie. Elle tenait sur ses acquis de richesse, fruits du travail d’un grand nombre et de l’exploitation par une minorité. Il semblait tellement évident que seule cette minorité ne pouvait qu’être riche et le reste asservi à travailler pour maintenir ce déséquilibre. Ce paradigme jamais remis en cause confortait la déclaration selon laquelle «les Hommes naissent égaux en droit» mais pas en richesse. Un monde sans riche ni pauvre était dur à conceptualiser et les modèles qui avaient été au bout de la tentative avaient fini par montrer leur limite. Ici, il était question d’équité dans la redistribution des richesses aux communautés ayant fourni leur effort et d’éthique envers les identités minoritaires non pas par le nombre mais par le crédit qui leur est attribué dans leur milieu de vie et à l’extérieur.
Cette oppression ne pouvait durer éternellement en défiant les lois naturelles et Divines. Comme tout écosystème en déséquilibre, la Terre économique et celle écologique se devaient de réveiller leur instinct de conservation et de susciter la réaction capable d’éloigner le prédateur pour longtemps. Ce n’était que processus naturel et non intégrisme doctrinal face à une cause qui pouvait servir d’alibi à d’autres querelles ancestrales entre hommes. On luttait pour la fin de l’oppression économique des communautés dans un monde aux échanges libéralisés.
« Les Hommes naissent libres et égaux en accès aux biens et en partage du fruit des efforts économiques communs. »
Pelures et noblesse
Même dans un mouvement populaire, l’union n’est pas toujours une réalité acquise. Au sein du Peuple en lutte certains s’arrogent d’avance des privilèges de la perception qu’ils ont d’être au fait des stratégies et de l’administration du combat. Seul le soldat brave et fidèle à son engagement est digne de son uniforme.
Le Peuple en lutte pour son émancipation économique comportait des communautés dont l’héritage historique et culturel ne donnait pas le même éclat à ses membres. Pourtant l’unité forgée par fédération contre le même oppresseur, se devait d’aplanir les orgueils et fiertés personnelles.
Halid était un des rares de sa génération et de sa communauté à s’être engagé dans l’armée de la Cité. Il reprenait la vie de ses pères venus portés secours jadis à la Cité en perdition face à une menace totalitaire. Aujourd’hui, il fuyait son quotidien pour s’offrir au combat que d’autres décidaient pour le bien de toute une nation. Il avait en lui toutes les vertus du parfait soldat voire même du guerrier d’élite. Le fait d’amasser une somme d’argent pour repartir dans la vie complétait son désir de contribuer par son don d’honneur à défendre ses concitoyens. Il n’aurait jamais osé faire cette démarche dans le pays où il était né. Les corps armés bâtis et entretenus sans grande idée d’une stratégie de défense finissaient en mutins ou mercenaires pour un régime plus graisseux.
Halid était détaché dans une unité de police militaire. Il assurait la sécurité de la base avancée de drones et d’hélicoptères de combat. Il était fier de sa mission et des compagnons qu’il avait rencontrés sur ce chemin sous les ordres. Il était la sentinelle sur le rempart des guérillas et actes solitaires de combats mais dont les victimes étaient trop souvent nombreuses parmi les innocentes. Porter le combat à la source culturelle du mal présupposait que celui-ci soit tiré d’une seule origine et d’une seule armée.
La situation humaine de Halid était parfois inconfortable. Il était de ceux qui représentaient les minorités commu-nautaires de la Cité mais il était au contact d’un peuple pris en otage de l’idéologie d’une minorité de nobles qui rêvaient d’un monde au couleur de leur interprétation du combat. Ils luttaient contre la Cité pour leur identité mais confondaient aussi le sens de la lutte avec le profit futur qu’ils pourraient tirer d’une reconnaissance. L’identité du peuple serait à mettre au pas de celle de l’idéologie, celle administrée par les mineurs qui ne descendent pas dans le puits.
Halid représentait le corps de la Cité qui luttait contre des idées d’un petit nombre. Ses idées à lui et ses pensées saluaient le peuple opprimé qui attendait l’issue du conflit pour reprendre une vie simple, faite de providence et d’abandon à la volonté Divine. Ils savaient que la guerre était déclarée par ceux qui la subissaient le moins. Cependant, Halid était un soldat et savait obéir aux ordres de sa hiérarchie. Le peuple obéissait à ceux des autorités du pays. Le combat fratricide était inévitable quand des alliés dans l’Âme du monde devaient s’affronter au nom de la mesquinerie qui prenait des formes diverses pour se manifester sur des ordres irresponsables.
« L’a-guère est le pion idéal dans l’échiquier des conflits pour des causes qui oublient son besoin légitime de paix. »
Civilisations masquées
«Je ne saurais te dire à quand remonte l’apparition du premier masque sur Terre. Notre visage peut déjà être vu comme une figuration du Divin. C’est d’ailleurs le seul qui n’a pas trop varier dans sa structure mais plus dans les couleurs et le dessin.» Spora et Fanta éclatèrent de rire. Il faisait un temps clément cet après-midi de fin de semaine. Fanta avait eu du temps libre ce jour-là et le partageait avec son rêveur de Spora.
«Sérieusement, si on y voit de plus près les masques ont presque toujours servi dans les cultes aux dieux mais nous passons notre temps à nous masquer vis-à-vis des autres alors que Dieu peut nous voir de l’intérieur. Nous altérons l’image de Dieu qui pourrait se profiler à travers nous pour révéler un peu de Sa vérité à autrui.
— Ce serait trop simple si nous devions rester transparents et laisser ainsi tout le monde nous déchiffrer, ne fût-ce que pour une cause divine. On se doit de préserver un minimum de confidentialité et de personnalité.
— Bon! OK! je te l’accorde. On ne pourrait vivre de la sorte en continu. Il faut reconnaître que certains esprits malveillants en profiteraient pour exploiter cet excès de franchise. Si tu veux, j’aimerais plutôt revenir sur la place du masque dans nos vies actuelles.
— Vas-y. Tu sais qu’il est dur de te retenir quand tu as une idée à développer.
— Bon! OK! je te l’accorde encore. Vois-tu, nous avons tendance à ne garder que la valeur esthétique et quelque peu exotique du masque. À défaut d’avoir des masques ayant effectivement servi à des cultes et qui sont remisés aux vendeurs en artisanat, le symbole même du masque ne retient plus l’attention des acquéreurs.
— On n’a pas le temps d’apprendre toute l’histoire du masque chez le vendeur. Internet est là pour ça!
— Oui mais déjà on se coupe de la tradition orale de transmission de la culture. Les vendeurs, sachant qu’il y a Internet, ne se sentent plus obligés d’en savoir long sur leurs produits. Ainsi, tout le monde peut s’instituer vendeur de masques et vendre indifféremment des masques de traditions non voisines.
— Veux-tu rendre la vente de masques professionnelle, voire sectaire?
— Je n’irais pas jusque-là. Je pense juste que les spécialistes doivent être reconnus pour leurs connaissances et ne pas être aux prises avec des faiseurs d’argent. La culture traditionnelle ne se vend pas comme un sandwich de fastfood. Un masque représente un peuple et en est l’ambassadeur dans la pièce où il est disposé.
— On est tout de même loin de la connaissance du sens du masque et de son emploi dans une vie normale. Moi si j’achète un masque, c’est parce que je le trouve beau. C’est tout!
— Mon confort est plus grand, quand j’observe le masque et que je m’imagine tout ce qu’il représente pour le peuple dont il est issu et qui m’a été expliqué par le vendeur. C’est déjà un symbole de communication entre les peuples que d’avoir des masques différents et de savoir quelle culture est représentée dans son assemblée de bois de salon»
Spora dévisageait Fanta. Il la trouvait toujours aussi belle. Il savait qu’elle travaillait dur en semaine et ne voulait pas l’ennuyer avec ses idées de conservation du patrimoine de l’humanité. Il s’essaya à quelques blagues. Son sourire finit par lui confirmer son impression : il aurait donné tout pour vivre à ses côtés.
« La tradition du peuple se reflète dans le masque que l’homme façonne à l’image d’une représentation du Divin. Nos masques quotidiens se dévisagent pour mieux voiler l’âme révélée par la taille du Grand Artiste. »
Langage universel
Le mime offre au jeu du langage toute une richesse que seule l’imagination peut saisir. Associé à la parole, il devient théâtral, complexifie la perception entre l’écouté, le vu et le compris.
Spora savait danser et le faisait avec plaisir malgré la tentation de s’asseoir sous les commentaires élogieux de ses partenaires. Sous l’effet de la musique il improvisait des pas, des figures et des attitudes qui lui faisaient dire qu’il devait être un acteur de comédie musicale sans parole à prononcer. Les partenaires avaient beaucoup de plaisir à s’amuser ainsi même si plusieurs semblaient effarouchés par tant de liberté prise vis-à-vis de la technique chorégraphique et des techniques de danses codifiées par de grands instructeurs.
Le mime venait sans doute d’une époque très ancienne et servait à certaines cultures de tradition orale pour transmettre des histoires, hauts faits historiques ou des connaissances ancestrales. Il permettait d’enseigner mais aussi de faire la satire des mœurs et des satyres. Que ce soit en danse ou sur les planches d’une scène de spectacle, les artistes souhaitaient transmettre un message composé du contenu manifeste, de l’émotion et du code de compréhension. Un tout qui se transmettait sans support physique qui allait droit au cœur du spectateur.
Ce langage était universel et sa compréhension personnelle. La tour de Babel, dont les plans auraient pu être mimés, ne serait jamais bien plus haute que la somme des interprétations des ouvriers attelés à construire cet autel de sens. Le langage des signes, utilisé par les personnes malentendantes avait son vocabulaire mais le mime pouvait se jouer sur la scène de pays différents. La magie s’opérait toujours tant que les gestes n’amenaient pas de confusion avec le code non verbal des spectateurs.
La danse apportait quant à elle la richesse du son pour exprimer le même langage sans voix. Bien que les danseurs puissent improviser sur les paroles du chanteur, leur interprétation était libre. Deux danseurs n’avaient pas la même chorégraphie au même moment, indépendamment de leur niveau de danse. Les danses traditionnelles avec ou sans masques laissaient aussi place à un minimum d’improvisation tout en respectant le vocabulaire du personnage mythique qu’on représentait dans la danse.
En somme, le mime était une interprétation libre et silencieuse d’une œuvre de l’esprit et la danse celle d’une œuvre musicale créée en amont par et dans un autre esprit. Le message donné à la vue du spectateur était la conséquence d’une autre interprétation faite de fantaisie ou d’analyse. Dans ce cœur à cœur entre artiste et public, la déformation du contenu importait peu car le ressenti était le fil conducteur.
« Mimer sa vie sans excès de paroles, c’est aller à l’essentiel des gestes qui parlent d’eux-mêmes. »
À l’école du cirque
Un maître de musique et artiste chanteur parcourait les contrées avec sa troupe de troubadours et de danseurs. Il avait beaucoup de succès et les foules s’amassaient pour entendre ses dernières créations musicales et ses paroles qui allaient droit au cœur. Les journalistes se délectaient cependant de sa vie privée qui était faite du reste de rêves d’un enfant qui avait grandi dans le plus grand dénuement et qui s’offrait à présent tous les menus plaisirs de la vie. Les autorités des mœurs suivaient avec grand intérêt les évolutions de ce transfuge de l’art musical qui, dans un style nouveau, avait une grande influence sur le public.
Au fil des années de concert, il s’était autant fait d’admirateurs et soutiens que de farouches opposants et ennemis. L’un d’eux, l’élu des autorités s’était mis en compétition acharnée avec le maître. Il voulait tout faire mieux que lui dans une technicité à toute épreuve. Il n’avait pas ce talent divin et inné, qui faisait du maître un artiste hors pair, mais il savait diriger les hommes et s’associer à de talentueux musiciens et artistes qui donnaient toute la substance à son œuvre à lui. Il avait ses supporters mais voulait être déclaré le «meilleur artiste» des deux. Le maître ne se préoccupait pas d’une telle jalousie. Il menait sa vie décousue et offrait à son Dieu tout le plaisir que le public tirait de ses créations.
Au plus fort de son esprit de compétition, l’artiste jaloux, ne trouvant plus la paix, lança un défi au maître. Il lui proposait, dans un même concert de les défier sa troupe et lui pour savoir qui serait le plus apprécié dans des improvisations musicales acoustiques. Les danseurs et les musiciens de chaque équipe viendraient en soutien de l’improvisation de chant des deux leaders. Le stade de la ville se transformerait en un espace de duel ou «Battle» pour certains. Au-delà du conflit entre les hommes, c’étaient deux écoles qui s’affrontaient: ceux qui faisaient de la musique avec leur cœur et qui peinaient longtemps avant de rencontrer le succès mais savaient l’apprécier et ceux qui avaient tous les moyens en main et qui faisaient de l’art musical une science technocratique, tout dans le divertissement sans message édifiant.
Le maire de la ville était aux anges. On lui offrait l’occasion de juger un conflit qui s’éternisait et qui manquait de diviser sa municipalité. Dans toutes les communautés on parlait de cet affrontement et les camps se formaient pour porter par les applaudissements celui qui serait l’élu du peuple de mélomanes à l’issue de l’épreuve. Cette dernière était lourde de conséquences pour le perdant qui se voyait alors retirer le droit d’éditer des opus dans les maisons de disque. Autant dire que sa carrière serait terminée.
Le jour tant attendu arriva et le stade était à son comble. Le phénomène n’avait plus été observé pour un concert depuis des lustres. Des deux côtés du stade, des scènes se faisant face étaient disposées. Le public remplissait les gradins et les plus audacieux avaient pris place sur le terrain de jeu pour y danser et supporter les équipes. L’applaudi-mètre avait été calibré avec soin et des juges «impartiaux» choisis par le public.
Inutile de dire et de décrire la foule en liesse à chaque prise de parole des chanteurs accompagnés de toute leur équipe. Les gladiateurs musicaux étaient à la hauteur de l’arène qui les accueillait. Un moment mythique. Les autorités avaient malgré tout usé de leur influence pour que la balance penchât pour leur protégé aux méthodes sans saveur mais qui respectait leur doctrine. Au grand dam du public le maître fut vaincu et dut se retirer de la chanson. Il savait que d’autres prendraient le relais à sa suite et que son échec ne compromettait pas l’avenir de ceux qui partageaient ce courant de pensée. Il n’avait pas vraiment rêvé d’intronisation mais voulait rester actif pour la mission dont il se sentait investi et responsable.
Après de longs moments, laissé au deuil et à la déception de la troupe, il revint avec une idée qui regonfla l’ardeur. À bien lire les termes du contrat il pouvait encore s’adonner à une activité d’expression et de création qui ne l’obligeait pas à éditer des albums. Il pensa au cirque populaire.
La troupe fut emballée par l’idée et l’amour du métier revint au son impromptu des percussionnistes qui s’essayaient à ouvrir la parade. Les danseurs ravis improvisèrent des gestuelles et des mimes évocateurs du quotidien. La passion reprenait là où elle avait été laissée: l’amour désintéressé de l’art et dévouement à la culture du peuple.
Le prof de danse racontait souvent cette histoire en début de session pour rappeler de quelle école il se réclamait. Spora était tout petit quand tout ceci arriva. À présent dans la Cité on faisait taire cette notion d’école de pensée. Le passé c’était le passé mais Spora sentait bien les influences dans sa Spora’ttitude. Les rencontres, les hommes et les objets, ce n’était pas nous qui les choisissions et les faisions, mais ils nous étaient envoyés. Spora était déjà fier de son parcours, de ses rencontres et du reste du chemin.
« La musique et la danse sont aux confluents d’influences créatrices appartenant à des sensibilités différentes. Loin de la lutte entre le bien et le mal, elles forgent des attitudes qui laissent à leur tour une marque dans l’Histoire. »
TROISIÈME SAISON
Imposture sur le revenu
La solitude et le besoin de complétude pèsent sur celui qui désire satisfaire pleinement son essence par les sens. Sous bonne escorte, le plaisir prend le fruit du devoir et de l’effort dans un troc où chacun y laisse de sa légitimité d’Homme pour revêtir un instant d’humilité et d’impuissance.
Halid était de permission durant la fin de la semaine. Ses camarades et lui prévoyaient se mêler aux tumultes des villes occupées et se trouver un troquet où faire la fête et décompresser. La troupe avait rendez-vous après le repas au mess des officiers pour prendre le bus de l’armée qui les conduirait vers la ville la plus proche située sur les bords de l’océan. Ils auraient quartier libre jusqu’à 8h, heure à laquelle ils commenceraient leurs beuveries pour enfin se diriger vers la boîte de nuit que les anciens leur avaient conseillée.
C’était la première sortie dans cette région où il avait été détaché. Avant cela, il avait été affecté dans une unité de police militaire de la capitale qui surveillait juste les sorties délirantes des soldats en permission. Il connaissait bien ce type de soirée même si c’était nouveau pour lui de le faire avec des fantassins du corps régulier. Il n’était pas là pour les surveiller mais pour faire la fête lui aussi.
Ils montèrent tous dans le bus, un brin éméchés. Des fuites dans le stock d’alcool de la garnison sans doute. Halid regardait le paysage à mesure que le bus avançait. Il le trouvait beau. Il n’avait pas l’occasion de s’attarder sur les alentours pendant ses patrouilles car sa vigilance pouvait sauver la vie de plusieurs camarades. Il se détendait à présent et put ouvrir légèrement la fenêtre pour se créer une brise légère.
Le bus les déposa au port de la ville. L’effervescence se sentait déjà et le concert de klaxon de l’heure de pointe de sortie des bureaux rajoutait un air de carnaval à l’atmosphère. Halid voulait prendre du temps seul avant de retrouver les autres au bar. Il longea les bords de l’océan et mit le volume de son baladeur au minimum pour entendre le chant de la mer. Très vite l’environnement changea au fil des pas. Il en croisa d’abord une à qui il rendit son salut poliment, puis, à mesure qu’il avançait, il comprit qu’il était rentré dans une zone d’escortes. Rien à voir avec un corps d’élite mais bien des corps et des lits, décors et délits. À mesure qu’il refusait son désir augmentait.
Après tout pourquoi pas. Il était seul depuis un bon moment, son solde comparé au coup de la vie le lui permettait et la morale religieuse avait ses limites lorsque la guerre pouvait mettre fin à tout rêve d’union chaste et honnête. Il rebroussa chemin et rappela une qui avait retenu son attention. Il n’aimait pas trop recourir à ce service surtout pour des jeunes femmes qui luttaient pour vivre ou que la cupidité avait rendu insensibles aux blessures morales. Il ne négocia rien même si le faire aurait honoré sa partenaire en affaires. C’était un échange de bons procédés : une pause dans la solitude contre une dans la sollicitude financière du jour. Il ne voulut pas abuser du temps que son argent aurait pu justifier mais voulut mieux connaître la vie de ce «sniper» qui avait descendu sa retenue.
Les histoires se ressemblaient mais toutes n’en parlaient pas. Leurs genèses se terminaient trop souvent par une expulsion d’un paradis de rêves et d’espoir auquel nous pouvions encore croire. Elles portaient les multiples peines, du jugement moral, du risque sanitaire, des blessures d’humiliation, de violence. Rares étaient celles qui le faisaient par vocation ce qui poserait un problème éthique quant à la valeur d’un don inné pour la luxure… Halid reprit le chemin du centre-ville. Son esprit était léger. Il ne pouvait que souhaiter faire la rencontre de sa vie un jour mais en attendant il garderait le voile sur son
besoin simple d’humanité.
« Frappe et ouvre les portes de ton cœur à celle qui te reçoit. L’épouse offre son amour et son attention à l’instant qui en a besoin. »
Instruction continue
La femme d’un certain âge tenait son livre d’exercices sur ses genoux. À mesure que le métro passait les stations, elle continuait, imperturbable, son étude. Spora se pencha pour mieux lire la matière: Informatique pour la gestion. Spora n’en revenait pas. Comment pouvait-on se former à des sciences si complexes à cet âge?
Malgré la retraite prononcée ou l’âge avancé, plusieurs hommes et femmes tenaient à garder l’œil sur les nouvelles connaissances de leur domaine ou sur des sujets qu’ils n’avaient pas pu exploiter dans leur carrière. Simple curiosité, seconde vie professionnelle ou fuite dans une activité intellectuelle contre le ramollissement.
L’éducation était le nerf de l’«a-guère». Plusieurs jeunes des communautés y avaient accès à la base. Mais au fil des années, le cortège des apprenants s’étiolait. Les «notes de frais», le mauvais suivi familial, l’absence de perspectives, les influences générationnelles, l’appât du gain précoce, etc., finissaient par faire perdre les repères essentiels à ces jeunes apprenants. Rejoints à l’université par le renfort venu de l’extérieur, les rescapés formaient avec ceux-ci, la couche composite de jeunes du Peuple qui devait relever à nouveau des défis empreints de précarité: boulots alimen-taires, «notes de frais» encore, départ précoces pour le marché de l’emploi, problème de statut etc. Le deuxième portail de sélection livrait alors une élite qui avait fini d’être malmenée et qui devait faire ses preuves dans un monde du travail où la sélection se faisait surtout sur des critères informels. Pas le choix de conserver et de vivre sur ses acquis. Il fallait être un apprenant en constant renouvellement et garder l’excellence qui gênerait au moins à défaut d’être reconnu par de rares sympathisants.
Jusqu’au bout l’instruction était l’arme de prédilection du Peuple. Les aînés prenaient plaisir à s’instruire et à garder le contact avec les réalités changeantes. Le nombre éjecté au cours du long processus de sélection des élites conformes à la Cité se devait aussi de rattraper son instruction pour aller au-delà des lacunes qui limitent les compétences, un temps physique, mais qui finissent par se complexifier avec l’ancienneté et la prise de responsabilité. Apprendre, apprendre et encore apprendre était le leitmotiv.
Cet effort d’instruction ne pouvait être efficace que si, dans l’action, aucune mesure ne permettait la méconnaissance de ces savoirs et compétences par ceux qui privilégiaient l’arbre généalogique ou la discrimination figurée. La lutte devait se faire à tous les niveaux professionnels par ceux qui pouvaient intervenir sur les systèmes et les processus non seulement par leur influence mais aussi par le témoignage de leur expertise. Il n’y avait pas de mal à servir de référence à un mouvement identitaire et d’émancipation qui touchait plusieurs communautés dont l’accès aux postes de compétence n’était pas garanti.
« Acquiers le savoir mais sache que son application passe par ton affirmation sur les lieux d’exercice. »
i-pote
Koua dévala rapidement les escaliers pour rattraper son métro. Il était déjà en retard pour l’entraînement et le maître lui ferait faire sûrement des pompes pour lui apprendre la ponctualité. C’était la règle. Ça faisait un petit moment qu’il avançait à allure forcée mais quelque chose semblait lui manquer. Il fouilla dans sa pensée et poussa un cri d’agacement. Il avait oublié son baladeur. Sa frustration était grande. Il avait un long trajet en transport en commun et il ne pouvait compter que sur sa musique pour s’isoler et se conditionner. Quelle… !
Le précieux appareil était le partenaire de choix dans un quotidien fait de déplacement et de côtoiement d’inconnus qui représentaient pour chacun une menace potentielle de perte d’argent ou de son sang-froid. Il ne croyait plus aux rencontres pour lier amitié dans la rue ou les lieux publics. Le monde était intéressé et individualiste en ces jours. Il fallait se méfier d’abord avant de donner une chance à l’amitié.
Écouter ainsi la musique avait des allures de paix sociale. Plus personne ne pensait à violer la bulle vitale des voisins pour chercher un sujet de conversation ou passer ses émotions sur autrui. On observait ses îlots musicaux se déplacer le regard quasiment dans le vide et ignorant les mendiants, chanteurs ambulants et distributeurs de prospectus. On se refugiait désormais derrière une ouïe trop occupée pour refuser de voir le monde tel qu’il était.
Quelle que soit l’origine de la musique, le précieux partenaire se devait d’être avec soi. Les moments d’absence ou les bruits environnants noyaient l’attention, remontaient l’inconfort d’une âme fuyant à la fois les bruits extérieurs et le vide interne. Un effet Larsen imminent que le «i-pote» atténuait de son onde familière. Il ne suffisait plus qu’à monter le son pour être à l’abri du vacarme et à la merci des risques de la circulation automobile.
Quand la logique d’être à soi et de ne vouloir s’exposer à discuter qu’avec des personnes connues l’emportait, l’œil servait de clef pour déverrouiller le puissant système de son: je ne te connais pas, je ne t’écoute même pas. Ceux qui réussissaient à faire tomber les énormes casques isolants devaient avoir de bonnes raisons pour le faire au risque de recevoir un regard de geôlier qui verrouillait à nouveau la relation, l’agresseur étant libre d’errer à l’extérieur.
Nouvelle façon de vivre où l’outil se démocratisait et menaçait les rapports de ceux qui vivaient du contact humain et bâtissaient des liens par l’échange spontané. La vie en Cité et son stress développaient un instinct d’adaptation qui prenait les airs de concept de management: les communautés étaient maintenant formées d’une somme d’individus et non plus aussi de la force des interactions les unes envers les autres. Les signes visuels de reconnaissance ne suffisaient pas à briser le confort de «l’i-pote» pour initier une conversation et renforcer le sentiment d’appartenance et de solidarité. «Il a beau sembler être de chez moi, je ne le connais pas. On s’attire des ennuis à essayer de connaître les autres. » Dite en musique et au son des basses qui faisaient battre le cœur et des aigus qui caressaient le tympan, la symphonie de la désunion entamait sa mesure. Aucun combat ne pouvait être entamé avec des effectifs dispersés et inconscients de la nécessité d’être le garant de son prochain.
« Se couper du son de la rue, c’est voir les couleurs de la vie sans connaître leurs origines. »
Civilisation noire contemporaine
Dans son ouvrage Nations Nègres et Culture, Cheikh Anta Diop a fait un exposé sur les origines Nègres des civilisations égyptiennes et éthiopiennes. Nous ne souhaitons rien rajouter au débat scientifique mais observer les vestiges de cette civilisation Nègre passée et y retrouver des éléments de fierté commune et d’identification aux causes communautaires. Reprenons donc pour un temps le ton imparfait.
De tous les peuples rattachés à une race et dont la civilisation avait marqué l’histoire, la nation Nègre était considérée comme l’une des premières — sinon la première — à avoir influencé l’humanité et ses connaissances. Que reste-t-il aujourd’hui de cette société humaine rattachée à la Terre et l’Âme qui est née en Afrique et dont l’héritage peine à se transmettre dans le tumulte des modèles axés sur l’avenir et le matérialisme?
La civilisation noire contemporaine, comme bon nombre de peuples ayant vécu un impérialisme à un moment donné de leur histoire, pouvait être qualifiée à présent de civilisation de l’humain en ce qu’elle préservait le rapport de l’Homme avec son milieu naturel et la relation avec l’Âme et ses manifestations. C’était une valeur refuge et sans opium à partir de laquelle pouvait être reconstruite une nouvelle société et une identité conforme au potentiel des communautés, leur capacité à créer de la richesse et leur force d’affirmation dans le concert mondial.
L’animisme avait su respecter à la fois la nature et l’Âme et, avec l’introduction des religions monothéistes, également l’évolution vers un culte unifiant toutes les réalités spirituelles en une seule Divinité suprême et aimante. Ils se savaient fils de la Terre et non uniques apprenants de l’Univers et de ses lois. Avec cette capacité humaine de la foi, ils avaient pu endurer les oppressions, les déportations et l’acculturation en prenant un retard certain dans la course aux sciences mais moins dans la lutte pour garder l’héritage traditionnel.
La force actuelle de cette civilisation s’exprimait dans le commerce et l’organisation de la société civile selon un modèle non imposé. Aujourd’hui encore, l’essor d’un commerce informel des pays émergents qui pouvait encore être mieux accompagné prouvait le dynamisme de ce peuple mais qui ne pouvait plus y associer une régulation adaptée — les élites et satellites ayant mis en orbite toute crédibilité à ce phénomène économique. Le retard dans les sciences et l’industrie demandait une réelle révolution dans les habitudes pour être comblé. Les esprits et connaissances acquises dans l’expatriation, le développement de pôles de recherche et d’innovation régionaux et la construction d’infrastructure étaient autant de mesures envisageables seules ou en partenariat. Le secteur des services était celui qui présentait le plus de potentiel. Outre le commerce des biens, il était possible de renforcer et se spécialiser dans des domaines qui étaient déjà des forces tels le recyclage et la transformation de produits, la création artistique et de modèles, l’épargne populaire et un système bancaire adapté aux revenus modestes, le tourisme basé sur la nature préservée… L’agriculture et l’exploitation minière perdaient quant à elles de leur vigueur mais un second souffle était possible en privilégiant des cultures qui font la spécificité des régions et en réhabilitant les sites miniers. Seule la volonté effective de changer le cours des choses menait à la définition de solutions collectives pour le plus grand bien du continent.
« Une civilisation noire issue d’un passé glorieux, poursuivait son existence à travers des épisodes dûs à son déclin mais dont le cycle de vie pouvait reprendre dans des domaines nouveaux, fort de la force immuable du contact avec l’Âme du monde. »
Diaspora économique
Rencontre entre héritage et métissage, le nouvel homme de sang noir complétait le flot de la diaspora noire aux nombreuses alliances culturelles de ceux contraints aussi à l’exportation de leur force de travail dans le sillage d’un impérialisme passé. Le sang noir était aussi celui du travailleur asphyxié économiquement par les dettes, hypothèques et autres prêts à la consommation qui le faisaient vivre dans le rêve des lendemains meilleurs. Plusieurs sympathisants s’identifiaient aussi au combat de ce peuple et contribuaient à l’édifice d’une civilisation maintenue à travers les mers. Une nouvelle diaspora issue des conditions économiques naissait et s’unissait sur le terrain de leur lutte mais avait encore à encourager les échanges mutuels.
Cette nouvelle culture noire du monde et aux visages multiples se distinguait dans diverses activités qui demandaient du cœur à l’ouvrage et l’acceptation de zones réservées où son excellence était injustement chahutée. Un ensemble cohérent avec la valeur de ralliement des peuples restés sur leurs terres d’origine et qui se rapportaient à l’Âme et à la nature.
Le bassin de technologie et les possibilités matérielles dont disposait la diaspora vivant dans les Cités faisaient d’eux une force intrinsèque qui, ramenée en complément des économies des peuples restés résidents en terre natale, constituait le fer de lance de la diaspora économique. Plusieurs cependant choisissaient la voie de l’assimilation totale aux peuples hôtes et perdaient de vue la nécessité de créer des ponts ou des connexions entre la terre mère et ses îles et îlots urbains. L’âme ne pouvait être convertie, elle pouvait vivre sous des enveloppes de conditionnement et de méconnaissance mais elle gardait son appartenance profonde à la culture source.
En somme, cette civilisation contemporaine de déplacés était celle d’un rapport au Divin et à l’héritage des origines. Elle était aussi celle des connexions dans l’Âme du monde entre une majorité encore invisible de peuples dont l’unité et l’affirmation devaient permettre de faire reconnaître la grandeur de leur contribution au Grand Œuvre à travers leurs réalisations terrestres.
« L’éclatement des cellules représentatives d’une même culture, guidée par la recherche du bien-être, dilue la concentration des efforts pour construire une nouvelle civilisation multicolore. »
Unité
«Tous fiers, tous solidaires» c’était la mention sur le T-shirt que Spora arborait fièrement à la remise de diplôme. Enfin, il l’avait eu! De voir le drapeau de son pays et d’autres pays d’étudiants de l’extérieur lui gonflait la poitrine. Il aurait fini mascotte d’une marque de pneu s’il ne prenait pas le temps de profiter du buffet et des conversations avec ses camarades de promotion pour détendre ses épaules.
Il aperçut son professeur de « Stratégie et politique générale de l’entreprise». Il s’avança lentement vers lui en esquivant les étourdis qui manquaient de renverser son verre de champagne. Le professeur à sa vue lui sourit et déclara: «Alors cette fois-ci c’est la bonne! Toutes mes félicitations. Votre continent va avoir besoin de compétences telles que celles que vous avez acquises ici. ». Spora lui rendit le sourire poliment puis lui exposa ses projets d’entreprises et d’entraide sous forme de coopération éco-nomique à sa diaspora.
Le professeur avait vécu longtemps sur le continent justement en tant que coopérant et attaché pour les questions économiques à l’ambassade de la Cité. Il lut le slogan sur le T-shirt de Spora et but une autre gorgée de vin rouge. La fierté et l’unité semblaient les ingrédients de base pour entamer l’œuvre de reconstruction de ces régions.
Le concert économique international ne permettait plus aux petites structures isolées et désorganisées d’avoir du crédit et de tirer leurs épingles du jeu dans le commerce des richesses produites ou extraites. La complémentarité des pays et les économies d’échelle seraient à renforcer. On devait changer de paradigme sur la notion de souveraineté nationale et d’intégration économique. Les modèles calqués avaient leurs limites dans les aspects culturels et l’histoire des régions qui n’étaient pas pris en compte. L’unité et la fierté c’était les peuples qui les faisaient et les vivaient et non des dirigeants complaisants ou des semblants de stratèges recevant un coaching de ceux qu’ils auraient à affronter plus tard. Comment engager une telle lutte avec des armes d’entraînement face à un arsenal meurtrier? La plus brave des amazones ne comprendrait pas son roi.
L’unité était une question de volonté et la fierté de réveil identitaire. On devait s’en convaincre et convaincre chaque couche de la population, des sommets à la base, dans une campagne de sensibilisation quasi électorale à l’échelle de la région et du continent. Des États unis, c’était des peuples et des diasporas unis, des économies unies et des dirigeants adhérant volontairement à cette vision supranationale et combattant pour la reconnaissance d’un tel bloc politico-économique. Le combat de David contre Goliath avait trouvé grâce aux yeux de Dieu, pour la victoire, la libération et l’indépendance. C’est en tant que Roi de plusieurs tribus que David fut à même de fonder une organisation forte et de se maintenir face aux autres peuples. L’unité après de multiples combats d’indépendance puis des règnes de continuité masquée de l’impérialisme « avec vouvoiement », devait faire place à une structure forte pour protéger les intérêts des entités indépendantes mais unies pour la cause. «Tous fiers et solidaires» pour exister dans cette nouvelle économie.
« L’unité n’est pas que la quantité infinitésimale d’un corps. Elle est aussi l’intégration des éléments du corps dans l’homogénéité. L’unité du tout passe par celle de chaque unité. »
Slam
Le micro grésillait encore. L’ingénieur du son, qui était un ancien DJ de la Cité venu lui aussi servir la bonne cause en arme et s’affranchir d’une faillite personnelle, réglait tant qu’il pouvait le matériel mis à leur disposition par l’état-major. Halid s’essayait encore bien que le filage soit clôturé depuis. Il irait bientôt se préparer dans son dortoir avant de monter sur scène. Les autres étaient allés boire un pot pour passer le stress. Il n’avait pas peur, bien au contraire, il aimait le contact avec le public, l’opportu-nité de pouvoir faire passer des messages et toucher les esprits et les cœurs surtout car ces derniers retenaient bien mieux la leçon.
L’idée du spectacle venait du génie militaire. Le colonel en charge du service estimait que pour briser l’impression d’occupation aux yeux des populations, on pouvait échanger par la culture et diminuer le risque d’attentats ou autres actions de guérilla des jeunes esprits manipulés par les doctrines rebelles. C’était osé de voir des soldats et des artistes se relayer pour passer des messages de paix en temps de guerre. Cette initiative servait de projet pilote et serait déployée à d’autres fronts si le résultat était concluant.
L’unité recelait d’artistes en herbe qui avaient quitté les rues de la Cité pour trouver une alternative à la prison ou à la délinquance. Plusieurs connaissaient parfaitement la culture urbaine et ses sons qui étaient en vogue chez les jeunes du monde entier. Là aussi pas de problème de barrière linguistique puisque le pays partageait l’héritage de l’ancien colonisateur qui revenait pour protéger ses métropoles d’une politique d’émancipation par les armes et les sacrifices de civils. Le message à faire passer et qui servait de thème à tous ceux qui avaient écrit pour passer sur scène: «la paix guide l’amitié. »
Le spectacle battait son plein. Les jeunes étaient au rendez-vous et, à la grande surprise, les jeunes filles étaient venues en grand nombre. L’entrée était gratuite mais la police militaire veillait scrupuleusement au respect des règles de sécurité. On avait choisi de monter le spectacle hors de la base dans un quartier populaire où les rebelles recrutaient des volontaires pour servir leur cause. C’était donc un front avancé de lutte par la culture mais pour obtenir la paix et sortir de cette guerre sans trop de pertes des deux côtés. Les rebelles y voyaient cependant une tentative d’endoctrinement. Certes cela y ressemblait, mais pour la paix, aucune stratégie ne devait être épargnée.
Halid monta enfin sur scène, le public de jeunes était déjà électrisé par les musiques urbaines et populaires qui avaient précédé. Il fit taire la foule et lança son thème musical. Une camarade sergent l’accompagnait à la vocalise et un autre à la trompette. Son style tranchait avec le reste: Il faisait du Slam.
Les mots étaient profonds et la musique s’accordait parfaitement avec le ton du message dit par un descendant de peuple opprimé. Halid accélérait par moments sa déclamation comme dans un rap et les percussions accentuaient les mots. Les premières larmes coulèrent chez les anciens et de nombreuses jeunes filles. À défaut de le lever les hommes serraient le poing et les dents. Entre opprimés on se comprenait quand on était les otages de deux logiques qui mettaient en suspens l’écoulement naturel de la vie de tous les jours telle qu’on la voulait: simple. Halid avait censuré certains mots sur ordre de l’état-major pour ne pas desservir son propre camp. On eût dit le discours d’un politicien de la rue qui s’exprimait comme dans la rue pour ceux de la rue. Quand il s’arrêta, le public mit un temps à sortir de la rêverie dans laquelle il avait été plongé. Les applaudissements s’annoncèrent, s’amorcèrent puis ce fut le déluge comme ces pluies tropicales qui font résonner les tôles d’alliage d’aluminium. L’amitié commençait par la paix dans les cœurs.
« Vivre de son art c’est pouvoir s’exprimer tant que son cœur bat et ses poumons s’emplissent d’air. Le Slam expulse l’émotion des mots créés dans l’esprit et l’âme du monde. »
Bénévoles de bon secours
La main invisible pour les économistes ou la main de Dieu pour le commun des immortels en devenir avait besoin de relais humains pour permettre à ses largesses de se manifester et de toucher ceux qui la sollicitent. Laissons les économistes méditer sur la portée divine de la théorie d’Adam Smith et voyons les retombées écono-miques de la volonté du Divin.
Les associations communautaires étaient aux premières loges pour accueillir ceux que les dysfonctionnements du système économique ramenaient inexorablement à la précarité, voire à la rue. Il n’y avait pas assez d’emploi pour tout le monde et les joueurs sur la touche avaient un coût social tant qu’ils ne produisaient pas des richesses à leur tour.
Une répartition des richesses de la Cité se faisait à travers les mesures sociales élémentaires tels l’accès à un revenu de vie minimum, l’accès aux soins de base et la possibilité de se procurer des biens, vêtements et aliments pour un prix modique. Cette forme d’interventionnisme de certaines Cités ne faisait pas l’unanimité mais le modèle avait ailleurs des déclinaisons qui mettaient plus ou moins du poids sur l’administré afin que, se sentant aidé temporairement, il en vienne à prendre conscience de l’urgence de retrouver un emploi. Aucune Cité ne voulait entretenir une organisation où il était possible de vivre de ces revenus sans fournir d’efforts pour avoir un apport actif dans l’économie.
C’est en bénéficiant de subventions et programmes d’aide des autorités de la Cité que les associations communautaires animaient leur vie par la gestion d’un budget serré et le désir de servir le plus grand nombre. En plus d’un ravitaillement peu coûteux et des dépenses limitées au strict minimum, le recours à un corps de bénévoles était souvent la seule façon de résoudre une équation vitale pour plusieurs nécessiteux.
Asi aimait donner de son temps dès qu’elle le pouvait. À la naissance de son deuxième enfant elle avait réduit ses heures dans le groupement d’aide de son quartier. En tant que bénévole, elle participait à la journée de distribution de vivres. Elle confectionnait des lots de nourritures dans des sachets de supermarchés, qu’ils recevaient moins de la part des usagers depuis qu’ils étaient devenus payant par soucis écologique. Elle s’impliquait dans la distribution par la suite. Chaque bénévole pouvait recevoir lui-même un lot pour lui en fonction de la taille de son foyer. Certains ne jouaient pas toujours le jeu de la bonne mesure mais on s’en tirait toujours bien. La précarité habitait des deux côtés du comptoir.
Le grand plaisir d’Asi était d’être au contact avec les amis, comme on les appelait. Les visages, tiraillés par la peur, l’agacement face à l’attente pour être servi et la faim, s’illuminaient devant les victuailles qui pleuvaient dans les sacs de courses ou de voyage. Des fois, on n’avait pas grand-chose à offrir mais les amis acceptaient ce qui venait comme des pêcheurs confiants que leurs filets rapporteraient mieux une autre fois.
Les associations avaient la chance de voir certains sortir des rangs et retrouver une situation meilleure. Quand ils ne pouvaient montrer leur gratitude directement par leur implication physique ou financière, ils savaient au moins que certaines sommes prélevées sur leurs revenus de travail avait des retombées sociales au plus près d’eux. La Main invisible ne l’était que dans la discrétion de son intervention. Sur son modèle ou son incitation les mains d’hommes agissaient pour former une chaine de solidarité autour d’une économie qui pouvait parfois cesser de marcher de son pas efficace.
«La pratique des vertus passe par une implication au plus près des êtres dont le besoin appelle la marque humaine de la réponse Divine. »
Rustines de l’emploi
Le groupe d’hommes s’était réuni au coin de la rue. La camionnette venait de livrer le prospectus à distribuer. Sans être vraiment camelot ni vendre de la camelote, ils distri-buaient ce dont peu de gens avaient besoin et qui finissait souvent à la poubelle. Munis de robustes sacoches ou même de chariots de supermarchés, ils parcouraient les rues dans l’espoir de finir leur pile. Le maigre salaire suffisait à peine pour un et pourtant des familles en vivaient. Celles restées au pays et, pour les plus chanceux ou malheureux selon le point de vue, celles qu’ils avaient dans la cité. On n’hésitait pas à diminuer les charges en partageant le loyer ou en mettant en commun l’approvisionnement en vivres. L’économie d’échelle s’apprenait spontanément sans professeur érudit ni école de renom. Les plaisirs étaient rares et les sacrifices pour venir en aide à ceux restés dans la distance procuraient la seule raison pour se sentir responsable en cette vie.
Sans éducation, venus se réfugier dans la Cité d’exactions menées contre leur minorité du pays, le saut était grand entre les réalités de la Cité, le village et son agriculture ou encore entre la ville et le commerce informel. Il fallait servir de maind’œuvre même non qualifiée dans un système où les règles imposaient une pléthore de démarches administratives et de documents justificatifs. Ils auraient bien aimé travailler encore la terre mais la sélection là encore était dure. Les natifs et ceux maîtrisant la langue se taillaient la part du lion dans l’accès à la terre. Seul recours alors, les emplois alimentaires de basse besogne tout aussi concurrentiels ou une activité informelle de légalité imparfaite.
L’essentiel était de pouvoir vivre et faire vivre d’autres, lorsque l’emploi noble était obstrué par des moyens de prévention de la concurrence venant d’une main-d’œuvre externe. Ces laissés pour compte du marché de l’emploi agissaient comme rustines pour des tâches que les acteurs de tous les chômages (classique, frictionnel, structurel et naturel) possibles et non imaginés, rechignaient à occuper.
Les entreprises pouvaient donc tout de même compter sur une force de travail résignée et exploitable à souhait. Les charges sociales les concernant ne se discutaient même pas. On les employait et c’était tout. Pas question de tomber malade ou de prendre un congé, les remplaçants de ce mini marché de l’emploi à bas coûts et dissident, ne manquaient pas.
Pour l’économie, l’impact était non négligeable. Il fallait bien qu’ils vivent et dépensent le peu qu’ils gagnaient sans av