Introduction
à la Méthode
Ka

ARNAUD SEGLA

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives
nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Segla, Arnaud, 1978-a
Introduction à la Méthode Ka
Comprend des réf. bibliogr.
ISBN KDP:9781790643769

1. Microentreprises – Gestion. 2. Secteur informel (Économie politique).
I. Wisemen Council. II. Titre.

Dépôt légal
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2017
Bibliothèque et Archives Canada, 2017

Maquette et mise en pages : ASSOUKA
Photo de la couverture : © Brad Pict

admin@thewisemencouncil.com
www.thewisemencouncil.com

© THE WISEMEN COUNCIL, 2017

 

Sommaire
Sommaire 3
Introduction 4
ORIGINE ET ÉTYMOLOGIE 6
PHILOSOPHIE 10
PRINCIPES 23
APERÇU DE MISE EN ŒUVRE 27
INITIATEUR DE LA MÉTHODE 29
Références bibliographiques 30
Crédits photographiques 31

Au nom de Dieu, le Juge, le Sage.

Éco animisme?

La Méthode Ka consiste à donner une âme
à son entreprise et à la personnifier tout
en lui créant les conditions nécessaires à
son développement et à son accomplissement.
C’est une nouvelle vision du monde
des affaires.

Le but de cette méthode est d’établir la performance
nécessaire à l’acquisition d’une
richesse simple pour le Croyant c’est-à-dire
les biens nécessaires à la non entrave de
son développement spirituel.

L’économie par l’animisme et la spiritualité.

Chaque Homme est important
aux yeux de Dieu.

Introduction

La Méthode Ka vise à outiller l’entrepreneur ethnique et l’entrepreneur de l’économie informelle pour mieux lutter, à défaut de juste s’en sortir, dans une économie mondialisée. Elle puise son essence dans les formes d’expression traditionnelles reliée à l’animisme. Les acteurs économiques peuvent ainsi s’inspirer de leur propre spiritualité pour élaborer des stratégies, tactiques et actions pour diriger leur entreprise. La méthode offre une alternative aux écueils dus à la difficulté d’assimilation des notions économiques issus des modèles de pensée éloignés des réalités culturelles qui leur sont propres.

Dans un article paru sur www.afriqueexpansion.com, VitraulleMboungou rappelle que l’Afrique regorge de nombreuxemplois informels. Dans la première décennie des années 2000, ce secteur fournissait 72 % des emplois en Afrique subsaharienne et il était à l’origine de plus de 93 % des nouveaux emplois créés, comparativement aux per formances du secteur formel qui n’emploie que près de 10 % des actifs sur le continent. Beaucoup d’Africains vivent effectivement de cette économie parallèle qui est surtout répandue parmi les classes les plus pauvres (travailleurs précaires ou professionnels en attentes d’un emploi), dans des secteurs comme la pêche, le petit commerce, l’artisanat, etc. Il s’agit très souvent de métiers de survie.

Aujourd’hui, beaucoup d’États africains soutenus par l’Union africaine, cherchent à intégrer ces travailleurs dans l’économie formelle avec comme objectif de leur permettre, entre autres, de bénéficier des avantages de la protection sociale et d’en faire des supports de croissance et de développement économique et social à l’échelle du continent.

Le but traditionnel et unidimensionnel d’une entreprise dans l’économie de marché classique est de maximiser son profit et créer de la valeur. Une nouvelle approche peut être de considérer chaque entreprise et micro-entreprise comme une entité humaine dont le but ultime est l’accomplissement à travers les activités qu’elles ont choisi de pratiquer et dont découlent les exercices financiers et comptables évalués par les investisseurs responsables. Ceci implique l’atteinte d’objectifs multidimensionnels économiques, éthiques, sociaux, environnementaux voire même spirituels. De telles entreprises naissent comme l’humain avec un rêve, un destin ou une vision dont la mission par la suite est de prendre en compte tous les aspects du développement futur de l’activité initiée. Ce modèle est particulièrement adapté à l’entrepreneuriat ethnique et à l’économie informelle qui mettent en jeux des entreprises individuelles mais il peut également servir d’alternative ou d’adaptation au modèle d’entreprise s’engageant dans la responsabilité sociale et environnementale.

ORIGINE ET ÉTYMOLOGIE

La réflexion portant sur la Méthode Ka a été initié en 2010, un an après la création de THE WISEMEN COUNCIL. L’idée de départ était à la fois de mettre en place un avantage concurrentiel sur le marché des services conseils en gestion de projet mais aussi d’élaborer un cadre de référence pour sa mutation en modèle «Think Tank » à long terme.

Au fil des essais de conceptualisation et des recherches, une orientation claire a été donnée vers l’entrepreneuriat ethnique et l’économie informelle. L’insatisfaction quant aux modèles économiques qui guident les échanges mondialisés, notamment l’impact des crises financières répétées, ont ramené le focus sur les capacités endogènes des populations défavorisées à prendre part active à l’économie mondiale.

L’observation des critères permettant de réhabiliter l’apport de la civilisation noire a conduit à dégager la force du potentiel humain dans le commerce dans les pays du tiers monde. Le commerce informel et les traditions spirituelles sont apparus comme éléments essentiels à l’édification de fondation solide pour un modèle de pensée économique proche des populations économiquement actives et des entrepreneurs ethniques qui en représentent l’élite et le satellite.

La méthode ne souhaite pas se limiter qu’au mouvement de la sociale économie mais offrir une autre façon de faire dans les grandes entreprises où les réalités culturelles peuvent devenir un atout important. La culture des peuples d’Afrique, recèlent d’assez d’exemples sur lesquels se baser pour créer des structures économiques en évitant d’en importer d’autres dont les subtilités de fonctionnement échappent souvent aux réalités de l’utilisateur. Il est plus qu’urgent d’accepter de se mettre au travail pour sortir de la menace d’envahissement puis d’aliénation économique. On se doit tout autant de corriger le vice qui s’instaure dans la foi à travers la noblesse des mœurs, la probité morale et la fierté dans l’attitude que de recréer des conditions pour tirer nous-même profit de nos richesses.

Le Ka est un nom inspiré de l’Égyptien qui sert de socle à la plupart des dialectes du continent africain. Cette mise en commun du sens d’un mot antique redonne l’universalité à un concept prélevé de l’histoire d’un continent caractérisé par sa diversité culturelle.

La vision est qu’une entreprise est le double de l’entrepreneur et doit rechercher l’accomplissement économique multidimensionnel au même titre que l’humain dont la vocation est de vivre la pleine réalisation de sa destinée.

Le symbole de Ka tire aussi son origine du sens de ce mot dans la tradition des peuples du Bénin où il signifie calebasse. C’est l’un des objets choisis pour illustrer les structures économiques crées à partir de la méthode. C’est un fruit qui prend de l’essor jusqu’à mûrir et qui donne un récipient qui, dans certaines cultures, sert à recueillir les produits de la production pour être partagé. Les entrepreneurs peuvent ainsi, en s’associant sous ce modèle, créer une synergie commerciale peu sensible aux crises financières dans le but d’un partage de richesses. Le calebassier porte tous les Kas en murissement. La sève de l’arbre abreuve tous les Kas. Chaque Ka murit à son rythme. Tous les Kas appartiennent à l’arbre.

Ka (Ka)

Apparence: Dans l’art, le Ka a été dépeint de plusieurs façons: une personne identique à la personne à qui il a été associé avec, comme une ombre, une personne avec deux bras levés sur sa tête. Le hiéroglyphe du Ka a les épaules et les bras avec le bras plié vers le haut au niveau du coude.

Signification: Le « Ka» est une partie très complexe du symbolisme dans la mythologie égyptienne antique et représente plusieurs choses: le Ka est un symbole de la réception des puissances de vie de chaque homme de la part des dieux. Il est la source de ces pouvoirs, et il est le double spirituel qui habite avec chaque homme.

 

Le ka comme double spirituel est né avec chaque homme et a vécu dessus après sa mort tant qu’il avait un endroit pour vivre. Le Ka a vécu dans le corps de l’individu et par conséquent avait besoin de ce corps après la mort. C’est pourquoi les Égyptiens momifiaient leurs morts. Si le corps se décomposait, leur double spirituel mourrait et les défunts perdaient leur chance pour la vie éternelle. Un euphémisme égyptien pour signifier la mort était «aller à son Ka». Après la mort, le Ka devenait suprême. Ainsi affirmait-on que les Rois avaient de multiples Kas. Ramsès II a annoncé qu’il en avait plus de 20.

Le Ka était plus que cela cependant. Lorsque le Ka agissait, tout allait bien, à la fois spirituellement et matériellement. Le péché était appelé « une abomination du Ka». Le ka pourrait aussi être considéré comme la conscience ou le guide de chaque individu, exhortant la bonté, la quiétude, l’honneur et la compassion.

Représenté en images et en statues, les kas sont dépeints comme leur propriétaire dans un état idéalisé de jeunesse, de vigueur et de beauté. Le Ka est l’origine et dispensateur de tout ce que les Égyptiens considéraient comme souhaitable, en particulier la vie éternelle.

Les Kas résidait aussi dans les dieux. Les Égyptiens apaisaient souvent les kas des divinités afin de recevoir des faveurs. Les Kas divins servaient également de gardiens. Osiris était souvent appelé le Ka des pyramides.

Le dieu Khnemu dont on dit qu’il a créé chaque homme d’argile sur son tour de potier a également moulé le Ka au même moment.

Extrait issu du glossaire de www.egyptartsite.com.

PHILOSOPHIE

Principe directeur

«La foi est notre force et notre moteur»

La foi de nos engagements économiques unit nos forces sous la main de la Providence.

Croire – Fédérer – Prospérer – Partager

L’entreprise a une âme qui est le double commun des acteurs économiques qui l’ont formé. L’entreprise a un Ka collectif.

Il faut alimenter le Ka pour qu’il continue à vivre. La forme d’initiative la plus appropriée et sensée apporter de la substance au Ka est le fonctionnement par projets ou par prestations à durée limitée.

L’animisme, la foi de l’âme, en Afrique comporte une diversité de pratique et de nom. Il est souvent pratiqué en accord avec une religion monothéiste. La source commune à laquelle on s’est rapporté pour fédérer certains concepts est la racine traditionnelle des spiritualités du continent. Elle permet à chaque région d’adapter la terminologie et les concepts à leur réalité propre tout en ayant une équivalence avec les autres modèles d’affaires.

Croire

Avec la mondialisation de l’économie, plusieurs peuples sont mis en concurrence sur les marchés internationaux. Il s’instaure une forme de conflit pacifique et généralisé où seule l’affirmation commerciale permet de maintenir sa liberté et de faire prospérer sa culture dans le concert des nations. L’hégémonie a été souvent l’objectif poursuivi mais ici elle laisse plutôt la place à une stratégie d’autoprotection.

Le principe fondateur et irrévocable du Ka est l’unicité de Dieu. Il existe cependant une multiplicité de voies pour le connaître. La tolérance est une vertu encouragée.

La civilisation Nègre égyptienne passée nous procure des éléments de construction pour les identités des entrepreneurs ethniques et entrepreneurs informels.

La civilisation nègre a été la première à avoir influencé l’humanité et ses connaissances. Cette société humaine rattachée à la Terre et la spiritualité née en Afrique peut constituer un héritage pour servir à l’essor économique des pays perdus dans le tumulte des modèles axés sur le profit et le matérialisme.

La civilisation noire contemporaine, vestige de l’Égypte antique, peut être qualifiée à présent de civilisation de l’humain en ce qu’elle préserve le rapport de l’Homme avec son milieu naturel et la relation avec l’Âme et ses manifestations. Ceci constitue une force qui a longtemps été montré du doigt et justifié la passivité et le manque d’initiative des populations et des acteurs économiques.

Une nouvelle société et une identité conforme au potentiel des communautés, leur capacité à créer de la richesse et leur force d’affirmation dans le concert mondial est envisageable. L’animisme a su respecter à la fois la nature et l’Âme et, avec l’introduction des religions monothéistes, également l’évolution vers un culte unifiant toutes les réalités spirituelles en une seule Divinité omnipotente et omnisciente.

La force actuelle de cette civilisation peut s’exprimer dans le commerce et l’organisation selon des modèles non imposés. Les élites (actifs influents locaux), les satellites (actifs affluents de la diaspora) et les pépites (actifs potentiels dans la tourmente) peuvent être à la base d’un phénomène économique: une réelle révolution dans les habitudes. Ceci notamment grâce à l’esprit, les connaissances et les compétences acquises dans l’expatriation ou sur place.

Seule la foi et la volonté effective de changer le cours des choses mène à la définition de solutions collectives pour le plus grand bien du continent et, à plus large horizon, des peuples partageant les mêmes défis.

En fonction de l’expérience et du profil du Ka, plusieurs degrés de maturité du Ka face au mandat peuvent être décrits:

Novice – Découvre, apprend.

Neutre – s’abstient, doute.

Initié – reconnait, s’engage.

Rebel – dé-normalise, personnalise.

Soumis – accepte, se conforme.

Croyant – s’identifie, contribue.

Saint – s’accomplit, créé.

Ces états peuvent aussi servir à décrire le statut des membres du Ka ou à caractériser les paramètres minimum de la méthode (dans la partie Prospérer ci-après)

Fédérer

Le Ka regroupe autant des entrepreneurs ayant besoin de s’investir et capable de diriger une initiative que des professionnels en exercice offrant des garanties de stabilité et d’expertise au Ka ainsi que des personnes voulant encadrer une activité par la transmission de leur connaissances etc. Les professionnels par leur situation plus stable peuvent cautionner ou réaliser des emprunts auprès des institutions financières que le Ka est amené à faire dans le cadre de ses activités. Tous sont partenaires du ka et appartiennent à son panthéon.

On peut définir certains rôles clés pour un Ka nominal (fortement recommandé) comme suit :

L’investisseur
Attributs: richesse, prospérité, abondance.
C’est le stabilisateur et financier principal du Ka. Il est interne au Ka et offre une alternative aux organismes de financement conventionnel. Il juge les risques des projets tout en étant impliqué dans les opérations. Il octroi de micro investissements de soutien aux activités et peut récupérer son capital ainsi que le revenu partagé à la fin d’un projet.

Le coordonateur
Attributs: ordre, loi, jugement.
C’est le coordonnateur de l’activité. Il assure la cohésion de fonctionnement de la structure et s’assure que les projets sont gérés convenablement et livreront leur produit en respectant les critères de qualité définis avec le client.

Le comptable
Attributs: sagesse, écriture, mesure.
C’est le comptable, trésorier et personne en charge de la gestion financière. Il suit le budget alloué à chaque projet et le résultat financier du groupe. Il est responsable de la reddition des comptes et s’assure de la performance du projet.

Le commercial
Attributs: protectrice, bien être, naissances.
C’est la personne qui s’occupe des relations humaines, commerciale et du développement des affaires. Elle est l’ambassadeur du Ka et la source principale des nouveaux contrats et clients du Ka.

La relève
Attributs: enfant, vengeur, puissance.
C’est la relève ou le bénéficiaire des projets du ka. Il peut y en avoir plusieurs ou leur nature peut varier au cours du temps. C’est le destinataire du réinvestissement du Ka.

Le dirigeant
Attributs: roi, protecteur, juge.
C’est le dirigeant du Ka. Il prend les décisions de gestion pour le compte du Ka et rend compte de ses activités. C’est le plus souvent un des entrepreneurs à temps plein du Ka.

Le mentor
Attributs: père, caché, indispensable.
C’est le mentor du Ka. Il donne son avis éclairé sur la stratégie du Ka et sert de référence aux autres membres notamment au dirigeant.

Ces rôles sont interchangeables (tontine de rôle) en fonction du profil du projet auquel on s’attaque ou selon la situation et la disponibilité des membres. Lors de la déclaration administrative, si elle est nécessaire, une configuration minimale sera requise.

Chaque acteur offre sa contribution selon son attribution pour la prospérité et l’essor du Ka afin de générer de la richesse qui sera partagée entre les membres de façon équitable. Face aux difficultés pour s’insérer dans le marché du travail, le Ka donne l’opportunité d’exercer un rôle conforme à son profil professionnel pendant que l’on est contraint à des emplois alimentaires du fait des charges auquel on fait face. Cette expérience peut être valorisée une fois l’activité professionnelle trouvée et servir de portfolio pour décrocher des emplois. Cela est valable pour les personnes en attente d’un emploi et qui ont recours au secteur informel dans les pays du continent. Le Ka peut recourir à des emplois salariés ou de l’impartition pour soutenir les opérations régulières ou compléter l’expertise sur certains projets. Les membres croient en la mission du Ka et respectent son esprit. Exemples de combinaisons:

FédérerExemple de profil Ka 1. Diaspora Entrepreneurs ethniques Ka 2. Afrique Entrepreneurs informels
Financier Ingénieur et chef de projet Professionnelen Europe
Coordonateur Actuaire en emploi dans un centre d’appel d’une banque Docker au chômage
Comptable Administrateur des ventes en emploi dans un centre d’appel d’une banque Fonctionnaire
Commercial Entrepreneur Traductrice en emploi dans un centre de service Internet
Relève Étudiantefinissanteen Afrique Apprentimenuisier
Dirigeant Chargé de projet et entrepreneur Diplômé en commerce en emploi comme taxi moto
Mentor Ingénieur et directeur adjoint d’usine Cheikh

Prospérer

Rencontre entre héritage et métissage, le nouvel homme de sang noir complète le flot formé par le peuple noir et sa diaspora. Il est issu de nombreuses alliances culturelles et de la réalité de ceux contraints aussi à l’exportation de leur force de travail dans le sillage d’un modèle économique qui ne leur laisse que le choix de suivre les remous de l’activité frénétique d’autres locataires de la planète. Le sang noir qui vit de foi est souvent celui du travailleur asphyxié économiquement par les dettes, hypothèques et autres prêts à la consommation qui le font vivre dans le rêve des lendemains meilleurs. Plusieurs sympathisants et parties prenantes qui s’identifient aussi à ce nouveau modèle sont invités à contribuer à l’édifice d’une civilisation maintenue à travers les mers, les terres et les ères. L’union des communautés croyantes à qui s’offre le challenge du développement et de l’affirmation favorise les échanges mutuels tant sur les plans commerciaux que de la connaissance dans le respect du choix de leur identité et de leur rapport à la foi.

Cette culture noire de monde et aux visages multiples se distingue dans diverses activités qui demandent du cœur à l’ouvrage notamment dans le secteur informel. Elle doit lutter contre des zones réservées où son excellence est injustement chahutée. Un ensemble cohérent est à former par le ralliement des peuples se rapportant à la spiritualité et à la nature.

Le bassin de technologie et les possibilités matérielles dont dispose la diaspora et les sympathisants vivant dans les grandes cités des pays développés font d’eux une force intrinsèque qui, ramenée en complément du potentiel des économies des peuples restés résidents en terre natale, constitue un atout majeur de réussite via le modèle des Kas. Il est nécessaire de créer des ponts ou des connexions entre les terres mères et leurs îles et îlots urbains. Le Ka peut être converti et doit être transmis à des personnes capables de reprendre ses défis. Il est important de porter une attention particulière à la Relève. C’est faire ainsi vivre le Ka sous des enveloppes de conditionnement différentes tout en gardant son appartenance profonde au principe fondateur: l’entreprise a une âme.

Cette civilisation contemporaine de déplacés et d’aliénés, s’émancipant dans le rapport au Divin et l’héritage des origines, forme le creuset d’une majorité encore invisible de peuples dont l’unité et l’affirmation doivent permettre de faire reconnaître la grandeur de la contribution au Grand Œuvre à travers leurs réalisations terrestres, à travers leurs Kas.

L’animisme est la forme qui sert de berceau à la religion puis à la spiritualité. L’absence de croyance identifiée n’empêche pas les membres du Ka d’avoir des valeurs universelles et surtout de croire ou d’être inspiré par la nature du Ka. Il est important d’avoir au minimum une conviction ou une foi pour mettre en place un modèle de stratégie, de tactique et d’opération pour faire fonctionner un Ka. « La foi est notre force» et le Dirigeant se doit d’avoir une foi inébranlable dans la vision de la destinée du Ka.

Au vu des cycles économiques qui se dérèglent au même titre que ceux écologiques, les prévisions de croissance ne sont pas à l’abri de contrecoups conjoncturels qui affectent les performances et l’essor financier.

La finance de marché nous habitue à des crises qui atteignent la confiance, les opportunités au même titre que les conditions favorables pour entreprendre. On pourrait en venir à ramener les périodes d’exercice sur de petits intervalles de stabilité ou de croissance. Du fait du caractère temporaire ou, mieux, séquentiel de l’activité économique, la gestion par projet peut se développer pour soutenir cette nouvelle forme d’économie. Les outils et méthodes de gestion de projets et d’entrepreneuriat sont à transférer aux membres du ka avec le concours constant de ceux dont c’est le métier. La gestion de projet aux sens pur serait donc plus une activité réservée qui permettrait de réaliser des évolutions dans les corps de connaissances ou de pratiques d’autres domaines d’activités socioéconomiques. Dans le cadre de la Méthode Ka il est plus question de gestion par projets.

Les membres du Ka n’ont pas tous la formation pour agir au titre des métiers de gestion de projet mais peuvent apprendre à gérer comme projet chaque contrat entrant dans le cadre des affaires du Ka. Les clients sont différents et les outils mis en œuvre réadaptés. Chaque portefeuille de projets ou client devient ainsi une mine de revenus pour lequel le budget, les délais, l’envergure, l’effectif etc. sont non seulement centrés sur le bien livrable mais aussi sur la conformité à l’environnement économique du Ka.

Dans l’économie informelle, il est difficile d’introduire des notions de gestion par projets. Il est important d’adapter le message à la réalité vécu par les structures voulant adopter le modèle. Le recours aux notions de spiritualité, qui sont dans la proximité immédiate des acteurs économiques, permet de traduire ces concepts aux populations d’entrepreneurs et de professionnels cibles et de les vulgariser.

La Méthode Ka associe les paramètres de gestion de projet à ceux de l’ingénierie des affaires pour créer une synergie constructive et pertinente pour une efficacité accrue sur le marché. L’équivalence animiste ou spirituelle permet à chacun de réfléchir à sa stratégie, tactique et opération avec des notions qui lui sont accessibles. Voici à présent le vocabulaire des paramètres minimaux de l’activité du Ka :

Client équivalant à « L’initiateur », dieu ou au djinn.
C’est lui qui donne la mission au Ka et lui révèle l’envergure du projet (destin).

L’envergure du projet équivalant à « Le destin».
Elle définit le livrable du projet et la Rémunération (paradis/séjour de repos) à l’issue de la durée du projet (vie).

Ressources équivalant à « les cultes».
Il s’agit de toutes les ressources nécessaires à la réalisation du projet: humaines, matérielles, financières, spirituelles etc. Il faut leur rendre un culte de prières (efforts) pour recevoir le prix (paradis/séjour de repos).

Durée du projet équivalant à « la vie».
C’est la durée de vie (sang/flux) du projet ou de la prestation tel que voulu par le client (oracle ou dieu).

Rémunération équivalant à «Le paradis/le séjour du repos». Cela définit l’objectif final du Ka pour le projet (destin). L’argent est la force vitale cumulée ou Énergie.

Opposition équivalant à « Le pôle négatif ».
Ce sont les forces qui s’opposent à la réussite de notre projet (vie) et à l’atteinte de la rémunération (paradis/séjour du repos). La concurrence en fait partie.

Répartition des revenus équivalant à « le jugement».
C’est la rétribution selon les efforts et l’investissement de chacun.

Loin de galvauder les concepts spirituels, ce vocabulaire créé une proximité avec les termes du monde affaires et de la gestion de projet. Chacun peut adapter à sa langue et se servir de sa pratique économique pour méditer sur sa propre foi. Exemple d’adaptation de projet par type de Ka en fon, langue du sud du Bénin:

ProspérerExemple de projets Adaptation
enfon Ka 1.Diaspora Entrepreneurs ethniques Ka 2.Afrique Entrepreneurs informels
Client Fa Aéroport Cardinal Bernandin
Gantin de Cotonou Africains de la diaspora
Envergure du projet Sè Amélioration des processus de gestion Vente en réseau de produits traditionnels de médecine
Ressources Vodùn Consultants Tradi-praticiens
Duréede vie du projet Gbè 1 an Première période de 5 ans
Rémunération Sèxwéou Kou tomè Revenus de prestation Ventes
Opposition Lègba Firmecanadienne Firmechinoise
Répartition des revenus Kou Tauxhoraireouforfait Revenus

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Les projets sont le meilleur modèle pour générer des revenus par le biais d’un Ka. L’un des défis pratiques du Ka est le partage des recettes tirées de l’activité du Ka selon les ressources engagées par chaque membre. Il convient d’assurer le développement durable du Ka en réinvestissant les gains et également la rémunération équitable des membres pour leur propre prospérité. La compétitivité du Ka dépend des investissements effectués pour sa vie et de la capacité à générer de la richesse. Une première porte ouverte au partage des richesses vers la communauté est la possibilité d’aider une ou plusieurs personnes en les intégrant au Ka il s’agit de la Relève.

PRINCIPES

La Méthode Ka est issue d’une réflexion conduite sur le monde économique et sur les possibilités qui s’offre à l’entrepreneur de tirer profit de son activité d’une façon responsable et respectueuse de l’environnement. A cet effet il est initié et développé une attitude économique devant permettre de donner une chance de réussite aux acteurs les moins favorisés ou de donner un outil de gestion pouvant mener à la réalisation d’objectifs spécifiques dans les entreprises de plus grande taille.

Concernant les potentialités du continent africain, plusieurs constats et propositions sont apparus au cours de notre réflexion à savoir qu’il est recommandé de fédérer à nouveau le continent autour de valeur communes et y associer sa diaspora. Sans une unité réaffirmée la disparition progressive de la culture se fera au fil des interactions économiques et des échanges dans un monde libéralisé. Il est mieux d’accepter de concourir pour la félicité si ce n’est pour l’hégémonie.

Les premières attitudes qui se dégagent, servent de point de départ à un simple revirement des paradigmes sur les défis qui se posent à l’Afrique pour son développement. Ce sont nos principes de travail. L’amélioration continue des conditions économiques est à favoriser sur les principes et modèles de réussite issus d’autres cultures ayant réalisé l’harmonie entre leurs modèles de vie et les échanges mondialisés. Elle se doit d’être l’alternative au pessimisme et à la dégradation continue des ressources et au non renouvellement des idées. Les premières attitudes simples sont les suivantes:

1. « La richesse est un outil au service de la force informelle
Ne pas avoir de réticence à générer la richesse par l’entrepreneuriat, l’initiative informelle et non le seul exercice professionnel. La pauvreté doit demeurer un état d’esprit permettant à l’âme de s’accomplir. Une économie forte se doit de compter sur chacun de ses acteurs incluant le secteur informel dont le dynamisme et le potentiel sont à saisir et à exploiter. Au-delà de la satisfaction des besoins de base et de l’existence d’un filet social assuré par la famille et la Main divine, la richesse est une arme d’affirmation et de pouvoir pour les structures économiques et, au-delà, pour les pays eux-mêmes à travers leur PIB ou leur « Inc.». La richesse simple.

2. « Être unis et solidaires dans l’effort»

L’adhésion ou l’implication aux devoirs de vie en communauté est facilitée par la perception du plaisir ou de l’intérêt qu’on y porte. La vision d’une affirmation nécessaire à la préservation d’un peuple encourage ses membres à s’unir pour réussir. La notion de communauté économique ayant un modèle indigène rejoint celle des clusters, coopératives ou autres regroupement de micro-entreprises pour faciliter l’accès à l’économie mondialisée. Le regroupement simple.

Ne pas avoir de réticence à générer la richesse par l’entrepreneuriat, l’initiative informelle et non le seul exercice professionnel. La pauvreté doit demeurer un état d’esprit permettant à l’âme de s’accomplir. Une économie forte se doit de compter sur chacun de ses acteurs incluant le secteur informel dont le dynamisme et le potentiel sont à saisir et à exploiter.

3. « Avec peu, faire mieux»

La créativité et l’innovation sont les armes qui différencient les entreprises performantes de celles dont le modèle économique connait des rigidités et des difficultés à s’adapter aux fluctuations du marché. Limiter volontairement le recours aux ressources pour obtenir le résultat voulu et créer de la richesse pousse à l’innovation et permet de maintenir l’indépendance et l’autonomie vis-à-vis des parties prenantes dans l’exercice de la prise des décisions économiques qui concernent l’entreprise. La nécessité simple.

4. « Nouer des partenariatscompétitifs»

Il n’y a pas d’affirmation de sa force ou de son autonomie à refuser de l’aide mais bien de la honte de dévoiler sa faiblesse. Le réseau de contacts d’entrepreneurs et le carnet d’adresse de compagnie partenaires permettent d’ouvrir les horizons dans la recherche de solutions économiques. Il convient de tirer avantage d’alliances performantes entre profils économiques pertinents et interzones pour créer des avantages concurrentiels et s’imposer sur les marchés de l’économie mondialisée. Le partenariat simple.

5. « Œuvrer soi-même contre le sous-développement et la précarité»

L’auto-affirmation passe par la prise de risque et de responsabilités vis-à-vis de la destinée de l’entreprise. L’assistanat perpétuel pousse à la paresse et au manque d’initiative pour redresser les situations défavorables. Les acteurs économiques se transforment en gestionnaires de l’aide – souvent accompagnée de mesures d’ingérence – qu’ils reçoivent sans s’impliquer personnellement et suffisamment dans la recherche d’un équilibre durable. L’objectif à terme est de réinvestir les richesses produites dans les communautés de références et les bassins d’initiatives touchés par la précarité et la pauvreté afin de leur permettre de prendre à leur tour un rôle actif dans l’économie. L’émancipation simple.

6. « S’inspirer de sa tradition, spiritualité et de son modèle de vie pour bâtir des principes de gouvernance adaptés»

La proximité avec les concepts de gouvernance d’une activité économique à travers la stratégie, la tactique et les opérations, permet d’accroître la performance des structures et leurs chances d’affirmation sur l’échiquier mondial. Le dirigeant choisis les principes de gestion avec lesquels il est à l’aise et avec lesquels l’interaction avec les réalités des échanges commerciaux sont pertinentes. Il faut diriger avec les notions que l’on connait le mieux. La gouvernance simple.

7. « Transmettre son héritage de vie à la prochaine génération de dirigeants»

Il est important de capitaliser les efforts des acteurs économiques qui œuvrent dans le sens de l’essor d’une communauté. La chaine de l’investissement humain doit rester durable afin d’insuffler une logique de construction progressive et positive basée sur les expériences heureuses ou non. La circulation de l’information garantit l’adaptation aux réalités changeantes du domaine économique. L’héritage simple.

APERÇU DE MISE EN ŒUVRE

La première mis en œuvre de la méthode est d’encourager la création d’une forme d’entreprise associant entrepreneuriat et vie professionnelle. Un groupe d’acteurs d’origine et de statut différent créent une structure selon la Méthode Ka pour atteindre un objectif socioéconomique sur le principe de la création et du partage des richesses. THE WISE-
MEN COUNCIL se propose de former le premier Ka à titre de démonstrateur de la méthode et de structure pilote.

Notre vision à titre d’agent économique africain et de la diversité dans les métropoles occidentales, peut être clair dans son exposé: des « Ka» inter reliés ont la possibilité d’être un des modèles les plus propices pour mener une lutte engagée pour l’essor économique et l’affirmation d’une attitude d’affaires responsable. Comme nous l’avons souligné, un Ka est un regroupement solidaire d’entrepreneurs fédérés autour d’une idée ou d’un projet. C’est une forme de sphères d’efficience dans le sillage des clusters et des coopératives d’un bassin économique homogène qu’on retrouve essentiellement en occident.

La lutte contre la précarité et l’essor économique du continent s’étend sur deux fronts: dans les Cités des pays développés par l’entremise des micro-entreprises dynamiques et dans les nations mère pris dans un combat de suprématie et qui lutteront bientôt non pas pour se libérer mais pour dominer. Les entrepreneurs, en bon officiers, dirigeront leurs microstructures en visant une croissance suffisante pour pouvoir employer des actifs œuvrant initialement dans le secteur informel. Ces derniers auront ainsi une chance de sortir de la « guère-il-y-a » urbaine dans laquelle ils s’enlisent chaque jour un peu plus.

Il est important d’acquérir la connaissance sur les outils, méthodes de gestion et stratégies de développement des microstructures économiques pour la lutte contre la précarité et l’essor économique. L’approche de management pour les alliances internationales de micro initiatives regroupées en Ka montre un réel intérêt lorsqu’elle est associée à la notion d’attitude économique (déjà exposée dans la partie sur les principes). Le tout démontre une nouvelle façon de se positionner dans le monde des affaires de façon plus responsable et durable.

Certains entrepreneurs peuvent implanter un Ka via leur réseau d’amis en qui ils ont confiance. Le secteur des services, par exemple, est très concurrentiel et associer des microstructures dans le commerce ou la fabrication permet d’équilibrer le portefeuille global et d’absorber les remous du marché. Pour ce qui est des alliances outre-mer, les possibilités ne manquent pas malgré, parfois, le manque de visibilité sur les acteurs et leurs produits.

Tout le monde a à gagner d’un changement des façons de faire en affaires. Il est possible de faire affaires avec des personnes avec qui l’affinité est forte tout en gardant son indépendance de décision. A suivre ce raisonnement, il est possible d’inclure des professionnels, bien que salariés et dédiés à leurs employeurs, et de valoriser leur désir de contribuer à cet essor économique ou de faire des affaires. L’idée se doit de germer et de mûrir en son temps.

THE WISEMEN COUNCIL est le premier Ka devant servir de modèle à la communauté et à l’économie.

 

INITIATEUR DE LA MÉTHODE

Arnaud SEGLA est le Consultant principal et dirigeant de THE WISEMEN COUNCIL.

Il est un professionnel en gestion de projet et en ingénierie d’affaires qui œuvre dans la consultation, la rédaction et l’entrepreneuriat. Il tire principalement son expérience du génie aéronautique en France et de la gestion de projet dans les services publics et le secteur industriel au Canada. Il est connu pour son sens des responsabilités, sa créativité, sa polyvalence et son entregent. Il est un atout sûr en matière de construction de solutions pour les projets à mettre en œuvre.

Arnaud SEGLA est membre du Project Management Institute (PMI) et détenteur d’une certification Certified Associate in Project Management (CAPM). Outre le corps de connaissance en gestion de projet, il maitrise plusieurs domaines de la gestion d’entreprises et de l’aéronautique ainsi que plusieurs outils d’aide à la gestion.

Il a plusieurs années d’expériences cumulées en gestion de projet dans le domaine aéronautique (amélioration continue).

Son plus haut niveau académique actuel atteint est celui de la Maîtrise:

Diplôme de Management en Affaires Internationales à l’Institut Européen des Affaires (IEA) de Paris, France.

Maîtrise en sciences de l’administration à l’Université Bordeaux IV Montesquieu (Certificat d’aptitude à l’administration des entreprises) de Bordeaux, France.

Maîtrise en Sciences pures et appliquées à l’Institut de Maintenance Aéronautique (Maîtrise et titre d’ingénieur maître en Génie des systèmes industriels) de Bordeaux, France.

Son dernier diplôme obtenu est un Certificat en gestion de projet à HEC Montréal, Canada.
THE WISEMEN COUNCIL (le conseil des sages) est une Entreprise Individuelle, immatriculée au Québec sous le numéro NEQ2266075888 par Arnaud SEGLA. La simplicité de cette forme juridique est adaptée à la phase de démarrage de l’activité et du lancement du projet de validation de la méthode.

Référencesbibliographiques

1. Vers un nouveau capitalisme, Muhammad Yunus, Le livre de poche 2009
.
2. Le management entre tradition et renouvellement, Omar Aktouf, Gaetan Morin Editeur, 2006.

3. Agile Project Management, Jim Highsmith, Addison-Wesley, 2004.

4. Vie et enseignement de TiernoBokar (Le sage de Bandiagara), Amadou Hampaté Bâ, Edition du Seuil 1980.

5. Nation nègre et Culture, Cheikh Anta Diop, Présence Africaine 2007.

6. Animisme-Les religions païennes de l’Afrique de l’ouest, J.C. Froelich, Edition de l’Orante 1964.

7. Le Point, quatre saisons pour reconstruire, Arnaud Segla, Les édition GRENIER 2011.

Créditsphotographiques

Photo pages 6,19: Ka, www.egyptianmyths.net

Photo page 7: Pendentif grande main de Fatima, www.trefle.com

Photo page 17: zembalacultur.mondoblog.org

Image page 19 : Fotolia_6025702_XS
 

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